LA GRAVETTE DE MAYOLAS

Numéro

443

Naissance

XVIIe s.

1. État-civil

La Gravette de Mayolas (son nom est souvent orthographié «Lagravète» dans les éditions anciennes) était fils d'un professeur d'espagnol, M. Ricardy, et avait deux soeurs connues dans la société précieuse (Somaize) ; il serait originaire de Toulouse (R.).

3. Carrière

Successeur désigné par J. Loret, I'auteur de La Muse historique, il dédie ses lettres en vers à la duchesse de Nemours, puis au Roi. La liste de ses oeuvres laisse deviner une simple carrière d'écrivain de cour.

4. Situation de fortune

De mai à août 1658, la Muse historique est soutenue par Erasme Purling de Pernelle, fabricant anglais de vaisselle d'étain (Lachèvre) ; puis il est pensionné par la duchesse de Nemours (R., 17 janv. 1666). Mais en 1669 (R., 13 janv.), il sollicite du roi une gratification.

5. Opinions

Simple rapporteur de nouvelles, L. se défend d'avoir des opinions personnelles : il a charge d'historien et garde le «juste milieu» (R., 17 oct. 1665 et 13 déc. 1665).

6. Activités journalistiques

La Muse historique (33 numéros de mars 1658 à avril 1659) ; vingt-huit de ces lettres sont conservées à l'Arsenal sous un titre factice, Recueil de ce qui s'est fait et passé de plus remarquable en France depuis 1658 ; la bibliothèque de Stuttgart possède de son côté un Recueil de ce qui s'est fait et passé de remarquable cette campagne dernière, 1658.

Lettres en vers à S.A.R. La duchesse de Nemours (privilège du 31 mai 1665 ; 70 lettres du 25 mai 1665 - 19 sept. 1666).

Lettres en vers au Roi (99 lettres du 9 déc. 1668 à déc. 1671) : cet ensemble plus irrégulier contient un feuilleton en prose, les lettres de Cliante à Célidie. D'après le nombre d'exemplaires conservés (Ars., B.N., B.M., B.R. Stockholm), la diffusion de ces lettres semble avoir été plus large que celle des lettres de Laurent et Robinet.

7. Publications diverses

Lettres particulières à l'usage des femmes enceintes, 1660. – Ode du dieu d'amour au dieu Mars, 1660. – Les Ouvrages de Fontainebleau en français et en espagnol, 1661 (?).– La Gloriosa aliança de Francia con Espana, 1661. – L'Eloge du Roi sur ses conquêtes, 1672. – Les Triomphes du Roi, ou la suite de ses conquêtes, ode, 1674. – Les Victoires du Roi, ode, 1674. – Epitaphes pour M. le comte de Turenne, 1675. – A Mgr. I'archevêque de Rouen, à Messeigneurs de l'assemblée générale du clergé de France, 1682. – Lettre de conjouissance à l'assemblée du clergé de France, s.d., B.N. de Milan. – Centum dicta, partim latina, partim gallica, partim hispanica, partim italica, in stemmata D. Fouquet, s.d. – Devises espagnoles et italiennes sur les plus remarquables personnes du royaume, s.d. – Dichos lindos y galanes italianos y hespanoles, s.d. – Eloge de Mgr. Lamoignon, ode. – Lettres de conjouissance à Mgr. l'évêque de Gap. – Les Oracles de la vertu, utiles à tout le monde. – Sentencias espagnolas (s.d. d'après Cior 17 ; 1662 d'après Lachèvre). – Le Véritable Homme d'état qui fait consister le coup d'état à gagner le Ciel.

Lachèvre donne également : Le beau et admirable jardin de Versailles embelli de nouveau des quatre saisons de l'année, 1678. – Les Poésies galantes, 1678. – Il signale également un recueil factice de 14 pièces, Poésies (1658-1676), vendu par le libraire Claudin et qui contenait en particulier l'Ode sur l'adieu au monde.

8. Bibliographie

Somaize, A. Baudeau, sieur de, Le grand Dictionnaire des précieuses, édition M.C.L. Livret, Paris, 1856, t. I, p. 210. – (R.) Les Continuateurs de Loret, éd. J. de Rothschild et E. Picot, 1881-1899. – Lachèvre F., Claude Le Petit et la «Muse de la cour», 1922. – Beugnot B., «Un feuilleton épistolaire : les "Lettres de Cliante et de Célidie"(1668-1671)», C.A.I.E.F., XXIX, mai 1977, p. 147-158.