GORSAS

Numéro

350

Prénom

Antoine

Naissance

1752

Décès

1793

1. État-civil

Antoine Joseph Gorsas est né à Limoges en 1752 dans une famille de dix enfants. Son père était cordonnier. Il se maria et fut lui-même, selon Mme Roland, «père d'une famille nombreuse» (Mémoires, Paris, Mercure de France, 1986, p. 348). Arrêté le 6 octobre 1793, il passe en jugement le 7, est condamné à mort et exécuté le même jour.

2. Formation

Grâce à une recommandation de l'évêché de Limoges, il obtint de faire ses études au collège du Plessis à Paris. Il trouva un emploi de commis dans la ferme générale des domaines.

3. Carrière

En 1777, il «fait des cours de langue et d'ortographe française dans une salle destinée à cet usage rue de Paris [à Versailles] au coin de celle de la Pourvoirie [...]. Ces cours proposés par souscription ont commencé le 2 décembre de l'année dernière. On trouve chez le sieur Blaizot, au cabinet littéraire, le prospectus de cet établissement». En 1779, il devient instituteur de la maison d'éducation rue Saint Louis à Versailles, qui en 1781 s'installe aux numéros 10-12 (ancien 47) de la rue des Bourdonnais. Cet établissement réunit «tous les avantages physiques et moraux que l'on peut désirer». Le bâtiment appartenait à la veuve d'Antoine Pithou, chanoine de Cambrai, chapelain de la Dauphine. L'école n'est plus mentionnée en 1787. Il fonde alors une maison d'éducation pour la formation des futurs gardes du corps, mais en 1788, il lance un pamphlet contre Loménie de Brienne, est enfermé à Bicêtre tandis que son établissement est fermé. Libéré en 1789, il devient avocat au Parlement, se lie avec Bergasse, Carra, Brissot. Il fréquente Brigitte Mathey, qui tenait un cabinet de lecture au Palais-Royal.

4. Situation de fortune

Le succès de ses journaux fut considérable. Après le 10 août 1792, il bénéficia des presses de Farmain de Rozoi, objet d'une mesure de confiscation. Son atelier de la rue Tiquetonne fut l'un des plus importants de Paris. Cet atelier fut mis à sac par les maratistes en mars 1793 ; mais la veuve de G. obtint, par un arrêté du 5 vendémiaire an IV, un dédommagement de 248 000 £.

5. Opinions

Elu à la Convention, il se rangea du côté des Girondins. Il vota pour la détention du roi mais contre le sursis (A. Mizubayaschi, Y. Sumi et Y. Ueda, «Les journées d'octobre dans le fonds Bernstein», dans La Révolution française et la littérature, P.U. de Kyoto, 1992, p. 120-165). H attaque violemment Marat et les hébertistes, fut accusé par eux d'être stipendié par l'Angleterre. Lors de l'arrestation des Girondins en juin 1793, il s'enfuit en Normandie, revient à Paris, est arrêté le 6 octobre chez Brigitte Mathey. Le procès verbal de son jugement (A.N., F 4606) est cité en partie par Gorceix (p. 182).

6. Activités journalistiques

Rédacteur de plusieurs périodiques : Le Courrier de Versailles à Paris et de Paris à Versailles (numéros II à XCV) qui paraît jusqu'en septembre 1789 ; à partir d'octobre 1789, devient Le Courrier de Paris dans les provinces et des provinces à Paris (D.P.1 283). Il passe pour avoir rédigé la relation des journées des 5-6 octobre, relation qui lui valut un triomphe.

Il rédige des écrits satiriques : Promenade de Critès au Salon, Londres et Paris, Les Marchands de Nouveautés, Hardouin et Gattey, 1785. – L'Ane promeneur ou Critès promené par son âne ; chef-d'œuvre pour servir d'apologie au goût, aux mœurs, à l'esprit et aux découvertes du siècle, 1786. – La Plume du coq de Micille ou les aventures de Critès au Salon pour servir de suite aux promenades de 1785, Londres et Paris, Hardouin et Gattey, 1787. – La Cour plénière, «Héroï-tragi-comédie en 3 actes et en prose jouée le 14 juillet par des amateurs dans un château des environs de Versailles», 1788. – Observations sur les privilèges exclusifs en général et en particulier celui des Messageries. Précis rapides des événements qui ont eu lieu à Paris dans les journaux des 30, 31 mai, 1er et 2 juin 1793.

8. Bibliographie

Le Courrier de Versailles à Paris et Le Courrier de Paris dans les provinces. Almanachs de Versailles, 1777 à 1787. Annonces, affiches et avis divers (1773 et 1781). – Evrard F., Versailles, ville du Roi (1770-1789), Paris, 1935. – Gui-bert L., Un journaliste girondin, Paris, 18 71. – (G) Gorceix S., «Gorsas», L'Information historique, t. XV, 1953, p. 179-183. – Lagny J., Versailles, ses rues, le quartier Saint-Louis, 1990.