L'HONORÉ

Numéro

519

Prénom

Samuel

Naissance

?

Décès

1794

1. État-civil

Samuel François L'Honoré serait mort en 1794 (F.L.).

3. Carrière

L. connaissait fort bien la Hollande et semble y avoir vécu toujours. Son ouvrage intitulé La Hollande au XVIIIe siècle est un guide de voyage sous forme de lettres, où il ne s'est proposé «d'autre but que d'être utile aux étrangers», et où il espère redresser les «relations vagues et fautives» que l'on fait ordinairement sur ce pays (Avertissement). Lorsqu'il aborde La Haye, sa ville, il ne peut s'empêcher d'évoquer le journalisme hollandais, devenu ainsi presque un objet de mythologie: « Van Effen, auteur du Misanthrope et du Spectateur hollandais et d'autres ouvrages périodiques, vécut à La Haye. Les principaux auteurs du Journal littéraire et le la Bibliothèque des Sciences étaient de La Haye, ou y habitèrent » (ibid., p. 64).

6. Activités journalistiques

L'Observateur des spectacles, La Haye, 1780 (D.O.A., III, 593). C'est un « journal rempli de méchancetés, d'anecdotes curieuses et piquantes », qui n'a rien à voir avec l'ouvrage du même nom que publiait Chevrier (G.H., p. 208).

La Nouvelle bibliothèque belgique (Paris, Delalain aîné, et La Haye, Plaat, 1781-1784, 12 vol. in-8°; D.O.A.) n'est pas, en dépit de son titre, un périodique, mais une collection.

8. Bibliographie

F.L. ; Cior 18.

.

Auteurs

9. Additif

L’HONORÉ, Samuel (1756-1795)

État-civil : Samuel François L’Honoré est né à La Haye, le 15 août 1756; il est mort à La Haye vers le 14 janvier 1795, d’une maladie de poitrine, âgé de 38 ans. Il est fils de Henri François L’Honoré (baptisé à Amsterdam le 20 avril 1717, enterré à Amsterdam le 5 octobre 1793), pasteur wallon à La Haye (du 25 juin 1747 à  fin mai 1769), puis chapelain de l’ambassade de Hollande à Paris (de décembre 1749 à juillet 1752), et de Marie Anne Dorothée Émilie Cottin (née à Saint-Quentin). Publication des bans à La Haye le 15 octobre 1752.

Le 4 avril 1784 L’Honoré se marie avec Anne Wilhelmine Caroline de Joncourt (La Haye 1754-1831) et ils s’établissent dans le Molenstraat. Ils auront cinq enfants, dont la première fille fut enterrée sans être baptisée (vers le 28 juillet 1785). Henriette Marie Gertrude, née le 23 janvier 1787, fut baptisée le 28 janvier avec Henri François L’Honoré comme parrain. Marie-Émilie, née le 18 février 1789, fut baptisée le 22 février et enterrée dans le Kloosterkerk vers le  29 janvier 1790. Samuel Pierre, né le 21 août 1790, fut baptisé le 26 août et François Louis, né le 23 juillet 1794, fut baptisé le 27 juillet. En 1787-1789 il était diacre de l’église wallonne de La Haye et en 1794 il devient « ancien ». En 1789, après la mort de Pierre Lyonnet, il devient traducteur de Leurs Hautes Puissances. En 1790 il devient avocat du Conseil du stadhouder Guillaume V et en 1791,  Commies Generaal des postes. À partir de 1792 ils habitent le Nieuwstraat. Sa femme est une des régentes de l’Hospice wallon à La Haye, de 1793 à 1796.

