DUBOIS DE JANCIGNY

Numéro

249

Prénom

Jean Baptiste

Naissance

1752

Décès

1808

1. État-civil

Jean Baptiste Dubois de Jancigny est né à Jancigny (Côte-d'Or) le 21 mai 1753, fils de Jacques Dubois et de Prudence Fanet, l'aîné de dix enfants (A.D. Dijon, reg. par.). Il est mort à Moulins le Ier avril 1808. Il est quelquefois appelé Dubois-Jansigny ; la B.N. le classe sous le nom de Jancigny.

2. Formation

Etudes à Dijon, puis à Paris (docteur en droit). Membre de plus de vingt sociétés savantes dont les Académies de Dijon, de Prusse et de Florence.

3. Carrière

Parti à Varsovie en 1775 pour enseigner le droit à l'Ecole royale des cadets, il y reste près de sept ans ; il y est nommé directeur de la bibliothèque du roi dont il est, selon son nécrologue, conseiller. Revenu en France pour des raisons de santé, il est protégé par Malesherbes qui le choisit comme précepteur de son petit-fils, Lepelletier de Rosambo. Devenu membre de la Commission d'agriculture sous la République, il est menacé d'arrestation en 1793 ; il fuit, est rattrapé et emprisonné à Saint-Lazare jusqu'à Thermidor. Chef de la division de l'agriculture, des manufactures et du commerce au ministère de l'Intérieur sous le Directoire (1795-1800) ; missions dans les départements du Midi et de l'Ouest. Nommé premier préfet du Gard le 3 mars 1800, il fait restaurer les monuments romains et réorganise l'Académie de Nîmes. Destitué le 13 avril 1804, il est nommé ensuite directeur des Droits réunis du département de l'Allier où il meurt.

6. Activités journalistiques

En 1772, D. lance une série intitulée Tableau annuel des progrès de la physique, de l'histoire naturelle et des arts qui ne connaît qu'un seul volume. Il prend en main le Supplément au Journal général de France au début de l'année 1788 (« Avis » du nouveau n° 1, 15 janv. 1788) ; il adopte le format en doubles colonnes et la périodicité hebdomadaire, et surtout change le contenu du journal (jusque-là presque entièrement agricole) pour en faire un périodique plus savant «destiné, en fait, non aux paysans, mais aux gros propriétaires ruraux » (H.G.P. ; D.P.1 1237), avec de nombreux comptes rendus de livres, rapports des travaux de sociétés d'agriculture, nouvelles commerciales. Au début de 1790 le Supplément prend le sous-titre de «Partie d'Agriculture et d'Economie rurale. A l'usage des Propriétaires, Fermiers, Cultivateurs et Habitans des Campagnes» ; le «Discours préliminaire», qui est de D., fait état de sa nouvelle mission démocratique et annonce le règne d'une agriculture éclairée, libérée des « préjugés, fondés sur des usages anciens et si funestes jusqu'à présent à la perfection de l'Agriculture» (6 janv. 1790, p. 2). A partir du 12 mai 1790, le journal est indépendant du Journal général et prend le titre de Feuille d'agriculture, quitte à changer encore, au 6 octobre 1790, en Feuille du cultivateur. Ce journal, auquel travaillent également Broussonnet, Lefebvre et Parmentier, paraîtra jusqu'en l'an VI.

7. Publications diverses

Tableau annuel des progrès de la physique, de l'histoire naturelle et des arts (1772). – Essai sur l'histoire littéraire de Pologne (1778). – Réponse aux critiques de l'histoire littéraire de la Pologne (1778). – Mémoires sur l'histoire naturelle de Brandebourg (1778). – Notice historique sur M. de Lamoignon de Malesherbes (1788). – Discours prononcés à l'ouverture des sessions du Conseil général (1803-1804). – Essai sur le commerce du Midi de la France (1804). – Du commerce français dans l'état actuel de l'Europe (1806). – On peut y ajouter «un certain nombre d'études d'agronomie publiées dans les Mémoires de la Société d'agriculture du département de la Seine» (D.B.F.) et plusieurs rapports du Bureau d'agriculture et de la Commission d'agriculture et des arts de l'Assemblée, auxquels participa D., souvent réimprimés de la Feuille du cultivateur. Il a en outre traduit Wallerius (De l'origine du monde et de la terre en particulier, 1780), d'Achard (Analyse de quelques pierres précieuses, 1783), Kotzebue (Les Bijoux dangereux, 1802), Abbt (Traité du mérite, 1780) ; il a traduit une pièce du polonais (Myséïde, 1778), et son adaptation de Y Ariane abandonnée de Johann Christian Brandes, représentée à la Comédie-Italienne en 1781, l'amena à écrire Du mélodrame en général et de celui d'Ariane en particulier (1781).Ravenel cite plusieurs autres œuvres mineures et de nombreux manuscrits inédits.

8. Bibliographie

N.B.G. ; B.H.C. ; D.B.F. ; H.G.P. – Q., notice sur D., par Ravenel, t. II, p. 559-560. – A.D. Côte d'Or, reg. par. – D., Du commerce français, p. 58-59. – Trélis J.J., «Eloge de M. J. B. Dubois», Notice des travaux de l'Académie du Gard pendant l'année 1808, p. 453-577 (réimpr. Magasin encyclopédique, 1809, t. IV, p. 320-342). – Fauré H., Galerie administrative, ou biographie des préfets, Aurillac, P. Picut, 1839,1.1, p. 135-136.

9. Additif

Carrière : Lettre du Ministre de l'Intérieur du 17 avril : "Le gouvernement a jugé à propos, Citoyen Préfet, de vous confier d'autres fonctions que celles du Département du Gard. La connaissance approfondie que j'ai prise de la procédure qui s'instruit à Nîmes, m'a mis à même de rendre un juste hommage à votre honnêteté. Le Premier Consul n'avait formé à cet égard, aucun doute ; il ne vous a point retiré sa confiance ; mais il a pensé que les circonstances qui avaient donné lieu à cette procédure, pouvaient, dans le Département du Gard, s'opposer à vos bonnes intentions...

J'espère, Citoyen, que les nouvelles fonctions auxquelles il se propose de vous appeler, me fourniront d'autres occasions de vous donner des marques de mon estime et de mon attachement". Signé Chaptal. Au-dessous, de la main du Ministre : "Le Conseiller de Préfecture Dalbenas [Jean-Joseph d'Albenas] vient d'être destitué". (Chantal de Laitre de Barruel)