RELONGUE DE LA LOUPTIÈRE

Numéro

672

Prénom

Jean Charles de

Naissance

1724?

Décès

1784

Jean Charles de Relongue de La Louptière est né au château de La Louptière, en Champagne, dans le diocèse de Sens, le 16 juin 1727 selon l'inscription qu'il a lui-même apposée au bas de son portrait peint par Surugue et gravé par Beauvarlet (reproduit dans B, p. 106), ou le 16 juin 1724 selon la nécrologie faite par Imbert dans le Mercure de France (déc. 1784, p. 179-182). Fils de Jean Paul de Relongue, comte de La Louptière, qui avait été mousquetaire gris dans la septième compagnie (mort à 96 ans le 23 juin 1771 ; voir Mercure de France, juil. 1771, p.

2. Formation

R., versificateur prolixe, s'intitule fièrement le «Poète Champenois», dans une contrée qui a vu naître La Fontaine. Il est membre de l'académie de Châlons-sur-Marne et de celle des Arcades. Il entra sans doute en 1757 à l'académie de Villefranche-en-Beaujolais grâce à Jean-François Pezant, avocat, maire et académicien de Villefranche (B).

3. Carrière

R. se fixe à Paris, puis vit dans son château.

4. Situation de fortune

R. est l'héritier de la terre de son père et de 600 £ de rente. II manque toujours d'argent et cherche à contracter une riche alliance. Est-il particulièrement dépensier? A-t-il plus qu'un autre hypothéqué son patrimoine? À l'époque de sa mort, sa femme lui verse une pension alimentaire. La levée des scellés, apposés à sa mort sur la malle et la cassette de R. entraîne un conflit entre sa sœur, la vicomtesse de Vienne, et sa veuve. Mme de Vienne veut faire payer à Mme de La Louptière les frais de séjour et la dépense de son mari pendant sa dernière maladie. Mme de La Louptière refuse puisque son mari ruiné recevait d'elle une pension (procès-verbal de levée des scellés dressé le 11 juin 1784 par Edme Philippe Bouillat, praticien, en la maison de Courmononcle, Arch. Judiciaires de l'Aube, n° 1455).

5. Opinions

L'activité favorite de R. est d'entretenir des relations épistolaires et des intrigues amoureuses (avant son mariage) avec des dames et des demoiselles à qui il dédie ses stances, ses madrigaux, ses chansons. Lorsqu'il s'adresse dans les premiers mois de l'année 1761 aux galantes lectrices du Journal des dames, il voit augmenter le nombre de ses correspondantes ; citons notamment Mme Estienne, d'Arc-en-Barrois et Mlle Brohon, celles qui se cachent sous des pseudonymes tels que la «savante étrangère», la «bergère des Alpes», la « bergère champenoise », la « baronne allemande », la « bergère Annette» (Mme de Vermont de Trecigny). On peut également lire des lettres de R. à M. Pezant, avocat du bailliage de Beaujolais, à M. de Vallières, à Mlle de Monspey (dans B).

6. Activités journalistiques

Avant d'être directeur du Journal des dames pendant les six premiers mois de l'année 1761, il donne des vers au Mercure de France (avril 1756, p. 23 et 46). Il adresse de nombreuses pièces fugitives, dans les années 1750-1770, au Journal de Verdun (août 1749, p. 116-117 ; nov. 1750, p. 371-374 ; juin 1752, p. 452-454 ; vers à Lévesque de Pouilly en mars 1753, p. 216-217 ; plusieurs pièces en style paysan en avril, mai 1755 ; oct. 1768, p. 290 ; sept. 1770, p. 215 ; mars 1771, p. 223) et à la Suite de la Clef : «Stances de Monsieur de La Louptière, à une demoiselle» (nov. 1759, p. 367) ; «Madrigal sur le portrait d'une belle personne» (déc. 1759, p. 449) ; «Les amours à la mode, vaudeville» (mai 1760, p. 377) ; voir également juillet et septembre 1766, janvier, mars, mai 1767 (renseignements transmis par P. Burger). La «Bergère Annette» lui envoie une lettre en 1755 pour être insérée dans ce journal (Gelbart, p. 74).

