SABATIER de CASTRES

Numéro

723

Prénom

Antoine

Naissance

1742

Décès

1817

1. État-civil

Antoine Sabatier dit de Castres a été baptisé à Castres le 14 avril 1742 (acte de baptême : A.D. Tarn, E 5233) ; il serait né le 13 avril (N.B.G. ; N, p. 369). Son père, Antoine Sabatier, était perruquier (acte de baptême) et avait épousé Marie Caszals. S. avait deux frères qui sont morts sans laisser de postérité et une sœur identifiée, Rose Sabatier, assassinée chez elle le 16 octobre 1825. En 1833, il ne restait plus qu'une de ses sœurs religieuse dans la Communauté de Saint-Maur (N, p. 418). S. est issu d'une vieille famille de robe, magistrats et avocats, l'un d'eux occupait la place d'avocat général dans la Chambre d'Eout, établie à Castres par Henri IV (N, p. 369). Dom Vaissete signale l'existence d'un Raymond Sabaterius, procureur général au Parlement de Toulouse en 1529 (t. IV, p. 130). Sur la fin de sa vie, S. était aveugle (N, p. 416). Il s'éteignit «à 8 heures du matin» le 15 juin 1817a Paris chez les Religieuses de Saint-Maur, où il s'était retiré, rue Neuve Saint-Etienne du Mont (ibid. ; A.V.P., V 2E 11204). S. avait été tourmenté par deux maladies, l'une à trente ans, « causée par une fluxion de poitrine, accompagnée de pleurésie», l'autre à cinquante ans, «causée par un excès de sensibilité, qui ne [l'avait pas rendu fou, comme on l'a débité, mais qui avait exalté [sa] tête et doublé [ses] facultés intellectuelles» (P., p. 230 n.). Il était de petite taille (P., p. 231 n.) et était doté d'un «esprit caustique et malin» (N, p. 369). Un portrait posthume de S. a été peint par Jacques Pauthe (A.D. Tarn).

2. Formation

S. a suivi les cours du séminaire de Castres « où ses progrès furent si rapides qu'à l'âge de quinze ans il étonnait ses professeurs» (N, p. 369). II renonce finalement à être prêtre, mais il « ne quitte pas cependant le petit collet qui était alors une espèce de passeport honorable et un titre pour être admis dans les sociétés» (L'Ami de la Religion, t. XLIX, p. 33). S. n'était donc que clerc tonsuré, ce qui lui a permis de conserver le titre d'«abbé» sans être prêtre (N, p. 370). Malgré un très long exil en Allemagne, S. ne savait pas l'allemand (P., p. 190).

