DREUX DU RADIER

Numéro

247

Prénom

Jean François

Naissance

1714

Décès

1780

1. État-civil

Né à Châteauneuf-en-Thymerais le 10 mai 1714, fils de François Dreux, greffier en chef de l'Election et de Jeanne Truffaud-Horeau. Marié en 1752 à Catherine Copineau de Mareuil, originaire de Meaux. Mort le 1er mars 1780, «à deux après midi, au Trou-Saint-Eliph près le château de la Loupe, au Perche, route de Chartres en Beauce» (C, p. 71).

2. Formation

Il fait ses premières études à Paris sous la direction d'un parent, Pierre Libois, plus préoccupé de pierre philosophale que d'autres nourritures intellectuelles. Ses parents le mettent en troisième au collège de Chartres puis au collège des Bénédictins de Tyron. En 1729, il fait sa philosophie au Collège parisien de la Marche. Membre de diverses Académies provinciales : Rouen (1766), Châlons-sur-Marne, La Rochelle, Lyon, Angers (F.L.).

3. Carrière

Après un séjour chez un procureur, déçu de la vie parisienne, il revient à Châteauneuf comme lieutenant-particulier civil et criminel du bailliage. De mai 1749 à l'année suivante, il est exilé par lettre de cachet à Poitiers ; selon son autobiographie (M, p. 5), parce qu'il était trop juste et trop sévère avec ses administrés. Sur la recommandation (pressante?) du ministre Saint-Florentin, il quitte alors sa ville natale et son métier d'avocat à Poitiers pour «se livrer» définitivement aux lettres dans la capitale. En 1760, à nouveau «dégoûté» (M, p. 26), il abandonne Paris pour sa province où il va passer le reste de sa vie. Son testament rédigé le 9 août 1779 comporte un projet d'épitaphe latine (C, p. 71-72).

4. Situation de fortune

Outre ses revenus de lieutenant-particulier et d'avocat, D. dut négocier avec les libraires des compilations qui ne furent pas toujours sans succès. Histoire, bibliographie, presse, ses trois domaines privilégiés d'activité n'étaient pas les moins rémunérateurs.

5. Opinions

Les fréquentations de D. sont curieusement variées. Selon son autobiographie manuscrite, il cite parmi ses amis des polygraphes, mais aussi des esprits plus relevés et le procureur général Guillaume François Joly de Fleury, peu suspect de sympathie à l'égard des Lumières. Dans sa jeunesse, il fréquente le cercle littéraire organisé autour d'«un riche particulier», Frécot de Lanchy où il se lie avec Pesselier qui l'engagea pour Le Glaneur français. Il est intime de Bonamy, rédacteur du Journal de Verdun, pratique l'abbé Lebeuf, Lenglet Dufresnoy («il pensait en tout assez librement» et D. rapporte ses idées originales en matière de droits d'auteur, M, p. 10-12), Guyot-Desfontaines, Trublet, Lacurne de Sainte-Palaye, Secousse, le docteur Camille Falconet, célèbre par sa bibliothèque cédée au roi, et par son cabinet ; D. note à ce propos (M, p. 17) qu'il «était le rendez-vous de personnes de mérite et de la réputation la plus distinguée. J'y ai vu plusieurs fois MM. D'Alembert, Diderot, Dumarsais, Rameau, le comte de Caylus, le marquis d'Hérouville, etc. ». En 1758, Le Censeur impartial prit la défense de d'Alembert. Il avait connu de près aussi Boureau-Deslandes (portrait physique, M, p. 20-22), l'ex-jésuite Lambert et le médecin Le Camus, rédacteur au Journal économique.

6. Activités journalistiques

D. a lui-même rédigé la bibliographie de son œuvre publiée en 1776 par son ami et confrère rouennais Haillet de Couronne, il signale les participations suivantes à des entreprises périodiques :

Journal de Verdun, 1744-1769 (D.P.1 214). Articles d'histoire, de généalogie, de littérature et de beaux-arts. Références : C avec liste. Ces contributions sont souvent signées : «Mémoire sur la vie et les ouvrages de Gio Paolo Marana» (sept, et oct. 1754), «Lettre de M. Dreux du Radier sur l'origine des langues espagnole et italienne» (févr. 1758), «Idée du véritable homme de lettres, discours de M. Dreux du Radier dans une société de gens de lettres» (mai 1758), «Réponse de M. Dreux du Radier à la lettre de M. de La Louptière» (oct. 1758), «Anecdotes critiques sur Pierre l'Arétin [...] par Monsieur Dreux du Radier» (févr. 1759). Renseignements transmis par P. Burger.

Le Conservateur, 1756-1758 (D.P.1 222). Références : C avec liste.

Le Censeur impartial. Prospectus, Paris, Le Breton, 1758. «A la sollicitation de Le Breton», selon C (p. 11), D. voulait être un «journaliste éclairé et sans passion». «M. D'Alembert crut devoir m'en remercier» (C). Cior 18, n° 25387.

Table générale, alphabétique et raisonnée du Journal historique de Verdun (1697-1756), Paris, Ganeau, 1759-1760, 9 vol. Cet inventaire est un travail de grande qualité qui mériterait d'être mieux connu. Compte rendu dans les Mémoires de Trévoux, février 1759, p. 571. Références : C ; CL. ; Cior 18, n° 25392.

Journal encyclopédique, 1772-1774 (D.P.1 730). Références : C avec liste.

Autres participations à des périodiques, absentes de C : Le Glaneur français, 1735-1737 (D.P.1 587). En collaboration avec Pesselier, son ami. Voir : Almanach des Beaux-Arts, C, p. 68, n. ms. ; F.L. 1769, t. I, p. 246 ; B.Un. ; Cior 18, n° 25370.

Journal économique, 1758-1772 (D.P. 1 729). D. fréquentait l'un de ses rédacteurs, le médecin Le Camus. Références : B.Un., D.O.A.

7. Publications diverses

D. a fourni la bibliographie de son œuvre dans C ; il y ajoute la liste de ses «ouvrages manuscrits» (p. 43 et suiv.). Autres listes dans F.L. 1769 ; B.Un. ; Cior 18, n° 25370-25407.

8. Bibliographie

F.L. 1769, t. I, p. 246 ; B.Un. ; Cior 18. Almanach des Beaux-Arts, contenant les noms et les ouvrages des gens de lettres, des savants et des artistes célèbres, Paris, 1753. – (C) Hallet de Couronne, Catalogue des ouvrages imprimés ou manuscrits de M. Dreux du Radier, Rouen, 1776 (rédigé par D.). Exemplaire exceptionnel à Paris, B.N., Rés. Q 651 : il comporte un dossier pour l'impression de l'ouvrage chez Machuel. Et de surcroît : (M) « Mémoire de M. Jean-François du Radier sur les principales époques de sa vie», copie, 26 p. – (C) avec complément ms. paginé de 52 à 70, dont p. 63-67 : «Auteurs qui ont cité mes ouvrages».