R. succède à Thorel de Campigneulles à la direction du Journal des dames en avril 1761, après quelques mois de négociation difficile avec Malesherbes (D.P.1 697 ; Gelbart, p. 71 et suiv.). Il s'efforce habilement de conquérir le public féminin (Avant-propos et présentation du journal dans le Journal de Verdun, janv. 1761, p. 60-64 et juin 1761, p. 431­433 ; Gelbart, p. 80 et suiv.) et parvient à publier de nombreuses contributions de ses lectrices (id., p. 77). Il tente, avec moins de succès, de faire régner dans ses feuilles l'idéal chevaleresque de l'Académie des Arcades (id., p. 83 et suiv.). Il doit finalement céder la place à Mme de Beaumer en septembre 1761.

7. Publications diverses

Poésies et Œuvres diverses, 2 vol. in-12, 1765, chez Prault, puis 1768 et 1774.

8. Bibliographie

B.Un. ; D.L.F. ; N.B.G. Mercure de France, juil. 1771, p. 213 ; déc. 1784, p. 179-182. – (B) Joseph Balloffet, «Monsieur Pezant ou l'obligeant académicien», Bulletin de la Société des sciences et des arts du Beaujolais, juil.-dec. 1928, p. 180-192, et janv.-juin 1929, p. 106. – Babeau A. «La Louptière, le poète champenois», Revue de Champagne et de Brie, 1881, p. 5-15. – Gelbart N., Féminine and opposition journalism in old régime France : le Journal des dames, Berkeley, 1987, chap. 2.

9. Additif

Lettre de Relongue de La Louptière ("À la Louptière, en Champagne, le 5 décembre 1757") sur le poème de "l'Art de converser", dans le Mercure de France de mars 1758, p. 65-73 (signalée par M. Serrano). Nombreuses contributions versifiées au Mercure : jan. 1771, p. 10-11 et 46-47 ; juin 1775, p. 13-14; oct. 1775, p. 50-52 et 52-54; nov. 1775, p. 74…

DUFRENOY

Numéro

263

Prénom

Adélaïde

Naissance

1765

Décès

1825

Adélaïde Gillette Billet est née à Paris, rue de Harlay, le 3 décembre 1765. Son père, Jacques Billet, est un très riche joaillier de la couronne de Pologne et de plusieurs grandes familles de France, érudit, aimant les lettres et les arts. Elle épouse à 15 (ou 16) ans M. Petit Dufrénoy, procureur au Châtelet de Paris, qui avait été l'homme de confiance de Voltaire (N.B.G.). Un fils, Pierre Armand, naît le 5 septembre 1792 ; celui-ci deviendra un savant connu, géologue et minéralogiste. Mme Dufrénoy a eu aussi très probablement une fille (A. Jay, son biographe, est son gendre).

2. Formation

Une tante religieuse, la mère supérieure Saint-Félix de la maison des Sœurs hospitalières de la Roquette, se charge de son éducation dans cet établissement. D. manifeste très tôt un goût prononcé pour la poésie. Le 5 avril 1815, elle remporte le prix de poésie donné par l'Institut impérial pour «Les dernières paroles du Chevalier Bayard». L'abbé Sicard, présidant la séance, dit à cette occasion : « On peut rappeler que dans le premier concours ouvert par l'Académie Française, en 1671, une femme remporta le prix : Mlle de Scudéry ; après 140 ans, Mme Dufrénoy est la seule femme qui ait obtenu cette distinction par un ouvrage dont le mérite ne sera pas contesté par les gens des siècles suivants » (Marquiset, p. 85). Elle remporte également d'autres prix, celui de l'Académie des Jeux Floraux, celui de Cambray.

