RUDIN

Numéro

721

Prénom

Pehr

Naissance

1733

Décès

1793

1. État-civil

Pehr (Petrus Jonae) Rudin naquit à Karlstad (Suède) le 21 octobre 1733 du chapelier Jona Rudin et de sa femme Lena Klump. Il mourut célibataire le 11 septembre 1793, selon toute probabilité à Stockholm (Svenska mân och kvinnor, t. VI, p. 398).

2. Formation

R. fut inscrit à l'université d'Upsal le 23 février 1751. Il y fit des études philologiques et littéraires couronnées par deux thèses latines, Vindiciae Livianae (I-II, 1758, 1761).

3. Carrière

A Upsal, R. fut le précepteur de Malte Ramel, futur chancelier royal. En 1763 il dut interrompre sa carrière littéraire et se rendre à l'étranger pour fuir ses créanciers. Il passa les quatre années suivantes à Copenhague. Selon toute vraisemblance (voir Johansson, p. 263-273), c'est lui qui y fonda, en 1766, le périodique Den Danske Proteus (Le Protée danois). Au printemps 176 7, il retourna en Suède. Nous le voyons par la suite comme correcteur d'imprimerie, employé auxiliaire à la Chambre des comptes, écrivain, éditeur, journaliste, traducteur. En 1783, il reçut la survivance d'un professorat au lycée de Karlstad. Il n'y entra pourtant jamais en fonction.

4. Situation de fortune

La situation de fortune de R. semble avoir été constamment précaire, parfois catastrophique. Aucune de ses charges ou occupations n'a dû être lucrative. Comme rédacteur des nouvelles de l'étranger à Stockholms Posten, par exemple, il ne recevait que 200 rixdales par an. S'y ajoute le fait que tout en étant un homme grave, sérieux, aux idéals austères, il avait la passion du jeu, ce qui fit son malheur.

5. Opinions

Plutôt radical dans le domaine des idées politiques et sociales, R. était d'un goût littéraire et esthétique nettement conservateur. Il vénérait les auteurs de l'Antiquité. Il adhérait aux idées du classicisme français. En même temps, il avait l'esprit ouvert aux grands contemporains anglais et français. Son aversion pour la littérature allemande, par contre, était prononcée (Johansson, p. 278 ; Ek, p. 113). Dans la «bataille Voltairienne » qui se déroulait dans Stockholms Posten vers 1780, il se rangea du côté des défenseurs de Voltaire, dont il admirait l'œuvre et la prise de position humanitaire. On ne saurait lui refuser un certain courage civique. Les attitudes parfois condescendantes de ses collègues ne le firent pas changer d'avis. Cela n'était pas sans risque, et il le savait ­il le montre en signant un article par le mot de Piron : « Ci-gît Piron, qui ne fut rien,/ Pas même académicien».

6. Activités journalistiques

R. rédigea en 1766 les 23 premiers numéros de Den Danske Proteus. Le problème d'attribution doit être considéré comme résolu par Johansson, p. 263-273, qui, en comparant le fonds et la forme de divers articles de ce périodique à des écrits plus tardifs de R., a constaté des ressemblances, voire des identités frappantes, qui ne sauraient être expliquées que par une même paternité.

En 1777, R. publia Vitterhets Journal (Journal de belles-lettres), périodique qu'il remplissait de comptes rendus, de traductions (du latin et du français), de causeries et de récits moraux.

R. fut chargé des nouvelles de l'étranger à Stockholms Posten pendant une dizaine d'années (1778-1787). Il fut le fondateur et le rédacteur de la Gazette Françoise de Stockholm (1781) (voir D.P.1 565). Du 1er octobre 1792, date de sa fondation par l'imprimeur J.C. Holmberg, jusqu'au 31 août 1793, R. rédigea le journal Extra Posten.

Il collabora, sporadiquement, à Larda tidningar (éd. L. Salvius).

7. Publications diverses

7. Vindiciae Livianae, t. I-II, Upsal, 1758, 1761. – Samtal emellan en Europeisk man och en ôbo af ôen och konungariket Dumocala, 1757, trad. de Stanislas 1er, roi de Pologne. – Til Herr Canidius, auctor af Posten, 1768, publié sous le pseudonyme Michel Walp. – Divers écrits (poèmes, traductions, etc.) insérés dans le périodique Larda tidningar (L.T.), Den Danske Proteus (D.D.P.) et Vitterhets Journal (V.J.) et réimprimés dans Extra Posten, dont voici la liste (selon Johansson, p. 286-287) : «Fabel. Elephantens Swar» (1792, 3;V.J., p. 101). – «Spelaren, Comédie uti fem Acter och pâ Vers» (1793, 43, trad., avec une introduction, d'après Regnard, Le Joueur, acte 2, scène 2 ; R. publia, la même année, une traduction complète de cette pièce). – «Den fastkorde For­mannen. Fabel» (1793, 71 ; V.J., p. 99). – «Samtal emellan Doda. Anakreon och Aristoteles» (1793, 83 ; V.J., p. 434). «Satyriskt Betânkande angâende Bokmângden» (1793, 85 ; D.D.P., p. 50 ; V.J., p. 444). – «Pâminnelser om Wit­terhets upmuntran» (1793, 99 ; V.J., p. 472). «Fabel. Hàsten som wille hâmnas pâ Hjorten» (1793, 99 ; L.T., 1761, 84 ; V.J., p. 303). – «Bref til en Wân, angâendeCosmopoliterne» (1793, 105 ; D.D.P., p. 114 ; V.J., 424). – «Ode» (1793, 108 ; V.J., p. 209). – «Bref til en Wân, nyligen fundne i et Sterbhus » (1793, 109 ; V.J., p. 201, 192). – «Ode. Damon til Chloë. Imitation af Horatius» (1793, 116;L.T., 1761, 48 ; V.J., p. 210). – «Imitation af Horatii 23 : dje Ode i I:sta Boken» (1793, 120 ; V.J., p. 298). «Fabel. Corinna, eller den unga nkan» (1793, 121 ; L.T., 1763, 59 ; V.J., p. 305). – «Bref, nyligen fundne i et Sterbhus pâ Landet» (1793, 144, 155! V.J., p. 428, 187, 270). « Fôrslag til et mera wittert Prediko-sâtt, an det nu wanliga i almânhet àr» (1793, 167-168 ; V.J., p. 456 ; le sermon cité dans D.D.P., p. 41). – «Om boken De l'Esprit ; af Helvetius» (1793, 179 ; V.J., p. 228). – «En fattig och missnojd, men ung Poets : Jag hoppas» (1793. 180;L.T., 1761, 45 ; V.J., p. 211). – «Gefrons Lefwernes-Beskrifning» (1793, 187­188 ; D.D.P., p. 6, 57 ; V.J., p. 405). – «Öfwersättning ur Engelska Spectator» (1793, 192-193 ; V.J., p. 285). – «Fabel. Rangtwist emellan Flugan och Myran» (1793, 198 ; L.T., 1761, 75 ; V.J., p. 300).

8. Bibliographie

Ek S., Skämtare och allvarsmän i Stockholms Postens första ärgängar, Malmö, Gleerups, 1952, p. 111-157. –Johansson J.V., «Journalisten Pehr Rudin», dans Studier tillägnade Otto Sylwan, Göteborg, Elanders Boktryckeri, 1924, p. 261-287. Svenska man och kvinnor, Stockholm, Albert Bonniers förlag, t. VI, 1949, p. 398. – Sylwan O., Svenska pressens historia tili statshvälfningen 1772, Lund, Gleerupska Universitets-bokhandeln, 1896, p. 134-439.

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