FOUQUES DESHAYES

Numéro

311

Prénom

Guillaume

Naissance

1733

Décès

1825

1. État-civil

Guillaume François ou François Guillaume Fouques Deshayes, plus connu sous le nom de Desfontaines de La Vallée. Né à Caen en ou vers 1733 et mort à Paris en 1825, le 21 décembre selon les uns (B.Un., Lebreton, Oursel, Frère), le 21 novembre, selon les autres (D.B.F., Cior 18) et selon encore d'autres, le 21 novembre 1823 (B.U.C.). Les catalogues de la B.N. et de la B.L. le prénomment François Georges ; Cior 18 les suit.

2. Formation

Selon B.U.C., F. «reçut une éducation soignée».

3. Carrière

Les détails de sa vie privée nous sont presque entièrement inconnus. Pourtant F. dut s'établir assez jeune à Paris. En septembre 1760, s'adressant à Voltaire, il lui donne à entendre qu'étant «dans la nécessité de faire une fortune», il désirerait devenir son secrétaire, mais que c'est un bonheur «auquel [il] ne [doit] pas penser». Il le prie par contre de l'appuyer auprès de Mr Bourette [Etienne Michel Bouret, fermier général] qui cherche un secrétaire. La lettre porte cette adresse parisienne : «au caffé italien vis à vis la comédie française» (D 9183). En 1785, il est toujours à Paris, domicilié rue Saint-Benoît, n° 16, selon la page de titre des Quatre Saisons littéraires.

4. Situation de fortune

On dit qu'il exerça d'abord la fonction de secrétaire («des commmandements», dit B.U.C.) du duc de Deux-Ponts, grand-père de Louis Ier de Bavière, et puis celle de bibliothécaire de Monsieur, depuis Louis XVIII. B.U.C. et Oursel affirment qu'il fut aussi censeur royal, inspecteur de la librairie et secrétaire ordinaire de Monsieur. Grimm remarque qu'il «se qualifie de censeur royal et inspecteur de la librairie» (C.L., t. X, p. 92, nov. 1772) et plus tard le nomme lui-même «censeur royal» (C.L., t. X, p. 324, déc. 1773). En fait, au verso de la page de titre d'Isménor, drame héroïque en trois actes (1773) on lit : «Les Paroles sont de M. Desfontaines, Censeur Royal». B.U.C. note en plus que D. «consacrait aux lettres, les moments de loisir que lui laissaient ses fonctions, et organisait les fêtes des grands seigneurs». Il perdit toutes ses places sous la Révolution, dont il fut cependant très partisan ; pour réparer sa fortune il «multiplia ses travaux littéraires» (B.U.C.). Depuis le mois de mars 1800 et jusqu'en avril 1801, il fut membre du jury de lecture de l'Opéra (B.U.C.). Michaud observe à tort que Madame de Genlis «se vante dans ses Mémoires de lui avoir fait obtenir une pension de 4000 francs que la restauration réduisit à la moitié» (B.Un.). C'est en réalité de Radet, l'un des collaborateurs de D., qu'elle parle. Néanmoins, à en croire B.U.C., D. finit par obtenir une pension de Louis XVIII.

D. est surtout connu pour un nombre plus que considérable de compositions dramatiques, surtout des comédies-vaudevilles et des opéras-comiques, qu'il fit ou seul ou en collaboration avec Barré, Piis, Radet, etc..

6. Activités journalistiques

Histoire universelle des théâtres de toutes les nations, depuis Thespis jusqu'à nos jours ; Par une Société de gens de lettres, Paris, Clousier, 1778-1781, 13 vol., in-8°. Grimm, en annonçant l'ouvrage en octobre 1779, constate que «quoique cette compilation périodique renferme une suite de recherches assez curieuses, elle n'a pas fait jusqu'à présent une grande fortune». Selon lui, F. en est «le principal rédacteur» (t. XI, p. 333, oct. 1779) ; cependant il est à noter que celui-ci mena le travail en collaboration avec l'abbé Coupé, Testu et Le Fuel de Méricourt. L'ouvrage devait paraître en 36 volumes bien qu'il ne semble jamais en avoir dépassé les 13.

