JOUBERT
Numéro
Prénom
Naissance
Décès
1. État-civil
Né à Montpellier le 12 octobre 1689 et mort le 29 décembre 1763 selon la F.L. de 1769 (t. Il, p. 63), François Joubert ne nous est guère connu que par ses écrits. Il était, selon Feller-Weiss, fils du syndic des Etats du Languedoc et aurait succédé à son père avant d'entrer dans le sacerdoce. Il était frère de Jean Baptiste Joubert de Beaupré (1701-1791).
2. Formation
Prêtre de Montpellier, ordonné en 1728 (N.E., 4 déc. 1730), il se fit connaître par sa résistance à la Constitution Unigenitus.
3. Carrière
Il est arrêté et conduit à la Bastille le 14 novembre 1730 ; une note de Phelypeaux datée du 13 novembre dit de lui : «Le Sr Abbé Joubert François prêtre du diocèse de Montpellier accusé d'avoir avec d'autres personnes non arrêtées, des imprimeries cachées et un dépôt de livres manuscrits prohibés, dans différentes maisons de Paris» (Ars., ms. 11101). On trouve dans ses papiers «un état présent du jansénisme qui est fort instructif» (ibid.). Ce texte ne figure malheureusement pas dans le dossier. Il était, selon les N.E. du 4 décembre 1730, estimé et connu «par les solides explications qu'il faisait de l'Ecriture Ste à Saint-Etienne du Mont, et qu'il avait été obligé d'interrompre l'été dernier par une grande maladie, dont il n'est point encore parfaitement rétabli [...]. Les Nouvelles à la main ont dit qu'on avait arrêté M. Joubert comme auteur ou réviseur de nos Nouv.». Son domestique, Laurent, «gagé par les Jansénistes pour leur donner avis de tout ce qui se passoit», est arrêté et mis à la Bastille le 28 septembre 1730 (Ars., ms. 11094, f° 40). Joubert sort de prison le 21 décembre et reçoit une lettre de cachet qui l'exile à Montpellier (Ars., ms. 11101 ; N.E., 25 janvier 1731).
5. Opinions
Joubert fait partie du courant prophétique qui se répand dans les cercles convulsionnaires, particulièrement à partir de 1734. Commentateur de l'Apocalypse et millénariste, il semble avoir été proche de P. Vaillant. On notera qu'il prêchait, comme E.M. Boucher, qui fut arrêté à la même époque et pour les mêmes raisons, dans la paroisse de Saint-Etienne du Mont, très favorable aux convulsionnaires de Saint-Médard.
6. Activités journalistiques
Les soupçons, généralement bien fondés, du Lieutenant de Police Hérault ainsi que le caractère des écrits de Joubert rendaient plausible sa collaboration aux N.E. La perquisition du 13 novembre 1730 permet de saisir dans ses papiers un «Etat présent du Jansénisme» qui contenait, paraît-il, une histoire des N.E. (ms. 11094, f° 40). On trouve dans le même dossier cette note décisive : «L'abbé Joubert dans son interrogatoire avoue avoir travaillé aux nouvelles ecclésiastiques». Cette collaboration fut sans doute limitée et brève (vers 1728-1730). Dans la lettre de dénonciation de Pierre Vaillant (voir ce nom), il apparaît au 12e rang des auteurs qui fournissent des mémoires aux N.E.
7. Publications diverses
D'après la F.L., Joubert a publié : Parallèle de l'histoire du peuple d'lsraël avec l'histoire de l'Eglise (1723). – De la connaissance des temps par rapport à la Religion (1727). – Explication de l'Histoire de Joseph (1728).– Observations gén érales sur Joël (1733).– Eclaircissements sur le Discours de Job. – Dissertation sur les effets physiques dont parlent les défenseurs des convulsions (1739).– Suite de la Dissertation sur les effets physiques (1741).–Traité du caractère essentiel à tous les prophètes (1741).– Lettre sur l'interprétation des Saintes Ecritures (1744).– Concordance et explication des prophéties de Jérémie (1749).– Commentaire sur les douze petits prophètes (Avignon, Girard, 5 vol., 1754-1759).– Lettre au R.P. de S.G[enis] sur les indulgences (1759).– Réflexions sur l'histoire des Macchabées (1760).– Commentaire sur l'Apocalypse (1762).
8. Bibliographie
F.L. 1769, Feller-Weiss.– (N.E.) Nouvelles ecclésiastiques, 1730-1731. – Ars., ms. 11101 et 11094.
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