RING

Numéro

690

Prénom

Friedrich Dominicus

Naissance

1726

Décès

1809

1. État-civil

Friedrich Dominicus Ring naquit à Strasbourg le 24 mai 1726 dans une famille réformée d'artisans lettrés et de Meistersänger. Il épousa en 1763 Karoline Christine Wieland. De leurs enfants, dont l'un mort en bas âge (Genton, p. 241, n° 1), seul Karl Ludwig, geheimer Referendar (conseiller référendaire privé) au service de Bade, est connu par la publication de nombreux ouvrages, dont des récits de voyage. Ring mourut à Carlsruhe le 8 février 1809. Jôcher signale un portrait de lui à Bâle par Mechel.

2. Formation

Etudes de philosophie et de théologie protestante à Strasbourg, où il suivit à l'université les cours de Johann Daniel Schoepflin, l'historien de l'Alsace, à propos duquel il rédigea plus tard une Vie latine (Vita Joannis Danielis Schoepflini Franciae historiographie Carolsruhae, J.F.C. Stern, 1767) et dont il publia les Opéra oratoria (1769). Maître ès arts en 1745, il soutint sa thèse de théologie en 1751. Ensuite, il fréquenta diverses universités allemandes, dont Iéna et Leipzig. Il fit partie de la « Societas latina » de Carlsruhe protégée par le prince héréditaire Charles Louis.

3. Carrière

De 1753 à 1755, il revient en Alsace (Strasbourg et Colmar), où il enseigne et prêche, puis il est engagé à Zurich comme précepteur par la famille Murait. C'est là qu'il fait la connaissance de Wieland et qu'il se trouve introduit dans les milieux de la littérature nouvelle. On connaît aussi un séjour à Metz. Il est à Paris en septembre 1759 quand il traduit en allemand l'Eloge du maréchal de Saxe par Thomas (note finale à l'édition. Francfort, Garbe, 1759). La même année, il est nommé à Carlsruhe précepteur du prince héréditaire Charles Louis. Il occupa ensuite divers postes avec le titre de Hofrat (conseiller aulique) ou de geheimer Hofrat (conseiller aulique privé).

4. Situation de fortune

Il semble avoir vécu de son emploi de fonctionnaire ; ses ouvrages à faible tirage ne furent pas de débit. Ses activités de journaliste étaient souvent rétribuées par des livres (Genton, p. 239, n° 2).

5. Opinions

Courtisan infatigable à louer ses maîtres dans de petites pièces de vers, R. n'en est pas moins un homme éclairé. Erudit à la façon d'outre-Rhin, il publie en latin et en allemand, plus souvent qu'en français. Il entretint une relation épistolaire avec un autre Strasbourgeois, exilé en Russie celui-ci, Ludwig Heinrich von Nicolay (Diderot, Correspondance, éd. Roth-Varloot, t. XIII, p. 73) et sa correspondance restée manuscrite est remplie d'informations sur les savants et les hommes de lettres de son temps. R. est un spécialiste de la littérature néo-latine.

6. Activités journalistiques

Jôcher indique sa collaboration à plusieurs périodiques allemands, mais aussi au Journal encyclopédique et à la Gazette universelle de littérature, aux Deux-Ponts. Il signait parfois ses articles de l'initiale de son nom. Il succéda à Goethe en mars 1773 dans le rôle de recenseur des Frankfurter Gelehrte Anzeigen (Genton) où il publiait aussi les nouvelles littéraires de France.

7. Publications diverses

Jôcher accorde 41 numéros à la bibliographie de R. et l'auteur lui-même va jusqu'à 69. Il s'agit pour la plupart de petites brochures ou de pièces de circonstance. On en extraira cependant l'édition originale des Regrets sur ma vieille robe de chambre de Diderot (s.l., 1772) dont il avait «emprunté» le manuscrit à un exemplaire de la CL. et la traduction allemande d'un écrit de Benjamin Franklin sur un massacre d'Indiens en Pennsylvanie, publié primitivement en anglais dans The Gentleman's magazine, puis en français dans le Journal encyclopédique (Die Connestogen, eine tragische Geschichte vom Jahr 1763, Francfort et Leipzig, 1764). R. a rassemblé lui-même et annoté en 5 volumes conservés à Berlin l'essentiel de sa production (Staatsbibliothek zu Berlin, Haus 2, libri impressi cum notis manuscriptis, octav. 458). Ses papiers, dont une importante correspondance pour l'essentiel inédite (Genton), ont été déposés à la B.U. de Fribourg-en-Brisgau et aux Archives de Carlsruhe (Badisches Generallandesarchiv).

8. Bibliographie

Haag 2. – (Jôcher) Adelung J.C. et Rotermund H.W., Fortsetzung und Ergänzungen zu [...] Jöchers Allgemeinem Ge-lehrten-Lexicon, Bremen, 1819, t. VI, col. 2187-2189. – Allgemeine Deutsche Biographie, 1889, t. XXVIII, p. 629-630. – Genton E., « Quinze lettres de Konrad Deinet [à Ring] (mars 1773 - mars 1774)», dans L'Allemagne des Lumières : périodiques, correspondances, témoignages, éd. P. Grappin, Paris, Didier Erudition, 1982, p. 235-263. – Moureau F., «Friedrich Dominicus Ring, éditeur de Diderot», Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, t. XVI, 1994' P-1 13-123.