LA FITE

Numéro

441a

Prénom

Jean-Daniel

Naissance

1719

Décès

1781

1. État-civil

Jean-Daniel La Fite, ou de La Fite, car la famille est de petite noblesse, est né en 1719 à Hanau ; il descend d’une lignée de pasteurs du Béarn dont Haag a évoqué les principales  figures (art.  « La Fite ou La Fitte ») : La Fite-Solon  est pasteur de Bayonne en 1637, puis d’Orthez ; il remplit en 1663 les fonctions de président du synode de Béarn. Jean de La Fite, pasteur de l’église de Pau, est député en 1644 au synode national de Charenton. En 1660, Pierre La Fitte, pasteur de l’église de Puch, participe à une controverse avec le missionnaire Le Sueur ; en 1681, à Sainte-Foy, il s’élève contre les traitements infligés aux protestants. Jean La Fite, pasteur à Hanau, est petit-fils du pasteur de Pau Jean L.F.; et c’est à Hanau que naît son fils Jean-Daniel.

Jean-Daniel L.F. a épousé à La Haye, le 13 novembre 1768, Marie-Élisabeth Boué, née à Hambourg le 21 août 1737, et morte à Londres en novembre 1794. Il est mort lui-même le 10 février 1781 à La Haye vers le 16 février. On leur connaît trois enfants : un enfant non baptisé âgé de 17 heures, enterré vers le 14 août 1769, Marguerite Émelie Élise, née le 17 août 1770 et baptisée le 19 août par Henri François L’H, et Henri François Alexandre, né le 22 septembre 1773, baptisé le 28 novembre, avec comme parrain Henri François L’H. .

Les La Fite habitaient le Kneuterdijk de 1752 à 1766, ensuite sur le Noordeinde jusqu’en 1772 date à laquelle ils habitent le Prinsestraat.

2. Formation

Jean-Daniel L.F. arrive en Hollande pour y faire ses études à l’université de Leiden. Il s’y inscrit le 14 septembre 1737 comme étudiant en théologie (Hanoviensis, 20 ans). Il est reçu membre de l’église wallonne de Leiden entre septembre et Noël de cette année sur la foi d’un témoignage de l’église de Hanau, daté du 15 mai 1737. Devenu proposant, il reçoit un témoignage (7 mai 1742) pour l’église d’Amsterdam, où il est reçu membre le 5 juin. Le 17 mai 1746 il est élu 2e pasteur à Voorburg, où il reste deux ans. Le 22 avril 1748 il est appelé à Arnhem et il y est installé le 1er septembre. Le 18 juillet 1752 il reçoit un appel de La Haye et il y est installé le 26 novembre. Il y retrouve Henri François L’Honoré, son camarade d’études, qui arriva à Leide le même jour que La Fite et qui y resta jusqu’en 1746. L’Honoré fut élu à La Haye le 10 avril 1747 et installé le 25 juin (Bulletin de la commission des églises wallonnes, vol. III , 1888).

3. Carrière

En 1752, il est pasteur de l’église wallonne de La Haye, où il fait toute sa carrière. En 1780, il est nommé chapelain de la cour du stathouder.

6. Activités journalistiques

D’après Quérard (IV, p. 395) : ‘La Fite travailla depuis vingt-deux ans à la Bibliothèque des sciences et des beaux-arts [...] ; la rédaction en fut plusieurs fois abandonnée à lui seul ; il se faisait alors aider par sa femme’.  Le prospectus de la Nouvelle bibliothèque belgique fait aussi allusion au rôle important qu’il y a joué.

Le Short Title Catalogue Netherlands ne mentionne pas de textes publiés sous son nom, par contre on trouve quelques lettres de lui et de sa femme, écrites à Rijklof Michael van Goens (1748-1810), qui leur envoya des contributions de temps en temps (La Haye, Koninklijke Bibliotheek, 130 D 14 (L 49-55), 1772-1782).

De 1777 à 1781 Marie Élisabeth La Fite fut une des régentes de l’Hospice wallon à La Haye. Après la mort de Jean-Daniel de La Fite, elle partit pour l’Angleterre où elle fut nommé lectrice d’allemand de la reine Charlotte (1744-1818), épouse de George III, et gouvernante des princesses, à qui elle devait enseigner l’allemand et le français. À part de nombreuses traductions de l’allemand et de l’anglais Madame de La Fite publia: Lettres sur divers sujets, La Haye, P.-F. Gosse, 1775 ; Entretiens, drames et contes moraux, à l’usage des enfants, La Haye, Detune, 1778 ; Eugénie et ses élèves, ou lettres et dialogues à l’usage des jeunes personnes, Amsterdam etc. chez les libraires associés, 1789 ; Réponses à démêler: ou essai d’une manière d’exercer l’attention, Londres, J. Murray, 1790

8. Bibliographie

Louis-Marie de Richemond, « Madame de La Fite, lectrice  de la reine Charlotte et gouvernante des princesses d’Angleterre (1737-1797), sa vie et ses écrits », Revue chrétienne, 25 (1879), p. 243-252. - Ineke Janse, Madame de La Fite. Une éducatrice et un intermédiaire culturel du XVIIIe siècle, Université de Leiden, mémoire de maîtrise, 2008. Haag, La France protestante, p. 208-209. Bibliothèque universitaire de Leiden, Archives ASF, 14 (Album d’inscriptions), 109-118 (recensions annuelles d’étudiants), fichier wallon (collection de données provenant des églises wallonnes 17e au 19e siècles).- Archives municipales de La Haye (baptêmes, mariages, décès) et Bericht wegens de gesteltenisse der hooge vergaderingen en collegiën in 's-Gravenhage (répertoires annuels des noms de fonctionnaires locaux, 1756-1795).