GARCIN

Numéro

329a

Prénom

Jean-Laurent

Naissance

1733

Décès

1781

Jean-Laurent Garcin est né à Neuchâtel, le 19 mai 1733 et mort le 9 novembre 1781 .à Begnins près de Nyon en Suisse. Enfant unique du médecin et botaniste Laurent Garcin (1683-1752) et de Marguerite Maystre [Meistre] (née en 1704). Le 18 décembre 1771 il épouse Charlotte-Elisabeth Stürler de Berne (1738-1819), fille de Louis Stürler, ancien bailli d’Aubonne. Ils auront un fils, Charles Garcin, qui se marie 14 novembre 1809

2. Formation

Garcin apprend l’allemand et le commerce à Mulhouse, va ensuite au collège à Genève et étudie la philosophie et la théologie à l’académie (1751-55).

3. Carrière

Après avoir été consacré ministre à Genève le 17 août 1757, il est pendant deux ans vicaire du pasteur de Fleurier, dans le Val-de-Travers. A la suite d’un congé maladie (1759) il refuse de réintégrer son poste et devient précepteur de Nicolaas Calkoen (né en 1753) à Amsterdam (1759-1763). Dans une notice autobiographique celui-ci écrit: «Dans l’espace de 4 ans depuis ma première enfance, il m’a formé l’esprit et le cœur». Le 14 septembre 1763 Garcin s’inscrit à l’université de Leiden, avec deux élèves et un de leurs amis, tous les trois membres de familles patriciennes d’Amsterdam: Willem (1743-76) et Gerard (1745-1806) Munter et Nicolaas Warin (1744-1815), qui font des études de droit (Album, col. 1079). Gerard soutient sa thèse de doctorat le 30 octobre 1767, Willem le 16 juillet 1768 (Molhuysen, p. 78*, 80*). D’après Philippe-Sirice Bridel (1757-1845), qui fut initié par Garcin à la poésie et la botanique, ce dernier prêche régulièrement et avec beaucoup de succès dans les églises wallonnes d’Amsterdam, La Haye et Rotterdam (voir aussi MS 102, f. 30, 40). Pendant un voyage (1767) avec ses élèves il fréquente le salon de Mme Necker à Paris (MS 102, f. 43-44). Il termine sa carrière de précepteur par un voyage en France avec Gerard Munter (août? 1768 - mai 1769), puis il retourne en Suisse; en octobre 1769 il écrit à Moultou de Nyon (MS 102, f. 54). Par son mariage il devient seigneur du château de Cottens à Begnins. Il s’occupe de littérature et de musique, il fait du théâtre et de la botanique et fréquente des savants à Nyon et Genève.

4. Situation de fortune

Son père ne lui laisse qu’un petit héritage. Il est obligé de travailler. Sa femme lui apporte le fief de Cottens dans le village de Begnins

6. Activités journalistiques

Il a contribué à plusieurs journaux: Son début littéraire, le poème Sur le pouvoir de l’éloquence, est publié dans l’Année littéraire (1757, iv, p. 63-72) et mentionné dans une note que Le Journal chrétien (1759, novembre, p. 169-70) place en dessous de son Ode tirée du pseaume 100: «Nous avons cru d’autant plus aisément devoir lui en faire l’honneur, que l’usage chrétien qu’il fait, à l’âge de 26 ans, de son très beau talent, nous paraît lui être encore plus glorieux que son talent même». Selon S.D. Norén (p. 236), Garcin collabora à l’Année littéraire et au Mercure de France. Il fut aussi collaborateur du Journal helvétique, du Nouveau journal helvétique et du Journal de Neuchâtel («Du Mercure suisse au Journal de Neuchâtel»).

D’après son ami Bridel, Garcin a coopéré «au Journal étranger de 1761 à 1771, dont tous les articles insérés sans nom d’auteur, à la fin des volumes, sont de lui». Bridel parle ici du Journal étranger combiné avec l’Année littéraire (1762-1764) et de sa suite, la Gazette littéraire de l’Europe (1764-1785), mensuels publiés par Evert van Harrevelt à Amsterdam. Ces deux journaux se concentrent sur la littérature publiée hors de France. En 1764-65 Elie Luzac, dans sa correspondance avec Samuel Formey, parle de Garcin comme rédacteur de ces journaux (Bots et Schillings, p. 368-77; 1764-65). Garcin s’est occupé du Journal étranger dès le début de l’édition d’Amsterdam. Le 23 novembre 1762 il écrit à son ami Paul Moultou: «J’ai donné un extrait du Contrat social de Rousseau, qui est à mon avis un mauvais ouvrage et celui qui me ferait concevoir la plus mince idée de son auteur, mais je me garderai bien d’attaquer Emile» (Rousseau, CC, lettre, 2333). Cet extrait se trouve dans la première livraison du journal. Les livraisons d’avril en de juillet comprennent quelques vers signés «par M. G.....» et dans la livraison d’août, qui paraît fin mai 1763, Garcin insère le conte moral Le Noble de Belle de Zuylen, avec qui en mars 1763 il échange des épîtres en vers (Van Strien, 2005, p. 18-20, 95-106), et qui, en 1771, devient l’épouse de son ami Charles-Emmanuel de Charrière (Van Strien, 2010).

