BRIATTE

Numéro

113A

Prénom

Jean-Baptiste

Naissance

1739

Décès

1793

1. État-civil

Jean-Baptiste Briatte est né le 30 octobre 1739 à Serain (Picardie) d’Antoine B., tisserand, et de Marie Madeleine Lelong, l’un et l’autre protestants. Il est baptisé le 1er novembre. Il épouse, en 1776 à Namur, Julie Chambot, ou Chambault ; ils ont trois enfants : Georges (né le 20 août 1777), Jean-Baptiste et Théophile (GP). Jean-Baptiste B. meurt à Maestricht en prison le 14 avril 1793, peu après l’entrée des troupes révolutionnaires en Hollande.

2. Formation

Il est membre de l’Église wallonne de Tournai en 1766. Il fait ses études de théologie à Lausanne (septembre 1766-août 1768), est consacré pasteur le 9 août 1768  (A. Daulé, La Réforme à Saint-Quentin).

3. Carrière

Il exerce comme pasteur du Désert dans le Vivarais (1768-1769), à Lyon (1770-1771), en Picardie et Basse Champagne (1771-1773), où il participe à la réorganisation des églises de la région de Saint-Quentin, à Sedan, Cadzland et Namur, où il est aumônier de la garnison (du 28 décembre 1775 au 6 janvier 1782), puis à Hodimont près de Verviers (1785-1793). (A. Daulé, La Réforme à Saint-Quentin, et sitepasteurs.free.fr).

4. Situation de fortune

Il a défendu longtemps la cause des pauvres et son Offrande à l’humanité, est vendue en souscription au profit des pauvres.

5. Opinions

Il publie en 1777 La Sentinelle d’Israël, ou Sermon sur Ézéchiel, chap. XXXIII, vs. 7 (« je t’ai fait guetteur pour la maison d’Israël »). Il se fait connaître en 1780 par son livre majeur, Offrande à l’humanité « ou Traité sur les causes de la misère en général et de la mendicité en particulier », dont le prospectus de souscription, en faveur des pauvres, est lancé en mars 1779. Cette souscription  n’eut pas l’effet espéré, et B. dut renoncer à publier  les deux volumes suivants. Son livre eut pourtant un accueil favorable dans la presse, notamment dans le n° 70 des Annales de Linguet ; on avait attribué l’Offrande à Linguet, dont B. soutenait les thèses. Dans son article, Linguet dément l’information et ajoute : « Je déclare donc que M. Briatte est un être très réel, un homme très honnête, très estimé, et très estimable, un pasteur de l’Église française réformée de Namur, attaché à la garnison hollandaise » (vol. 6, 1779, p. 504). Briatte, comme Linguet, plaidait pour une économie morale, contre les lois du marché (S.L. Kaplan, The Bakers of Paris and the bread question, 1700-1775, p. 30).

6. Activités journalistiques

Il publie, sans doute en 1783, la Correspondance politique, civile et littéraire pour servir à l’histoire du XVIIIe siècle ; l’édition de 1783, à Berlin, chez Étienne Bourdeaux, est donnée comme une « seconde édition », mais on ne connaît aucun exemplaire d’une première édition. D’autre part, B. fait l’éloge du Journal politique, civil et littéraire, dont un seul numéro avait paru en janvier 1781 ; ce journal au titre très proche de celui de la Correspondance politique, y est largement cité dans la  seconde feuille du premier Cahier, et il est donné par son auteur comme le journal d’un débutant, un « écolier » (DP1 776). On est amené à penser qu’il constitue la première édition de la Correspondance. Les deux journaux exposent la thèse « patriote », favorable aux Lumières et à la révolution américaine, et ils appellent à l’union du peuple batave. L’un comme l’autre sont certainement du pasteur J.-B. Briatte, le « patriote » hollandais, et non de son homonyme (sans doute son fils), qui n’avait alors qu’une dizaine d’années.

7. Publications diverses

En 1785, il publie à Francfort Étonnement de l’Europe ou examen des différends entre S.M.I. et la République des Provinces-unies, pamphlet destiné à détourner les Hollandais d’une guerre avec l’Empire, et qui plaide pour  l’appartenance de Maestricht aux Provinces-Unies.

On ne peut lui attribuer la traduction de l’Histoire de la destruction des républiques démocratiques de Schwitz, Uri et Unterwalden, de H. Zschokke, « Ouvrage traduit de l’allemand par J.B. Briatte, Secrétaire de la légation de la République helvétique à Paris », Paris, 1802. Cet homonyme de J.B. Briatte, qui traduisit l’ouvrage rapidement célèbre de Zschokke était peut-être un fils de B., né à Paris en 1777 d’un premier mariage ; citoyen helvétique sous l’occupation française, il fut nommé secrétaire de la légation de Paris en 1800 (Bulletin vaudois, 24 janvier 1800). Il mourut en 1847.

8. Bibliographie

sitepasteurs.free.fr - Généalogie protestante en Picardie, http://www.roelly.org/~pro_picards/ - Daulé, Alfred, La Réforme à Saint-Quentin et aux environs du XVIe à la fin du XVIIIe siècle, Le Cateau, 1901. [J.S.]

Auteurs

9. Additif

Opinions : B. a surtout lutté contre l’influence française dans les Provinces-Unies et affronté les représentants de la France, notamment Damien de Gomicourt et Cerisier (Voir la notice de la Correspondance politique, civile et littéraire). C’est une attitude qui lui a sans doute coûté la vie lors de l’occupation française.