GAUTIER DE FAGET
Numéro
Prénom
Naissance
1. État-civil
Il écrit entre 1727 et 1743, sous le nom de Faget, ou sous les initiales de J.G., G. de F., J.G.D.M., J.G.D.M.F.M. (J. Gautier de Malines, Franc Maçon). Il révèle partiellement son identité et donne la liste de ses œuvres dans l'épître dédicatoire de l'Argus de l'Europe en 1742.
2. Formation
Vers 1713-1716, il fait ses études médicales à l'Hôtel-Dieu de Paris, puis exerce pendant près de vingt ans «dans les plus grandes villes d'Europe» (préface du Dictionnaire médicinal, p. X-XI). En 1727-1728, il est médecin du Refuge à Londres et publie une critique de La Henriade, violemment antipapiste (cf. Voltaire : « one Faget : an enthousiastic réfugiée», D333 et 341).
3. Carrière
Son séjour à Londres est évoqué dans le t. III des Mémoires du chevalier de Ravanne dont il est l'auteur ; «le Sr. Fa...» exerce dans le quartier des Grecs ; « médecin françois », marié, pauvre (ibid., éd. de 1751, Londres, t. III, p. 133), il est en relations avec Prévost d'Exilés (p. 148) ; il le suit en Hollande en qualité de secrétaire (p. 176), se brouille avec lui et quitte la Hollande (p. 81). Il publie divers ouvrages à Bruxelles et à Liège, soumet son Dictionnaire médicinal aux censeurs de Malines le 1er mars 1733.
La condamnation de la Relation apologique le 18 février 1739, sur enquête de l'Inquisition, le réduit à la clandestinité. Il reste en relations avec Prévost vers 1740 (Mémoires de Ravanne, t. III, p. 180).
4. Situation de fortune
Médecin empiriste jusqu'en 1730, il passe aux gages des libraires de Hollande par l'entremise de Prévost ; le t. III des Mémoires de Ravanne décrit la condition de rédacteur-correcteur en termes assez favorables (t. III, p. 178, 181, 184, 230-235).
5. Opinions
Protestant réfugié, il défend le déisme et l'esprit de « toléra-tion » dans sa critique de La Henriade. Violente attaque contre J.B. Rousseau dans les Mémoires de Ravanne (t. III, p. 79-80). La Relation apologique de 1738 défend la maçonnerie anglaise sous sa forme déiste, académique et épicurienne. Dans l'Argus, il s'en prend violemment au Magazin des événements de Rousset de Missy. Les Mémoires du marquis de Langallerie, rédigés par lui, exposent un système de réunion de « toutes les sociétés religieuses sous un même gouvernement» (p. 329).
6. Activités journalistiques
Le Cyclope errant, Amsterdam, Desbordes, 1741, journal hebdomadaire publié d'avril à septembre 1741 (D.P.1 336).
L'Argus de l'Europe, «ouvrage historique, politique, critique, où l'on développe les intérêts et les maximes des souverains [...], par M. G... de F... Docteur en médecine», Amsterdam, Boussière, 1742, 2 vol. in-12 (D.P.1 122).
7. Publications diverses
Réponse aux sentiments du Frère Pierre-François Le Cou-rayer, Londres, 1727. – «Pensées sur la Henriade», dans La Henriade de 1728, Londres, Lyon et Woodman ; La Haye, Gosse et Néaulme. – Trophée gravé à la gloire du chevalier Walpole (cité dans la liste de l'Argus sans référence bibliographique). – Les Délices de la ville et du territoire de Bruxelles, 1732 {Argus). – Dictionnaire médicinal [...] par J.G., docteur en médecine, Bruxelles, Cawe, 1733. – Histoire de Colombelle et de Volontairete (Argus). – Les Délices du pays de Liège et de Namur, Liège, 5 vol. in-8°. – L'Enfant trouvé, ou l'Histoire du Chevalier de Repert, écrite par lui-même, Paris, aux dépens de la Société, 1738-1740, 3 vol. – Relation apologique et historique de la Société des Francs-Maçons, par J.G.D.M.F.M. [Gautier de Malines], à Dublin [Paris?], chez Patrice Odonoko, 1738, (voir A. Chérel, Un aventurier religieux au XVIIIe siècle, André-Michel Ramsay, Paris, Perrin, 1926, p. 57 et suiv., p. 184 et suiv.). – Histoire de Louis Anniaba, roi d'Essénie, Paris, 1738-1740, 3 vol. – Les heureux caprices du hasard (Argus). – «Le Qui-pro-quo de l'amour conjugal», dans les Amusements des dames, La Haye, Paupie, 1740, t. I. – «Le Lutin» (Argus). – L'Orpheline anglaise ou «Histoire de Nency Buthler», La Haye, Van Cleef, 1741. – La Quénélomachie, ou l'histoire de la Constitution Unigenitus en vers burlesques (Argus). – Lettres égyptiennes et anglaises sur des sujets intéressants et peu connus, 1742 (Argus). – Mémoires du chevalier de Ravanne, «dernier tome, in-8°, 1741», selon l'Argus (ce t. III est attesté par le Sage moissonneur, avril 1741, t. I, p. 79). – Mémoires du marquis de Langallery, La Haye, D. Ailland, 1743 (cf. Q., à propos de La Guerre d'Italie) ; la dédicace est signée «Gautier de Faget».
8. Bibliographie
Sgard J., Prévost romancier, Paris, Corti, 1968 (rééd. 1989), p. 122-124, 354-355.
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