SACRELAIRE

Numéro

724

Prénom

Isaac

Naissance

1680?

Décès

?

1. État-civil

Isaac Sacrelaire serait né, selon Haag, vers 1680 à Sedan. Un pasteur du nom de Jean Sacrelaire, originaire de Sedan, avait obtenu sa licence de théologie à Genève le 4 mai 1640 {Le Livre du Recteur de l'académie de Genève, éd. S. Stelling-Michaud, Genève, Droz, 1959,1.1, p. 189).

3. Carrière

Réfugié en Hollande lors de la Révocation, S. étudie la médecine (Haag). Il est introduit par 's Gravesande, son beau-frère, dans la société du Journal littéraire, se lie avec Saint-Hyacinthe (lettre de Saint-Hyacinthe à Le Vier, B.U. Leyde, March. 2), Allamand et Joncourt.

6. Activités journalistiques

Il fait partie de la seconde équipe de rédaction du Journal littéraire de La Haye, fondé en 1713, interrompu en 1722 et repris en 1729 : «En 1729, il recommença et ceux qui y travaillèrent furent MM. 's Gravesande, Marchand, De Superville, De Joncourt, Sacrelaire, Pèlerin, Catuffe et De Naes, tous domiciliés en Hollande » (P. Marchand, Dictionnaire historique, La Haye, 1758-1759, art. «'s Gravesande», t. II, p. 216, n. h).

7. Publications diverses

Avec Allamand et Joncourt, il a traduit le Livre de Job (Leyde, 1748) et les Proverbes de Salomon, du latin de Schultens (Leyde, 1762).

8. Bibliographie

Haag.

Auteurs

9. Additif

État-civil: SACRELAIRE, Jacques  (1698-1760)

Jacques Sacrelaire (et non pas Isaac Sacrelaire comme l’a écrit Haag), fils de Jacques Sacrelaire, marchand (né à Sedan en 1651 et mort vers 1724), et de sa deuxième femme Jeanne Hamal (morte à La Haye en 1747, âgée de 86 ans), est né à une date inconnue à Sedan dans une famille de marchands et d’industriels, où il y avait aussi un avocat et des pasteurs. Du premier mariage de son père avec Judith Conart (1663-1682), il a une sœur: Elisabeth, baptisée à Sedan le 9 décembre 1679, membre de l’église wallonne à Amsterdam le 28 octobre 1694, et morte à La Haye le 26 juin 1730. Du deuxième mariage sont nés, vers 1686, à Sedan,  Paul et Anne. Le 2 août 1702 Anne  devient membre de l’église wallonne d’Amsterdam et elle y est naturalisée le 20 janvier 1711. Le 15 octobre 1720 elle se marie à La Haye avec Willem Jacob ’s-Gravesande (1668-1742). Elle est morte à La Haye le 25 octobre 1762, âgée de 76 ans. Sa mère et sa tante Susanne, mère de Henri Alexandre, sont reçues membre de l’église wallonne de La Haye le 18 août 1727. S. est mort à La Haye en décembre 1760, âgé de 63 ans (60 florins, le tarif le plus élevé, d’impôt payé pour l’enterrement, le 9 décembre). Il ne s’est jamais marié. Sa bibliothèque et les instruments de son laboratoire furent vendus par Benjamin Gibert les 1-4 juin 1761.

Formation: On ne sait pas quand S. est arrivé en Hollande, mais son oncle Paul (né en 1652) et sa famille s’établissent à Amsterdam après la révocation de l’Edit de Nantes (sa fille Marthe y est baptisée le 6 juillet 1687), et cette famille y est naturalisée le 10 avril 1710, “en conséquence de l’édit des États de Hollande et de West-Frise du 18 juillet 1709”. 

Le 4 octobre 1713 “Jacobus Sacrelaire, Sedanensis”, s’inscrit comme étudiant en philosophie à Leiden. Pour pouvoir profiter d’une exonération d’impôts sur le vin et la bière, il se fait enregistrer comme étant âgé de 20 ans. Il reste à l’université jusqu’en 1715, devient membre de l’église wallonne de La Haye le 25 juin 1718 et s’immatricule de nouveau en philosophie le 13 février 1719. Cette fois comme Jacobus de Sacrelaire, et toujours âgé de 20 ans, ce qui correspond peut- être à la réalité. Jusqu’à la fin de ses études il habitera au Rapenburg no 12 chez Willem Jacob ’s-Gravesande (1668-1742), professeur de mathématiques et astronomie depuis 1717. Le 31 janvier 1727, il est élevé au grade de docteur avec une thèse en médecine intitulée De communibus corporis humani tegumentis (Leiden, BU, 283 A 3:45). Il s’établit comme médecin à La Haye, mais à cause de sa santé précaire il ne pratiqua jamais. Il est en relation intime avec Robert Trevor (1706-1780), l’envoyé britannique, et avec le comte Willem Bentinck (1704-1774), un des politiciens les plus influents de la province de Hollande, qui reconnaît son intelligence et son honnêteté (Van Strien, 30).

