LA BELLONIE

Numéro

431

Prénom

François

Naissance

1720

Décès

1750

1. État-civil

François Etienne Labellonie, ou La Belonie, est né à Vichy le 20 septembre 1720 ; il était le septième enfant de François Labelonie, garde-visiteur puis marchand regrattier et greffier à la Ferme Royale des Traites de Vichy (mort en 1746) et de Magdeleine Faulconnet, fille du notaire royal de Vichy (née en 1688). François Etienne Labellonie est mort à l'hôpital d'Avignon le 4 janvier 1750 (Sibertin-Blanc). Pseudonyme : Falconnet de La Bellonie.

2. Formation

Il fit probablement ses premières études probablement à Clermont ou à Moulins, fut Jésuite huit ou neuf ans (B.N., f.fr. 22158), et camarade du P. Berthier.

3. Carrière

Il séjourna certainement à Bourges et à La Flèche (Sibertin-Blanc) mais surtout à Paris au collège Louis-le-Grand. Il arriva dans le Comtat Venaissin au début de 1748 et séjourna environ quinze mois à Carpentras où il fut protégé par Mgr. d'Inguimbert. Celui-ci l'aurait fait renoncer, moyennant une pension, à la profession de maître de danse qu'il aurait exercée quelque temps (Barjavel). On ne connaît pas la date de son départ, mais il fut admis à l'hôpital d'Avignon le 2 janvier 1750 (Archives de l'hôpital d'Avignon, F 9).

6. Activités journalistiques

Essai sur l'histoire de la littérature et de l'esprit humain, Carpentras, impr. G. Quenin, en vente à Avignon chez Alexandre Giroud : publication régulière toutes les semaines du 14 juin au 12 décembre 1748 (au moins), soit au total 26 livraisons. L. avait pris pour modèle les Mémoires de Trévoux, et dédié son ouvrage à Lady Montagu, qui séjourna à Avignon de 1742 à 1746.

Il «travailla au Courrier d'Avignon après que l'abbé de La Baume eût quitté cet ouvrage» (f.fr. 22158). Selon la même source, L. aurait habité successivement Avignon puis Carpentras, donc travaillé au Courrier peut-être avant 1748.

7. Publications diverses

La Psycantropie ou Nouvelle Théorie de l'homme, Avignon, Louis Chambeau, 1748, 3 vol. dédiés à Mgr. d'Inguimbert et signés F.F.L.B. ; rééd. sous le titre : Nouvelle Théorie de l'homme, à Paris chez David Jeune, 1753.

8. Bibliographie

B.N., f.fr. 22158, f° 157. – Barjavel R., Dictionnaire historique […] de Vaucluse, Carpentras, 1841. – Sibertin-Blanc C., «Un curieux protégé de Mgr. d'Inguimbert : l'ex-jésuite F.E. Labelonie», dans Provence historique, t. IV, fasc. 17, juil.-sept. 1954 et t. V, fasc. 19, janv.-mars 1955 ; rééimpr. à Vaison-La-Romaine en 1955. – Id., «Un lointain précurseur de Rencontres : le premier périodique littéraire imprimé à Carpentras», Rencontres, n° 28-29, avril et mai 1961.

9. Additif

État-civil: Deux textes permettent de compléter les principaux éléments de la biographie de F., l’un de Fréron, l’autre d’un jésuite d’Avignon.

Lettre de Fréron à d’Hémery, du 21 juillet 1753 (dans Le Dossier Fréron, par Jean Balcou, p. 81) : « Le livre intitulé Nouvelle Théorie de l’homme, ou Spectacle des esprits, des caractères et des vertus en trois volumes imprimés en Avignon, est d’un nommé Falconnet de la Bellonie, qui est mort avant trente ans il y a trois ans. Il avoit été Jésuite huit ou neuf ans ; il se retira à Avignon, où il travailla au Courier d’Avignon, après que l’abbé de la Baume eut quitté cet ouvrage pour travailler à son poème épique en prose que Lambert imprime actuellement. La Bellonie quitta aussi le Courier d’Avignon, et alla s’établir à Carpentras, où il fit des feuilles périodiques sous le titre de Essai sur l’histoire de la littérature et de l’esprit humain ; il y en a deux volumes in 12. Cela ne vaut pas grand chose. La Bellonie est mort à l’hôpital ».

Note manuscrite en tête de l’Essai sur l’histoire de la littérature (ex. de Lyon) : « Le Sieur Falconnet de la Bellonie, ex-jésuite de la province de Paris, cherchant du pain, s’avisa de s’ériger en auteur. Il débuta par un ouvrage physico-mathématique et de plus moral. C’est une misère. Il alla se giter à Carpentras. Le produit de ses feuilles le fit vivre pendant une 15[zaine] de mois. La maladie suspendit ses travaux et son gain. Il se rendit à Avignon, où il se vit bientôt au bout de ses finances ; et sa maladie ayant empiré, on le posta à l’hôpital. Il y mourut dans de grands sentiments de piété, et avec des regrets infinis de s’être jeté dans une misère extrême, en manquant à la grâce de sa vocation. Nos jésuites d’Avignon le servirent dans sa dernière maladie avec beaucoup de charité ». (J.S.)