DEYVERDUN

Numéro

239

Prénom

Jacques

Naissance

1734

Décès

1789

1. État-civil

Jacques Georges Deyverdun est né à Lausanne «au commencement d'octobre 1734» (Montet) ; il est mort «aux bains d'Aix, en Savoie, le 4 juillet 1789». Il y a lieu de donner la préférence à l'ouvrage de Montet (qui cite par mises sources l'Etat Civil de Lausanne et le Journal de Lausanne du 25 juil. 1789) sur d'autres dictionnaires biographiques, en particulier N.B.G. dont la notice contient des inexactitudes. Fils de Samuel Deyverdun et de Madeleine Teissonière (Montet). Famille lausannoise, «connue habituellement sous le nom d'Yverdon» ; D.H.B.S., qui fournit cette précision, dit que la lignée « paraît remonter à Jean, marchand à Lausanne en 1324 » et renvoie à sa propre notice sur les d'Yverdon ; on y lit : « Famille de marchands lausannois, qui fut considérée comme noble au milieu du XVIe siècle.» Madeleine Teissonière, issue d'une famille moins connue, est fille de David Teissonière et nièce de Jacques de Teissonière d'Ayrolles, qui a été ministre résident britannique à Genève de1715 à 1717 ; sa sœur, Suzanne Françoise, est entrée par son mariage dans l'aristocratique famille des de Loys de Bochat «à laquelle appartenait Charles-Guillaume (1695-1754), l'historien, connu sous le nom de Loys de Bochat» (Miscellanea Gibboniana ; D.H.B.S.). Madeleine Tessonière est enfin cousine de Salomon Dayrolles, secrétaire et ami de Lord Chesterfield. Notons que les articles biographiques sur J.G. Deyverdun hésitent souvent entre Jean Georges et Jacques Georges, mais seul Jacques Georges semble correct. D. est resté célibataire ; peut-être a-t-il eu une aventure à Lausanne avec la sédui-sante Suzanne Curchod, qu'a aimée Gibbon : dans une lettre à ce dernier, datée de «Genève, le 21 septembre [1763]», elle prétexte de sa fidélité. Gibbon, sceptique, note : « Ni d'Eyverdun (dit-elle) ni personne n'ont effacé pendant un instant mon image de son cœur» (Journal, 22 sept. 1763, dans Le Journal de Gibbon à Lausanne). Gibbon relate que depuis longtemps la santé de D. déclinait lorsqu'il mourut : «His health and spirits had long suffered a gradual decline ; a succession of apoplectic fits announced his dissolution, and before he expired, those who loved him could not wish for the continuance of his life » (Memoir E, 5 juil. 1789). C'est pour s'y faire soigner par Cagliostro que D. s'est rendu à Strasbourg en juin 1783 (cf. lettre à Gibbon, 10 juin 1783, dans Miscellaneous works, t. II).