La correspondance avec Moultou comprend aussi quelques références à l’édition d’Amsterdam de la Gazette littéraire de l’Europe. En avril 1764 Moultou écrit à propos de l’Offrande aux autels et à la patrie d’Antoine-Jacques Roustan: «Si tu parles de son livre loue-le jusqu’aux nues, recommande-le aux journalistes que tu connais» (Rousseau, CC, lettre 3225). Une année plus tard Moultou écrit à Rousseau au sujet de Garcin: «Je le prierai de rendre gloire à la vérité dans le journal combiné de Fréron et de la Gazette littéraire, auquel il joint quelquefois des extraits. C’est le moyen d’expier ce qu’il avait dit du Contrat social» (lettre 4103). La main de Garcin se voit aussi dans les additions insérées après la disparition de l’édition de Paris (1 mars 1765). Dans l’extrait des Lettres sur le Dannemarc (V, ii (février 1765), p. 331-45; MS 102, f. 32v) il mentionne un ami de collège: «M. Reverdil, continuateur de cet ouvrage» (p. 334). L’Oculiste, poème de M. le chevalier de Boufflers (X, ii (déc. 1765), p. 351-58) est écrit par un parent du jeune vicomte Louis-Edouard de Boufflers-Rouverel (né en 1746), fils de la femme de lettres Marie-Charlotte-Hippolyte de Campet de Saujon (Rousseau, CC, t. XX, lettre 3402), et camarade des frères Munter à l’université de Leiden. Le 3 novembre 1767 il rappelle à Moultou sa promesse d’écrire un Eloge de M. Abauzit pour la Gazette littéraire: «Tu savais que c’est moi qui fait ce journal, ainsi tu devrais prendre à cœur de l’enrichir. Outre cela, car il m’occupe trop peu, je prépare des Lettres sur le mélodrame» (MS 102, f. 44v). En novembre 1769 il imprime, peut-être par l’intermédiaire de Moultou, La Reine fantasque, «la production d’un des plus beaux génies de ce siècle» [J.-J. Rousseau] (XXXIV, i, p. 58-89).  Est-ce que Garcin a vraiment continué jusqu’en 1771, année de son mariage, comme l’affirme Bridel? Il se peut bien car à commencer de janvier 1772 la Gazette littéraire change de formule en publiant tous les mois une longue lettre de Paris avec des nouvelles littéraires.

7. Publications diverses

Le poème La Ruillière paraît à Paris en 1760. Extraits dans L’Avant Coureur (21-4-1760, p. 226-27), Le Censeur hebdomadaire (1760, II, p. 301), L'Année littéraire (1760, iii, p. 137-42), le Journal encyclopédique (1760, II, iii (mars 1760), p. 145), Nederlandsche Letter-Courant d’Elie Luzac (IV, 57 (15-7-1760), p. 36); mentionné dans la Correspondance littéraire de Grimm (VII, p. 236; 1 sept. 1760).

Odes sacrées ou les Pseaumes de David en vers françois, Traduction nouvelle par divers auteurs, dédié à Lefranc de Pompignan, et comprenant 38 traductions de Garcin, paraît fin octobre 1763 chez Evert van Harrevelt à Amsterdam (Luchtmans, 1761-65 (24-10-1763), f. 57: 6 Odes à 1:12 - 9:12).Précédé d’un prospectus publié dans la Bibliothèque des sciences et des beaux-arts (18, ii (oct.-déc. 1762), p. 471-98 sous le titre : «Lettre de M. Garcin aux auteurs de la Bibliothèque des sciences» (signé: Garcin, ministre. Amsterdam, 1 décembre 1762). Une autre édition paraît à Berne, Société typographique, [c. 1764]. Extraits dans le Journal des Sçavans combiné avec les Mémoires de Trévoux (77, i (sept. 1763), p. 240-52, additions de l'éditeur de Hollande: «Examen du pseaume CV traduit par M. G.***»), L’Année littéraire (1764, III, p. 268-76), Gazette littéraire de l’Europe, édition d’Amsterdam (II (juillet-août 1764), p. 83-91) et le Journal helvétique (novembre 1764, p. 555-63).

Des «fragments de Young». En avril 1764 Moultou lui écrit: «Je voulais montrer à Voltaire tes fragments de Young, mais Voltaire connaissait ta dédicace à Lefranc, et je n’aurais eu que des propos injurieux» (Rousseau, CC, lettre 3225 [v. 20-4-64]). Une partie de cette traduction en prose des passages de Night Thoughts d’Edward Young parut dans la Gazette littéraire de l’Europe sous le titre de «Pensées nocturnes à mon ami» (GLE, 27, ii (oct. 1768), p. 476-79).

En coopération avec Moultou Garcin fut l’éditeur des Œuvres diverses de M. Abauzit (t. I, Londres, 1770; t. II, Amsterdam, E. van Harrevelt 1773). Garcin en parle longuement dans sa correspondance avec Moultou (MS 102, f. 53-80), qui est nommé dans l’avertissement de l’éditeur (t. I, p. vii-viii).

