BOUCHER

Numéro

093

Prénom

Elie

Naissance

?

Décès

1754

1. État-civil

Elie Marcoul Boucher est né à Compiègne «d'un père orfèvre de profession, trop honnête homme et trop chargé d'enfants pour être riche» ; il était le septième garçon de la famille. Il est mort le 19 mars 1754 dans la paroisse de Saint-Jacques du Haut-Pas (E, p. 123, repris par le Supplément au Nécrologe des plus célèbres défenseurs de la vérité et par F.L.).

2. Formation

Placé auprès de l'abbé de la Rochefoucauld (mort en 1727), il fait ses études de théologie, est reçu docteur en Sorbonne en 1705, en même temps que Boursier, son ami et futur rédacteur des N.E. (E, p. 123). Il fut dès 1720 appelant, réappelant et adepte des thèses de l'évêque Soanen. Il est très rapidement suspect à la police, ce qui lui vaut d'être nommé à plusieurs reprises dans Les Preuves de la liberté de l'Eglise gallicane (souvent jointes au tome I des N.E.) : il est convoqué le 25 avril 1720 pour avoir refusé de communiquer un acte des bénédictins contre l'Accommodement (p. 61), le 8 mars 1721 pour interrogatoire par le Lieutenant de Police Beaudry (p. 59), le 3 juin 1721 pour notification d'une lettre de cachet qui l'exclut de l'Assemblée de la Faculté de Paris (p. 63) ; en 1729, il est exclu définitivement. Il écrit publiquement à Colbert de Croissy, évêque de Montpellier, pour rétracter sa signature du formulaire ; il rédige le 14 février 1742 un testament spirituel dans lequel il confirme son appel, son réappel, son adhésion aux thèses de Soanen et de Colbert de Croissy (E).

3. Carrière

Constamment surveillé par la police, il fait l'objet, le 12 décembre 1730, d'une perquisition dans la pension de Mlle Colombe, rue Neuve Saint-Etienne, où il résidait ; mais on ne trouve chez lui que divers manuscrits et ouvrages religieux. Nommé prêtre à Saint-Etienne du Mont, Boucher est interdit par Mgr de Vintimille, archevêque de Paris ; il se retire alors dans une communauté de Saint-Jacques du Haut-Pas (Supplément au Nécrologe).

6. Activités journalistiques

Lors de l'enquête menée contre lui en 1730, Hérault, Lieutenant de Police, affirme que «si M. Boucher ne faisait pas les Nouvelles ecclésiastiques au moins il y avait une grande part» (N.E., 25 janv. 1731). D'après la France littéraire de 1769, «l'abbé Boucher» fut le premier rédacteur des N.E. ; il s'agit probablement du frère de B., Philippe Boucher (voir ce nom) ; mais Elie Marcoul semble avoir participé, avant 1727, aux N.E. qui paraissaient alors sous forme de bulletins manuscrits ou de lettres adressées aux gazettes de Hollande. Les interrogatoires auxquels a été soumis E.M. Boucher montrent qu'il était dès 1720 l'un des doctrinaires et des hommes en vue du parti janséniste. A partir de 1727, on parlera plus généralement des frères Boucher, sans qu'on puisse toujours distinguer la part de l'un et de l'autre dans la rédaction des N.E. Toutefois, l'Eloge de Philippe Boucher lui attribue un rôle déterminant, alors que l'Eloge de B. est plus ambigu : «Dans la vérité, M. Boucher n'y avait de part que celle qu'y prennent généralement tous ceux qui s'intéressent autant qu'il faisait à la cause de la vérité, et au détail de la plus importante affaire qu'ait jamais eue l'Eglise» (E, p. 124).

7. Publications diverses

Relation des délibérations de la Faculté de Théologie de Paris au sujet des affaires qui ont rapport à la Constitution, 1718, 3 vol. Relation des Assemblées de Sorbonne, s.d., 7 vol. ; «Les deux premiers sont de M.Witasse» (F.L., 1769).

8. Bibliographie

(E) Nouvelles ecclésiastiques, Eloge d'E.M. Boucher, 31 juillet 1754. – Supplément au Nécrologe des plus célèbres défenseurs de la vérité, 1763, t. II, p. 304-305. – Barbier A., Examen critique et complément des dictionnaires historiques, Paris, 1820, t. I, p. l43 (sur la participation de B. aux N.E. ; conteste Chaudon et Michaud).

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