ROUTH

Numéro

717

Prénom

Augustin

Naissance

1726

Décès

1776

1. État-civil

Augustin Roux est né à Bordeaux le 26 janvier 1726, d'une famille bourgeoise aux revenus modestes, originaire du Périgord ; il est mort à Paris le 28 juin 1776.

2. Formation

R. fit de brillantes études au collège des Jésuites de Guyenne où il se lia d'amitié pour la vie avec le futur chimiste d'Arcet ; il refusa d'entrer dans la carrière ecclésiastique, et dès lors ses parents lui ôtèrent toute ressource. Il suivit des leçons de médecine de M. Grégoire qui l'emmenait suivre les visites de l'Hôtel-Dieu de Bordeaux et fut reçu docteur en médecine dans cette ville en 1750. Les frais de sa réception furent payés par M. Barbot, président de la Cour des aides et membre de l'Académie des sciences de Bordeaux. Montesquieu lui obtint un poste de précepteur à Paris, où il s'occupa de l'éducation de M. d'Héricourt, futur conseiller au Parlement : il publia plus tard une Encyclopédie portative, qui reprenait les cours qu'il avait donnés à son élève et qui témoigne d'une réflexion sur l'intérêt d'une encyclopédie où toutes les sciences sont liées entre elles. Il prit ses grades à la faculté de médecine de Paris en 1760, mais il avait peu de goût pour l'exercice de la médecine, et s'intéressait davantage à la chimie et à ses applications pratiques. Grâce à l'entremise de d'Holbach, il fut attaché à la manufacture des glaces de Saint-Gobain, ce qui lui procurait un revenu de 1000 écus par an, avec pour mission la purification du salin et l'amélioration des techniques de fabrication des glaces, et fit un voyage en Angleterre pour s'y informer notamment des progrès techniques dans la réalisation des feuilles d'étain. Il finit par quitter la manufacture, lassé de l'esprit de routine et des oppositions qu'il rencontrait. A partir de 1762, sa principale activité fut la rédaction du Journal de médecine, ainsi que la charge de professeur de chimie qu'il assura à partir de sa création en 1771, en tant que docteur-régent de la faculté de médecine qui avait décidé d'ouvrir un cours de chimie public et gratuit.

5. Opinions

Protégé par Montesquieu, partageant les idéaux encyclopédistes, lié à d'Holbach, élève de Rouelle et ami de d'Arcet et de Jeanroy, tous deux docteurs-régents de la faculté de Paris, R. semble avoir eu une haute idée de son métier de journaliste : tous ses biographes le créditent d'une grande équité dans ses jugements sur ses confrères. Selon Dezeimeris, « l'époque durant laquelle Roux fut chargé de cette rédaction [Journal de médecine] est la période brillante de ce Recueil» (t. IV, p. 28).

6. Activités journalistiques

Ayant appris l'anglais à cet effet, il commença par coopérer à la traduction des Philosophical transactions, puis à partir de 1760, aux Annales typographiques ou Notice du progrès des connaissances humaines (D.P.1 116), comme l'indique l'Avertissement du tome I : « Comme il est presque impossible qu'un homme soit d'une complexion assez forte pour remplir seul une carrière aussi pénible, l'auteur dont la santé a déjà souffert quelque altération, s'est associé un certain nombre de gens de lettres. Chacun d'eux sera chargé de la partie dont il a fait une étude particulière. M. Morin [d'Hérouville] s'est réservé principalement le soin de présider à l'édition de l'ouvrage, et de continuer les correspondances établie avec les sociétés savantes de l'Europe. Il sera même secondé dans ces deux branches par M. Roux, médecin qui depuis vingt ans, s'occupe de tout ce qui concerne l'histoire naturelle, la physique, la chymie, la médecine, et qui a donné sur ces matières des ouvrages estimés des connaisseurs» (p. IX). La diversité de ses compétences l'appelèrent bientôt à la direction du Journal de médecine, chirurgie et pharmacie (D.P.1 n 78), devenue vacante en 1762 par le départ de Vandermonde qu'il dirigea jusqu'à sa mort en 1776. Il passait d'une conception bibliographique du journal, à un véritable journal professionnel, dont l'objectif était de corriger les erreurs en médecine : « Dans le Journal de médecine où M. Roux a mis ses soins, tout est rassemblé, rédigé, discuté pour le soulagement de l'espèce humaine. L'auteur réunit de suite les ouvrages relatifs à la même matière, les écrits pour et contre la même méthode, les observations qui sont rapprochées répandent la lumière ; séparées, le doute et l'obscurité. Par ce moyen simple et dépouillé d'ostentation, le lecteur s'instruit sans que le maître se montre ; et c'était tout l'art du journaliste.» (Deleyre, p. 38).

7. Publications diverses

R. a publié : Nouvelle Encyclopédie portative ou Tableau général des connaissances humaines, Paris, Vincent, 1756, 2 vol. – Il a traduit l'essai de Robert Whytt, Recherches sur les vertus de l'eau de chaux pour la guérison de la pierre, Paris, 175 7, en les faisant précéder de Recherches personnelles sur le même sujet. – Il a participé, avec Goulin et F.A. Aubert de La Chesnaye Des Bois, au Dictionnaire domestique portatif, Paris, Vincent, 1762-1764, 3 vol. – Analyse comparée des eaux de l'Yvette, de Seine, d'Arcueil, de Ville d'Avray et de Bristol, Paris, Impr. royale, 1767. – Recherches historiques et critiques sur les moyens qu'on a employés pour refroidir les liqueurs, Paris, 1758. – Dissertation sur la nature de l'esprit de nitre dulcifié, Paris, 1770.

8. Bibliographie

N.B.G. – Arcet d', Notice dans le Journal de médecine, t. LVII, janv. 1777, p. 3-20. –Deleyre A. (d'après Barbier),

Eloge de M. Roux, Dr Régent et professeur de chymie à la faculté de médecine de Paris, Amsterdam, Wetstein, 1777, 72 p.

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