BARERE DE VIEUZAC

Numéro

032

Prénom

Bertrand

Naissance

1755

Décès

1841

1. État-civil

Bertrand Barère est né à Tarbes le 10 septembre 1755 (registre paroissial de Saint-Jean, mairie de Tarbes), de Jean Barère (1722-1788), notaire royal, juge seigneurial, premier consul et échevin de la ville de Tarbes, acquéreur en 1774 d'une parcelle de la seigneurie de Vieuzac, et de Jeanne Cataline Marrast de Nays (1738-1787), de famille noble. Son parrain était son grand-oncle, le curé Bertrand Barère et sa marraine était sa grand-mère, Marie Daure de Carles. Il eut un frère:Jean Pierre, curé, et trois soeurs, Françoise, Jeanne Marie et Cécile qui épouse le baron de Lassale d'Odos. Bertrand Barère épouse, le 14 mai 1785, Catherine Elisabeth de Monde-Briquet (1772-1852), d'une famille anoblie. Il meurt le 13 janvier 1841 à Tarbes, sans descendants.

2. Formation

Il fait ses humanités soit chez les Doctrinaires à Tarbes, soit chez les Jésuites au collège de Sorèze et son droit en 1770-1771 à l'Université de Toulouse. Le 8 juillet 1775, il prête son serment d'avocat.

3. Carrière

Pendant les années 1777-1787, il exerce avec succès comme avocat à Toulouse. Le 24 juin 1781, il entre à la loge «La Parfaite Union» à Tarbes. A partir de 1782, il participe aux concours de l'académie des Jeux Floraux de Toulouse. En 1784, il est admis au Musée de Toulouse, club littéraire fondé par Loménie de Brienne, où l'on parle beaucoup de politique. Le 15 novembre 1785, il prend possession de sa charge de conseiller royal à la cour du sénéchal de Bigorre à Tarbes, que son père lui avait achetée en 1775. Ainsi, il continue d'exercer comme avocat à Toulouse et il est magistrat à Tarbes. Le 10 mai 1787, il adhère à la loge «L'Encyclopédique» à Toulouse.

En 1788, il est reçu membre des académies des Jeux Floraux de Toulouse, des belles-lettres de Montauban et des sciences de Bordeaux ; il prononce le discours de clôture de la conférence des avocats à Toulouse où il s'est fait une réputation dans ses plaidoiries ; il se rend à Paris au printemps pour les affaires de son père. Converti aux idées nouvelles, il rencontre les grands personnages de l'aristocratie libérale comme La Fayette, le duc d'Aiguillon et le vicomte de Noailles, et des futurs patriotes comme Brissot, Sieyès, Target et Volney.

Rentré à Tarbes, il est élu, le 23 avril 1789, député aux Etats Généraux. A Versailles, il signe le Serment du Jeu de Paume et siège dans quatre comités. Classé par Aulard (Les Orateurs de l'Assemblée constituante, Paris, 1882) parmi les grands orateurs, Barère intervient souvent sur des questions concernant le pouvoir exécutif, les conditions de l'éligibilité, l'organisation judiciaire et l'affaire d'Avignon. Au début, partisan d'une monarchie constitutionnelle, il se rapproche progressivement de l'extrême gauche avec laquelle il vote au moment de la révision de la constitution (1790-1791).

Elu député à la Convention Nationale en septembre 1792, il la préside pendant le procès de Louis XVI, dont il vote la mort sans appel ni sursis. En 1793, il est membre du comité de Défense générale, puis premier élu au comité de Salut public où il siège sans interruption jusqu'au mois de septembre 1794. Mis en accusation par la Convention Nationale en mars 1795, il est condamné le mois suivant à la déportation sans jugement avec Collot d'Herbois et Billaud-Varenne. Néanmoins, il évite la déportation et s'évade le 28 octobre 1795, restant caché en France jusqu'à son amnistie par Bonaparte le 26 décembre 1799.

Bonaparte le charge de rédiger, en 1800, des textes contre les Anglais et, de 1803 à 1807, des rapports périodiques sur l'état de l'opinion publique. Il siège à la Chambre des Représentants pendant les Cent-Jours et sous la Restauration prend le chemin de l'exil à Bruxelles. Il est de retour à Paris en 1830 ; il se retire à Tarbes en 1832 ; en 1833, il est élu au Conseil Général de Tarbes Sud où il s'occupe de questions d'éclairage public ou de canalisations urbaines (Thomas, p. 312).

4. Situation de fortune

B. est d'une famille aisée, son père lui ayant acheté la charge de conseiller à la cour pour 12 000 £. Lors de son mariage, les deux familles font des cadeaux substantiels aux jeunes époux. Avant la Révolution, il a gagné des honoraires comme avocat ; pendant l'Assemblée Constituante et la Convention Nationale, il a perçu des indemnités parlementaires ; après la Révolution, il a travaillé pour Napoléon et fait plusieurs traductions. En 1832, il reçoit une pension royale de 1000 £ par an et pendant ses dernières années il touche un total de 1900 à 2300 £ par an.

6. Activités journalistiques

B. fonde le journal, Le Point du Jour, le 19 juin 1789, qui est un succès financier et dans lequel il retrace les séances parlementaires jusqu'à la fin de l'Assemblée Constituante, le 31 septembre 1791 (D.P.I 1125).

7. Publications diverses

Ses publications comportent une série d'éloges:de Louis XII (1782) ; de J.-B. Furgole (1783) ; de Séguier (1784) ; de Georges d'Amboise (1785) ; de J.J. Rousseau et de Montesquieu (1788). Il publie De la pensée du gouvernement républicain, Genève, an V, 191 p., pour se disculper des calomnies qu'on lui reproche et réaffirmer son opinion républicaine. Il traduit Théorie de la Constitution de Grande-Bretagne de Brooke et un Examen rapide des constitutions qui se sont succédées en France, 1791-1814, Paris, 1815. Ses Mémoires ont été publiés par H. Carnot et David d'Angers, Paris 1844, 4 vol.

Pour les nombreux écrits de B., voir G. Walter et A. Martin, Catalogue de l'histoire de la Révolution française, t. I, Ecrits de la période révolutionnaire, Paris, 1936-1954.

8. Bibliographie

Voir Caldwell R.J., The Era of the French Revolution, a bibliography of the history of Western civilization, New York, 1985, 2 vol.:t. I, p. 307-308.– Gershoy L., Bertrand Barère, a reluctant terrorist, Princeton, 1962.– Thomas J.-P., Bertrand Barère, la voix de la Révolution, Paris, 1989.– Dictionnaire des Constituants (dir. E. Lemay), Voltaire Foundation, Universitas, Paris, 1991, 2 vol.

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