3. Carrière

Au cours de ses études au séminaire, S. avait écrit une comédie où ses professeurs étaient ridiculisés. Sa famille lui ordonna de porter tous ses livres et les fit brûler en sa présence «en l'accablant des plus vifs reproches» (N, t. II, p. 370). «Révolté d'un pareil traitement, S. se procura quelque argent et quitta Castres où il n'est plus rentré depuis » (ibid.). A l'âge de dix-huit ou dix-neuf ans, il se rend à Toulouse (ibid.) où il fait représenter en 1763 sur le théâtre de cette ville une comédie en prose, Les Eaux de Bagnières (Brenner, n° 10792) : «La pièce fut vivement applaudie» (N, p. 370). En arrivant à Paris, S. entra au service du comte de Lautrec, «en qualité de décroteur bel-esprit». Lautrec était continuellement en procès et composait lui-même ses mémoires ; il demandait à S. de les mettre en forme. Peu à peu. Lautrec s'aperçut que la partie adverse connaissait à l'avance les arguments de ses mémoires. S. jouait double jeu et informait les ennemis du comte qui «lui donna cent coups de bâton» et «le chassa de chez lui» (d'Alembert à Voltaire, 26 déc. 1772, D18104). Selon Nayral, S. serait venu à Paris au début de 1766, attiré par Helvétius qui lui fit une pension annuelle de 12 000 £ (voir la Correspondance d'Helvétius, éd. D. Smith, t. III, Oxford, 1991, p. 263, n. 15). En juillet 1766, Helvétius lui proposa une place de professeur au collège de La Flèche. S. refusa par une lettre du 15 juillet 1766 : «La place que vous m'offrez me paraît avoir beaucoup d'inconvénients, qui découragent mes projets et détruisent mes espérances. [...] Je sens d'ailleurs que les sujétions que la place de professeur m'imposeraient, emporteraient la plus grande partie de mon temps et décourageraient des études qui m'attachent bien plus vivement» (A.S., p. 225). Voltaire raconte que S. fut extrêmement ingrat avec Helvétius, car «la première chose qu'il fit après la mort de son bienfaiteur et de son maître fut de le déchirer, non pas à belles dents, mais à très vilaines dents» (M, t. XXIX, p. 39 et 280-281). Voltaire fait allusion à un passage des Trois siècles où S. écrit notamment à l'article Helvétius : «La candeur, la bienfaisance et les autres vertus de son âme faisaient pardonner, par ceux dont il était connu, les illusions de sa philosophie. Nous pouvons assurer, d'après nos propres observations, qu'elle était dans lui une espèce de manie involontaire, fruit de ses premières liaisons, plutôt qu'une morgue arrogante et systématique» (éd. de 1781, t. II, p. 489). Les Trois siècles de la littérature française (1772, 3 vol., au moins 5 éd. jusqu'en 1788) le rendirent célèbre, mais lui firent beaucoup d'ennemis. On contesta à S. la paternité des Trois siècles. L'abbé Martin, vicaire de la paroisse Saint-André-des-Arts, chez qui S. «allait tous les matins se styler et s'instruire» (M.S., 7 août 1774, t. VII, p. 225), était présenté par J. Lenoir-Duparc dans ses Observations sur les Trois siècles de la littérature française (1774) comme le véritable auteur. L'abbé Beaudoin, grand maître du collège du cardinal Lemoine, soutenait cette interprétation. L'affaire traîna en longueur et commença à se plaider au Châtelet en mai 1780, alors même que l'abbé Martin était mort entre temps (ibid., t. XV, p. 162). Finalement, une sentence du 4 juillet 1780 trancha l'affaire : S. devra reconnaître par écrit que l'abbé Beaudoin est «un homme de probité et d'honneur» ; chaque partie devra renoncer à ses prétentions quant aux dommages et intérêts ; enfin, les frais de la sentence incomberont à S. (ibid., 5 juil. 1780, t. XV, p. 235-236). Palissot se plaint, dans les Mémoires sur la