Traité du mélo-drame, ou réflexions sur la musique dramatique, Paris, Vallat-La-Chapelle, 1771. Publié anonymement. Extraits dans le Mercure de France (sept. 1771, p. 133-59: «Observations sur un ouvrage nouveau intitulé Traité [...]»), le Journal encyclopédique (nov. 1771, p. 361-73), Gazette littéraire de l’Europe, 46, i (novembre 1771), p. 77-96 et 46, ii (décembre 1771), p. 343-56 («Observations sur un ouvrage nouveau [...]»). Les Affiches de province (23 sept. 1772, p. 156 renvoient aux «Observations [...]» réimprimées à la fin du tome II de Théâtre lyrique de M. de La J., Paris, 1772).

Quelques poèmes, dont deux traduits du latin de l’abbé Porée: Discours sur les romans et sur le choix des amis dans Jacob Vernès, Choix littéraire, 3, 5, et 22 (1755-60). Le Guet de Nyon, chanson vaudoise, dans le Conservateur suisse, t. VII (1815), p. 464-67. D’après la Biographie neuchâteloise des vers dans le Mercure de France et d’après Bridel plusieurs articles dans l’Encyclopédie d’Yverdon, et «pour obliger son ami Moultou [...] il mit en ordre un chaos de notes incohérentes du Timon genevois [J.-J. Rousseau], qui furent publiées sous le nom pompeux et trompeur de Dictionnaire botanique» (Rousseau, CC, t. XLIV, lettre 7707).

8. Bibliographie

Lausanne, BCU, MS 102: lettres de Garcin to Paul Moultou (1753-81). –Examen critique et complément des dictionnaires historiques les plus répandus, Paris, Rey et Gravier, 1820, I, p. 369. –Biographie universelle [...] en six volumes, Paris, Furne, 1833, II, p. 1193. –Le Conservateur suisse, XIII (1831), p. 108-27), par P.-S. Bridel, texte presque littéralement repris par Biographie neuchâteloise, Locle, E. Courvoisier, 1863 (F.-A.-M. Jeanneret et J.-H. Bonhôte, éds.), I, p. 380-88. –Eugène Mottaz, Dictionnaire historique, géographique et statistique du canton de Vaud, Lausanne / Genève, 1911-82, I, p. 188-89. –S. Stelling-Michaud, Le Livre du recteur de l’Académie de Genève (1559-1878), Genève, Droz, 1959-1980, III, p. 405. –Correspondance complète de Jean Jacques Rousseau, R.A. Leigh (éd.), Genève, 1965-71, Banbury-Oxford, 1972-86, t. V, p. 251 (notice biographique). –F.M. Grimm, Correspondance littéraire, Ferney-Voltaire, Centre international d’étude du XVIIIe siècle, 2006-, t. VII (2012, éd. S.D. Norén). –‘Du Mercure suisse au Journal de Neuchâtel’, sur le site internet de l’Université de Neuchâtel, Institut de littérature française, projet Journal helvétique. –La Haye Nationaal Archief, 1.10.16.01, familie Calkoen, 951, f. 7. Amsterdam, Bibliothèque universitaire, archives Luchtmans (Boekverkopers boeken, 1697-1803, microfiches: Lisse, NMF Publications, 1992-98). –Album Studiosorum Academiae Lugduni-Batavae 1575-1875, 's-Gravenhage, M. Nijhoff, 1875. –P.C. Molhuysen (éd.), Bronnen tot de geschiedenis der Leidsche Universiteit, 's-Gravenhage, M. Nijhoff, 1913-1924, t. VI (1923). –H. Bots et J. Schillings, Lettres d’Elie Luzac à Jean Henri Samuel Formey (1748-1770), Paris, H. Champion, 2001. –R. Geissler (éd.), La correspondance de J.-H-.S. Formey, inventaire alphabétique, Paris, H. Champion, 2003, p. 182. –K. van Strien, Isabelle de Charrière (Belle de Zuylen) New material from Dutch archives, Louvain, Peeters, 2005. K. van Strien, ‘The publication history of Le Noble’, Cahiers Isabelle de Charrière / Belle de Zuylen papers, 5 (2010), p. 27-34.

DES ESSARTS

Numéro

225a

Prénom

Alexandre

Naissance

1728

Décès

1803

Alexandre Étienne Des Essarts est né à Paris en 1728 et mort en 1803 (Voir la notice du Littérateur Belgique par Jeroom Vercruysse, DP1.844). Le 19 avril 1757, il est reçu membre de l’église d’Amsterdam par confession (fichier wallon, B.U. Leyde). Il épouse Anne Françoise Du Moulin le 27 janvier 1760 (publication des bans le 9 janvier, A. M. Amsterdam, 11 janvier 1760). Ils deviennent membres de l’église wallonne d’Utrecht, elle avec attestation d’Amsterdam du 1er avril 1760, lui avec attestation du 14 octobre 1760.

