SALLENGRE
Numéro
Prénom
Naissance
Décès
1. État-civil
Albert Henri de Sallengre descendait d'une famille noble du Hainaut repliée en Hollande pour cause de religion. Il est né à La Haye en 1694, fils d'un autre Albert Henri de Sallengre, receveur général de la Flandre wallonne et de Gertrude Jacqueline Rotgans, sœur du poète hollandais Rotgans. Le seul autre enfant survivant de ses parents a été une fille qui a épousé Lord Whitworth, plénipotentiaire d'Angleterre au Congrès de Cambrai. S. est mort de la variole à La Haye le 27 juillet 1723.
2. Formation
Etudes à l'Académie de Leyde en histoire, philosophie et droit. II a soutenu en 1711 ses thèses de philosophie sur les qualités des objets sensibles et ses thèses de droit sur (et contre) la question appliquée aux coupables.
3. Carrière
Après avoir terminé ses études, S. revient dans sa famille à La Haye et se fait recevoir avocat à la Cour de Hollande. Il semble avoir eu des ambitions politiques. En 1716 il a été nommé conseiller de la princesse de Nassau-Orange-Frise et en 1717 commissaire des Finances des Etats Généraux. S. a fait deux voyages à Paris, le premier en 1713-1714 (voir lettres de S. au Journal littéraire, B.U. Leyde, March. 1), le second en 1717 (voir lettre de Saint-Hyacinthe à Le Vier, de Paris, 9 juin 1717, B.U. Leyde, March. 2), et en 1719 un voyage en Angleterre où il a été fait membre de la Royal Society. En 1723 il a passé quelque temps auprès de sa sœur et de son beau-frère à Cambrai au moment du Congrès.
4. Situation de fortune
S. vivant dans le cadre d'une famille très aisée ne semble jamais avoir eu de problèmes d'argent.
5. Opinions
Au point de vue religieux, S. semble avoir été un bon réformé. Il a été reçu membre de l'église wallonne de La Haye le 3 octobre 1716 (fichier de la Bibliothèque wallonne de Leyde). Lorsqu'il est mourant en 1723 ses amis soulignent sa «parfaite résignation à la volonté de Dieu» {Journal littéraire, 1722). La personnalité de S. en matière littéraire ne paraît pas très affirmée, ceci étant peut-être dû à sa jeunesse et à la brièveté de sa vie car il est mort à moins de trente ans. Par goût il est un «antiquaire», s'intéressant à tout ce qui est ancien et curieux. Ses relations littéraires sont variées. Il a été en contact à la fois avec les milieux hollandais (éd. des Poésies posthumes de son oncle Rotgans, collaboration avec Justus Van Effen et le savant 's Gravesande dans le cadre du Journal littéraire), avec des français vivant en Hollande ou en France (Saint-Hyacinthe, La Monnoye, Robert Challe, Lévesque de Burigny, Prosper Marchand) ou en Angleterre (Pierre Desmaizeaux, voir B.L., add. mss 4787). Il critique vivement l'édition du Dictionnaire de Bayle donnée en 1720 par P. Marchand, ce qui entraîna une brouille entre les deux hommes (C. Berkvens-Stevelinck, Prosper Marchand et l'histoire du livre, Bruges, Drukkerij Sint Catarina, 1978, p. 94).
6. Activités journalistiques
S. a été un des membres actifs de la première société du Journal littéraire de La Haye, qui a créé ce périodique et l'a publié tous les deux mois jusqu'à décembre 1715 au moins (L'Europe savante, t. I, préface, p. 10) et probablement jusqu'en 1722 (Marchand, Dictionnaire historique, t. II, art. 's Gravesande). D'autre part, S. a publié les Mémoires de littérature, La Haye, 1715-1717 (D.P.1 886). Ce périodique se singularise en tournant le dos à l'actualité et en se composant d'articles sur des œuvres anciennes et souvent oubliées qui avaient attiré la curiosité de l'auteur par quelque particularité.
7. Publications diverses
Voir Cior 18, n° 59383-59392.
8. Bibliographie
Camusat D.F., Histoire critique des journaux, Amsterdam, 1734, t. II, p. 138-153. – Le Journal littéraire daté de 1722 (t. XII, 1er part., p. 220 et suiv.) a publié au moment de la mort de S. un art. sur lui, très bien informé, d'un de ses amis et condisciples de Leyde, Cartier de Saint-Philippe.
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