CHANCEY

Numéro

163

Prénom

Claude Joseph

Naissance

1683

Décès

?

1. État-civil

Claude Joseph Chancey, né à Lyon, baptisé le 19 décembre 1683, était le second des huit enfants de Thomas Chancey, joaillier, maître-orfèvre et bourgeois de Lyon (mort avant le 29 juin 1712) et de Jeanne Durier, qui s'étaient mariés à Ainay le 30 janvier 1677 (A.D. Rhône, fonds Frécon, série rouge, t. III, généalogie Chancey). Il appartient à une famille Chancel ou Chancey qui a fourni plusieurs échevins à la ville de Lyon (J. Tricou, Armorial et Répertoire Lyonnais, Paris, 1965-1976, t. V, p. 91-92).

2. Formation

Chancey déclare être rentré chez les Jésuites dès quinze ans ; il y accomplit deux ans de noviciat, suit un cours de théologie et enseigne grammaire et humanités pendant sept ans. Ordonné prêtre pendant son cours de théologie (1708 ou 1709), docteur en théologie, il est exclu de la Compagnie par le Provincial, le P. de Dortan, quatre ans environ plus tard, le 23 mars 1713 ; il devient prieur de Sainte-Madeleine du Bois de la Calme en Forez avant 1715, car il porte déjà ce titre dans le Mémoire apologétique composé à cette date (d'où sont tirés les renseignements précédents).

3. Carrière

Durant les années passées comme étudiant puis comme professeur dans la Compagnie de Jésus, il est successivement à Avignon, Roanne, Dole, Châlons, Grenoble où il va prêcher, Lyon et Mâcon. C'est de Mâcon que son supérieur le rappelle à Lyon pour lui signifier son exclusion (Mémoire apologétique, p. 6). Il prononce en 1714 l'oraison doctorale de la Saint Thomas, qui lui vaut 140 £ de rétribution le 3 janvier 1715 (Tricou, Les Orateurs de la Saint Thomas de l'ordre du clergé, p. 11). En 1717, il semble être à Paris ; il y est en 1731. D'autre part la Gazette du 2 septembre 1724 annonce que le panégyrique de Saint Louis a été prononcé cette année-là «avec beaucoup d'éloquence» par «l'abbé de Chancé» dans la chapelle du Louvre en présence de l'Académie Française. Ne serait-ce pas le nôtre? Confirmation en est donnée par la liste des panégyristes publiée par l'abbé de Malvaux (L'Europe ecclésiastique, p. 177).

4. Situation de fortune

En 1724 encore, il est nommé garde des planches gravées et des estampes de la Bibliothèque du Roi dont le conservateur est alors l'abbé Bignon.

5. Opinions

On ne sait pour quel motif, en 1713, les Jésuites lui ont fait «l'affront» de se séparer de lui. Dans son Mémoire apologétique de 1717, il se présente comme la victime de l'animosité personnelle du P. de Dortan et affirme que ses supérieurs lui ont donné le 24 septembre 1715 une attestation de sa piété et de sa conduite édifiante (p. 16-17) ; à la fin il annonce deux autres mémoires qu'il veut également déposer pour sa défense devant le parlement de Paris. Ce qui est avéré, c'est que le 1er juin 1735 il est mis à la Bastille pour avoir volé et vendu des estampes confiées à sa garde. Transféré aux Petites Maisons (pour vénériens et aliénés, mais sans ces motifs) le 13 novembre 1736, il s'en évade le 11 février 1737 ; on le voit circuler dans Paris. Conduit à Charenton le 4 mars 1737, il n'en sortira plus, et son souhait de retour à Lyon ne sera jamais satisfait (Ravaisson, Archives de la Bastille, t. XIV, p. 416-422).

6. Activités journalistiques

D.O.A. (t. III, col. 510-511) lui attribue le quatrième et dernier volume du Nouveau Recueil de pièces fugitives d'histoire, de littérature (Paris, 1717) commencé par l'abbé Archimbaud (voir ce nom) ; selon D.O.A., l'abbé Tricaud lui aurait apporté une aide. Voir D.P.1 989.

7. Publications diverses

Mémoire apologétique pour le sieur Claude Chancey, prêtre, docteur en théologie, prieur de Sainte Magdeleine, demandeur, contre les Jésuites de la province de Lyon, défendeurs, Paris, J.B. Lamesle, 1717, in-8°, 20 p. (un exemp. à la B.M. de Lyon, un autre incomplet à l'Arsenal, ms. 2130).

8. Bibliographie

Chancey, Mémoire apologétique, Paris, J.B. Lamesle, 1717. – B.N., n.a.fr., ms. 6364, f° 12 (Arrêt du Conseil du 13 octobre 1736 relatif au vol des estampes). – Gazette, 2 sept. 1724, n° 38. – Ravaisson (éd.), Archives de la Bastille, t. XIX, p. 416-422. – Péricaud M.A., Notes biographiques, A.D. Rhône, fonds Galle, ms. 83, t. I, f° 43-44. – Malvaux, L'Europe ecclésiastique, Paris, Duchesne, 1757. – Tricou G., Les Orateurs de la Saint Thomas de l'ordre du clergé, Lyon, M. Audin, 1921, p. 11 : je tiens à remercier ici M. Jean Tricou, auteur de l'Armorial et Répertoire du Lyonnais, des conseils qu'il m'a donnés au cours de ses recherches (Armorial de la Généralité de Lyon, Lyon, Bibliophiles lyonnais, 1958, in-4°).

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