TRUBLET

Numéro

784

Prénom

Nicolas

Naissance

1697

Décès

1770

Nicolas Charles Joseph Trublet est né à Saint-Malo le 4 décembre 1697 de Joseph Trublet, sieur de La Flourie, et de Françoise Lebreton (Paris-Jallobert), baptisé le même jour (parrain : Nicolas Lebreton, sieur de Prépéan, son grand-père maternel ; marraine : Dlle Perrine Jocet, dame de la Madeleine). Il était le cadet de cinq enfants (voir l'ascendance paternelle dans L'Intermédiaire des chercheurs et des curieux, 30 juil. 1909). Il est mort à Saint-Malo le 14 mars 1770 (A.D. Ille-et-Vilaine, G. 266 ; Paris-Jallobert).

2. Formation

Etudes au collège des Jésuites de Rennes avec le P. Guyot (Desfontaines) comme régent de rhétorique (Mercure, oct. 1757, p. 189). Clerc et acolyte du diocèse de Saint-Malo en 1720, ordres mineurs le 20 avril 1721, sous-diaconat en septembre 1721, diaconat en septembre 1722, prêtrise le 18 septembre 1723 (A.D. Ille-et-Vilaine, G. 96 et G. 100). Après 1723, il habite à Paris (rue Guénégaud). Il est successivement précepteur de Bernard Soullet, fils d'un conseiller de Grande Chambre au Parlement de Paris (Cheverny, Mémoires, 1886,1.1, p. 7-8), censeur royal aux Belles-Lettres (1736), secrétaire du cardinal de Tencin (1739­1748), conclaviste romain (1740). Séjour à Rome (1740-1742), puis à Versailles. En 1741, il est trésorier de l'Eglise de Nantes (voir A.D. Loire-maritime, G. 195 ; Jacquart, p. 420), archidiacre de Dinan au chapitre de Saint-Malo le 4 juin 1742 (Guillotin de Corson, Fouillé historique de l'archevêché de Rennes, 1880, t. I, p. 663), agrégé à l'Académie des sciences de Berlin le 8 mai 1744 (Akademie-Archiv, Berlin). Il prend possession de l'archidiaconat le 11 septembre 1744 (A.D. Ille-et-Vilaine, G. 269, années 1744-1745), est reçu le 24 juillet 1745 mais dispensé de résidence - il résidera à Saint-Malo de 1750 à mai 1753. Il reprend en 1753 la charge de censeur royal des Belles-Lettres (1753-1760). Il est élu à l'Académie française le 7 mars 1761 (Registres de l'Académie, Inst., t. III, p. 143).

4. Situation de fortune

Revenu net en 1741 comme trésorier de l'Eglise de Nantes : 4000 £. Revenu de l'archidiaconat de Dinan en 1730, 276 £ ; en 1790 : 697 £ (Guillotin de Corson, op. cit., t. I, p. 650). Appointements de censeur royal.

5. Opinions

Ami de Houdar de La Motte, habitué du café Gradot, puis du salon de Mme de Tencin (voir art. anonyme du Journal de Paris, 11 sept. 1787, n° 254). Lié à Fontenelle, Rousseau, Voltaire.

6. Activités journalistiques

Collaboration au Mercure : «Réflexions critiques sur les aventures de Télémaque, juin 1717, p. 107-150 ; cf. lettre à Mme de Tartas, 13 juin 1762, Jacquart, Correspondance, p. 121 ; art. réimprimé dans le Nouveau choix de pièces tirées des anciens Mercures et autres journaux, t. XXII, p. 72-126, et dans les Amusements du cœur et de l'esprit(1749), t. II, p. 291 et suiv. – «Réponse à la lettre de M. Simonnet», févr. 1732, p. 215-229.

Avant d'être recueillis en volumes, les Fontenelliana ont été publiés dans le Mercure : Fontenelle (par Voltaire, avec des notes de T.), avril 1757, p. 54-87 ; suite de M. de Fontenelle, juin 1757, t. I, p. 41-85 ; juil., p. 45-86 ; août, p. 48-79 ; sept., p. 35-68 ; octobre, p. 22-59 ; mars 1758, p. 27-40 ; avril, p. 50-79 ; mai, p. 37-56 ; juin, p. 30-53. – «Pensées sur la conversation», janv. 1757,1.1, p. 36-55 ; II, p. 38-50. – «Pensées sur la morale et sur l'homme en général», juil. 1759, t. II, p. 48-54 ; août, p. 52-65 ; sept., p. 52-67. – «Pensées sur l'esprit de société», févr. 1759, p. 45-51 ; avril, p. 60-72 ; mai, p. 58-71 ; juin, p. 62-72. – «Réflexions diverses», déc. 1759, p. 72-81. – «Pensées sur la philosophie, les sciences, les opinions, les systèmes, etc.», avril 1762, t. I, p. 44-53 ; t. II, p. 39-52 ; mai, p. 32-52.