littérature, d'avoir été plagié par S. Les Mémoires, dit-il, ont été «presque toujours pillés et déshonorés dans ce qu'il [S.] a dit d'un peu raisonnable» (Palissot, t. V, p. 309). S. s'en défend dans ses Articles inédits de la 7e édition des Trois siècles, (p. 14-16). D'après les M.S., c'est grâce à la «réputation» que lui ont faite ses Trois siècles dans « le parti adverse » que S. dut en janvier 1776 sa nomination de précepteur des enfants de Vergennes, ministre des Affaires étrangères (t. IX, p. 28-29). Il exerçait encore cette fonction en 1784 lorsqu'il fit paraître Les Siècles païens, ouvrage qui entrait dans «le plan de l'instruction» des deux fils du ministre (t. I, Epître dédicatoire, p. I-II). Selon Voltaire, S. aurait été emprisonné à Strasbourg (lettre à Condorcet, 20 août 1774, Di9ogo)et aurait composé pendant sa détention des « vers aussi libertins que mauvais» (M, t. XXIX, p. 281). Il s'agit sans doute des Quarts d'heures d'un joyeux solitaire, 1766 (B.N., Enfer 1382). S. aurait été aussi conseiller au Parlement de Paris (F.L.). Dès la fin de juillet 1789, S. émigré «pour éviter la fatale lanterne» (A.I., p. 24 ; L.J., p. 17). II semble qu'il se réfugie en Allemagne (N, p. 396), on le trouve à Aix-la-Chapelle (Arvengas, p. 192). Auparavant, S. avait assisté à Péronne fin juillet 1789,S. l'arrestation de l'abbé Maury. En septembre 1789, il se trouve probablement à Bruxelles (Journal politique national, n° 16, p. 1-7). A la suite de la publication du Tocsin des politiques (1791), l'empereur Léopold II l'invite à Vienne où il reste quatre ans (B.U.C., t. IV, p. 1195). Le successeur de Léopold lui donna « des marques généreuses de sa bienveillance» (P., p. 189). Tout allait bien pour S., lorsqu'un professeur de l'Université de Vienne, Joseph de Sonnenfels, l'accusa d'être un agent de la Convention (P., p. 191). Ces soupçons devaient être suffisamment fondés pour qu'on l'emprisonne pendant quinze mois à Vienne vers 1796 (Magasin encyclopédique, 1798, t. VI, p. 537). En mai 1797, on trouve sa trace à Leipzig où il loge chez le libraire Fleischer (lettre de S. à Bonaparte, dans Bourrienne, t. I, p. 150). En 1798, il fait savoir au Magasin encyclopédique qu'il réside à Erfurt où il s'occupe «de différents ouvrages de littérature». Il s'y trouve encore en 1802 (C.P.G.E., n° 13). S. s'installe en 1803 à Altona près de Hambourg (Arvengas, p. 192). En août 1804, il propose au gouvernement français, «qui lui envoie parfois des secours», sa plume «quelquefois excentrique et toujours impossible à diriger» (H, t. I, p. 63). Mais en 1811, une altercation avec le prince d'Eckmuhl (Davout) le force d'en partir non sans déchirement : «Qu'il est dur pour un septuagénaire, qui n'a commis aucun délit, de se voir inopinément chassé d'un logement agréable qu'il occupait depuis dix ans, arraché de toutes ses habitudes, séparé de ses livres, privé de ses meubles les plus commodes, forcé de voyager malgré lui et transporté dans un pays où il ne connaît personne, dont 11 n'entend pas la langue» (lettre citée par N, p. 408). S. se réfugie alors à Ludwigslust (oct.-nov. 1811) où il pratique l'ébéniste Signol qui l'aide et lui permet d'oublier «son infortune» (N, p. 399, 409). Arvengas note qu'en cette même année 1811, S. eut une autre querelle avec le maréchal Davout, ce qui l'obligea d'aller en Mecklembourg (p. 192). En septembre 1814, il est à Francfort (L.J.). S. rentre en France après la seconde Restauration (N, p. 415). Il avait tenté de négocier son retour pendant l'Empire en exigeant le tiers des arrérages de ses pensions depuis 1791. Le gouvernement impérial refusa (B.U.C., t. IV, p. 1195).