D. et ses contemporains - en particulier Gibbon - écrivent souvent son nom : D'Eyverdun.

2. Formation

Peu de choses précises sur la formation de D. Il a dû recevoir une bonne éducation. Dans son autobiographie, Gibbon décrit la gigantesque somme de lectures classiques qu'il s'est imposée à Lausanne entre juillet 1753 et mars 1755, et sur laquelle va reposer sa culture d'historien ; ce programme pantagruélique est exécuté grâce au concours actif de D. : «Mr Deveyrdun, my friend, [...] had joyned with equal zeal, though not with equal perseverance, in the same undertaking. To him every thought, every composition, was instantly communicated ; with him I enjoyed the benefits of a free conversation on the topics of our common studies » (Memoir B, p. 139-140). Il s'agit en fait de la naissance d'une profonde complicité intellectuelle ; un peu plus loin dans le même recueil, Gibbon écrit ; «Mr George Deyverdun, of Lausanne, was a young Gentleman of high honour and quick feelings, of an elegant taste and a liberal understanding : He became the companion of my studies and pleasures ; every idea, every sentiment, was poured into each other's bosom » (Memoir C, p. 238). D. appartient à la société cultivée de Lausanne, qui vers le milieu du siècle va devenir plus réceptive aux influences germaniques, contribuant ainsi à la formation de cet «helvétisme» qu'étudie G. de Reynold (Histoire littéraire de la Suisse) ; il a donc pu tirer de ses études et de son milieu culturel une connaissance de l'allemand que renforcera son long séjour en Prusse et à laquelle le même Gibbon rend hautement hommage (à propos d'une tentative avortée d'écrire «L'histoire des révolutions de la Suisse») : « in the perfect acquaintance of my friend with the German language found the key of a more valuable collection. The most necessary books were procured ; he translated for my use the folio volume of Schilling, a copious and contemporary relation of the war of Burgundy, we read and marked the most interesting parts of the great chronicle of Tschudi ; and by his labour, or that of an inferior assistant, large extracts were made from the History of Lauffer and the Dictionary of Leu». Dans une note du Memoir E, Gibbon ajoute Stetler à cette liste (p. 301) ; cf. Memoir D, p. 407-408. Au reste, D. lui-même, dans les «Observations du Traducteur sur Werther», ne se fait pas faute d'affirmer sa supériorité sur ses confrères les traducteurs. Ses dons de linguiste lui permettent de maîtriser l'anglais pendant son séjour à Londres (1765-1769) et au contact de Gibbon ; là encore les compliments de ce dernier sont éloquents : D. ayant choisi de consacrer le deuxième article du 1er volume des Mémoires littéraires de la Grande Bretagne (M.L.G.B.) à la traduction d'un «Nouveau Guide de Bath», Gibbon livre le commentaire suivant : «The next specimen was the choice of my friend, The Bath Guide, a light and whimsical performance, of local and even verbal pleasantry, I started at the attempt ; he smiled at my fears : his courage was justified by success, and a master of both languages will applaud the curious felicity with which he has transfused into French prose the spirit, and even humour, of the English verse» (Memoir C, p. 279). Notons enfin que D. ignore tout autant que Gibbon les sciences exactes : cf. la lettre que Gibbon écrit le 19 octobre 1767 à G.L. Scott, disciple d'Abraham Moivre, pour lui proposer de collaborer, avec D. et lui-même, à un journal (qui sera M.L.G.B.) : « We were however both very conscious that [...] there was one of the principal walks which we were peculiarly strangers to, that of the physical and mathematical sciences» (Miscellaneous works, t. II).

3. Carrière

D. réside dans sa ville natale jusqu'en 1761 ; à cette date il part pour la Prusse. Cf. Gibbon (Memoir C, p. 272) : « About three years after my first departure he had migrated from his native lake to the banks of the Oder in Germany ». D. est précepteur du petit-fils du margrave de Schwedt, qui appartient à la famille royale de Prusse. Il occupe cette charge jusque vers 1765, époque à laquelle un amour malheureux le conduit à quitter l'Allemagne. Gibbon avait tenté en vain de se faire accompagner de D. lors de son voyage en Italie. D. rejoint alors Gibbon qui est de retour à Londres ; il fréquente la maison de campagne de son ami à Buriton. Gibbon lui procure - non sans de grandes difficultés - un emploi dans les bureaux du secrétaire d'Etat, sous les ordres de Hume, après avoir en vain tenté de le faire entrer comme précepteur dans une riche famille. L'activité de journaliste de D. occupe les années 1767-1769. En 1769 - et alors que sont réunis les matériaux d'une 3e livraison des M.L.G.B. - D. obtient (grâce à la recommandation de Gibbon) le poste de précepteur de Sir Richard Worsley, fils du lieutenant-colonel sous les ordres de qui Gibbon a servi dans la milice (Memoir D, p. 409). D. et son élève partent immédiatement pour les pays du continent. Précepteur de plusieurs autres jeunes aristocrates (Lord Chesterfield, Lord Middleton et Alexander Hume, selon Gibbon, op. cit.), D. passe plusieurs années à voyager en Europe. Dans l'intervalle de chacun de ces «tours», il réside chez Gibbon, à Londres même (Memoir D). Il s'établit enfin à Lausanne, retour d'Italie (voir lettre à Gibbon, datée de Strasbourg, le 10 juin 1783) en 1772 (D.H.B.S.), et y passera la majeure partie du temps qu'il lui reste à vivre, sans exercer aucun métier.

