GARCIN

Numéro

330

Prénom

Laurent

Naissance

1683

Décès

1751

1. État-civil

Né à Grenoble en 1683, Laurent Garcin est le fils (unique?) de Jean Garcin (mort en 1735), médecin huguenot réfugié en 1685 à Vevey, puis à Neuchâtel. Il épouse à Genève, par contrat du 15 septembre 1731, Marguerite Maystre (née en 1704), troisième des six enfants de Daniel Maystre (1651-1717) et de sa seconde épouse Marie Aigouin. Il en a un fils unique, Jean Laurent Garcin dit Garcin de Cottens (1733-1781). G. a été enterré à Neuchâtel le 18 avril 1751.

2. Formation

Il fit en Hollande des études de chirurgie et de médecine dans les années 1695-1705 ; dans quelle université? On l'ignore. Son nom ne figure pas dans L’Album studiosorum Academiae Lugduno Batavae 1575-1875 (La Haye, 1875).

3. Carrière

G. commença par entrer au service des Etats Généraux des Provinces-Unies en qualité de médecin d'un régiment hollandais, ce qui lui permit de «voyager commodément pendant seize ans en Espagne, au Portugal et en Flandres» (selon ses propres dires rapportés par Bridel, p. 99). Devenu premier chirurgien d'un vaisseau de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, il fit entre 1720 et 1729 trois voyages au long cours jusqu'en Insulinde, visitant au passage l'Arabie, la Perse, les Indes, Ceylan et la Malaisie. Muni des instructions de Boerhaave, G. profita de ces séjours pour mener de véritables campagnes d'exploration botanique, dont les résultats satisfirent Linné au point de l'inciter à baptiser Garcinia un arbre des Molluques. De retour en Europe, G. prit ses grades de docteur en médecine à l'académie de Reims, séjourna à Genève le temps de s'y marier, puis alla rejoindre sa famille à Neuchâtel, où il pratiqua la médecine jusqu'à la fin de sa vie. Correspondant de l'Académie des sciences de Paris dès 1731, G. entretint un commerce épistolaire avec les plus grands savants de son temps, notamment avec les Bernoulli, Haller, Jallabert, Jussieu, Réaumur, etc., et collabora aux travaux de Louis Bourguet et d'Abraham Gagnebin de La Ferrière.

6. Activités journalistiques

G. fut dès 1734 et durant une quinzaine d'années un des collaborateurs assidus du Mercure suisse et Journal helvétique de Neuchâtel. Il y tint la chronique météorologique, publiant d'abord pendant deux ans (1734-1735) des relevés mensuels détaillés, défendant son «système» de météorologie contre les critiques d'un savant romain (nov. 1735, p. 97-119 ; janv. 1736, p. 49-72), comparant à l'occasion d'un séjour à Hulst (Pays-Bas) ses observations faites à des latitudes maritime d'une part, alpine de l'autre (mai 1740, p. 465-478), etc. Il fit paraître d'autre part, en y mettant son nom, une série de lettres sur divers sujets scientifiques : particularités des bains d'Aix-en-Savoie, causes des mouvements barométriques, remèdes nouveaux expérimentés aux Indes (pilules «madurines» notamment), œufs philosophiques, maladies de la peau, grains tombés du ciel, système de Telliamed. Liste dans la Biographie neuchâteloise.

Il collabora à la Bibliothèque raisonnée, mais de façon certainement épisodique (voir D.P.1 169).

7. Publications diverses

G. a publié en outre divers mémoires d'histoire naturelle dans les Mémoires de l'Académie des sciences de Paris et dans les Philosophical transactions of the Royal Society de Londres. Il a collaboré au grand Dictionnaire universel de commerce de Jacques Savary Des Bruslons (Genève, 1742, 4 vol.).

Le Conservateur suisse, Lausanne, 1831, t. XIII, p. 98-108 (notice du doyen P.S. Bridel, source de toutes les suivantes). – Haag 2, t. VI, col. 933-934. – Biographie neuchâteloise, Locle, 1863, t. I, p. 373-379. – Briquet J., Biographies des botanistes à Genève de 1500 à 1931, Genève, 1940, p. 233-235. – Le Refuge huguenot en Suisse, Lausanne, 1985, n°526.