4. Situation de fortune

S. avait touché 25 louis (6000 £) pour la composition en 1766 des Quarts d'heure d'un joyeux solitaire (A.S., p. 130). Helvétius lui avait fait une pension annuelle de 12 000 £ que S. toucha jusqu'à la mort du philosophe (ibid., p. 135 n.). Vergennes lui offrit, en 1771, une gratification de 12 000 £ pour avoir rédigé le Tableau philosophique de l'esprit de M. de Voltaire (B.U.C., t. IV, p. 1194)- En janvier 1777, Vergennes lui obtint un appartement au château de Versailles. Avant la Révolution, S. était titulaire de quatre pensions : une du roi (ibid.) ; une de 1500 £ sur le Mercure de France (N, p. 415) ; une de 1000 £ sur la Caisse des Journaux (id.) ; enfin une de 1000 écus (3000 £) sur l'Economat, c'est-à-dire les biens du clergé (L.J., p. 17). Lorsqu'il résidait à Vienne le prince Alexandre Mourousi, alors hospodar de Moldavie, proposa à S. un traitement de 60 ducats pour une correspondance littéraire hebdomadaire. Ce traitement fut augmenté de 50 ducats au bout de six mois (B.U.C., t. IV, p. 1195). Mais, pendant son exil, S. dut éprouver quelques difficultés d'argent. En effet, Napoléon lui fit envoyer en deux paiements, 55 louis (1804 - févr. 1805) parce que, à cette époque, il éprouvait «une profonde détresse» (H, 1.1, p. 284). En 1806, à Altona, il dédia un ouvrage, De la souveraineté, à Napoléon et indiqua dans sa dédicace qu'il lui manquait «une cinquantaine» de ducats pour achever l'impression du 2e volume de cet ouvrage. S. fit plusieurs démarches infructueuses auprès de l'administration impériale pour essayer de retrouver deux de ses pensions (1500 £ sur le Mercure ; 1000 £ sur la Caisse des Journaux) qui n'avaient pas été supprimées. Il écrivit même dans ce sens au comte de Lacépède le 26 mai 1810 (N, p. 415). En septembre 1814, il intervient auprès du gouvernement de la Restauration pour réclamer la plus petite des quatre pensions dont il était jadis titulaire. S. dit y avoir droit pour être «le seul demeuré fidèle à [ses] Maîtres» et n'avoir fait «nulle part [sa] soumission au pouvoir du Corse usurpateur » qu'il avait, on l'a vu, courtisé par ailleurs (L.J., p. 17). Finalement, il reçut de la Restauration un «secours annuel» de 2000 ou de 3500 francs. « Ce secours était peu de chose pour un vieillard qui avait beaucoup de besoins et qui ne paraît pas avoir jamais connu l'ordre et l'économie» (L'Ami de la Religion, t. XLIX, p. 38). S. ne rentra en France que lorsque, aidé par sa famille, il eut acquitté les dettes qu'il avait contractées en Allemagne (AL, p. 25 ; N, p. 415).