4. Situation de fortune

D. manquera d'argent jusqu'à son retour définitif à Lausanne. C'est entre autres raisons la gêne financière qui le pousse à partir pour la Prusse ; cf. Gibbon, Memoir C : « The res angusta domi, the waste of a decent patrimony by an improvident father, obliged him, like many of his countrymen, to confide in his own industry ». Ce patrimoine dissipé par un père imprévoyant, D. ne le retrouvera - en partie -qu'à la fin de son existence. Il est attiré à Londres par la perspective d'une situation rémunératrice (Memoir C). Gibbon lui-même ne peut le secourir : « I bitterly felt the want of riches and power, which might have enabled me to correct the errors of his fortune» (loc. cit.). Le dernier des élèves de D., Alexander Hume, lui sert une pension à partir de 1771-1772, à quoi vient s'ajouter l'héritage d'une tante. Dans la longue lettre écrite à Gibbon en juin 1783 de Strasbourg, D. détaille les aménagements qu'une aisance retrouvée lui a permis d'apporter à la demeure familiale d'Ouchy. Gibbon, qui forme le projet de s'installer chez son ami, lui propose un marché : « vous me logez, et je vous nourris » (lettre de Gibbon à D., 24 juin 1783, dans Miscellaneous works). Dans une autre lettre, D. estime qu'il en coûtera à Gibbon «de 20 à 30 Louis par mois, plus ou moins» (Miscellaneous works, lettre CLXXII) ; celui-ci se déclare un peu déçu (lettre datée de «Sheffield-place, le 31 juillet 1783»). Gibbon par son testament lègue à D. les intérêts d'une somme de 4000 £ et les ouvrages imprimés de sa bibliothèque (en stipulant qu'ils reviendront à la bibliothèque publique de Lausanne après la mort de D.). Mais D. meurt avant Gibbon ; il laisse à son ami la possibilité soit d'acheter la maison et le jardin, soit de les posséder durant sa vie (ou bien en versant une somme globale donnée, ou bien en servant une rente à un héritier). Des obstacles juridiques dissuaderont Gibbon d'accepter le bénéfice de ce legs (Memoir E, «Death of M. Deyverdun»).

5. Opinions

Les lettres de D. qui ont été publiées sont surtout celles qu'il a adressées à Gibbon ; sans doute y en a-t-il d'autres dans les archives lausannoises. Au contraire de son ami Gibbon, qui admire Voltaire et n'aime pas Rousseau, D. est une âme sensible ; voir la «Préface du Traducteur» à son édition de Werther. D. aime le théâtre anglais, et particulièrement Shakespeare, qu'il connaît fort bien. A Londres, Gibbon lui fera rencontrer Garrick. Du reste Gibbon vante cette culture théâtrale dans sa lettre au mathématicien G.L. Scott (op. cit.) ; voir aussi M.L.G.B.

De retour à Lausanne, D. participe aux activités des académies et sociétés de pensée ; voir G. de Reynold : «Suzanne Curchod avait alors fondé, avec quelques étudiants en belles-lettres et quelques < proposants > une Académie des Eaux qu'elle présidait du haut d'un trône de verdure [...]. Plus tard, lorsqu'en 1763 Gibbon se hasardera à revenir à Lausanne, il y retrouvera une Société du printemps [...] : on y jouait aux cartes et surtout au théâtre». D. fonde lui-même, et dès 1772, sa propre académie : «Plusieurs étrangers retenus à Lausanne par les agréments de la société se réunissaient à des Lausannois, amis des Lettres, et entraient dans la Société Littéraire que Mr Deyverdun, l'ami de Gibbon, fondait à Lausanne en 1772. Au nombre de ces étrangers on compte des noms connus dans les lettres. Ainsi : l'abbé Raynal, le célèbre auteur de L’Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des européens dans l'Afrique ; Mr Servan, avocat-général au Parlement de Grenoble, [...] ; MM. Hope, Smith, le docteur Gillies, le prince Golitzin, de Marignan, Varnède, le comte d'Hoyen (A. Verdeil, Histoire du Canton de Vaud, Lausanne, 1849-1852, t. III). D. a donc contribué à la formation de ce milieu libéral et cosmopolite où l'on retrouvera les Crousaz, les Constant de Rebecque, Necker, Mme de Charrière, etc. Il facilite les débuts de Bridel : « Ce fut Deyverdun qui introduisit Bridel dans les salons les plus fermés et le poussa dans la carrière des lettres. Il lui fit connaître l'illustre et prétentieux Gibbon» (Reynold).