3. Carrière

A la Révolution, le couple D. se réfugie dans sa propriété de La Fossée, située à Servan en Seine-et-Oise et donne asile à des amis proscrits : Marcellin de Fontanes, Félix Faulcon, le baron de Gérando, Camille Jordan. Des amis obtiennent pour M. Dufrénoy, ruiné et presque aveugle, une place de greffier au tribunal d'Alexandrie, en Italie. Puis le couple regagne la France dans les années 1805 et vit à Paris.

En 1813, D. est une des dames qui accompagnent l'impératrice Marie-Louise à Cherbourg.

En janvier 1787, lorsque D. devient propriétaire et rédactrice du Courrier lyrique et amusant, elle habite, avec son mari, quai de l'Ecole. Veuve à partir de 1812, elle vit avec sa sœur et sa mère, Mme Duchauffour.

4. Situation de fortune

Pendant la Révolution, son mari étant ruiné et atteint de cécité, D. fait des copies jour et nuit pour des avocats, des avoués, des hommes d'affaires. Puis durant leur séjour à Alexandrie, la cécité de son mari augmentant, elle lui tient lieu de secrétaire et rédige livres et rôles. De retour en France, son mari à la retraite, D. n'a plus aucune ressource. Elle essaie de vivre de ses travaux littéraires jusqu'au jour où, par l'entremise d'Arnault et de son protecteur et confident le comte de Ségur, elle reçoit des secours du gouvernement impérial. Elle reçoit du ministre de la police une récompense de 1200 F. avec Lebailly, Murville, Chazet et Hurtaut-Delorme comme auteur de vers à l'occasion de la naissance du Roi de Rome. En juillet 1812, le comte de Montalivet lui envoie 300 F. pour la remercier d'une allégorie. Avec la chute de l'Empire, elle perd les ressources dont elle bénéficiait et ne vit que de sa plume.

5. Opinions

Lorsqu'elle épouse Dufrénoy, elle fréquente une société brillante de gens de lettres tels que La Harpe, Thomas, Condorcet et Chamfort. Elle rédige le Courrier lyrique et amusant avec la collaboration de M. de Murville (Pierre-Nicolas-André, dit Murville). La Harpe se moque de cette collaboration en parlant de deux comédies de M. de Murville, Lanval et Viviane, ou les frères et les chevaliers (1788) et L'Amour exilé des deux (1788) : «C'est de la mauvaise mythologie sans aucune apparence de plan scénique. Il y a quelques vers bien tournés comme dans l'autre pièce, toutes deux sont de la même plume quoique la dernière ait paru sous le nom d'une Mme Dufrénoy qui rédige avec M. de Murville Le Courrier lyrique et amusant, lequel amuse fort peu les lecteurs. M. de Murville a dédié sa pièce à cette Mme Dufrénoy qu'il appelle son <écolière> ; son écolière vaut bien le maître» (Correspondances littéraire, t. V, p. 310).

D. connaît une longue amitié amoureuse pour Marcellin de Fontanes qui publie des essais poétiques dans le Mercure de France et L’Almanach des Muses ; il est également rédacteur en chef du Journal de la ville ou le Modérateur (1789). Sous l'Empire, Fontanes la délaisse pour Maria Anna Bonaparte, dite Elisa. A l'âge de cinquante-cinq ans, elle connaît un second amour avec J.J. Coulmann, maître des requêtes au Conseil d'Etat (Marquiset). Après la Révolution, elle fréquente mesdames Babois, Joliveau de Segrais, Desroches, de Gérando. Cette dernière écrit d'elle en 1802, s'adressant à la baronne de Stein : «Tu seras sans doute bien aise d'avoir quelques détails sur une des dames dont les noms t'auront plus d'une fois frappée dans nos Almanachs des Muses et recueil de poésies, comme Mmes de Bourdic-Viot, Pipelet, Dufrénoy, de Montolieu, etc. [...]. Je connais plus particulièrement Mme Dufrénoy qui est liée avec mon mari et Camille Jordan ; elle me témoigne de l'amitié et ses amitiés sont des passions. Elle a fait autrefois des chansons pour animer les républicains, et elle allait les chanter dans les rues au milieu des Parisiens, à une époque où il a fallu les exciter à de périlleuses entreprises. Depuis les excès révolutionnaires elle est devenue aristocrate aussi ardente qu'elle avait été patriote exaltée. Ses paroles n'expriment que l'énergie mais quoi qu'elle soit sur le retour de l'âge et enlaidie par des maladies, son cœur respire encore l'amour. Ses souffrances physiques lui ont beaucoup fait perdre de son talent littéraire» (Gérando, p. 184).