5. Opinions

S. a souvent attaqué durement Voltaire dans son Tableau philosophique de l'esprit de Voltaire et dans Les Trois siècles. Voltaire, bien entendu, a vivement réagi. Il l'appelait l'abbé Sabotier (M, t. X, p. 197 ; t. XXIX, p. 39). Dans sa correspondance, il n'a pas de mots assez durs contre «le plus vil des scélérats» (D19090). Dans l'Epître dédicatoire aux Lois de Minos, S. est considéré comme «l'écrivain le plus misérable et le plus bas» qu'on puisse imaginer (M, t. VII, p. 172). S. n'était pas seulement opposé à Voltaire, mais à tout le mouvement des Lumières. Il s'agit d'une «Philosophie tyrannique et inconséquente [...] [qui] suffoque ou corrompt le germe du talent» (T.S., t. I, p. 1-2). Bref, la littérature nouvelle se caractérise par « un ton imposant, un style dogmatique, un jargon maniéré, des phrases sententieuses, des sentiments enthousiastes, la répétition de ces mots parasites humanité, vertu, raison, tolérance, bonheur, esprit philosophique, amour du genre humain et mille autres termes qui sont devenus la sauvegarde des inepties» (Corr. litt., p. 241). Dans Les Trois siècles, Condorcet, Diderot, Duclos, Marmontel sont traités sans ménagement ; seuls Condillac et Rousseau trouvent grâce aux yeux de S., Rousseau surtout : «on ne peut lui disputer la gloire de l'éloquence et du génie et d'être l'écrivain le plus mâle, le plus profond, le plus sublime de ce siècle» (t. IV, p. 139). En 1810, S. publia une Apologie de Spinoza. Mais il semble qu'une première version de cet ouvrage ait été composée bien avant la Révolution. Dans une lettre à Marmontel du 24 juillet 1773, Voltaire dit avoir « entre les mains le système de Spinoza éclairci et commenté par M. l'abbé Sabatier» (D 18484). Dans sa réponse à M. de Morza, Voltaire fait la description du manuscrit : «C'est un in-40 de cinquante-sept pages, intitulé Analyse de Spinoza, où l'on expose les causes et les motifs de l'incrédulité de ce philosophe. Le manuscrit commence par ces mots : < Spinoza était fils d'un juif marchand > » (M, t. XXIX, p. 5). Dans son Apologie de 1810, S. indique que ce philosophe «a été mal jugé» et que les théologiens sont «inexcusables d'avoir taxé si légèrement d'impiété et d'athéisme un homme aussi recommandable par ses vertus que par son profond savoir» (p. 9, 12-13). Sur le plan politique, S. est persuadé que le Contrat social est le livre qui a produit la Révolution (P., p. 384). Il affirme que les «Lumières sont funestes aux peuples», se déclare contre la liberté de la presse, rappelle les peuples aux « principes éternels de la sujétion et de l'obéissance » et croit enfin que «celui qui s'intéresse véritablement [...] au bonheur des peuples doit parler de l'autorité absolue des Princes» (S., La Vérité vengée, 1789, p. 57, 61, 69, 70). En 1804, S. se dit «royaliste», «resté fidèle aux vieux principes, auxquels on revient tous les jours ; à ces anciens maîtres auxquels on reviendra tôt ou tard» (C.P.G.E., p. 97-98 n.). En mai 1797, par une lettre à Bonaparte, S. lui exprime sa «profonde estime » et son « vif attachement ». En même temps, il dénonce un espion qui se trouve dans l'entourage du futur empereur (Bourrienne, t. I, p. 145. 147)- S. alla jusqu'à lui dédicacer son ouvrage De la souveraineté ( 1806) et envoya ses Considérations politiques sur les gens d'esprit (1804) à Mme Bonaparte avec la note manuscrite suivante : « A la bien-aimée Madame Bonaparte, de la part de l'auteur, digne par ses sentiments et son infortune de devenir son protégé» (B.N., Z 59485). Cela ne l'empêcha pas, en septembre 1814, de traiter Napoléon, alors vaincu il est vrai, de «Corse usurpateur». S. avait été très tôt, «n'ayant encore que du duvet au menton» en correspondance avec Helvétius (A.I., p. 40). Il avait été aussi en contact avec le comte de La Marmora, ambassadeur du royaume de Sardaigne (Corr. litt, p. 44). Dans ses Pensées, en 1794, il se livre à un éloge de Manzon, le rédacteur du Courrier du Bas-Rhin, « un des meilleurs et des plus honnêtes esprits qui existent parmi les écrivains du siècle» (p. 388 n.), nouveau contempteur de la Révolution.

6. Activités journalistiques

S. avait des idées très précises sur le journalisme. Il dit avoir «toujours eu du penchant pour ce genre de travail» et « le zèle et le courage nécessaires » pour cela (Corr. litt., p. 46). S. avait, en 1779, déposé le projet d'un périodique dont il n'indique pas le titre. On lui refusa le privilège (ibid., p. 47). Dans ce journal, «en rendant compte des nouveautés, [il] se serait attaché aux vrais principes, qui caractérisent chaque genre littéraire ; [il] aurait relevé avec soin l'oubli des règles, des bienséances, les fautes contre la langue, [il] aurait fait connaître les beaux morceaux et dit en quoi réside leur beauté, ce qui aurait pu rendre [son] travail utile aux jeunes gens» (ibid.). S. a écrit ou a fait paraître des articles dans de nombreux périodiques.

I) L'Année littéraire : «Lettre à E.C. Fréron», 1773, t. III. p. 238-241. – «Lettre à E.C. Fréron : A propos d'une accusation d'être ennemi du Christianisme», 1774, t. III, p. 238-247.

II) Mercure de France : un art. en février 1773.

III) Journal des beaux-arts et des sciences : «Lettre à l'abbé Aubert», févr. 1773.

IV) Annonces et affiches pour la province : «Lettre à l'abbé de Fontenay [...] sur feu M. de Voltaire», 20 mars 1779. Cet article a été tiré à part : B.N., 8° Ln2 7 20778.

