ROUILLÉ
Numéro
Prénom
Naissance
Décès
1. État-civil
Pierre Julien Rouillé est né dans le territoire de Tours le 11 janvier 1681 ou le 1er mars 1684 (Sommervogel), ou en avril 1682 (M.T.). R. est mort à Paris le 7 mai 1740.
2. Formation
Il fit ses études d'humanités et de philosophie au collège des Jésuites de Tours, et fut reçu au noviciat en août 1699 (M.T.).
3. Carrière
Les supérieurs l'appelèrent à Paris, où il enseigna quatre ans les humanités, un an la rhétorique, quatre ans la philosophie et sept ans les mathématiques. Pendant dix ans, il participa à la rédaction des Mémoires de Trévoux, qu'il dirigea depuis décembre 1733 jusqu'en février 1737 ; il le quitta peut-être à cause de sa santé (M.T. ; Sommervogel, Essai), peut-être en raison des difficultés suscitées à l'Histoire romaine de R. et Catrou (SW, p. 196, n. 3).
6. Activités journalistiques
Dès 1722 R. exerce une grande influence sur la rédaction des M.T. ; d'après Sgard et Weil («Anecdotes inédites»), il participa à la destitution de Thoubeau en 1724 et «mania» son successeur, le P. Hongnant, en s'appuyant sur les PP. Tournemine, Bougeant et Brumoy (p. 197). Il prend la direction du journal à la veille de la grande réforme de 1734 et «devait être un agent des plus actifs» (SW, p. 199). Lui et ses collaborateurs sauvèrent le journal en surveillant l'impression du journal, transféré de Lyon à Paris, en supprimant la passion et le préjugé pour s'orienter vers la littérature et l'érudition (Pappas ; Gilot et Sgard). Le panégyriste de R. fait remarquer le zèle du jésuite pour le progrès de la littérature, qu'il encouragea dans tous les genres (M.T.).
Sommervogel mentionne les articles suivants de R. dans les Mémoires de Trévoux : «Démonstration par l'Algèbre du Posochronisme et Isochronisme tout ensemble de la Cycloïde» (1726, p. 253-263) ; une lettre à Louis-Auguste de Bourbon prince souverain de Dombes (en tête, 1736). Il donna au Mercure un article, « Fables pour servir d'inscription aux Loges de la Ménagerie de Chantilly» (mars 1728, P- 499-500). Goujet écrit le 14 février 1737 : «on a exclu le P. Rouillé [...]. Le P. Tournemine a écrit à un de ses amis que l'on avait bien fait d'exclure le P. Rouillé» (B.N., f.fr. 9355' f° 300). Brumoy écrit de son côté à Caumont le 17 juillet 1737 : «Le P. Lavaud recteur de Paris a mis la main dans notre ruche journalistique si mal à propos [...]. Il a supprimé les présents que nous faisions à quelques amis distingués ; le P. Rouillé s'est dégoûté, il a quitté la manivelle » (Bibliothèque de la Société de Jésus, Chantilly, n°74).
7. Publications diverses
7. Discours sur l'excellence et l'utilité des mathématiques prononcé dans le collège royal de la Compagnie de Jésus, de la très célèbre université de Caën, l'an 1716 (Caen, 1716), 2 p. – Examen du poème de la grâce (1732). – R. fit les notes et les dissertations de l'Histoire romaine (1725-1737) du P. Catrou. – II corrigea et publia, avec le P. Brumoy, l'Histoire des révolutions d'Espagne (Paris, 1734), du P. Joseph d'Orléans.
8. Bibliographie
Sommervogel, t. VII, p. 231-232. – (M.T.) Mémoires de Trévoux, févr. 1741, p. 312-318. – Pappas J.N., Berthier's Journal de Trévoux and the philosophes, S.V.E.C. 3, 1957. – Sommervogel C, Essai historique sur les Mémoires de Trévoux, Paris, 1864. – (SW) Sgard J. et Weil F., « Les Anecdotes inédites des Mémoires de Trévoux (1720-1744) », D.H.S., n° 8, 1976, p. 193-204. – Gilot M. et Sgard J., «Le renouvellement des Mémoires de Trévoux en 1734», ibid., p. 205-214.
- Se connecter pour publier des commentaires