2. Formation

D’après James Boswell (Pottle, p. 198) A.D.E. était capucin en France; il essaya de s’échapper de son monastère, et à la deuxième tentative alla vers Bruxelles, où il enseigna les mathématiques aux personnes du premier rang. Quand on découvrit qu’il avait été capucin, il décampa vers Amsterdam, où il donna des cours, fit partie d’une société littéraire, et se maria avec une jeune Anglaise devenue Hollandaise. Beaucoup de ces affirmations sont confirmées par des documents. Dans la Gazette de Leyde du 24 décembre 1754 (suite), ‘le sieur Des Essarts’ est mentionné comme professeur dans une ‘école civile, dont l’ouverture se fera le 2 janvier prochain’, et qui est attachée à ‘la nouvelle école militaire’. On y enseignera ‘la méchanique et l’hydraulique; de sorte que les mathématiques seront par là mises à la portée des personnes de toute ordre et même des étrangers qui pourront y puiser des connaissances utiles pour l’exécution des travaux publics’. On le retrouve à Amsterdam en 1756 quand il annonce son cours de mathématiques dans l’Amsterdamse Courant le 9 novembre 1756. Le même journal répète ses annonces les 11 et 14 décembre ; A.D.E. est présenté comme « ex-professeur en mathématique des acad. royale et milit. de Bruxelles » ; il donne également des cours d’arithmétique marchande, de géométrie, latin, français. Il habite sur le Spui. De nombreuses annonces se trouvent dans l’Amsterdamse Courant, la Gazette d’Amsterdam et la Gazette d’Utrecht jusqu’en avril 1759.

Quand le  28 février 1765 il obtient la citoyenneté de la ville d’Utrecht, il déclare être maître de pension français, né à Paris (A.M. Utrecht, klapper burgers). A partir d’avril 1765 il fait de la publicité pour sa pension dans les gazettes d’Utrecht, d’Amsterdam et de Leyde et les journaux hollandais de Haarlem et d’Utrecht, souvent pour recruter un sous-maître. En novembre 1776 il cherche ‘un homme entre 30-40 ans, protestant qui sache latin, francais, passablement hollandais, ‘et s’il est possible les éléments des mathématiques’, s’adresser ‘M. Des Essarts, maitre privilegié de mathematiques et de pension francaise’. A.D.E. annonce son cours de mathématiques dans l’Amsterdamse Courant le 9 novembre 1756 ; son discours d’introduction est édité chez M.-M. Rey. Le même journal répète ses annonces les 11 et 14 décembre ; A.D.E. est présenté comme « ex-professeur en mathématique des acad.royale et milit. de Bruxelles » ; il donne également des cours d’arithmétique marchande, de géométrie, latin, français. Il habite sur le Spui. Nombreuses annonces dans l’Amsterdamse Courant, puis à partir de mai 1757, dans la Gazette d’Utrecht.Nombreuses annonces également pour les pensions tenues par A.D.E. à Amsterdam et à Utrecht. Dans l’ Oprechte Haerlemsche Courant, on trouve en date du 16 mars 1782, l’annonce suivante : « M. A. Des Essarts, auteur et propriétaire de la Gazette française d’Utrecht, donne avis au public qu’il a pris des arrangements pour que la composition et la direction de cette gazette ne nuisissent point à la PENSION de JEUNES GENS qu’il tient dans Utrecht avec le plus grand succès depuis 1765, et qu’il continue d’y avoir, comme par le passé, des pensionnaires, des demi-pensionnaires et des externes, les instruisant par lui-même, par ses préposés, dans tous les principes des sciences et des arts nécessaires à une honnête éducation. Il ne prend qu’un certain nombre de pensionnaires ». Sur cette école, voir E.P. de Booy, Kweekhoven der Wijsheid. Basis-en vervolgonderwijs in de steden van de provincie Utrecht van 1580 tot het begin der 19e eeuw, De Walburg Pers [1980], p. 136-137.

6. Activités journalistiques

Il dépose une requête auprès du Conseil privé de Bruxelles à la fin de 1754 ; c’est à Bruxelles que le Littérateur Belgique est publié jusqu’en septembre 1755. L’insuccès de son journal l’oblige à s’installer à Utrecht où il ouvre une pension en 1757. Principal auteur du Littérateur Belgique, hebdomadaire puis mensuel publié à Bruxelles par une société de gens de lettres, mais dont A.D.E. est le principal rédacteur (Vercruysse). En 1755 également paraît à Berlin un petit journal philosophique, Le Citoyen, pour lequel on trouve l’année suivante des annonces dansla Gazette d’Utrecht (14 mai 1756) : « Le Citoyen, périodique par M. Des Essarts, ouvrage de politique et de commerce », chez Constapel, Amsterdam. « La première feuille qui traite des alliances nationales et de la neutralité, paraît aujourd’hui 13 de mai ».

Le 14 mars 1760 il établit un contrat avec Etienne Elie Peuch, propriétaire de la Gazette d’Utrecht pour être rédacteur de ce journal à partir du 1er avril pour une période de huit ans, avec un an de préavis s’il veut le quitter. Il sera payé 1400 florins annuels (A.M. Utrecht U235a001). Le 13 novembre 1766, il signe avec Claude Isaac Peuch, le propriétaire suivant, un autre contrat pour « corriger la copie ou manuscrit de la gazette et du supplément français d’Utrecht ». Cela à partir du 1er avril 1767 avec une durée d’un an, avec préavis de six semaines. Le salaire sera de 400 florins l’année (A.M. Utrecht, U237a004). Le 17 avril 1767,  il annonce dans le Utrechtse Courant (également dans l’Oprechte Haerlemse Courant, 18 et 23 avril): « M. Alexandre Des Essarts, maître de pension privilégié à Utrecht, qui durant une période de sept années à écrit le journal français de cette ville, annonce au public qu’il n’écrit plus cette gazette depuis le premier avril de cette année, et qu’il peut donc avec plus de zèle qu’avant, se concentrer sur l’enseignement de la jeunesse confié à ses soins ». Il ne dit pas qu’il continue comme correcteur du journal. Le 21 avril 1770 il achète des héritiers de E.E. Peuch et de son frère Claude Isaac Peuch une maison sur le Ganzenmarkt (A.M. Utrecht, U235a004).

