SALAUN
Numéro
Prénom
Naissance
Décès
1. État-civil
Charles Nicolas Salaun est né le 15 juillet 1744 à Guingamp (Côtes du Nord) de Maître Salaun et de Guillemette Hamon (acte de baptême, mairie de Guingamp). Et non pas en 1747 comme l'indiquent Sabatier, Miorcec de Kerdanet, Levot et F.L.
3. Carrière
Un bulletin de la police secrète du Premier Empire signale, en décembre 1807, l'existence à Rochefort d'un Salaun, «officier des ouvriers de la marine» (d'Hauterive). II se peut qu'il s'agisse de notre journaliste.
5. Opinions
S. fut fort apprécié par Sabatier de Castres : celui-ci loue «la vivacité, l'esprit, l'imagination et le goût» des «petits pamphlets» que S. écrit et qui «donnent une idée avantageuse du talent de ce jeune auteur» (t. IV, p. 230). Opposé aux Lumières, on ne sera donc pas étonné que S. dénonce «la Secte des Philosophes», leur «charlatanisme» (Imitation 27 et VIII). Leurs livres seraient «des productions mesquines, sèches, pleines de morgue», et leur «principal mérite [consisterait] souvent en un vernis d'irréligion» (ibid., IX).
Mais hardi polémiste, S. s'en prend aussi à des individualités. Ainsi Diderot, « inintelligible à force de vouloir métaphysiquer», est un romancier «à la portée de tous nos jeunes cyniques» par «les détails orduriers qui pullulent dans les Bijoux indiscrets» (ibid., 35, n° 31). Voltaire n'est pas plus ménagé : il se serait imposé «la loi de déclarer la guerre ouverte aux talents» et n'aurait aimé que les poètes «qui fléchissent le genou devant sa statue» (ibid., 38, n° 42).
6. Activités journalistiques
S. a collaboré à L'Année littéraire jusqu'en octobre 1781 (M.S., 24 oct. 1781). Il a participé aussi à la fondation du journal militaire, dédié à Monsieur (1789, voir Martin), journal qui ne semble pas avoir paru (D.P.1 774).
7. Publications diverses
Quérard fournit une liste d'oeuvres de S., pour la plupart non datées : Critique raisonnée de Roméo et Juliette. – Epître à un ami, en lui envoyant pour étrennes les différents poèmes adressés au Roi, 1775, in-8°, 19 p. – Etrennes à un Ami. – Imitation de la neuvième satire de Boileau adressée à M. l'abbé Sabatier de Castres, 1774, in-8°, 39 p. – Lettre sur Roméo et Juliette. – Lettre sur les Spectacles. – Observation sur le Spectacle de Rouen. – Poésies fugitives. – Enfin, les M.S. indiquent (13 août 1773) que S. avait composé «un petit ouvrage contre les Comédiens», ouvrage sans doute perdu lors de leur querelle avec Antoine Renou, auteur de Térée et Philomèle : «Il citait diverses anecdotes qui mettaient au jour les prétentions de ces Messieurs sur les auteurs, et le despotisme qu'ils voudraient exercer sur eux».
8. Bibliographie
8. Cior 18, n° 59346-59347 ; F.L. 1769, t. III, p. 195 et t. IV, 1er part., p. 357 ; Ersch, t. III, p. 238 ; Q., t. VIII, p. 397 ; Desessarts, t. VI, p. 50. – Archives communales de Guingamp, acte de baptême de S. – M.S., 13 août 1773 (t. XXIV, p. 325-326), 24 oct. 1781 (t. XVIII). – Hauterive E. d', La Police secrète du Premier Empire, 1922, t. II, p. 469. – Levot P.J., Biographie bretonne, Vannes, 1852-1857, t. II, p. 821. – Martin M., Les Origines de la presse militaire en France à la fin de l'Ancien Régime et sous la Révolution (1770I799)- Château de Vincennes, 1975, multigr., p. 52-53. – Miorcec de Kerdanet D.L., Notices chronologiques sur les théologiens, jurisconsultes, philosophes, artistes, littérateurs [...] de la Bretagne, Brest, 1818, p. 337. – Sabatier de Castres, Les Trois siècles de la littérature, La Haye, Paris, 1781, t. IV, p. 229-230.
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