SOUCIET

Numéro

754

Prénom

Etienne

Naissance

1671

Décès

1744

Etienne Souciet est né à Bourges, le 12 octobre 16 71, dans une famille qui comptait au moins quinze enfants (voir art. suiv.) ; cinq de ses frères furent jésuites. Il est mort à Paris, le 14 janvier 1744 (Sommervogel).

2. Formation

Il entra au noviciat le 8 septembre 1690 et acheva ses études théologiques à Paris.

3. Carrière

Il professa les humanités à Alençon et à Paris et la rhétorique à Bourges. A la fin de sa vie, il était bibliothécaire du collège Louis-le-Grand.

5. Opinions

S. entreprit un grand ouvrage, qui ne fut pas achevé, que l'auteur voulait opposer aux Critici sacri de Pearson (D.L.F.). Cet ouvrage, intitulé Recueil de Dissertations critiques sur les endroits difficiles de l'Ecriture sainte et sur des matières qui ont rapport à l'Ecriture (Paris, 1717), «nous a valu un grand nombre d'articles critiques sur divers endroits de l'Ecriture sainte» (Sommervogel). L'érudit jésuite avait aussi des rapports étroits avec les Bollandistes et leur envoya de nombreux mémoires. Il entretenait une active correspondance avec les missionnaires de la Compagnie. Il a mis en ordre et publié les mémoires de ses confrères missionnaires en Chine sur les anciens livres chinois. Beaucoup de ses lettres, surtout de Chine, se trouvent à la bibliothèque de l'Observatoire à Paris (D.L.F. ; Sommervogel).

6. Activités journalistiques

S. fut longtemps un des rédacteurs des Mémoires de Trévoux qu'il enrichit d'articles érudits. Une liste de ses contributions aux Mémoires de Trévoux et des articles qu'il donna au Supplément des Nouvelles ecclésiastiques pour les années 1734-1736 se trouve dans Sommervogel.

7. Publications diverses

Parmi les ouvrages qui ne sont pas nommés ci-dessus on peut mentionner : Recueil de dissertations du Père E. Souciet, de la Compagnie de Jésus, contenant un Abrégé de chronologie, cinq dissertations contre la chronologie de M. Newton ; une dissertation sur une médaille singulière d'Auguste, Paris, 1727. Recueil des dissertations du P. E. Souciet contenant : 1'«Histoire chronologique de Pythodoris, Reine du Pont et du Bosphore, dans laquelle on explique aussi celles du Polémon, son fils et les principaux points de leur Histoire et celle de sa fille, femme de Cotys roi de Thrace» ; 1'« Histoire chronologique des rois du Bosphore Cimmérien, ou Dissertation sur une médaille du cabinet de M. l'abbé de Rothelin, dans laquelle on explique et on fixe l'ère et toute la chronologie des rois du Bosphore Cimmérien», Paris, 1736. – S. rédigea et publia aussi des Observations mathématiques, astronomiques, géographiques, chronologiques et physiques tirées des anciens livres chinois, ou faites nouvellement aux Indes et à la Chine,

Paris, 1729. Outre quelques traductions du latin, il collabora aussi au Dictionnaire de Trévoux.

8. Bibliographie

8. D.L.F. ; Sommervogel, t. VII, col. 1936-1403.

ROUTH

Numéro

716

Prénom

Bernard

Naissance

1695

Décès

1768

Le lieu exact de sa naissance n'est pas certain. Selon Sommervogel (t. VII, p. 236), il est né le 11 février 1695 à «Kilkenny (Irlande) ou à Spire ou à Landau (Alsace)». Selon toute vraisemblance, son père William Routh avait déjà émigré à cette date avec sa femme, Margaret O'Dogherty. Le lieu de sa naissance pourrait donc être Landau, dans le diocèse de Spire (Taylor, p. 102). Il est mort à Mons (Belgique), le 18 janvier 1768.

2. Formation

Il commença ses études à Poitiers au collège des Petits Jésuites, qui recevait les jeunes émigrés (Taylor, p. 102). Il entra au noviciat des Jésuites le I e r octobre 1716.

