CEINGLEN

Numéro

155

Prénom

Maria Patoillat, veuve

Naissance

?

Décès

1713?

1. État-civil

D'origine inconnue, Maria Patoillat épouse en l'église réformée de La Haye, le 10 juin 1669, Gabriel de Ceinglen ou Saint-Glen (F, p. 410 ; van Eeghen, t. III, p. 62). Ils auront deux fils, Siméon-Antoine, né en 1670, qui collaborera avec sa mère (voir ce nom) et Pierre-Hannibal, né en 1673 et mort avant 1684 : il ne figure pas dans le testament de son père, passé le 19 février 1684 (voir ibid.). A la mort de son mari «la veuve Ceinglen» lui succède à la tête des Nouvelles solides et choisies ; en tant qu'éditrice de gazettes, elle figure dans les archives hollandaises jusqu'en 1713 (F, p. 410).

2. Formation

La lettre qu'elle écrit à Bayle, le 19 décembre 1684, témoigne d'une grande aisance littéraire et d'une longue habitude des milieux intellectuels de Hollande.

3. Carrière

Etablie d'abord à La Haye, où sont nés ses deux fils, elle réside ensuite à Amsterdam, au moins jusqu'à la mort de son mari en 1684, puis à Rotterdam. Elle semble avoir eu, comme son mari, la confiance du Prince d'Orange, et se réclame, dans sa lettre de décembre 1684, d'une «personne de la première qualité qui est mal satisfaite de la France» (F, p. 419) ; elle souhaite alors engager l'équipe des Nouvelles de la République des Lettres dans une polémique contre la Cour de France, mais Bayle s'y refuse (ibid.). Le 29 août 1684, la «veuve Gabriel Geliyn» et l'imprimeur van Hardenberg comparaissent devant le bailli, à Amsterdam, pour avoir imprimé et divulgué plusieurs nouvelles (V, t. III, p. 154). Le 19 novembre 1686, elle se voit interdire pour trois ans la ville d'Amsterdam, et doit payer une amende de 200 ducatons d'argent pour le même motif (ibid.).

6. Activités journalistiques

Nouvelles solides et choisies, s.l., 1683? - 1689? : tout porte à croire que les condamnations encourues par la veuve Ceinglen en 1684 et 1686 concernent ce journal dont elle a hérité à la mort de son mari, et qui paraîtra, de façon épisodique et semi-clandestine, jusqu'en 1689 (v. D.P.1 1059).

Gazette de Rotterdam : le 24 août 1691, les Etats de Hollande accordent à la veuve Ceinglen le privilège de la gazette française de Rotterdam (t. , t. III, p. 63). Elle succède ainsi à Jean François Dufour, qui publiait des gazettes et nouvelles françaises à Rotterdam en 1687 et qui s'installe à La Haye en 1690 (V, t. III, p. 101). Elle continue la gazette avec l'aide de son fils, peut-être jusqu'à sa reprise par Janiçon vers 1713 (D.P.1 522). Les Archives de Rotterdam possèdent un exemplaire de la gazette du 15 décembre 1698 «chés la veuve Saint-Glain avec privilège» (V, t. III, p. 63).

8. Bibliographie

(F), Francès M., «Un gazetier français en Hollande : Gabriel de Saint-Glen, traducteur de Spinoza», R.S.H., 1955, p. 407-420.– (V) Van Eeghen I.H., De Amsterdamse Boekhandel (1680-1725), 1960-1967, 4 vol.

Auteurs