BUCHET

Numéro

128

Prénom

François

Naissance

1679

Décès

1721

1. État-civil

François (texte du privilège accordé pour le Mercure françois et galant, le 19 janv. 1717) ou Pierre François Buchet naquit à Sancerre, en 1679, probablement le 19 décembre (précision invérifiable en raison des lacunes des registres paroissiaux). II mourut, mystérieusement, à Paris, le 30 mai 1721 : «On attribue sa mort à la vengeance de quelques petits-maîtres qui se trouvèrent offensés de certains traits un peu trop piquants qu'il avait lâchés contre eux dans le Mercure» (Camusat). Deux frères lui survécurent, qui conservèrent en dépôt le fonds des journaux composés par lui (Mercure de juin et juil. 1721, page non numérotée). D'après Camusat, il était le fils d'un «médecin natif de Pouilly» ; mais il est difficile d'affirmer avec certitude qu'il descendait de Claude Buchet, notaire à Veaugues au milieu du XVle siècle : la famille de celui-ci fut jusqu'à la Révolution «l'une des plus anciennes et des plus notables du Sancerrois» (Maransange) ; plusieurs de ses membres portèrent la particule et elle fournit un garde du corps du roi, mais surtout des notaires, des médecins, des procureurs fiscaux et des baillis.

2. Formation

«Quoique l'abbé Buchet portât le collet, il n'était abbé que de nom» (Camusat).

3. Carrière

Installé à Paris, il demeurait «Cloître Saint-Germain de l'Auxerrois» («Adresse de l'auteur», dans le Mercure de mars 1719).

5. Opinions

Chaleureux ami des «Modernes», B. a cependant toujours tenu à éviter les excès de la partialité, se refusant à «servir les passions de qui que ce soit» (Préface du Nouveau Mercure).

6. Activités journalistiques

Dès qu'il eut obtenu le privilège du Mercure, publié désormais sous le titre de Nouveau Mercure, B. parvint à en relever considérablement l'intérêt et le niveau intellectuel, en en faisant l'organe de toute une avant-garde littéraire (Pons, Marivaux, Terrasson, Trublet, Du Cerceau, etc.) passionnément «moderne» et cartésienne. Les principaux articles de la charte qu'il se donne dans la préface sont assez remarquables : se ménager le plus possible de «liaisons et de correspondances» pour faire de son journal «un magasin public où l'on doit trouver sous la main toutes les nouvelles du temps», mais sans empiéter sur le privilège du Journal de Verdun en pénétrant «dans le secret du cabinet des princes», obtenir le concours d'«une société choisie de gens de lettres qui voulussent persévéramment orner son recueil de leurs différents travaux» ; enfin «associer le public dans [son] entreprise», «non seulement comme lecteur, mais comme auteur». Il fallait aussi abaisser le prix de vente (dès le second mois il passa effectivement de «25 sols broché» à 15 s.) et, pour ce «recueil [de] pièces volantes», privilégier la vente des exemplaires brochés, tout en prévoyant qu' à la fin de l'année ceux-ci pourraient être reliés, en 4 vol., «très portatifs». Entre janvier 1717 et mai 1721, B. composa 54 numéros du Nouveau Mercure, publiés par Pierre Ribou, Grégoire Dupuis et G. Cavelier (v. D.P.1 922).

D'après Camusat, il rédigeait aussi, «deux fois par semaine, une gazette manuscrite à laquelle il occupait cinq à six copistes».

7. Publications diverses

Abrégé de la vie du czar Peter Alexiewitz, avec la relation de l'état présent de la Moscovie et de ce qui s'est passé de plus considérable depuis son arrivée en France, Paris, P. Ribou et G. Dupuis, 1717, pièces lim. et 210 p.

8. Bibliographie

8. B.Un., D.B.F. – Camusat D.F., Histoire critique des journaux, Amsterdam, 1734, t. II, p. 230. – «Mémoire historique sur le Mercure de France», Mercure de mai 1760, p. 127 et suiv. – Petitjean de Maransange M. H., Dictionnaire historique, généalogique et héraldique des anciennes familles du Berry, 1926, p. 130. – Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, t. XXXV, 1912, p. 21.

Auteurs

9. Additif

Activités journalistiques : François Moureau a attiré l’attention sur les activités de F.B. comme nouvelliste à la main (La Plume et le plomb, PUPS ; 2006, p. 467). Camusat avait noté dans son Histoire critique des journaux (Amsterdam, J.F. Bernard, 1734, t. II, p. 230)  que Buchet « donnait régulièrement deux fois par semaine une gazette manuscrite à laquelle il occupait cinq ou six copistes, tant elle était recherchée ». Gilles Vanneroux, valet de chambre de l’amiral Coëtlogon, tient commerce de nouvelles à la main, de 1718 à 1720,  et se fournit chez le sieur Buchet, Cloître Saint-Germain-l’Auxerrois. Arrêté le 12 avril 1723, Vanneroux donnera la liste de ses trente-deux abonnés (F. Moureau, Répertoire des nouvelles à la main, Oxford, Voltaire Foundation, 1999, p. 135) (J. S.).