Les Quatre Saisons littéraires, Paris, Clousier, 1785, 2 parties (Printemps et Eté), in-12 (D.P.1 1150). Privilège général confirmé le 1er septembre 1784 (B.N., fr. 21865, f° 112 v. ; 21978, f° 9 ; 22008, f° 140 v.). Selon l'Avis, F. est «Propriétaire & Rédacteur de l'Ouvrage».

Les Dîners du vaudeville, Paris, Huet, an 5-an 9, in-16. Le premier numéro est de vendémiaire de l'an 5 (1797). F.D. est l'un des fondateurs des «Dîners» ainsi que l'un des commissaires signataires du projet de constitution (p. 8).

B.U.C. et la B.Un. remarquent que F. fut aussi un des collaborateurs de «la nouvelle bibliothèque des romans» : il s'agit sans doute de la Nouvelle Bibliothèque des romans (1798-1805).

7. Publications diverses

Cior 18, n° 23211-23295. En plus de son oeuvre journalistique et dramatique, on peut lui attribuer les oeuvres suivantes : Epître à Quintus sur l'insensibilité des stoïciens, 1764, in-8°. La pièce concourut pour le prix de l'Académie française. Voir M.S., t. II, p. 65 (24 août 1764) ; C.L., t. VI, p. 90 (oct. 1764) ; B.U.C. ; B.Un. Lettres de Sophie et du chevalier de ***, pour servir de supplément aux lettres du marquis de Roselle, Londres et Paris, L'Esclapart, 1765, 2 vol. in-12. Voir C. L., t. VI, p. 220-221 (1er mars 1765) qui indique le format in-8° ; B.U.C., qui cite mal le titre ; B.Un. ; MMF, qui indiquent 2 parties au lieu de 2 vol. (65.20). Les Bains de Diane ou le Triomphe de l'Amour, Paris, Costard, 1770, in-8° ; voir B.Un. et C.L., t. IX, p. 29 (15 mai 1770) ; Grimm ajoute qu'il le croit le «coup d'essai» de F. Lebreton donne le titre Le Bain de Diane (t. I, p. 420-421). La page de titre, gravée par E. de Ghendt d'après Marillier, est reproduite mais avec la mauvaise attribution à l'abbé Desfontaines dans l'Histoire de l'édition française, t. II, p. 136. – Laura et Inesille ou les orphelines espagnoles, Paris, Lemarchand, la citoyenne Trainetelle, [an VII], 1799, in-12 ; MMF (99.70) ; B.U.C., de nouveau, se trompe sur le titre. Lebreton le dit en plus auteur d'une traduction du roman grec, Les Amours de Leucippe et de Clitophon ou Clitophon et Leucippe, roman traduit du grec d'Achille Tatius, 1795, in-18, d'après l'entrée de la B.Un.. MMF notent que Louis Adrien Duperron de Castera publia sa traduction des Amours de Leucippe et Clitophon d'Achilles Tatius pour la première fois en 1734 ; elle fut reprise dans la Bibliothèque universelle des dames en 1785 et puis dans la Bibliothèque des romans grecs en 1797 (85. R2 ; 97.R12). Une nouvelle traduction de Jean Marie Bernard Clément parut en 1800 [an VIII] (00.38). Pourtant, ils ne font aucune mention de la traduction de D.

8. Bibliographie

Cior 18 ; B.U.C., 1834, t. II, p. 1329 ; B.Un. ; D.B.F. – Lebreton Th, Biographie normande, Rouen, A. Le Brument, 1857, t. I, p. 420-421. – Frère Ed. B., Manuel de bibliographie normande ou dictionnaire bibliographique et historique, Genève, Slatkine reprints, 1971 (éd. de Rouen, 1858-1860), t. I, p. 345. – Oursel N.N., Nouvelle biographie normande, Paris, Picard, 1886, t. I, p. 264. – (MMF) Martin, Mylne et Frautschi, Bibliographie du genre romanesque, 1751-1800, London et Paris, Mansell-France Expansion, 1977. – Martin H.J. et Chartier R., Histoire de l'édition française, t. II, Le Livre triomphant, 1660-1830, Promodis, 1984.