6. Activités journalistiques

Mémoires littéraires de la Grande Bretagne, 1768-1769 (D.P. 1 900). Œuvre commune de D. et de Gibbon : ce dernier dit dans son autobiographie qu'il est impossible de distinguer les contributions ; il précise toutefois que l'article 2 du t. I sur Le Nouveau Guide de Bath est de D. La «Réponse de l'Auteur» à la «Lettre de Mr de S... à l'Auteur des Mémoires Littéraires de la Grande Bretagne» est manifestement aussi de sa plume (t. II). Le dessein des deux journalistes est exposé par Gibbon dans sa lettre à G.L. Scott (ibid.). Un «Avis au Lecteur» le précise : «L'Angleterre eut, pendant quelques années, un Journal qui a mérité les applaudissements de l'Europe. Le Public ne cesse de regretter le Journal Britannique ; nous essayerons de le remplacer, sans espérer de l'égaler». D. et Gibbon (qui, notons-le, manie parfaitement le français) se proposent donc de suivre les traces de Maty. D. et Gibbon proscrivent les longs extraits érudits des «Bibliothèques». Dans le t. II («Pour l'An 1768»), D. a fait la recension des «Doutes Historiques, par Mr Horace Walpole», des « Réflexions sur les Doutes Historiques, par Mr D. Hume », de la «Vie du Lord Herbert de Chirbury [sic], par lui-même», des «Voyages de Sentiment en France et en Italie, par Mr Yorick» (Sterne), de la «Relation de l'Isle de Corse, etc.. par Mr J. Boswell» et enfin de 1'« Histoire et Etat présent de l'Electricité, par Joseph Pristly [sic]». L'Article VII («Spectacles») est très développé. D. cite longuement les pièces anglaises qui lui paraissent bonnes : article intéressant pour l'étude de la fortune du théâtre anglais sur le continent, tout autant que l'Article VIII l'est pour l'accueil de la peinture anglaise. L'Article IX est consacré à une «Lettre de Mr de S... à l'Auteur des Mémoires Littéraires de la G.B. ». Elle contient des compliments et des critiques ; parmi ces dernières, « L'Auteur» (D.) relève, dans sa «Réponse», celle qui vise ses jugements «un peu trenchans et épigrammatique» : «Je me rendrois, écrit-il, plus facilement, Mr à vos objections contre ma Notice Littéraire, aussi vous verrez que j'ai beaucoup étendu mes jugemens. Je vous prie cependant d'observer, qu'outre la monotonie qui s'ensuivroit nécessairement du choix exclusif des bons Ouvrages, pour bien peindre un objet, il ne suffit pas d'en montrer les beaux côtés. D'ailleurs il faut instruire les Etrangers, qui sont souvent éblouis par des Titres captieux (les Anglois étant les premiers des Charlatans dans ce genre. Par exemple si j'étois Anglois, voici quel seroit le Tître de mon Ouvrage : «Mémoires sur les Sciences, la Littérature, le Théâtre tant Tragique que comique, les Beaux Arts, les Arts méchaniques, les Mœurs, Usages et Coutumes, etc.. etc.. etc.. de la Nation Angloise. Ouvrage qui tiendra lieu aux Etrangers d'une Enciclopédie, et qui renferme d'une manière très-neuve et très-curieuse tout ce qu'il y a d'utile, d'intéressant et d'agréable dans l'Empire Britannique, etc.. etc.. etc..»).»

