PARFAICT

Numéro

619

Prénom

François

Naissance

1698

Décès

1753

1. État-civil

François Parfaict est né à Paris le 10 mai 1698 (AL.), dans une vieille famille de noblesse de robe (B.H.V.P. ; B.N., Dossiers bleus), de Guillaume-Timoléon Parfaict (1659-1754), chevalier seigneur de Boisredon (P), ancien mousquetaire du Roi (D), et de Marie Audibert (16 70-1740). Guillaume Timoléon était allié par sa mère à la famille Francine, donc aux Lully et aux privilégiés de l'Académie de musique (P). Son frère Claude (1701-1777) fut son collaborateur dans la plupart de ses activités littéraires. P. épousa Marie Jacqueline Tiphaigne, dont il eut une fille Gabrielle Philippe, née rue Montmartre le 21 février 1742. Il mourut d'une «hydrocèle», le 25 octobre 1753(A.L.), rue du Plâtre-Saint-Jacques et fut inhumé en l'église Saint-Séverin (P), et non à Saint-Paul, comme on l'a dit (D).

2. Formation

Il avait, dans sa jeunesse, beaucoup d'ardeur pour l'étude et la poésie. Une érudition insondable et une immense curiosité, spécialement pour l'histoire médiévale, faisaient bon ménage avec son goût pour le théâtre : il eut des «liaisons avec plusieurs auteurs et acteurs célèbres» (A.L.).

3. Carrière

P. vécut en rentier, uniquement préoccupé de ses lectures et de la mise en fiches de ses vastes connaissances. «Un travail assidu», malgré des «infirmités continuelles» et des «chagrins domestiques» (A.L.), le tint attaché chez lui.

5. Opinions

Historien et compilateur, P. n'a guère laissé percer ses opinions personnelles autres que littéraires. Son intimité avec Nicolas Boindin, dont il fut le légataire universel et l'éditeur, semble indiquer qu'il n'était guère dévot (P), ou du moins qu'il inclinait au jansénisme, comme sa participation au Régiment de la Calotte dans les années qui suivirent la Régence paraît l'indiquer : il dédie son périodique du Quart d'heure amusant, d'ailleurs fort influencé d'idéologie «calotine», à Aymon, généralissime de 1723 à 1731 de cette assemblée dont l'activité satirique évolua d'une critique politique et littéraire (l'entourage « moderne » du Régent) à celle de la bulle Unigenitus (Mémoires pour servir à l'histoire de la Calotte, nouv. éd., 1752, 3 vol., in-12).

6. Activités journalistiques

Son activité de journaliste, très secondaire, fut une préparation à des travaux d'historien du théâtre qui le retinrent entièrement dès les années 1730. De janvier à mai 1727, il rédigea et dirigea chez Flahault, éditeur déjà du Spectateur français de Marivaux et, dans les mêmes mois, de son Indigent philosophe (Gilot), un mensuel à pagination suivie : Le Quart d'heure amusant (D.P.1 1149). Il semble avoir rédigé seul ce périodique d'inspiration «calotine», plein de traits historiques (anecdotes du XVIe siècle) et de notices théâtrales. Le succès de ce pot-pourri, vendu 12 sols le numéro (Mercure de France, mars 1727, p. 511), fut incertain. P. reprit le procédé du dialogue chez Emilie, entre un Abbé et un Commandeur, dans ses Etrennes calotines par M. Perd-la-Raison (1729), qui ne sont pas à proprement parler un périodique.

7. Publications diverses

Outre un Almanach du Parnasse (1728), les œuvres citées et de médiocres essais dramatiques (Finke), ses travaux sont, en collaboration avec son frère Claude, du domaine de l'histoire des scènes parisiennes : théâtres français et italien, Foire et Opéra. Ces études conservent aujourd'hui encore un grand intérêt, d'autant que leurs auteurs ont eu accès, parfois, à des sources manuscrites disparues. Voir le détail dans Cior 18, Finke et Prod'homme. P. écrivit-il quelque chose du Dénouement imprévu de Marivaux ? La critique moderne (Marivaux, Théâtre complet, éd. F. Deloffre, Paris, (1968), 1989, t. I, p. 475 ; éd. H. Coulet et M. Gilot, Paris, 1993-1994, t. I, p. 964) lui accorde le «divertissement» et divers développements ou retouches.

8. Bibliographie

F.L. 1769, t. II, p. 89-90. – Journal d'Hémery, B.N., f.fr. 22158, f° 80 : 1er nov. 1753, annonce de la mort de P. – (A.L.) L'Année littéraire, par Elie Fréron, 1754, t. III, Lettre II : «Eloge de feu M. Parfaict» (repris par l'abbé Goujet dans Moreri, éd. 1759). – B.N., ms., Dossiers bleus 511. – B.H.V.P., ms., C.P. 6066 : Papiers de la famille Parfaict, XVP-XVIIP siècles. – (D) Du Coudray A.J., Lettre au public sur la mort de Messieurs Crébillon, Gresset, Parfaict, Paris, Durand et Ruault, 1777. – Finke H., Les Frères Parfaict, ein Beitrag zur Kenntnis des literarischen Geschmacks in der ersten Hälfte des 18. Jahrhunderts, Dresde, Dittert, 1936. – Gilot M., Les Journaux de Marivaux, thèse, U. de Lille, 1974, t. I, 475-476. – (P) Prod'homme J.G., «Les frères Parfaict historiens de l'Opéra», Revue musicale, 1930, t. I, p. 110-118.