À une date inconnue, il a dû reprendre sa fonction de rédacteur car le 20 février 1782, la Gazette d’Utrecht annonce que M. Des Essarts, ‘rédacteur actuel’, a reçu le ‘privilège exclusif’ d’imprimer le journal a partir du 1er avril (Hatin, G.H., p. 172). Deux jours plus tôt les magistrats l’avaient autorisé à acheter le privilège pour 2000 florins (A.M. Utrecht, Stadsarchief II, toegang 702-1, nr. 121). Le 5 juillet 1782, il emprunte à Anthony Du Cloux 1000 florins pour payer le privilège (A.M. Utrecht, U236a011). Mais bientôt il a des dettes qu’il  ne réussit pas à payer. Le 20 janvier 1783 les magistrats rejettent sa requête pour être dispensé du paiement de 300 florins annuels à la ville (A.M. Utrecht, Stadsarchief II, toegang 702-1, nr. 121) et dans leur réunion du 10 juin ils lisent une longue lettre de Des Essarts, écrite de Bruxelles le 1er juin 1783, dans laquelle il explique qu’il ne lui a pas été possible de sortir de ses frais. Le journal a été interdit en France pendant six mois (à partir d’une date entre le 5 août et le 7 septembre 1782, voir Hatin, p. 172-174) et récemment il n’a vendu que 300 exemplaires, dont 19 en Angleterre. Il demande, pour les huit ans à venir, la rémission des 300 florins et des 444 florins de frais de poste. Depuis son départ, c’est son fils et un ami qui se sont occupés du journal. Le 16 juin, les magistrats permettent à Mme Des Essarts, qui est restée à Utrecht pour s’occuper des affaires, de vendre le privilège, qui, le 9 août 1783, est repris par Louis-François de Gilbal (A.M. Utrecht, U237a008), qui le 12 août loue la maison avec l’imprimerie (A.M. Utrecht, U237a008).

Le 1er novembre 1785, il  fonde un nouveau journal, signalé comme suit par l’Oprechte Haerlemsche Courant : Journal des mères de famille, ouvrage périodique dans lequel on expose successivement toutes les connaissances tant anciennes que modernes, qui peuvent être utiles à une dame, comme membre de la société, comme épouse, comme mère, comme veuve, comme administratrice de ses biens, tant à la ville qu’à la campagne, et dans quelque état honnête qu’elle se trouve, « par M. Des Essarts, membre de diverses académies littéraires de l’Europe ». Souscription à Amsterdam chez Changuion, à Utrecht chez B. Wild, à La Haye chez Gosse, à Rotterdam chez Bennet libraires. À cette date, la revue compte trois cahiers. La Bancroft Library de Californie possède un exemplaire du 3e cahier (Worldcat).

7. Publications diverses

A.D.E. a publié divers ouvrages pédagogiques : Traité de l’éducation corporelle (Gazette d’Utrecht, annonce du 13 mars 1761) ; Cours d’éducation (annonce de la Gazette d’Utrecht, 4 février 1763, prospectus le 25 mars) ; La Cosmographie (Ibidem, 20, 23, 27 décembre 1768) ;  Traités élémentaires du globe céleste, de la sphère armillaire et du calendrier. À l’usage des pensions françaises de Hollande, Utrecht, H. Schwitzer, aux dépens de l’auteur, 1769 ; Cours d’éducation en 10 vol., en souscription (Ibidem, 1, 5, 12 oct. 1772) ; La Morale de l’adolescence, Utrecht, B. Wild, 1783, rééd. à Londres et Bruxelles, 1787 et 1789.

8. Bibliographie

W.P. Sautijn Kluit, « Hollandsche en Fransche Utrechtsche couranten », dans Bijdragen en mededelingen van het Historisch Genootschap te Utrecht, Utrecht, Kemink en zoon, 1877, vol. 1, p. 26-165 (sur Des Essarts, p. 101-110).- F.A. Pottle (ed.), Boswell in holland 1763-1764, London, William Heinemann, 1952, p. 198.

CANTILLON

Numéro

138a

Prénom

Zegers Christoffel de

Naissance

?

Décès

1777

Les bibliographies le nomment Philippe de Cantillon, auteur des Délices du Brabant, mais les quelques actes notariés qui le mentionnent le nomment Zegers Christoffel de  Cantillon. Le 29 juin 1770 sont publiés à Amsterdam les bans de mariage de Zegers Christoffel de Cantillon avec Marie-Madeleine Soyer (baptisée dans l’église wallonne d’Amsterdam le 12 juillet 1732, membre de l’église wallonne d’Amsterdam par confession le 25 août 1749, enterrée dans cette église le 23 mars 1790 : fichier wallon, B.U. de Leyde). Pas de descendance.