V) Journal de Paris : «Lettre aux auteurs», Versailles 8 juin 1779. Voir T.S., t. IV, p. 579 et suiv.

VI) Journal encyclopédique : «Notice sur Mably», juin 1785, t. IV, p. 504-509. Cette notice avait déjà été publiée par les Affiches du Dauphiné du 3 mai 1785. – «Lettre sur l'action de Joseph Chrétien», juil. 1786, t. V, p. 156-160. Cette lettre est datée de Versailles, 18 avril 1786.

VII) Journal politique national ; 1789, 23 numéros. Dans L’Avant-Propos du premier numéro, S. et Rivarol veulent faire de leur journal «le vrai champ de bataille de la cause publique». S. signale dans les C.P.G.E. que «c'est à [lui] qu'on doit l'entreprise et les premiers numéros du Journal politique national» ; «Je l'abandonnai ensuite à la plume élégante, mais peu sévère de Rivarol que je m'étais associé et que j'avais presque converti aux bons principes, comme malgré lui» (p. 112). Les A.I. précisent que S. n'a collaboré au Journal politique national que jusqu'au 19e numéro (p. 22). Les collaborations signées de S. sont les suivantes (collation faite sur l'exemplaire de la B.N. : Rés. 8°Le2 167) : n° 5, 21 juil. 1789 : «Première lettre de M. l'abbé S. à M. Necker, ministre d'Etat», 27 août 1788, p. 2-3. – «Seconde lettre de M. l'abbé S. à M. Necker, ministre d'Etat», 7 sept. 1788, p. 4-8. – n° 16, p. 1-7. : «Réponse de M. l'abbé S. de Castres à la lettre du prétendu M. D...al, natif de Castres», insérée dans le n° 109 du Journal général de l'Europe, Bruxelles, 12 sept. 1789. Le Journal politique national a eu plusieurs réimpressions. Sur ce point, voir Lebreton, p. 362-363 et A. Monglond, La France révolutionnaire et impériale, Grenoble, 1930,1.1, p. 726-727.

VIII) Le Pour et le contre, hebd., janv. 1805. Une note de la police secrète de Napoléon du 22 janv. 1805 indique que S. annonce ce nouveau journal (H, 1.1, p. 260). En mars, le comte de Chagny remplace S. à la rédaction (ibid., p. 332). En novembre 1805, Chagny reprit Le Pour et le contre sous le titre de Annales politiques du XIXe siècle. Ce périodique paraissait à Ratzebourg, mais il s'imprimait à Hambourg. S. est considéré comme un futur collaborateur de Chagny (ibid., t. II, p. 170).

IX) Le Spectateur du Nord, journal politique, littéraire et moral, janv. 1797 - déc. 1802, Hambourg, Fauché, 24 vol. in-8°. Hoffmann, p. 417 ; B.H.C., p. 278-279 ; J. Kirchner, Die Grundlagen des deutschen Zeitschriftenwesens, Leipzig, 1928-1931, n° 4617 ; Arvengas, p. 192.

7. Publications diverses

On trouvera la liste des ouvrages de S. dans la F.L., Cior 18, n° 57957-57998 et dans Beuchot. Selon la Biographie moderne (1806), il aurait collaboré à un ouvrage intitulé Sur la Révolution française (1792). Nayral cite certains de ses ouvrages restés manuscrits (p. 111, 412) : Dictionnaire classique portatif de la langue française par l'ancienne Académie, corr. et aug. par M. Rivarol, enrichi d'observations et d'exemples par M. l'abbé Sabatier. – Histoire des dieux et des héros du paganisme, 4 part. – De la Souveraineté ou connaissance des vrais principes du gouvernement des peuples, nouv. éd., revue, corr. et aug. de plusieurs chapitres. – Testament moral, politique et littéraire ou Choix de pensées et observations à l'usage des Princes, des hommes d'Etat et des hommes de lettres. Vocabulaire étymologique et portatif de la langue latine.

