BOYER
Numéro
Prénom
Naissance
Décès
1. État-civil
Né à Tarascon le 20 janvier 1743, Pascal Boyer fut décapité le 19 messidor, an II (7 juillet 1794).
3. Carrière
Il succéda à Gauzenargues comme maître de chapelle à la cathédrale de Nîmes et y exerça de 1759 à 1765 (Grove). Il voyagea en Italie puis s'établit à Paris où il enseigna le chant et la guitare. Il fut violon du comte de Guines, ambassadeur de France à Londres (1769-1776) ; il fut le correspondant à Paris du Courier de l'Europe, de 1776 à 1780. Soupçonné à son retour d'être l'auteur de libelles diffamatoires publiés à l'étranger contre des personnalités françaises, il fut incarcéré à la Bastille le 13 janvier 1781 ; son innocence fut établie et il en sortit le 22 janvier. «Le comte de Vergennes chercha à le consoler de cette méprise, en lui donnant les plus grandes facilités pour augmenter ses correspondances et ses relations au dehors» (Bastille dévoilée, 1789, t. III, p. 6-7). En 1782, Boyer établit un Musaeum politique ou Club, à la manière des Anglais, rue Saint Nicaise (M.S., 1eravril 1782, t. XX, p. 177-178).
Adresse : rue Croix des Petits Champs, maison du sieur Carlin, marchand de cors-de-chasse (en 1784).
6. Activités journalistiques
Il collabore au Courier de l'Europe de 1776 au 1er août 1780 (M.S., 11 août 1780, t. XV, p. 278-280 ; Proschwitz, p. 30). L'article de France, le seul de son travail, fut trouvé médiocre et arriéré, «quelquefois faux et presque toujours incorrect» (M.S., ibid.).
Il aurait collaboré à la Gazette d'Utrecht (1785), à la Gazette de Leyde pour les articles de France (1789), et au Mercure de France, où il a publié une «Notice sur la vie et les ouvrages de Pergolèse» (juil. 1772).
Après la Révolution, il était responsable avec Cérisier de la Gazette universelle. Il fut le principal rédacteur du Journal des spectacles (1793-janvier 1794). L'exemplaire de la B.N. donne une note manuscrite sur sa mort.
7. Publications diverses
Il a publié une Lettre à Monsieur Diderot sur le projet de l'unité de clef dans la musique et la réforme des mesures proposé par M. l'abbé La Cassagne dans ses Eléments de chant (Amsterdam, 1767) ; voir à ce propos J. Varloot, «Diderot et les musiciens. Réflexions sur une lettre de Pascal Boyer», dans Le Jeu au XVIIIe siècle, Edisud, p. 187-193.Son intérêt pour la musique se révèle aussi dans son livre La Soirée perdue à l'opéra (1776). On lui attribue également L'Expression musicale mise au rang des chimères (Amsterdam, 1779). Il a beaucoup loué l'Essai sur la musique de M. de La Borde (M.S., 11 août 1780). En 1784, le Journal de pièces de clavecin est édité chez M. Boyer, rue Neuve des Petits-Champs (D.P.1 683) : il s'agit très probablement de B. Sur la critique musicale de B., voir Fétis et Grove. Il a écrit des pièces pour opéras et ballets, des airs et accompagnements de guitare ; il a sans doute publié de la musique (voir C. Hopkinson, A Dictionary of parisian music publishers. 1700-1850, Londres, 1954).
8. Bibliographie
G.H.; M.S. – Fétis F.J., Biographie universelle des musiciens. – Grove, The New Dictionary of music and musicians, Londres, 1780. – Proschwitz G. et M. von, Beaumarchais et le Courier de l'Europe, S.V.E.C. 273-274, Oxford, 1990.
9. Additif
Le 4 pluviôse an II [23 janvier 1794] le Comité de Sûreté Générale ordonne d'arrêter Boyer et de le conduire à La Force, d'apposer les scellés sur ses papiers et ses effets (A. Tuetey, Répertoire général des sources manuscrites de l'histoire de Paris pendant la Révolution Française, Paris, Imprimerie Nouvelle, t. 11, 1911, p. 317). Il est jugé, condamné et guillotiné le 19 messidor an II [7 juillet 1794] (H. Wallon, Histoire du Tribunal révolutionnaire de Paris, Paris, Hachette, 1881, t. 4, p. 425), et apparaît sous le nom de Royer (Paschal), homme de lettres, 51 ans, dans Liste des victimes du Tribunal Révolutionnaire à Paris (Paris, A. Picard et fils, 1911, art. 2037, p. 102). (D. Waquet)
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