6. Activités journalistiques

D. est directrice et rédactrice du Courrier lyrique et amusant de janvier 1787 à janvier 1789 (le Courrier lyrique et amusant ou passe-temps des toilettes existe depuis juin 1785 et paraît tous les 15 jours, à Paris, chez Knapen et fils : voir D.P. 1 311).

Après la Révolution, elle rédige beaucoup d'articles pour les journaux, surtout des comptes rendus de romans : elle collabore au Petit Magasin des dames avec Mmes de Montan-clos, de Beauharnais (1804-1807), à la Gazette de France, à L'Abeille, au journal Les Dimanches, petit journal récréatif à l'usage de la jeunesse des deux sexes (1815-1816), avec Mme de Genlis : de plus, elle dirige la Minerve littéraire. Son nom est au frontispice de L’Almanach des dames, de l'Hommage aux demoiselles en 1825 et 1826.

7. Publications diverses

«Boutade à un ami», dans L’Almanach des Muses, 1787.

L'Amour exilé des deux, pièce de théâtre représentée au Théâtre-Français, 1788. – Armand ou les Bienfaits des perruques, pièce anecdotique, 1799. – Santa Maria, ou la Grotte mystérieuse par Fox, 1800, 2 vol. in-12. – Le Jeune héritier ou l'Appartement défendu, par Will Henley, 2 vol. in-12, deux romans traduits de l'anglais. – Elégies, 1er éd., 1807. – La Femme auteur ou les Inconvénients de la célébrité, Paris, 1812, 2 vol. in-12. – Tour du monde ou Tableau géographique de tous les peuples, 1813,6 vol. in-i 8. – Etrennes à ma fille ou Soirées amusantes de la jeunesse (recueil de contes), 1814, 2 vol. in-12. – La Petite ménagère, ou l'Education maternelle, 1815, 4 vol. in-18. – Biographie des jeunes demoiselles, 1816, 4 vol. in-12. – Les Conversations maternelles, 1817, 2 vol. in-12.

Petite Encyclopédie de l'enfance, 1817, 2 vol. in-18. – Elle commence la Bibliothèque choisie des dames, en 6 séries, 1818.

Les Françaises, Nouvelles, Par Mme Dufrénoy, Paris, A. Emery. 1820, 2 vol. – Contes, nouvelles et historiettes, par Mme la Comtesse de Genlis, Mme la Comtesse de Beaufort d'Hautpoul, Mme Dufrénoy, Paris, Bertrand, 1820, 2 vol. in-12. – Le Livre des femmes, choix de morceaux extraits des meilleurs écrivains français, sur le caractère, les mœurs et l'esprit des femmes, par Mmes Dufrénoy et A. Rastu, Gand, 1823, 2 t. en 1 vol. in-12. – Beautés de l'histoire de la Grèce moderne, depuis 1770, 1825, 2 vol. in-12. – Œuvres poétiques, Paris, 1827.