8. Bibliographie

F.L. 1769 ; B.U.C. ; B.Un. ; D.L.F. ; B.H.C. ; N.B.G. ; H.P.L.P. ; CL. ; M.S. Magasin encyclopédique, 1798, t. VI, p. 537. – (A.S.) S., Apologie de Spinoza, 1810. – (A.I.) Id., Articles inédits de la 7e édition des Trois siècles littéraires (s.l.n.d.) (B.N. Ln9 182). – (C.P.G.E.) Id., Considérations politiques sur les gens d'esprit et de talent, 1804. – (L.J.) Id., Lettre à un journaliste, Francfort-sur-le-Main, sept. 1814, dans Citations curieuses, dignes de l'attention des penseurs et des riches propriétaires, 1815. – (P.) Id., Pensées et observations morales et politiques pour servir à la connaissance des vrais principes du gouvernement, Vienne, 1794. – (T.S.) Id., Les Trois siècles de la littérature française, 5e éd., La Haye, Paris, 1781, 4 vol. – A.D. Tarn, E 5233 (acte de baptême), fonds Soulié, Sabatier. – A.N., D XXIXbis5, 78, 23 et 24. Interdiction du Journal politique national à Villeneuve de Berg (Ardèche, 4-10 mai 1790). M.C., XI, 732, 30 juin 1785 et XI, 738, 5 juil. 1786 (Quittances). – (A.V.P.) Archives de la Ville de Paris : V 2E 11204 (acte de décès). – B.N., n.a.fr. 24340, f° 143-144 : lettre de Palissot à Du ChozaI, avocat au Parlement, 24 sept. 1784. Du ChozaI voulait réconcilier S. et Palissot. Celui-ci écrit que « cette médiation sera très inutile. Je sais que pour mon compte, il m'est plus qu'indifférent qu'on cherche à me réconcilier avec cet abbé». – L'Ami de la Religion et du Roi, n° 1255, 19 août 1826, t. XLIX, p. 33-39. – Arvengas, A., «L'Abbé Sabatier à Altona (1803­1811)», Revue du Tarn, 1936, p. 191-192. – Beauchamp A. de, Biographie moderne, Breslau, 1806, t. IV, p. 240. – Beuchot A.J., Bibliographie de la France, Paris, 1817, p. 426-432, 535-536. – Boggio-Quallio E., «Oportet cognosci malos : Voltaire e la sua polemica con Palissot e Sabatier», dans Ragioni dell Anti-Illuminismo, éd. L. Sozzi, Alessandria, Ed. dell'Orso, 1992. –Bourrienne, LA. Fauve-let de, Mémoire [...] sur Napoléon, le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Restauration, Paris, 1829, t. I, p. 145-150. – Canet E., «Mémoire sur un livre de l'abbé Sabatier intitulé Apologie de Spinoza et du spinozisme», Société littéraire de Castres, séance du 12 juin 1857, p. 111-115. – Guglia E., « Le Journal politique national de Rivarol, notice bibliographique», La Révolution française, juil.-déc. 1890, p. 330-338. – (H) Hauterive E. d', La Police secrète du Premier Empire, 1908-1922, t. I-III. – Hoffmann F.L., «La presse périodique française à Hambourg de 1686 jusqu'en 1848», Le Bibliophile belge, 2e série, 1.1, 1854, p. 409-438. – Jolibois E., Annuaire du Tarn, 1899. – Lebreton A., Rivarol, sa vie, ses idées, 1895, p. 360-363. – (N) Nayral M., Biographie castraise ou Tableau historique, analytique et critique des personnages qui se sont rendus célèbres à Castres, Castres, 1833-1837, t. III, p. 367-419. – Palissot de Montenoy C, Œuvres, 1809. – Rivarol A. de, Esprit de Rivarol, Paris, 1808, p. 156-157. – Vaissete J.J., Histoire de la Province de Languedoc, Paris, 1730-1745. – Voltaire, Correspondence, éd. Besterman. – (M) Id., Œuvres complètes, éd. Moland, Paris, 1877-1885.

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