3. Carrière

Envoyé à Poitiers où il enseigna au collège irlandais, il s'intéressa d'abord à l'histoire (Sommervogel). Il se trouve en 1725 au collège Louis-le-Grand et contribue, lors du mariage du roi, au recueil In regales nuptias offert par le Collège. Il participe ensuite au projet de traduction des Philosophical transactions (1728), envisagé par les Jésuites et repris en 1731 par F. de Brémond. En 1729, il retourne à Poitiers pour enseigner dans son ancien collège ; il en devient vice-recteur de 1736a 1738. Il est alors en relations avec le R.P. Castel et avec l'intendant de Poitiers, J. Lenain, qui sont des amis de Montesquieu (Taylor, p. 102-105). En 1738, il est envoyé comme «scriptor» à Louis-le-Grand, où il séjourne treize ans, assurant en même temps que sa charge un enseignement d'Ecriture Sainte. Au total, selon Sommervogel, il enseigna quatre ans les humanités et la rhétorique (à Louis-le-Grand), huit ans la philosophie (à Poitiers) et treize ans l'Ecriture Sainte (à Louis-le-Grand).

5. Opinions

Il reçoit la confession de Montesquieu le 2 février 1755 et présente le compte rendu de cette mort et de son propre rôle dans une lettre au nonce à Paris (publiée par L.M. Chaudon, Dictionnaire anti-philosophique, Avignon, Vve Girard et Seguin, 1767, supplément, p. 386-389). Son attitude a été jugée avec sévérité et non sans parti-pris par la duchesse d'Aiguillon, autre témoin de cette mort. Il paraît probable que R., sur ordre de ses supérieurs, a tenté en vain de se faire remettre des corrections des Lettres persanes. Voltaire a fait de lui un modèle du Jésuite indiscret, insinuant et menteur, afin de combattre l'idée que Montesquieu ait pu mourir en catholique sincère (Œuvres complètes, éd. Moland, t. XIX, p. 503, t. XXI, p. 360, t. XXVII, p. 299). Taylor, qui a examiné avec rigueur le rôle de R., le juge moins déplaisant (p. 111-121). R. Shackleton reste très circonspect devant des témoignages opposés (Montesquieu ; a critical biography, Oxford U.P., 1961, p. 393-399). Après avoir analysé ses opuscules littéraires et historiques, Taylor se refuse à voir en R. un fanatique.

6. Activités journalistiques

II collabora aux Mémoires de Trévoux de 1739 à 1743 (Feller-Weiss ; Sommervogel). En fait, il ne paraît aucun article de lui après 1741 (Taylor, p. 109-110).

7. Publications diverses

«Ode à la Reine», dans le recueil In regales nuptias Ludovici XV et Mariae Leszinskiae, Paris, S. Langlois, 1725, in-4°. Lettres critiques sur les voyages de Cyrus, Paris, Rollin, 1728, in-12, attribué à R. par Feller-Weiss et Sommervogel. Relation fidèle des troubles arrivés dans l'empire de Pluton, au sujet de l'histoire de Sethos, Amsterdam, Wetstein frères, 1731, in-8°. – Lettres écrites à M. le comte *** sur le Paradis perdu et reconquis de Milton, Paris, Cailleau, 1731, in-12. Recherches sur la manière d'inhumer les anciens, Poitiers, Faulcon, 1738, in-12. – Lettre du R.P.R. *** Jésuite, à l'auteur d'Osarphis, dans les Œuvres mêlées de l'abbé Nadal, Paris, Briasson, 1738, 2 vol. in-12. – Histoire romaine des RR.PP. Rouillé et Catrou, t. XXI : «Caligula et Claude empereurs. Depuis l'an de Rome 789 jusqu'à 798», Paris, J. Rollin et fils, 1748, in-40.

8. Bibliographie

8. M.S., 23 janv. 1768, t. III, p. 286 ; Sommervogel, t. VII, p. 236-238. – Taylor O.R., «Bernard Routh et la mort de Montesquieu», French studies, avril 1949, p. 101-121. Voir l'inventaire des documents biographiques, p. 102, n. 2. – Delattre P., Les Etablissements des jésuites en France, t. IV, Enghien, 1956, col. 58-59.