6. Activités journalistiques

Il est connu comme journaliste par une annonce de la gazette d’Amsterdam du 18 avril 1760 : « M. de Cantillon, auteur de la gazette d’Utrecht dès avant la mort de M. de Limiers, juge à propos d’avertir le public qu’il s’est désisté de ce travail le 21 du présent mois d’avril et que tout ce qui a paru de cette gazette postérieurement au dit jour, n’est point de sa composition ». Les archives de la ville d’Utrecht gardent un contrat signé devant le notaire O van der Schroef le 12 mai 1758 entre lui et Étienne Élie Peuch, propriétaire de cette gazette depuis le 28 mars de la même année  (A.M. Utrecht, Stadsarchief II, toegang 702, inv. Nr. 121), stipulant qu’à partir du 1er mai 1758, Cantillon s’occupera de la rédaction du journal pour une période de six ans contre un salaire de 1200 florins annuels (A.M. Utrecht, U245a001). Il a donc suppléé Henri de Limiers fils avant le retrait de ce dernier, vers 1753, et lui a succédé à sa mort en novembre 1758. Il reste directeur de la gazette française jusqu’au 21 avril 1760.

7. Publications diverses

Les Délices du Brabant et de ses campagnes, publiées par Jean Néaulme à Amsterdam en 1757, rééditées en 1767, et en version néerlandaise en 1770   ((Vermakelykheden van Brabant, Amsterdam, David Weege), ont pour auteur un « Mr de Cantillon », identifié dans les bibliographies comme « Philippe de Cantillon » ; mais rien ne dit qu’il s’agisse du journaliste.

SUPERVILLE

Numéro

759a

Prénom

Daniel de

Naissance

1700

Décès

1762

2. Formation

Le 27 novembre 1717 Daniel de Superville s’inscrit à Leiden comme étudiant en théologie. Il termine ses études en 1722, mais reste à Leiden. Il est reçu proposant en mai 1723 et le 8 février 1724 il devient membre de l’église wallonne d’Amsterdam. Le 29 juillet 1725 il est élu à la place de son père, qu’il a déjà souvent remplacé depuis septembre 1723.

3. Carrière

Il est installé comme pasteur à Rotterdam le 30 septembre 1725 et y reste toute sa vie. Comme son père il était réputé comme prédicateur.

6. Activités journalistiques

Il a travaillé avec ’s Gravesande, Catuffe, De Haas, De Joncourt, Marchand, Pelerin et Sacrelaire au Journal littéraire après sa relance en 1729.

7. Publications diverses

Nouveaux sermons sur divers textes de l’Ecriture Sainte, Amsterdam, P. Humbert, 1743, Sermons sur divers textes de l’Ecriture Sainte, Amsterdam, P. Humbert et fils, 1754 (t. 2: 1763 ; t. 3: 1764), et les sermons prêchés après la mort du stathouder Guillaume IV (“La lumière trop tôt éteinte”, 1752) et de son épouse la princesse Anne (“La femme forte”, 1759). Il a traduit Isaac Watts, The improvement of the mind (La culture de l’esprit, Amsterdam, La compagnie, 1762).

8. Bibliographie

Journal littéraire, XIII, i (1729), art. XIV, p. 197-211, “Mémoire touchant la vie de Monsieur de Superville, ministre de l’église wallonne de Rotterdam”. -  Prosper Marchand, Dictionnaire historique (T. II, p. 216, note H; DP1, n°724). - Bulletin de la commission des églises wallonnes, vol. III , 1888.- Bibliothèque universitaire de Leiden, Archives ASF, 13 (Album d’inscriptions, 1697-1727), 87-99 (recensions annuelles d’étudiants avec leurs adresses, 1717-1728), fichier wallon (collection de données provenant des églises wallonnes 17e au 19e siècles), Marchand 2: Daniel de Superville à Marchand, 1725-1755 (40 lettres).

Short Title Catalogue Netherlands.

HAAS

Numéro

384a

Prénom

Gerard de

Naissance

1687

Décès

1742

Gerard de Haas est baptisé dans l’église réformée à Rotterdam le 2 octobre 1687. Il est fils de Frans de Haes (Rotterdam 1658-1690), marchand et poète, et de Cornelia Brandt (Hoorn 1663 – Rotterdam 1738), qui se sont mariés en novembre 1683. Ils ont eu  quatre autres enfants: Gerard (1684-1686), Joan, marchand et poète (1685-1723), Maria (1689-1691) et Frans (1691-1692). Le 20 février 1696 Cornelia Brandt se remarie avec Reinier Leers, libraire (Rotterdam, 1654 – Paris, 1714). De ce mariage naisssent trois enfants: Johanna (1697-1765), Arnout (1698-1766) et Reinier (1701).

2. Formation

Le 22 septembre 1705, il s’inscrit comme étudiant en droit. Le 30 juillet 1709, il défend sa thèse De Commodato, dédiée à son beau-père Reinier Leers, à son frère Joan et à Johannes Voet, professeur de droit contemporain et de la pratique du droit à Leiden (1680-1713). La thèse comporte 14 pages, dont 5 contiennent des épitres laudatives de Franciscus Hesselius, professeur à l’école latine de Rotterdam, Cornelis van Arckel, pasteur à Rotterdam, et Jan Suderman, poète né à Rotterdam. Le 26 juin 1710, De Haas prête serment comme avocat auprès de la Cour de Hollande, de Zélande et de Frise Occidentale.

