VENDOSME

Numéro

799

Prénom

Louis

Naissance

1re moitié du XVIIe s.

1. État-civil

Louis Vendosme, fils de Jacques Vendosme et de Marguerite Castaing, protestants, est reçu libraire le 1er juillet 1627 (Haag). Il épouse en juin 1627 Alphonsine Gault dont il a cinq enfants : Louis (baptisé le 30 juin 1628), qui sera reçu libraire le 2 septembre 1650 et succédera à son père ; Valentin (1629) ; Balthasar (1633) ; Esther (1634) ; Matthieu (1636). Il épouse en secondes noces, en novembre 1640, Marie Danet dont il a également cinq enfants : Jeanne (morte en 1646) ; Anne (morte en 1665) ; Marc ; Suzanne (née en 1647) ; Nicolas (né en 1648). Les textes qui mentionnent Vendosme après 1650, et notamment son incarcération à la Bastille, concernent le fils et non le père (à rectifier dans H.J. Martin, Livres, pouvoirs et société à Paris au XVIIe siècle, 15 98-1701, Genève, Droz, 1969,1.1, p. 275).

6. Activités journalistiques

V., libraire protestant identifié par Haag, a pu être considéré comme l'auteur et l'éditeur de la première gazette française publiée à Paris, les Nouvelles ordinaires de divers endroits, dont le premier numéro peut être daté du 16 janvier 1631 : le n° 27, qui ouvre la série des vingt-trois numéros conservés à l'Arsenal, porte la date du 17 juillet 1631 (DPB, p. 44). Or le 30 mai 1631, Théophraste Renaudot obtient un privilège pour la Gazette, qui paraît régulièrement à partir du 4 juillet ; Renaudot y adjoint, à partir du 23 novembre, des «Nouvelles ordinaires de divers endroits», imitées du journal publié par V. et Jean Martin (voir ce nom). Ceux-ci continuent de publier les Nouvelles, qui, à partir du 19 septembre, paraissent le vendredi comme la Gazette. Renaudot parvient à débaucher leur traducteur, «Epstin» (Epstein), qui adaptait au goût du public parisien les nouvelles de Hollande et les courriers des banquiers. V., Martin et quelques libraires de Paris tentent de lutter contre le monopole de Renaudot, qui, selon eux, ne concernait que le bureau d'adresses. Ils gardent leur privilège pour les courriers occasionnels mais ne parviennent pas à faire saisir la Gazette. Leur requête, adressée au Conseil du roi entre le 26 octobre et le 7 novembre 1634 (texte publié par DPB, p. 6 7-72) est refusée. Un arrêt du roi leur enjoint « de ne point troubler Théophraste Renaudot dans l'impression de ses gazettes» (A.N., V° 88, n° 22, cité par DPB, p. 72-75). Les Nouvelles, ordinaires ou occasionnelles de Martin et V. continuent de paraître, au moins jusqu'en 1635 (ibid.). Il est moins évident aujourd'hui que V. et Martin aient lancé leur gazette en janvier 1631. Le contrat d'association entre V., Martin et Epstein, récemment publié par G. Jubert, est daté du 9 juillet 1631 et semble bien parler d'une nouvelle gazette. G. Feyel note que le n° 27 est en réalité publié sur un cahier A et que rien n'atteste l'existence de numéros imprimés de date antérieure (t. I, p. 168).

7. Publications diverses

Libraire établi «dans la Cour du Palais, place du Change, A la Ville de Venise», V. publie, en association avec Martin, plusieurs ouvrages, dont une Histoire du progrès des armes du roi de Suède en Allemagne (1631) et L'Histoire de Jean II de Portugal (1641).

8. Bibliographie

Haag. – (DPB) Dahl F., Petitbon F. et Boulet M., Les Débuts de la presse française, nouveaux aperçus, Goteborg, Paris, 1951, p. 67-75. – Jubert G., «La légende dorée de Theophraste Renaudot», Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 1981, p. 141-162. – Feyel G., L'Annonce et la Nouvelle : la presse d'information et son évolution sous l'Ancien Régime (1630-1788), thèse, U. de Paris IV, 1994 ; Oxford, Voltaire Foundation, 1999.

Auteurs