Collaboration au Journal chrétien : l'abbé Joannet avait commencé en 1754 ses Lettres sur les ouvrages et les œuvres de piété, dont le sous-titre de Journal chrétien, apparu en 175 7, devient le titre en janvier 1758. T. collabore au Journal chrétien de janvier 1758 à août 1761 ; ses extraits sont désignés par la lettre T (janv. 1758, p. 12 ; oct. 1760, p. 191) : janv. 1758, p. 21-53, L'Accord de la foi avec la raison,1757 (du chevalier de Forbin, d'après Barbier) ; p. 54-74 ; p. 164-166 ; févr., p. 27-32, p. 66-79 ; mars, p. 75-96, sur L'Ami des hommes du marquis de Mirabeau ; avril, p. 61-75, sur le De Officiis de Cicéron ; mai, p. 20-45 : juin, p. 3-34, sur La Spiritualité et l'immortalité de l'âme de Hayer ; juil., p. 34-56 ; août, p. 53-87, sur Montesquieu ; p. 141-142, sur un mandement de l'évêque de Saint-Malo ; sept., p. 40-70 ; oct., p. 28-59 ; nov., P- 46-64 ; p. 89-90 ; p. 158-175 ; déc, p. 35­53 ; p. 108-109, sur mandement de Saint-Malo ; janv. 1759, p. 162-170 ; févr., p. 45-74. De sept. 1758 à févr. 1759, articles sur Fontenelle. Mars 1759, p. 63-85 ; avril, p. 102-125 ; mai, p. 13-22, sur Bayle ; p. 82-98, sur Tiphaigne de La Roche ; juin, p. 76-90, sur Rancé ; oct., p. 21-42, sur Tiphaigne ; nov., p. 39-53 ; déc, p. 22-41 ; janv. 1760, p. 120-146 ; mars, p. 27-51 ; avril, p. 64-71 ; mai, p. 169-182 ; juil., p. 164-176 ; p. 191 ; août, p. 16-41 ; août 1761, p. 181-186, sur un mandement de Saint-Malo.

Collaborations diverses : au Journal des savants, de 1736 à 1739. – Au Journal encyclopédique : « Lettre de M. l'abbé T. », 1er juil. 1760, p. 64-78 ; 15 juil., p. 85-97. – Au Censeur hebdomadaire :«Réplique de M. l'abbé T. à la réponse de M. de Voltaire», t. III (1761), p. 361.

7. Publications diverses

Voir Cior 18, n° 62316-62337. Y ajouter : correspondance avec Formey, Nachlass Formey, Staatsbibliothek, Berlin ; correspondance avec J.J. Rousseau (tables de la Correspondance complète, éd. Leigh) ; correspondance avec Voltaire (tables de l'éd. Besterman) ; lettre à La Beaumelle, 21 déc. 1757 (B.V. Rouen, fonds Blosseville, ms. 1845 ; Sarrazin). Journal manuscrit (1754-1755), publié en partie par Jacquart dans La Correspondance, 1926 ; le ms. (29 p. infolio) fait partie de la collection privée Paul Chaponnière (Genève). Les ouvrages de T. qui ont eu le plus de succès sont ses Essais sur divers sujets de littérature et de morale (Paris, 1735) et les Mémoires pour servir à l'histoire de la vie et des ouvrages de M. de Fontenelle (Amsterdam et Paris, 1761) ; ils ont fait l'objet de nombreux comptes rendus dans la presse du temps : comptes rendus des Essais : Journal des savants, 1735, p. 463, 1745, p. 18, 1750, p. 468 ; Bibliothèque impartiale, t. XII (1750), p. 205 et t. X (1754), p. 338-353 : C.L., t. 1, p. 345, t. II, p. 331, t. IV, p. 179 ; La Bigarrure, t. II (1750), p. 7 ; Göttingische Zeitungen (1766), p. 871 ; L'Année littéraire, t. VIII (1755), p. 356 ; Journal encyclopédique, 1er mars 1760, p. 3 ; Fréron, Lettres sur quelques écrits, t. III (1752), p. 145, t. IV (1752), p. 123, t. XIII (1754), p. 270 ; La Porte, L'Observateur littéraire, t. I (1760), p. 303-317 ; Palissot, Mémoires, t. II, p. 435 ; Prévost, Le Pour et contre, t. V, p. 228 ; Sabatier de Castres, Les Trois siècles de notre littérature, Amsterdam, Paris, 1772, t. III, p. 413 ; Alembert, J. Le Rond d', Œuvres (1805), t. XI, p. 345. – Comptes rendus sur les Fontenelliana dans CL., t. III, p. 402, t. IV, p. 448 ; Journal encyclopédique, 1er mai 1761, p. 20. Voir aussi Formey, Souvenirs d'un citoyen, 1789, t. II, p. 172-193. – Notice sur la «Lettre à Madame T.D.L.F. sur M. Houdart de La Motte», Journal des savants, 1732, p. 313 ; sur l'«Eloge d'Houdart de La Motte», voir la Bibliothèque française, t. XVII, 1er part., 1732, p. 193.