3. Carrière

Il ne paraît pas avoir pratiqué la profession d’avocat: son nom ne figure pas dans les annuaires de La Haye. Prosper Marchand a marqué sur la lettre qu’il reçut de lui: « précepteur en droit ».

6. Activités journalistiques

Il a travaillé avec ’s Gravesande, Catuffe, De Joncourt, De Superville, Marchand, Pelerin et Sacrelaire au Journal littéraire après sa relance en 1729.

7. Publications diverses

De Haas fut éditeur de la quatrième édition de Censura forensis theoretico-practica, id est [...] Totius juris civilis Romani [...] methodica collatio, du juriste Simon van Leeuwen (Leiden, S. Luchtmans et C. Haak, 1741 ; 1e éd 1662), et d’une nouvelle édition de Manier van procederen in de provintien van Hollandt, Zeelandt en West-Vrieslandt, belangende civile zaken du juriste Paulus Merula (Leiden, J.A. Langerak, 1741 ; Rotterdam, J.D. Beman, 1750 ; 1e éd 1592). Il est l’auteur de Nieuwe Hollandsche consultatien (’s-Gravenhage, M. Gaillard, 1741).

8. Bibliographie

O. Lankhorst, Reinier Leers (1654-1714), uitgever en boekverkoper te Rotterdam, Amsterdam-Maarssen, APA-Holland University Press, 1983, p. 264-265.- Archives municipales de La Haye (baptêmes, mariages, déces) et Bericht wegens de gesteltenisse der hooge vergaderingen en collegiën in 's-Gravenhage (répertoires annuels des noms de fonctionnaires locaux, 1756-1795). - Lettre de Joan de Haas à son frère Gerard, 1er octobre 1710, La Haye, Koninklijke Bibliotheek, MS 121 D 4: 33. Deux poèmes pour l’anniversaire de G. de Haas (1709 et 1712), en Joan de Haes, Gedichten, Rotterdam, Maarten van Loon, 1720, p. 130-131 et 149-151. - Short Title Catalogue Netherlands. - Bibliothèque universitaire de Leiden, Archives ASF, 13 (Album d’inscriptions, 1697-1727), 75-99 (recensions annuelles d’étudiants avec leurs adresses, 1705-1728), fichier wallon (collection de données provenant des églises wallonnes 17e au 19e siècles), Marchand 2: Gerard de Haas à Prosper Marchand, 15 juillet 1742. - Prosper Marchand, Dictionnaire historique (T. II, p. 216, note H; DP1, no 724). - R. Huijbrecht et al., Album advocatorum, de advocaten van het Hof van Holland, 1560-1811, Den Haag, Algemeen Rijksarchief, [1996], p. 149.

LA FITE

Numéro

441a

Prénom

Jean-Daniel

Naissance

1719

Décès

1781

Jean-Daniel La Fite, ou de La Fite, car la famille est de petite noblesse, est né en 1719 à Hanau ; il descend d’une lignée de pasteurs du Béarn dont Haag a évoqué les principales  figures (art.  « La Fite ou La Fitte ») : La Fite-Solon  est pasteur de Bayonne en 1637, puis d’Orthez ; il remplit en 1663 les fonctions de président du synode de Béarn. Jean de La Fite, pasteur de l’église de Pau, est député en 1644 au synode national de Charenton.

2. Formation

Jean-Daniel L.F. arrive en Hollande pour y faire ses études à l’université de Leiden. Il s’y inscrit le 14 septembre 1737 comme étudiant en théologie (Hanoviensis, 20 ans). Il est reçu membre de l’église wallonne de Leiden entre septembre et Noël de cette année sur la foi d’un témoignage de l’église de Hanau, daté du 15 mai 1737. Devenu proposant, il reçoit un témoignage (7 mai 1742) pour l’église d’Amsterdam, où il est reçu membre le 5 juin. Le 17 mai 1746 il est élu 2e pasteur à Voorburg, où il reste deux ans. Le 22 avril 1748 il est appelé à Arnhem et il y est installé le 1er septembre. Le 18 juillet 1752 il reçoit un appel de La Haye et il y est installé le 26 novembre. Il y retrouve Henri François L’Honoré, son camarade d’études, qui arriva à Leide le même jour que La Fite et qui y resta jusqu’en 1746. L’Honoré fut élu à La Haye le 10 avril 1747 et installé le 25 juin (Bulletin de la commission des églises wallonnes, vol. III , 1888).

3. Carrière

En 1752, il est pasteur de l’église wallonne de La Haye, où il fait toute sa carrière. En 1780, il est nommé chapelain de la cour du stathouder.

6. Activités journalistiques

D’après Quérard (IV, p. 395) : ‘La Fite travailla depuis vingt-deux ans à la Bibliothèque des sciences et des beaux-arts [...] ; la rédaction en fut plusieurs fois abandonnée à lui seul ; il se faisait alors aider par sa femme’.  Le prospectus de la Nouvelle bibliothèque belgique fait aussi allusion au rôle important qu’il y a joué.

