GUIRAN
Numéro
Prénom
Naissance
Décès
1. État-civil
Michel Guiran (dont le nom est parfois orthographié Giran, Goiran, Gouyran, Gouirane) a été baptisé à Aix-en-Provence le 9 mars 1662 (A.M. Aix, registre de Saint-Sauveur). Il était fils d'Honoré Guiran, né en 1631, et de Anne Dedon (ou Chelon) ; sa famille a donné plusieurs conseillers au parlement d'Aix. Il est le neveu et sans doute le filleul de Michel Guiran, docteur en théologie, chanoine et trésorier du chapitre de Sainte-Cécile d'Albi, mort à Albi le 15 décembre 1709. Son frère, Jean Guiran, baptisé le 27 septembre 1660, épousa Anne de Thomas, d'Aix, dont il eut au moins quatre enfants, et mourut chanoine d'Albi en avril 1710. On ne sait quand mourut M.G. mais sa présence est attestée à Genève le 20 avril 1734 (Registre du Conseil, vol. 233, p. 187).
2. Formation
Bachelier en théologie.
3. Carrière
Il vécut d'abord à Aix où il était encore en 1691 (Recherches, t. II, p. 176), fit sans doute un séjour à Paris, car il affirme avoir connu Boileau et le Père Bouhours (mort en 1702). Il dit avoir été attaché ensuite à M. de La Berchère, archevêque d'Albi (Recherches, t. II, p. 158). En novembre 1709, il est dit «prêtre et bénéficier de l'église métropolitaine d'Albi» et se trouve mentionné comme chanoine d'Albi dans les A.D. du Tarn jusqu'en 1723. En 1730, il déclare «avoir passé la plus grande partie de sa vie auprès d'un oncle qui était chanoine» (Michel Guiran), puis être resté «pendant longtemps auprès de son évêque M. Denesmond (Henri de Nesmond) qui, ayant eu ensuite l'archevêché de Toulouse (1722), l'avait mené dans cette dernière ville où il a été avec lui jusques à sa mort (26 mai 1727)» (Genève, Chambre des Prosélytes, vol. 4, p. 117). Par l'entremise de protestants de Nîmes, il gagna Genève vers 1730 (ibid.). En avril 1734, à Genève, il dérobe des livres chez le Sr. Briquet, relieur ; ordre lui est donné, de la part du Conseil, de se retirer incessamment de la ville (Registre du Conseil, Vol. 233, p. 187 ; Archives hospitalières, Ka n° 16, p. 186 et 190). G. allègue que le viatique ne lui suffit pas pour se retirer en Hollande, «craignant fort la fatigue d'un si long voyage, outre la difficulté de pénétrer en Allemagne dans les circonstances présentes et se flattant de pouvoir vivre doucement en Suisse, avec le secours de quelques personnes charitables» (Chambre des Prosélytes, vol. 4, p. 174).
4. Situation de fortune
En avril 1710, il est déclaré héritier universel de son frère Jean, lui-même héritier universel de leur oncle Michel, à charge de rendre son hérédité à ses neveux lorsqu'ils auront atteint l'âge de 25 ans (A.D. Tarn, Registres du notaire Jean Calvel). Le 9 novembre 1730, il prétend que son oncle «lui avait résigné son bénéfice mais que comme il ne fit cette résignation que 11 jours avant sa mort, elle avait été nulle et le bénéfice donné à un autre» (Genève, Chambre des Prosélytes, vol. 4, p. 117). Il affirme, le même jour, n'être pas «sans espérance de trouver quelque manière de gagner sa vie» ; la Chambre estime qu'il doit être «de la dépendance de la Bourse française» ; la Bourse ne lui ayant rien donné (décision du 28 novembre 1730, ibid., p. 119), la Chambre des Prosélytes contribue à «une partie de ses besoins» (ibid., p. 117-118). Le 19 mai 1731, «on a parlé de l'abbé Guiran qui est en termes de trouver ici un établissement pour la composition de ses mémoires et qui même gagne déjà sa subsistance et pourrait se passer d'assistance s'il n'était dépourvu de linge et de plusieurs choses absolument nécessaires, priant la Chambre de bien vouloir continuer le paiement de sa pension qui est réduite à présent à cinq écus, jusques à la fin d'août, auquel temps il espère qu'il subsistera par lui-même ou s'en ira en Hollande» (ibid., p. 129). Le 5 juin 1731, «on a rapporté que la Bourse française a consenti d'entrée pour le tiers dans la pension de cinq écus jusques à la fin d'aoust» (ibid., p. 129). Le 9 avril 1734 il est toujours «assisté à la Bourse et y demeurant» (Registre du Conseil, vol. 233, p. 187). Le 20 avril 1734, expulsé, il obtient de la Bourse un viatique de dix écus, apparemment pour demeurer à Genève (ibid., p. 187).
5. Opinions
Il publie dans ses Recherches des pièces contre le Père Girard et passe alors en France pour janséniste (cf. note manuscrite de l'exemplaire de la B.V. de Dijon). En fait, il a été reçu le 9 novembre 1730 au Vénérable Consistoire de Genève ; il affirme alors que «dans ses études et surtout l'histoire ecclésiastique, il avait découvert successivement l'origine et le progrès des superstitions de l'Eglise romaine, de même que par les conversations qu'il a eues il y a quatre ou cinq ans, avec des personnes de la religion à Toulouse [...], Nîmes [...], en particulier Mlle de Gozon, Monsieur Pic» (Chambre des Prosélytes, vol. 4, p. 117 ; cf. Archives hospitalières de Genève, Ka n° 15, p. 317).
6. Activités journalistiques
Recherches nouvelles et curieuses d'histoire et de littérature, Genève, Assiotti, avril 1731 novembre 1731, 3 t. en 2 vol. (D.P.1 1158, notice de J.D. Candaux) : François-Georges Assiotti avait obtenu du Conseil de Genève, le 28 février 1731, l'autorisation d'imprimer «un petit ouvrage de mélanges littéraires pour donner au public de mois en mois» et le privilège de l'impression et de la vente : «il ne distribuera point de feuilles qui n'ayent été examinées et approuvées des seigneurs scholarques» (Registre du Conseil, vol. 230, n° 93).
7. Publications diverses
En 1731, il déclare préparer une «Histoire de la poésie rimée».
8. Bibliographie
A.M. Aix.– A.D. Tarn (série j.).– Archives d'Etat de Genève. B.V. Dijon (ms. 1149, f. 7, note de Joly).
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