SOLOME

Numéro

752

Prénom

Jean Pierre

Naissance

?

Décès

1802

1. État-civil

Jean Pierre Solomé est né en Provence et mort le 7 janvier 1802 à Paris (Becker, p. 248 ; Q., t. VIII, p. 207). S. était marié à Henriette née Laurent et avait sept enfants (Kirchen-buch der Katholischen Gemeinde Zweibrücken, Stadtarchiv Zweibrücken).

2. Formation

S. adhéra à la «Société typographique» de Deux-Ponts et fit partie, probablement de 1776 à 1778, de la «Société patriotique» de Hombourg (près de Francfort).

3. Carrière

C'est sans doute en automne 1774 qu'il fait la connaissance de Le Tellier (voir art. «Le Tellier, Jean François»), propriétaire de 1'«Imprimerie Ducale» de Deux-Ponts entre 1776 et 1791, sur la recommandation d'Antoine Volpelière (lettre de Le Tellier à Volpelière, 18 oct. 1774, A.D.M.), banquier et armateur marseillais que Le Tellier désirait associer à la «Société typographique». S. travaille d'abord pour Le Tellier à Paris puis arrive à Deux-Ponts en 1776. Il s'occupera de la Gazette des Deux-Ponts jusqu'à sa mort en 1802. Il fut nommé «Secrétaire intime» de Charles II Auguste, duc de Deux-Ponts (Becker, p. 248). Quérard indique également qu'il est « conseiller et secrétaire du ci-devant duc de Deux-Ponts» (t. IX, p. 206). Dans un mémoire à la «Commission de l'Administration générale du Palatinat» (G.K., 213/334), il est question d'un voyage de S. en France en 1799.

6. Activités journalistiques

S. devient en 1776 rédacteur de la Gazette des Deux-Ponts et de la Gazette universelle de littérature (lettre de S. à Paradis, 31 juil. 1776, H.S.D.). Castilhon (voir art. «Castilhon, Jean Louis») le remplacera en octobre 1777 comme rédacteur responsable, mais S. continuera son travail dans la rédaction des deux gazettes. Au début de 1777, Le Tellier avait formé le projet (jamais mis en œuvre) de fonder une deuxième imprimerie à Hombourg, près de Francfort. A cet effet, il comptait fonder une société avec Jean Louis Castilhon, Paradis (voir art. «Paradis, Nicolas») et S. Une lettre de S. à Paradis, datée du 17 mai 1777 (H.S.D. 128/9), décrit bien la place qui aurait été réservée à S. dans la hiérarchie de l'établissement de Hombourg : il devait recevoir 1500 £ d'appointements réguliers et un dixième de participation au bénéfice de l'imprimerie (contre six dixièmes pour Le Tellier), bénéfice «dans le produit net de toutes les éditions, journaux, gazettes et ouvrages quelconques [...] qui formeront la masse de la société». S. écrit lui-même que, sous Le Tellier et Castilhon, il est une cheville ouvrière qui apporte à l'entreprise son «zèle» et son «travail».

Un différend qui éclate entre les rédacteurs de Deux-Ponts et Paradis à Hombourg met fin aux projets de collaboration. Paradis avait reconnu la Bibliothèque du Norden 1778 comme la revue officielle de la «Société patriotique» (W. Rüdiger, «Über die Société patriotique de Hesse-Hombourg, sowie über ihren Begründer Nicolas Hyacinthe Paradis», Annalen des Vereins für nassauische Altertumskunde, t. XXXVIII, 1908, p. 247 et suiv.), ce qui en faisait une concurrence directe pour la Gazette universelle de littérature. Ainsi que Le Tellier, S. est exclu en 1778 de la «Société patriotique». Paradis et Verdy Duvernois se plaignent de la conduite de S. auprès du landgrave (ibid., p. 248). Le décès de Le Tellier en 1791 laisse S. propriétaire unique de 1'«Imprimerie Ducale». En 1792, il obtient de Charles II Auguste le privilège de la Gazette des Deux-Ponts pour 20 ans (G.K., 213/333). Le 6 novembre 1793, il demande au premier ministre de l'électeur de Bavière la permission d'imprimer la Gazette des Deux-Ponts à Mannheim (lettre, G.K., 213/334), car «par le défaut de communications directes avec la France, [la Gazette des Deux-Ponts] est à la veille de me causer de grandes pertes si je continuais de la faire imprimer aux Deux-Ponts». En ce qui concerne son activité à Deux-Ponts, S. donne dans son mémoire à la «Commission de l'Administration générale du Palatinat» du 3 décembre 1800 (G.K., 213/334) des précisions intéressantes. «Avant de l'avoir acquise, j'étois co-propriétaire de l'Imprimerie connue sous le nom de Sanson et compagnie, qui a imprimé et vendu 8 ou 9 ans de temps, plus de quatre cent mille volumes, outre les planches, cartes et gravures enluminées, jointes aux ouvrages que nous avons publiés». Il aurait fait tous les « plans d'entreprises de cet établissement, qui à une certaine époque soudoyait à Deux-Ponts cent quatre-vingt personnes, tant graveurs, qu'imprimeurs en taille douce, que peintres enlumineurs, commis, et ouvriers imprimeurs, presque tous venus à nos frais de pais éloignés » (ibid.). Pour illustrer l'importance de cette imprimerie, il donne une liste des livres publiés à Deux-Ponts, dans laquelle on note les œuvres de Voltaire, de Rousseau, de Montesquieu et de Buffon.

En 1793 et 1794, il vend à un M. Fontaine une partie de ses livres provenant de Deux-Ponts, et lui propose même d'acheter tout son fonds. En 1794, l'imprimerie de Deux-Ponts lui est «enlevée par des Commissaires français» (ibid.). En 1797, il essaie d'obtenir du margrave de Bade le privilège pour un Journal politique de l'Europe qui lui est refusé. En revanche, l'électeur palatin Max Joseph donne son consentement à S. afin qu'il imprime le Journal politique de Mannheim (la Gazette des Deux-Ponts a pris ce titre depuis le I e r janvier 1800), mais la feuille sera soumise à une censure particulière (G.K., 213/333). Parallèlement, S. demande un privilège pour établir une imprimerie et une librairie, privilège qui lui est accordé le 2 février 1801 pour une période de 25 ans.

7. Publications diverses

7. L'Antibanquier, ou Moyens très simples d'éteindre à l'instant toutes les dettes de la France, sans augmenter les contributions publiques, Deux-Ponts, Sanson, 1790.

8. Bibliographie

Mention dans Q., t. IX, p. 206-207. – (G.K.) Badisches Generallandesarchiv Karlsruhe, Abteilung 207, Nr. 101 et 620 ; Abteilung 213/332-334. – (H.S.D.) Hessisches Staatsarchiv Darmstadt (Hausarchiv), Abteilung Du , Konvolut 128, Faszikel 1-16 et Konvolut 109, Faszikel 7, Folie L. – (A.D.M.) A.D. Montpellier, ms. I E 1505. – Becker A., Pfälzischzs Musuem – Pfälzische Heimatkunde, n° 1/12n Kaiserlautern, 1930n p. 243-251;