8. Bibliographie

B.Un. ; N.B.G. ; D.B.F. ; CL. –La Harpe J.F. de, Correspondance littéraire, Paris, Migneret, 1801-1807, t. V, p. 310. – Rivarol A., Le Petit Almanach de nos grandes femmes, s.l.n.d. [Londres, 1789]. – Le Tableau de nos poètes vivants, Paris, 1790. – Marquiset A., Les Bas-bleus du Ier Empire, Paris, Champion, 1813. – Gérinal, Derniers vers de Mme Dufrénoy, précédés et suivis de pièces intéressantes sur sa vie, et ses ouvrages, Paris, Mongrie, 1825. – Pongerville et Chauvet, «Notice nécrologique sur Mme Dufrénoy, et élégie sur sa mort», La Revue encyclopédique, mars 1825, p. 889-894. – Dufrénoy A., Œuvres poétiques précédées d'observations sur sa vie et ses ouvrages (par A. Jay), Paris, Moutardier, 1827, p. 5-37 (portrait). – Dupin A., La France illustrée par ses femmes, Paris, Maumus, 1833, p. 213-223. – Sainte-Beuve C.A., Portraits de femmes, Paris, Didier, 1844. – Drohojowska comtesse de, Les Femmes illustres de la France, Paris, 1850. – Coulmann J.J., Réminiscences, Paris, M. Lévy, 1862, t. I, p. 71-75. – Quitard P.M., Anthologie de l'amour, Paris, 1862. – Gérando Mme de, Lettres de la baronne de Gérando, Paris, Didier, 1880, p. 184.

BEAUMER

Numéro

052

Prénom

vicomtesse de

Naissance

?

Décès

1766

La vicomtesse de Beaumer se dit parente du Maréchal de Belle-Isle (B.N.; f.fr. 22085, f 2, 10 ; G, p. 97), petit-fils de Fouquet qui fut ministre de la Guerre de 1758 à 1761. Cette prétention n'est pas invraisemblable car B.écrit en 1762 une «Histoire des Régimens de France» (f.fr. 22085, f° 57-58, prospectus). D'après La Porte (Histoire littéraire et F.L. 1769), elle est morte en 1766.

3. Carrière

B. habite à Paris entre 1761 et 1763 (au moins) chez le Comte de Jaucourt, rue Meslée. Elle a résidé longtemps en Hollande, probablement avant cette époque. N. Gelbart lui suppose avec quelque raison des attaches protestantes (p. 97).

4. Situation de fortune

B. fut privée des «dons de la fortune» (Barbier, n° 3347 et n° 4588). Avait-elle possédé quelque fortune, perdue pendant les années d'échec financier à la direction du Journal des Dames? En 1762, malade, elle avoue à Malesherbes le montant de ses dettes sur le Journal des Dames : 9000 £ (f.fr. 22151, f° 75).

En quittant le Journal des Dames, elle écrit : «y perdant, je le quitte», dénonçant la cupidité et la malhonnêteté des libraires (f.fr. 22135, f° 91, 30 mai 1763).

6. Activités journalistiques

Les Lettres curieuses, instructives et amusantes (1759), «publiées par Mme de Beau*», sont attribuées nommément par La Porte à Mme de Beaumont (F.L. 1769, t. II, p. 364) et ne peuvent être données à B. (attribution proposée par N.G., p. 98). B. soumit à la censure en février 1761 un projet de journal satirique intitulé Lettres de Magdelon Friquet ; ce projet fut refusé par Marin et Malesherbes (n.acq.fr. 3346, cité par G., p. 103). Mme de B. fut directrice du Journal des Dames, après La Louptière et avant Madame de Maisonneuve, entre octobre 1761 et avril 1763 (D.P.1 697).

7. Publications diverses

Oeuvres mêlées, La Haye, 1760, in-12 ; elles comportent notamment un «Dialogue entre Charles XII, roi de Suède et Mandrin, contrebandier» assez subversif (voir N.G., p. 102-103) et des «Caprices de la fortune» dont l'héroïne était authentique, ce qui valut à B. quelques ennuis avec le censeur Marin (voir J. Rustin, «Roman et destin ou les "caprices de la fortune" (B, 1760)», dans Travaux de linguistique et de littérature, t. IV, n° 2 (1966), ainsi que G., p. 100-101).

