BROSIUS

Numéro

118

Prénom

Henri Ignace

Naissance

vers 1760

Décès

vers 1840

1. État-civil

Brosius Henri Ignace naît à Luxembourg vers 1760 (La B.N.B. donne le 17 juin 1764) de Henri Brosius, notaire, et de Barbe Schwab et meurt à Aix la Chapelle vers 1840. Henri Ignace Brosius est pafois confondu avec François Xavier Brosius, professeur et vicaire général dans le Luxembourg. Sommervogel doute qu'il soit le frère (B.N.B., De Backer) du Jésuite Pierre Brosius qui serait né cinquante-sept ans avant lui.

2. Formation

B. fait ses humanités puis des études de théologie au séminaire de Luxembourg. Il aurait eu pour professeur F.X. de Feller dont il deviendra un collaborateur dans le domaine journalistique. Son affiliation à la Compagnie de Jésus à un âge fort précoce – il a neuf ans au moment de la suppression de la Compagnie, si on situe sa naissance en 1764 – est remise en cause par Sommervogel. B. semble avoir embrassé, quoi qu'il en soit, l'état ecclésiastique ; Theux, Warzée entre autres le qualifient d'abbé. Pie VI le fait notaire apostolique.

3. Carrière

B. se lance très jeune dans le journalisme en devenant en janvier 1783 (Capitaine) rédacteur du Journal historique et politique, figure de proue du journalisme religieux. A partir de 1786 le journal adopte une ligne nettement critique vis-à-vis de la politique religieuse et administrative de l'empereur Joseph II. Pour se mettre à l'abri des tracasseries de l'administration impériale B. s'installe à Liège en 1788 et continue à critiquer la politique impériale. B. embrasse tout naturellement la cause de la Révolution brabançonne (1789-1790), dont les acteurs projetaient de créer des Etats Belgiques Unis. La fin de la Révolution contraint B. à l'exil, qui le conduit aux Etats-Unis, où il demeure jusqu'en 1815 avant de s'établir à Aix-la-Chapelle où il vivrait les vingt-cinq dernières années de sa vie.

4. Situation de fortune

On est peu renseigné sur les moyens d'existence de B., qui semblent avoir varié au gré des circonstances. Son farouche engagement en faveur des Etats Belgiques Unis lui apporte de substantiels revenus : B. recevrait 1306 florins des Etats de Brabant en 1790 (Capitaine). Le Journal européen (18 février 1792) insinue à cet égard que le zèle de Brosius, comme celui de Feller et de Linguet, est intéressé. B. aurait été par ailleurs également imprimeur au moins de son Journal philosophique et chrétien. En Amérique, Brosius vit apparemment de leçons de français et d'allemand et il recevrait à la fin de sa vie une pension de la Compagnie de Jésus (B.N.B.), ce qui pose le problème de ses liens avec les Jésuites que Sommervogel paraît s'attacher à nier.

5. Opinions

B. est un des porte-parole les plus engagés du parti nationaliste et ultra catholique dirigé par Van der Noot et Van der Eupen. C'est également avec Feller – auquel il donne des articles pour le Journal historique et littéraire – un des plus farouches adversaires de la Philosophie des Lumières. L'extrémisme de ses prises de position suscite de nombreux écrits polémiques et prépare la restauration autrichienne en discréditant aux yeux des Belges la cause nationaliste.

6. Activités journalistiques

B. serait rédacteur, à compter du 1er janvier 1783, du Journal historique et politique des principaux événements du temps présent (D.P.1 753). Le journal est interdit, en raison de ses prises de position critiques vis-à-vis de la politique impériale, par une ordonnance du 29 janvier 1788 (annulée par un édit du Congrès du 29 mars 1790). Le titre continue de paraître à Liège. Dans l'empire le titre devient, sans changement de contenu, Le Nouvelliste impartial (13 février 1788 - 30 décembre 1789). Ce journal toléré par l'administration impériale sous réserve de se soumettre à la censure est dénoncé aux autorités.

Lors de la Révolution brabançonne B. dirige Le journal philosophique et chrétien dédié au Congrès des Etats Belgiques Unis et pourchassé par le gouvernement autrichien. B. est peut-être brièvement emprisonné à la suite de cette expérience (Le Postillon européen, 23 avril 1791).

B. donne par ailleurs des articles au Journal historique et littéraire de Feller (B.N.B. ; (D.P.1 750).

7. Publications diverses

B. est aussi l'auteur de brochures polémiques : L'Assemblée nationale vengée des calomnies du fanatisme, s.l.n.d. (pièce prohibée le 17 février 1791). – La Démolition raisonnée du séminaire profane érigée à Louvain en 1786, s.l.n.d. – Catéchisme d'un bon citoyen, Liège, 1792.

8. Bibliographie

(B.N.B.) Biographie nationale, publiée par l'Académie royale de Belgique, Bruxelles, 1872. – Warzée A., Essai historique et critique sur les journaux belges, Gand, 1845. – Theux de Montjardin X., Bibliographie liégeoise, Bruges, 1885. – Capitaine U., Recherches historiques et bibliographiques sur les journaux et les écrits périodiques liégeois, Liège, 1850.