Formation : Le 21 mars 1772, Samuel François L’H. s’inscrit comme étudiant en droit à l’université de Leiden. Son père s’inscrit à la même date comme « Henricus Franciscus L’Honoré, Amstelodamensis, eccl. gall. Haganae pastor emeritus, 55 ». Ils habitent sur le Rapenburg, où les parents ont loué une maison. Le 4 avril 1774, L’H. est reçu membre de l’église wallonne de La Haye par confession et le 11 avril il reçoit un témoignage pour l’église de Leiden. Le 12 avril 1777, il défend sa thèse en droit De fine poenarum (Leiden, BU 239 D7:7), dédiée à Pieter van Bleiswijk (1724-1790), pensionnaire de la province de Hollande. Le 21 avril 1777 il prête serment comme avocat à la Cour de Hollande. En mai 1777 la famille retourne à La Haye où ils habitent le Juffrouw Idastraat. En 1780 L’H. s’installe chez M. Peypers dans le Papestraat. En 1784 il devient Adjunct Commies-Generaal van ’s lands Posterijen (commis-général adjoint des postes de la province de Hollande et de Westfrise).

Carrière : L’H. déploie, durant les quelques années qui suivent son retour à La Haye, une intense activité. On lui attribue un ambitieux guide de voyage, La Hollande au XVIIIe siècle, rédigé sous forme de lettres, qui utilise les guides anciens et ne se cache pas d’être une compilation, mais qui témoigne aussi de jugements personnels (voir M. Van Strien-Chardonneau, Le Voyage de Hollande : récits de voyageurs français dans les Provinces-Unies. 1748-1795, Oxford 1994, S.V.E.C. 318, p. 158-159). L’H peut se montrer, à l’occasion, très critique vis-à-vis de la France ; il fait, à propos de la ville de La Haye, l’éloge des grands journaux qui y ont été publiés : « Van Effen, auteur du Misanthrope et du Spectateur hollandais et d’autres ouvrages périodiques, vécut à La Haye. Les principaux auteurs du Journal littéraire et de la Bibliothèque des sciences étaient de La Haye, ou y habitèrent » (Avertissement, p. 64).

Activités journalistiques : On attribue généralement à L’H. L’Observateur des spectacles, feuille hebdomadaire publiée chez C . Plaat à La Haye (voir le Dictionnaire des ouvrages anonymes de Barbier et F.L.) : « On y trouve un abrégé historique de l’art dramatique, l’annonce et l’extrait des pièces nouvelles, des remarques impartiales sur les acteurs du théâtre de La Haye, et en général tout ce qui concerne les spectacles. Cette feuille se trouve à Amsterdam chez Vlam; à Rotterdam chez D. Vis; à Utrecht chez Wild; à Leiden chez les frères Murray, et paraît exactement tous les vendredis. Prix 1 sol & demi ». Cependant, cette feuille n’est signalée qu’en avril 1780 et n’a peut-être pas connu plus de trois livraisons. Chez le même éditeur paraît en 1781 la Nouvelle Bibliothèque belgique ; on a toutes les raisons de croire que le « jeune homme » qui en prend la direction est L’H. (voir la notice de ce journal), en collaboration avec plusieurs auteurs, chacun ayant sa spécialité.

Bibliographie : Bulletin de la commission pour l’histoire des églises wallonnes, III (1888), La Haye, Martinus Nijhoff, p. 54. - Huijbrecht, R. et al., Album advocatorum: de advocaten van het Hof van Holland, 1560-1811, The Hague, 1996. - Bibliothèque universitaire de Leiden, Archives ASF, 15 (Album d’inscriptions), 144-148 (recensions annuelles d’étudiants), fichier wallon (collection de données provenant des églises wallonnes du 17e au 19e siècles).

Des lettres de son père à Hendrik Fagel (1706-1790), greffier des Etats-Généraux, il paraît que celui-ci a beaucoup aidé la carrière de S.F. L’H. (La Haye, Nationaal archief, 1.10.29 famille Fagel, nos. 2537 (1780), 2588 (1783), 2647 (1787), 2687 (1789), 2821 (1784). Aux Archives municipales de La Haye (baptêmes, mariages, décès) et Bericht wegens de gesteltenisse der hooge vergaderingen en collegiën in 's-Gravenhage (répertoires annuels des noms de fonctionnaires locaux, 1756-1795). (Kees Van Strien).