Le Short Title Catalogue Netherlands ne mentionne pas de textes publiés sous son nom, par contre on trouve quelques lettres de lui et de sa femme, écrites à Rijklof Michael van Goens (1748-1810), qui leur envoya des contributions de temps en temps (La Haye, Koninklijke Bibliotheek, 130 D 14 (L 49-55), 1772-1782).

De 1777 à 1781 Marie Élisabeth La Fite fut une des régentes de l’Hospice wallon à La Haye. Après la mort de Jean-Daniel de La Fite, elle partit pour l’Angleterre où elle fut nommé lectrice d’allemand de la reine Charlotte (1744-1818), épouse de George III, et gouvernante des princesses, à qui elle devait enseigner l’allemand et le français. À part de nombreuses traductions de l’allemand et de l’anglais Madame de La Fite publia: Lettres sur divers sujets, La Haye, P.-F. Gosse, 1775 ; Entretiens, drames et contes moraux, à l’usage des enfants, La Haye, Detune, 1778 ; Eugénie et ses élèves, ou lettres et dialogues à l’usage des jeunes personnes, Amsterdam etc. chez les libraires associés, 1789 ; Réponses à démêler: ou essai d’une manière d’exercer l’attention, Londres, J. Murray, 1790

8. Bibliographie

Louis-Marie de Richemond, « Madame de La Fite, lectrice  de la reine Charlotte et gouvernante des princesses d’Angleterre (1737-1797), sa vie et ses écrits », Revue chrétienne, 25 (1879), p. 243-252. - Ineke Janse, Madame de La Fite. Une éducatrice et un intermédiaire culturel du XVIIIe siècle, Université de Leiden, mémoire de maîtrise, 2008. Haag, La France protestante, p. 208-209. Bibliothèque universitaire de Leiden, Archives ASF, 14 (Album d’inscriptions), 109-118 (recensions annuelles d’étudiants), fichier wallon (collection de données provenant des églises wallonnes 17e au 19e siècles).- Archives municipales de La Haye (baptêmes, mariages, décès) et Bericht wegens de gesteltenisse der hooge vergaderingen en collegiën in 's-Gravenhage (répertoires annuels des noms de fonctionnaires locaux, 1756-1795).

ALEXANDRE

Numéro

006a

Prénom

Henri

Décès

1722 ?

Henri Alexandre, fils de David Alexandre, avocat à Sedan , et de Susanne Sacrelaire (mariés le 15 février 1680) est né, à une date inconnue, à Sedan. Il a plusieurs soeurs : Marie, baptisée à Sedan le 4 septembre 1681 ; Élisabeth, baptisée le 1er novembre 1682, inhumée le  14 novembre ; Jeanne, née à Sedan, décédée à La Haye le 12 janvier 1777 à l’âge de 89 ans. Tous ces renseignements sont tirés du livre de M.J.L. Maass, Het Journal littéraire de La Haye (1713-1723). L’auteur, en se fondant sur l’étude de Buijnsters, Van Effen, suppose qu’A.

2. Formation

A. devient membre de l’église wallonne d’Amsterdam en novembre 1703 ; sa soeur Jeanne y est inscrite le 27 juillet 1706. Le 20 janvier 1711, tous deux sont naturalisés à Amsterdam le 20 janvier 1711, en conséquence de l’édit des États de Hollande du 18 juillet 1709. Ils sont reçus membres des l’église de La Haye sur témoignage d’Amsterdam daté du 15 juin 1712.

5. Opinions

À l’origine de la publication du Journal littéraire se trouve une petite société littéraire dont faisaient partie S’Gravesande, J. Van Effen, A.H de Sallengre, Thémiseul de Saint-Hyacinthe, H. Alexandre et P. Marchand. C’est sur ce petit groupe que le libraire T. Johnson  s’est appuyé pour lancer le journal. Alexandre fut sans doute le secrétaire de la rédaction du journal, car la correspondance qui subsiste de la Société à la B.U. de Leyde (fonds Marchand 1, varia) est de sa main. Une lettre d’A. du 8 décembre 1713 adressée à Prosper Marchand montre qu’il se charge, au nom de la société, des démarches de  recrutement de nouveaux collaborateurs : « Comme nous avons grand besoin de membres pour nous aider à travailler, on a proposé aujourd’hui M. Burnet et M. Maturin que vous connaissiez, M. d’Artis, chapelain de Mme de Portland, lequel a du mérite infiniment, et M. Brinkman qui est un jeune homme fort savant et très capable de nous aider s’il le veut. Nous vous prions incessamment de nous donner votre voix  pour ou contre sur le choix de ces Messieurs. Vous pouvez dire ce que vous pensez à qui il vous plaira de la Société, et votre procureur vous gardera religieusement le secret. » Les collaborateurs proposés seront effectivement associés au Journal littéraire de la première période (1713-1715).

8. Bibliographie

DP1, n° 759 (notice de H. Bots). – Maas, M.J.L., Het Journal littéraire de La Haye (1713-1723: de uitwendige geschiedenis van een geleerdentijdschrift, Deventer, De Bruyn, 2001

9. Additif