MARS

Numéro

552

Prénom

Simon

Naissance

1724

Décès

1811

1. État-civil

Simon Pierre Mars est né le 26 octobre 1724 à La Rochelle de Simon Mars, avocat au Parlement et Siège présidial de La Rochelle et de Jeanne Mazoûé (B.M. La Rochelle, reg. par.). II est mort à Paris le 5 janvier 1811 (A.V.P., V2E 11040); la date de 1787 fournie par Quérard (F.L., t. V, p. 560) est erronée. M. avait épousé Anne Fageon, puis, devenu veuf, Françoise Filon (ibid.) avec laquelle il eut un fils, Gabriel Simon, né le 21 septembre 1783 (ibid., V2E 564).

3. Carrière

M. était avocat au Parlement de Paris. Avant 1775, il avait été «avocat aux Conseils du Roi» et «Conseiller au Conseil Souverain» du duc de Bouillon (G.T., 1775,1.1, page de titre). En 1775, M. habite rue Pierre Sarrazin (G.T., 1775, 1.1, p. 2), puis, à partir du 15 mars 1779, rue Saint Jean de Beauvais, «vis à vis le Collège», où il occupe un appartement de la maison de Bertrand, procureur au Parlement (ibid., t. VII, p. 144). En 1782, il demeure «rue et Hôtel Serpente» (ibid., t. XIII, p. 416), l'année suivante, rue Mauconseil (A.V.P., V2E 564), en 1786 rue de La Harpe «vis à vis la rue Serpente» (G.T., t. XXII, p. 2), enfin en 1811, «petite rue d'Ivry» (A.V.P., V2E 11040).

4. Situation de fortune

Avant la Révolution, M. avait quelques revenus qui lui procuraient une «existence honnête». Il jouissait des bénéfices qu'il dégageait de l'exploitation de la Gazette des Tribunaux, d'un «traitement» sur le Moniteur. En outre, M. avait «quelques rentes sur particuliers» et 280 £ de rente sur l'Etat (A.N., F ldn M4). Mais vers 1795 sa situation financière s'est considérablement dégradée: la G.T. a cessé de paraître, sa pension sur le Moniteur a été «supprimée», «les particuliers l'ont remboursé en papier», et il y a «deux ans» qu'il ne touche plus sa pension sur le trésor. Aussi bien M. n'a-t-il plus «aucune ressource», et vers 1803, il en est même «réduit [...] à demander un emploi quelconque et sa position est telle qu'il ne repoussera aucuns moyens qui pourront le faire subsister lui et son fils âgé de vingt ans et demi» (ibid.).

5. Opinions

M., sur le plan idéologique et littéraire, est un homme de tradition. Commentant en 1785 Y Eloge de Louis XIV par Racine et Boileau, fidèle à un idéal classique, M. écrit que «le secret d'un pareil sceau est perdu» (G.T., t. XX, p. 111). De même, en 1781, lorsqu'il rend compte de la parution d'un volume du Journal de Monsieur de l'abbé Royou et de Geoffroy, il souhaite qu'ils ne contribuent « pas peu à arrêter, s'il est possible, l'entière décadence du goût» (ibid., t. XI, p. 172).

Attaché aux principes religieux, la Philosophie sociale de Rosoi lui paraît être un bon livre, dans la mesure où l'auteur, «bien différent de la plupart de nos auteurs modernes», défend des «préceptes» qui «sont toujours d'accord avec ceux de la Religion» (ibid., 1783, t. XVI, p. 366-367). Et de fait, quand M. évoque la brochure anti-philosophique de l'abbé P.J.M. Chasles, Timante ou Portrait fidèle de la plupart des écrivains du dix-huitième siècle (1785), il conclut que l'auteur a «conservé, malgré l'épidémie du siècle, des principes sûrs, des opinions saines, et une éloquence vive et facile» (ibid., t. XX, p. 253). Cela dit, on ne sera pas surpris que M. qualifie Fréron de « critique fameux que l'ignorance voudrait rayer des fastes de la littérature» (ibid., t. II, p. 373) et que L'Année littéraire soit « cet ouvrage que le discernement et le goût distinguent de beaucoup d'autres du même genre», où l'on défend «les bons principes en Morale comme en Littérature» (ibid., t. VIII, p. 400; t. XI, p. 141 ; t. XII, p. 381).

M. était protégé de l'avocat général A.L. Séguier, «sous les auspices duquel» il a publié la G.T. (M.S., 21 août 1775). Plus tard, en 1788, la G.T. paraît sous la protection de Hérault de Séchelles (t. XXV, p. 3-4 ; Dard, p. 64, 66).

6. Activités journalistiques

M. a été le créateur et le seul rédacteur, semble-t-il, de la Gazette des Tribunaux (G.T.), «contenant les nouvelles des Tribunaux, la Notice des Causes, Mémoires & Plaidoyers intéressans, des Livres de Langue, de Droit, de Jurisprudence, & de tout ce qui peut avoir quelque rapport à la Magistrature, à l'Eloquence & au Barreau, &c, &c. », Paris, Le Jay, 1775-1790, 30 vol. (voir Dupin, n° 1305; Camus, t. II, p. 266, n° 868; D.P.i 550). B.H.C. signale que la G.T. a paru dès novembre 1774; il doit s'agir du Prospectus que nous n'avons pu voir.

M. a collaboré à La Gazette Nationale ou le Moniteur Universel par deux fois, au moins. Le 4 avril 1790, il a rédigé un article sur une affaire d'usurpation de qualité de noble (t. IV, p. 28), et le 7 avril suivant, un autre article sur une affaire d'infanticide (t. IV, p. 51). Rappelons que M. était titulaire d'un « traitement » sur le Moniteur.

7. Publications diverses

M. ne paraît pas avoir écrit d'autres ouvrages.

8. Bibliographie

Q.; Ersch, t. II, p. 341; B.H.C; Desessarts, t. IV, p. 298. – A.N., Fid n M4 (s.d., vers 1803). – A.V.P., Etat civil, V2E 564, V2E 11040. – B.M. La Rochelle: Délayant L., Biographie rochelaise, t. III (ms. 355-358) ; Jourdan E., Recueil de notes biographiques, t. III (ms. 350-354); Id., Mémoires biographiques, «Mars» (ms. 319) ; reg. par. Saint-Barthélemy, acte de baptême. – B.N.: Dossiers bleus 672, f° 110-117, G.T. du 11 août 1777; fonds Joly de Fleury 479, f° 29, G.T. n° 12, févr. 1776, et 504, f° 336, G.T., janv. 1778, f° 1-64. – M.S., 21 août 1775, t. XXXI, p. 315; 28 janv. 1785, t. XXVIII, p. 77. – Camus A.G., Lettres sur la profession d'avocat, Paris, 1818. – Dard E., Hérault de Séchelles, Paris, 1907.– Dupin J.J., La Profession d'avocat, Paris, 1832.

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