WETSTEIN

Numéro

808b

Prénom

JEAN-JACQUES

Naissance

1693

Décès

1754

1. État-civil

Jean-Jacques Wetstein est né à Bâle le 5 mars 1693, ancien style, le 15 mars, nouveau style (B.L., p. 114, note 164). Il était fils de Johan Rudolph W., pasteur à Bâle, helléniste et théologien renommé, et de Sara Sarasin. Il est mort à Amsterdam le 23 mars 1754, âgé de 60 ans. Le nom des Wetstein est souvent orthographié avec deux t (voir B.L., p. 114, note 163).

2. Formation

Très doué pour les langues anciennes et la littérature classique, il fut admis à l’Académie de Bâle à l’âge de treize ans ; il y suivit des cours de grec, d’hébreu, de mathématiques et de philosophie. En 1709, âgé de seize ans, il reçoit le grade de docteur en philosophie. Il poursuit alors ses études en théologie, et le 17 mars 1713, âgé de vingt ans, il soutient une thèse en exégèse du Nouveau Testament, et se voit nommé aux fonctions de ministre de la religion protestante. Avant de prendre un poste, il accomplit un voyage d’étude. Il passe par Zurich, Berne, Genève et Lyon avant de se rendre à Paris pour y étudier les manuscrits de la Bibliothèque royale. En août 1715, il passe en Angleterre, visite Oxford, Cambridge et Londres, rencontre Richard Bentley, avec qui il collabore en vue d’une édition du Nouveau Testament. Il passe alors trois mois à Paris, où il rencontre le P. Le Courayer, les PP. de Montfaucon et de La Rue. Il est rappelé à Bâle en juillet 1717, pour y prendre ses fonctions de pasteur.

3. Carrière

Par l’intermédiaire de son frère cadet Pierre W., il entre en contact avec ses parents libraires à Amsterdam, qui l’invitent à publier chez eux ses Prolégomènes  à l’étude des manuscrits du Nouveau Testament ; l’ouvrage paraîtra en mars 1730 et bénéficiera d’un extrait de la plume de Barbeyrac dans la Bibliothèque raisonnée. Cependant, il est suspendu de son ministère à Bâle et accusé de socinianisme. Il s’exile à Amsterdam et se voit confier un enseignement de latin, grec, hébreu et histoire religieuse, puis obtient la chaire de philosophie de Jean Leclerc au séminaire remontrant d’Amsterdam. Avant d’entrer en fonction, il revient à Bâle pour obtenir la révision de son procès, mais le Conseil ecclésiastique de Bâle refuse de le réhabiliter et W. s’exile définitivement à Amsterdam. Il devait être réhabilité deux ans plus tard, et nommé professeur de grec à Bâle en 1744, mais les autorités d’Amsterdam augmentèrent ses appointements, lui confièrent l’enseignement de l’histoire ecclésiastique et parvinrent à le garder.

5. Opinions

Les Prolégomènes, par leur rationalisme affiché, devaient inquiéter les théologiens de Bâle, même si W. s’était tenu rigoureusement dans les limites de l’orthodoxie calviniste. Les pasteurs reconnurent d’ailleurs leur erreur et rendirent hommage à la grande érudition de W.

6. Activités journalistiques

W. entra en relations avec les auteurs de la Bibliothèque raisonnée dès son arrivée à Amsterdam et publia un premier article dans la livraison de juillet-août-septembre 1733, sur un manuscrit édité par Jean-Jacques Breitinger. Il devait par la suite publier plusieurs articles relatifs à des éditions du Nouveau Testament, notamment sur le Commentaire du P. Hardouin en 1742, soit au total une dizaine d’articles. Son édition du Nouveau Testament grec (en deux vol., 1751 et 1752), avec un apparat critique considérable, devait faire école.

8. Bibliographie

Lente, W .J., Het Leven en werken von Johan Jakob Wetsttein, thèse de doctotat de Leyde, 1902. - Hulbert-Powell, John James Wettstein, 1693-1754, an account of his life... , London, [1938]. - Ces ouvrages ont été utilisés et commentés par Bruno Lagarrigue dans Un temple de la culture européenne (1728-1753). L’histoire externe de la ‘Bibliothèque raisonnée des ouvrages des savants de l’Europe’, Nijmegen, 1993, p. 114-126, (B.L.), ouvrage d’où sont tirées nos informations.

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