8. Bibliographie

N.B.G., D.L.F., D.O.A., Cior 18.– B.N., Collection Anisson-Duperron. – La Porte J. de, Histoire littéraire des femmes françaises, Paris, Lacombe, 1769, t. IV, p. 525-536. – Abensour L., La Femme et le féminisme avant la Révolution, Leroux, 1923, p. 310. – Rimbault C., La Presse féminine française au XVIIIe siècle, Editions Montalba, 1982. – (G) Gelbart N., Feminine and opposition journalism in old regime. Le Journal des dames, Berkeley, 1987. – Van Dijk S., Traces de femmes. Présence féminine dans le journalisme français du XVIIIe siècle, Amsterdam, Maarssen, APA-Holland U.P., 1988.

BARBIER

Numéro

031

Prénom

Marie Anne

Naissance

1670

Décès

1745

Marie Anne Barbier est née à Orléans en 1670 et morte à Paris en 1745. Plusieurs personnes ont prétendu, à tort, que Mlle Barbier n'avait pas fait de pièces dramatiques et qu'elle n'était que le prête-nom de l'abbé Pellegrin. Voltaire la confond avec Mlle Bernard, nièce de Fontenelle.

3. Carrière

Mlle B. se fixe à Paris au début du XVIIIe siècle.

5. Opinions

Elle se lie avec Boursault, l'abbé Bignon, l'abbé Pellegrin qui la prend comme collaboratrice (correspondance entre Mlle Barbier et l'abbé Pellegrin du 24 mai 1704 reproduite dans Briquet, p. 27-28).

6. Activités journalistiques

B. entreprend en 1714 un ouvrage périodique, les Saisons littéraires ou Mélanges de poésies, d'histoire et de critique, qu'elle envisage de faire paraître tous les trois mois, en quatre saisons. Un recueil des Saisons littéraires paraît à Rouen en 1722 (D.P.1 1198).

Plusieurs bibliographies, dont B.H.C., citent B., comme auteur de La Spectatrice, périodique paru du 29 mars 1728 à mars 1729 ; mais rien ne permet jusqu'à présent de prendre en compte cette affirmation (v. D.P.1 1228).

7. Publications diverses

B. est surtout connue pour son oeuvre théâtrale : quatre tragédies, une comédie et trois ballets. Arie et Pétus, tragédie, jouée au Théâtre français le 3 juin 1702 ; Cornélie, mère des Gracques, tragédie jouée au Theâtre français ; Tomiris, tragédie jouée au Theâtre français en 1706 ; La Mort de César, tragédie jouée au Théâtre français en 1709 ; Le Faucon, comédie jouée en 1719 ; Les Fêtes de l'été, ballet représenté en 1716 ; Le Jugement de Pâris, ballet représenté en 1718 ; Les Plaisirs de la campagne, ballet représenté en 1719.

B. publie en 1713 deux volumes d'histoires galantes sous le titre : Théâtre de l'amour et de la fortune. Deux comédies lui sont encore attribuées : L'Inconstant et La Capricieuse (B.N., f.fr. 9248), collection de pièces de théâtre réunie par Soleinne. V. Cior 18, n° 9463-9476.

8. Bibliographie

D.B.F. ; F.L. ; D.O.A., I, 416. – Histoire littéraire des femmes françaises, t. IV, 1769, p. 84-93.– (B.) Briquet, Dictionnaire littéraire et bibliographique des Françaises, 1804, p. 24-28.– Voltaire, Oeuvres, éd. Molans, t. III, Paris,1885, p. 310.– Lottin, Recherches historiques sur la ville d'Orléans, 1837, t. II, p. 292.– Brainne, Debarbouillier et La Pierre, Les Hommes célèbres de l'Orléanais, 1852, t. II, p. 359-365.– Huard A., Le Théâtre orléanais à travers les âges, 1904, p.31-33.– Couret de Villeneuve, «Vie de Mlle Barbier», Tribut de la Société des Neuf Soeurs, 1791, t. III, p. 75-88.– La Porte J. de, «Théâtre de Mlle Barbier», Observateur littéraire, 1760, p. 289-302.– Michau Ch., «Le Théâtre de Mlle Barbier», Mémoires de la Société d'Orléans, LXXV, 1906, p. 117-138.– Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts de l'Orléanais, 3e série, t. VI, p. 117-138.