GRACE

Numéro

355

Prénom

Thomas

Naissance

1714

Décès

1799

1. État-civil

Thomas François de Grâce, est né à Paris en 1713 (D. B. F.) ou en 1714 ; il y est mort le 28 novembre 1798 (D.B.F.). Il était fils d'un capitaine au régiment irlandais de Clare. Son nom est aussi orthographié «Grasse» ou «Gratz» (Bibliographie parisienne).

2. Formation

Il servit quelque temps dans le même corps que son père, mais sans goût pour l'état militaire, il donna sa démission.

3. Carrière

Il revint alors à Paris et y fonda une école privée où il enseigna presque toute sa vie. A part cela, il devint plus tard sous-secrétaire de l'Académie des Inscriptions et censeur royal. Il était en plus auteur et journaliste. «Après avoir rempli ses devoirs, il partageait ses loisirs entre l'étude et la culture des fleurs, qu'il aimait avec passion» (B.Un.), ceci explique son intérêt pour l'agriculture.

4. Situation de fortune

Quand la Révolution éclata, il perdit sa place au moment où il allait obtenir une pension de retraite, prix de quarante-quatre années de service. D'abord les membres de l'Académie vinrent à son secours. Mais à l'époque de leur dispersion, il tomba dans l'indigence. Il perdit aussi la vue. Le ministre de l'Intérieur lui fit alors payer une gratification annuelle à titre d'ancien censeur.

5. Opinions

G. fut toute sa vie enseignant et se piquait d'être un pédagogue exemplaire. Dans son manuel d'histoire il cherchait une méthode qui pût graver facilement dans la mémoire des jeunes gens l'ordre des temps historiques. Il leur fit faire des extraits des morceaux les plus intéressants : « ce genre de travail leur apprend à écrire d'une manière concise, à bien tourner une phrase, à se servir des expressions propres à la chose, enfin à se fortifier dans l'orthographe» (Tableaux historiques, p. X).

6. Activités journalistiques

De 1766 à 1770 il fut directeur du Journal de l'agriculture, du commerce et des finances, qui devint en janvier 1769 Journal de l'agriculture, du commerce, des arts et des finances (D.P.1 650). Cette institution fut favorisée par le contrôleur général Laverdy. Le journal devrait être consacré «aux vues générales et aux principes» et ainsi servir de supplément à la Gazette de commerce. Les noms d'auteurs n'y figurent pas, sauf pour les comptes rendus des livres nouveaux. G. est mentionné uniquement comme rédacteur. Le journal devient d'abord l'organe de l'école de Quesnay, mais à partir de décembre 1766, se montre hostile aux économistes. Il est alors livré aux partisans du système mercantile. Après 1770, il redevient libéral et favorable aux économistes. Ce serait donc G. qui aurait favorisé les mercantilistes ? G. fournissait également des articles au Journal économique ou Mémoires, notes et avis sur les arts, l'agriculture, le commerce : on y mentionne son nom comme «auteur dans notre genre déjà connu et agriculteur par goût» (Avis des éditeurs, 1772, p. 2). Ce journal fut publié de 1751 à 1772 (D.P.1 729).

Gazette du commerce, de l'agriculture et des finances, cahiers de huit pages in-40, plus deux pages de supplément de juin 1766 à juin 1770, deux fois par semaine. G. en fut le directeur du 21 septembre 1765 à la fin mai 1770. «La Gazette est surtout consacrée aux nouvelles qui intéressent l'agriculture et le commerce : les informations sur les échanges, les prix, les techniques agricoles et aussi les affaires coloniales y sont abondantes» (D.P.1 555).

D'après F.L., reprise par B.Un., G. aurait aussi travaillé au Journal de Verdun pendant trois ans, mais sans qu'on sache à quelle époque. D'après la même source, il est «Auteur du Journal de médecine, auquel il a travaillé pendant dix-huit mois» ; le Journal de médecine, chirurgie, pharmacie, etc. a succédé au Recueil périodique d'observations de médecine en 1758 (D.P.1 1178) ; la participation de G. pourrait se situer vers 1767-1769, si l'on considère qu'il en est encore «auteur» en 1769 d'après F.L, mais selon la Bibliographie parisienne de 1769 (Paris. 1774), «M. de Gratz» était déjà en 1754 rédacteur du Recueil périodique d'observations de médecine (renseignement communiqué par F. Moureau).

7. Introduction à l'Histoire moderne, générale et politique de l'univers, commencée par le baron de Pufendorf, augmentée par M. Bruzen de la Martinière. Revue, considérablement augmentée, corrigée par les meilleurs auteurs et continuée jusqu'en 1750 par M. de Grâce, Paris, 1753-1759, 8 vol. in-40. Aux suppléments de Bruzen de La Martinière, il en a ajouté d'autres tirés des Mémoires de l'Académie des Inscriptions et de quelques écrits de Fréret et du président Hénault. Il avait tout remanié et amélioré la forme. Dans cet abrégé de l'histoire universelle, beaucoup plus étendu, il explique les motifs des grands événements. C'est donc un ouvrage plutôt de G. que de ses prédécesseurs, avec lesquels il n'a en commun que le nom et d'avoir suivi le plan (donner séparément l'histoire de chaque pays). En effet, son abrégé sur l'histoire ancienne constitue plutôt une critique de Pufendorf, dont il relève les erreurs et éclaire certains sujets et discute quelques points difficiles. Sa mythologie se base également sur un nouveau système de recherche. Or, cette édition serait déparée par un grand nombre de fautes typographiques. – « Lettre de M. de Grâce à Mlle ... sur l'Origine de la Monarchie française», Mercure de France, mai 1765, p. 16-38. Ce traité en forme d'une lettre à une jeune fille est divisé en cinq parties : 1) origine des Francs ; 2) étymologie de leur nom ; 3) leurs différentes expéditions jusqu'à Clodion ; 4) leurs établissements dans les Gaules ; 5) discussion sur Pharamond. – Principes de la langue française, Paris, 1789, in-12. – Tableaux historiques, chronologiques de l'Histoire ancienne ; ouvrage élémentaire à l'usage des jeunes personnes des deux sexes, Paris, 1789, in-8°. C'est un récit de toutes les révolutions générales depuis l'Assyrie jusqu'à la chute de Rome. Le volume est composé de cahiers qui font une analyse de son édition de Pufendorf. – Le Jardinier portatif, Liège, 1783, in-8°.

8. Bibliographie

F.L. 1769 ; B.Un. ; N.B.G. ; Feller-Weiss. – Mercure de France, mai 1765.

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