En 1735 il achète une grande maison au prestigieux Lange Voorhout (à présent le numéro 56), où il vit avec sa mère, sa tante Susanne, sa cousine Jeanne Alexandre et, après la mort de Willem Jacob ’s-Gravesande (28 février 1742), avec sa sœur Anne (Wijsenbeek-Olthuis, 269). Le 7 avril 1742 il remet une collection d’ ′instruments mathématiques’ de son beau-frère à Pieter van Musschenbroek (1692-1761), professeur de mathématiques (Molhuysen, V, 236). Le 2 novembre 1742, S. est parmi les neuf candidats pour la chaire de chimie à Leiden (Molhuysen, V, 28*).

Activités journalistiques: Comme son beau-frère ’s-Gravesande, J.S. fut au nombre des rédacteurs du Journal littéraire après la relance de ce journal en 1729 ; son cousin Henri Alexandre avait été secrétaire de la rédaction. Les trois noms paraissent d’ailleurs dans une lettre du 15 juillet 1716 écrite à Marchand par son ami Gaspard Fritsch: « Dans une heure les ’s Gravesande, les Alexandres, les Sacrelaires [...] viendront boire le thé chez moi ». Le 7 octobre 1716 il écrit avoir rencontré Alexandre et Sacrelaire à la foire aux livres de Leipzig. La même année, Thémiseul de Saint-Hyacinthe informe Charles Le Vier, libraire à La Haye, au sujet de ses Mémoires littéraires : il peut s’attendre à recevoir de Sacrelaire quelques feuilles de son livre. Sacrelaire est aussi mentionné dans plusieurs lettres à Marchand de Jean Catuffe, libraire à Amsterdam, et de Daniel de Superville, pasteur wallon à Rotterdam, qui faisaient aussi partie de l’équipe du Journal littéraire. Le 27 novembre 1729, ce dernier écrit qu’il a envoyé deux extraits à Sacrelaire, et le 17 février 1733 il dit à propos de La Vie de Mahomet par Jean Gagnier: « Notre ami Sacrelaire m’avait promis d’en faire un extrait. Faites l’en souvenir, je vous en prie ».

Publications diverses: Parmi les autres travaux littéraires de Sacrelaire il faut mentionner les traductions en français de deux livres d’Albert Schultens (1686-1750), professeur de langues orientales à Leiden. Traduction faite en coopération avec Jean Nicolas Sébastien Allamand (1715-1787), qui commença sa carrière en Hollande en 1736 comme précepteur des fils de ’s-Gravesande, et d’Elie de Joncourt (1697-1765), camarade d’études de Sacrelaire et comme lui fasciné par les sciences exactes enseignées par ’s-Gravesande.

Le Livre de Job, trad. du latin de M. Schultens par E. de Joncourt, J. Sacrelaire et J. Allamand, Leide, Jean Luzac, 1748.

Les Proverbes de Salomon, trad. du latin de M. Alb. Schultens par les auteurs de la traduction de Job, Leide, Jean Luzac, 1752.

 DP1, n°724. - Bibliothèque universitaire de Leiden, Archives ASF, 13 (Album d’inscriptions, 1697-1727), 84-99 (recensions annuelles d’étudiants avec leurs adresses, 1714-1728), fichier wallon (collection de données provenant des églises wallonnes 17e au 19e siècles).- Archives municipales de La Haye (baptêmes, mariages, déces, personele quotisatie 1742, archives notariales et Bericht wegens de gesteltenisse der hooge vergaderingen en collegiën in 's-Gravenhage (répertoires annuels des noms de fonctionnaires locaux, 1704-1761).- Album Studiosorum Academiae Lugduni-Batavae 1575-1875, ’s-Gravenhage, Martinus Nijhoff, 1875.- Book Sales Catalogues of the Dutch Republic, 1599-1800, no 2695, microfiches 4230-4231.

Bibliographie: Maass, M.J.L, Het Journal litteraire de La Haye (1713-1723): de uitwendige geschiedenis van een geleerdentijdschrift, Deventer, De Bruijn, 2001. - Molhuysen, P.C. (ed.), Bronnen tot de Geschiedenis der Leid­sche Universiteit, V, ’s-Gravenhage, Martinus Nijhoff, 1921.- Strien, Kees van, Voltaire in Holland, 1736-1745, Louvain, Peeters, 2011 (La république des lettres, 44).- Wijsenbeek-Olthuis, T., Het Lange Voorhout, monumenten, mensen en macht, Zwolle, Waanders, 1998. (Kees van STRIEN).