7. Publications diverses

Divers « mémoires » restés inédits : D. a fourni entre autres un certain nombre d'articles, anonymes ou signés «D...», aux Etrennes helvétiennes de Bridel publiées à Lausanne dès 1782 et réunies plus tard sous le nom de Conservateur ; ces articles figureront dans le 1.1 des Mémoires helvétiques (G. de Reynold ; D.H.B.S. ; B.Un. ; N.B.G.). – Trad. de Werther ; «Werther - Traduit de l'Allemand. A Maestricht chez Jean-Edme Dufour et Philippe Roux, Imprimeurs et Libraires  associés. 1776, in-12 - 2 parties» ; traduction suivie de «Observations du Traducteur sur Werther, et sur les Ecrits publiés à l'occasion de cet Ouvrage». – Caroline de Lichtfield, de Mme de Montolieu, «Publié par le Traducteur de Werther», A Dublin, chez Luc White, 1786. La baronne de Montolieu, fille du doyen Polier de Bottens, est un bas-bleu sans génie dont la sentimentalité profuse a nourri une centaine de romans. Cf. Sayous, t. II, chap. 15 : «Cet ouvrage qui a fait verser tant de douces larmes, était tiré d'une nouvelle allemande. Le titre le disait, mais on ne l'en crut point et la jeune femme eut tout l'honneur de son succès bientôt populaire. Elle le méritait, car rien n'y faisait sentir la traduction. Mme de Montolieu, qui ne savait point l'allemand, quoiqu'elle ait publié depuis une centaine de volumes traduits de cette langue, n'avait guère emprunté à l'original, qui lui avait été lu par d'Eyverdun, que l'idée de son conte [...]. Le talent littéraire de Mme de Montolieu est a peu près nul ». Quelle part D. a-t-il prise à la composition de ce roman ?

8. Bibliographie

B.Un. ; N.B.G. – Montet A. de, Dictionnaire biographique des Genevois et des Vaudois qui se sont distingués dans leur pays ou à l'étranger par leurs talents, leurs actions, leurs œuvres littéraires ou artistiques, Lausanne, 1877. – (D.H.B.S.) Dictionnaire historique et biographique de la Suisse, t. II, Neuchâtel, 1924. – Sayous P.A., Le Dix-huitième siècle à l'étranger, Paris, 1861. – The Autobiographies of Edward Gibbon, London, John Murray, 1896 (contenant cinq mss de l'autobiographie de Gibbon : Memoirs A, B, C, D, E). – The Miscellaneous works of Edward Gibbon, Esq., edited by John, Lord Sheffield, London, 1814 (t. I et II). – Reynold G. de, Histoire littéraire de la Suisse : le doyen Bridel (1757-1845) et les origines de la littérature suisse romande, étude sur l'helvétisme littéraire au XVIIIe siècle, Lausanne, 1909. – Bonnard G.A., L'Importance du deuxième séjour de Gibbon à Lausanne, Lausanne, 1944. – Le Journal de Gibbon à Lausanne, éd. G.A. Bonnard, 17 août 1763 - 19 avril 1764, U. de Lausanne, t. VIII, 1945. – Beer Gavin R. de, Bonnard G.A. et Junod L., Miscellanea Gibboniana, U. de Lausanne, t. X, 1952. – Craddock P.B., «Gibbon's choice of Lausanne, 1783-1794», Studies in eighteenth-century culture, t. XVIII, 1988. – Id., Young Edward Gibbon : gentleman of letters, Baltimore, 1982. – Craddock P.B. et Huff M.C, Edward Gibbon : a reference guide, Boston, 1987. – Starobinski J., «Gibbon et la défense de l'érudition», dans Le Statut de la littérature : mélanges offerts à Paul Bénichou, éd. M. Fumaroli, Genève, 1982.