8. Bibliographie

Cior 18. –Jacquart J., L'Abbé Trublet, critique et moraliste (1697-1770), Paris, 1926. – Id. (éd.), La Correspondance de l'abbé Trublet, Paris, 1926. – Notice sur T. dans le Mercure, avril 1770, 2e vol., p. 212. – Paris-Jallobert P., Anciens registres paroissiaux de Bretagne, t. IX, Saint-Malo, Rennes, 1904, p. 59. – Sarrazin L., «Une lettre de l'abbé Trublet», Annales de la société historique et archéologique de l'arrondissement de Saint-Malo, 1907, p. 187-193. – Comtesse de Chevriers, «Trois Malouines à la Cour du Roi de Prusse», ibid., 1967, p. 155-161. – Armogathe J.R., «Lettres inédites de Trublet à Formey : un anti-Grimm», Annales de l'Université de Haute-Bretagne, t. LXXXIII, 1976.

9. Additif

Bibliographie: L’ensemble des lettres de Trublet à Formey a été publié par Martin Fontius, Rolf Geissler etc., Jens Häseler dans la Correspondance passive de Formey : lettres adressées à Jean-Henri-Samuel-Formey (1739-1770), Champion, 1996. (J.S.)

TRICAUD

Numéro

777

Prénom

Anthelme

Naissance

1671

Décès

1739

Anthelme Tricaud est né à Belley, le 4 mai 16 71, fils d'un lieutenant général du bailliage de Belley (B.Un. ; sur sa famille, voir aussi Moreri, 1759, t. X, col. 339). Il est mort à Paris en juillet 1739, d'après J. Pernetti (Recherches pour servir à l'histoire de Lyon, ou les Lyonnais dignes de mémoire, Lyon, 1757), en 1741 seulement d'après un nécrologe du couvent de Saint-Bonaventure, Lyon (voir l'ancienne notice des Manuscrits de Lyon, t. III, p. 236) ; inhumé à Saint-Etienne des Grès.

2. Formation

Etudes de théologie à Paris (B.Un.).

3. Carrière

Chanoine d'Ainay (diocèse de Lyon), abbé de Belmont, membre de l'académie de Lyon ; exilé de Paris à Lyon soi-disant pour «jansénisme» (lettre de cachet d'Argenson, 2 déc. 1704), rappelé le 17 février 1705 (Journal littéraire, janv. 1705, p. 65) ; exilé de Lyon pour son opposition à l'Unigenitus (1735), parl'archevêque Rochebrune, il se rendit à Paris.

5. Opinions

Correspondant littéraire des Chartreux de la Grande Chartreuse (1705-1710), de Dom de La Mare, chartreux lyonnais (1711-1712), du président Jean Bouhier (1723-1738). Pour son activité à l'Académie de Lyon, voir J.B. Dumas, Histoire de l'Académie royale [...] de Lyon, Lyon, 1839, t. I, p. 232-234.

6. Activités journalistiques

Collaboration aux Pièces fugitives d'histoire et de littérature anciennes et modernes, avec les nouvelles historiques de France et des pays étrangers (avec Jérôme Dupérier), Paris, Jean Cot, 1704-1706, 5 vol. (sous le pseudonyme de Flachat de Saint-Sauveur ; D.P.11122).

Auteur des Essais de littérature, pour la connoissance des livres, Paris, juillet 1703 - août 1704 (voir Journal littéraire, févr.-mars 1705, p. 171), 4 vol. (D.P.1 401) ; collabore au Journal littéraire (de l'abbé Hugo) en 1705 (D.P. 1 764) : févr.-mars (p. 171-173 : lettre, 27 mars 1705) ; avril-mai (p. 313-321 : «Réponse à quelques points qui le regardent dans la Dissertation de Pierre Joseph sur divers points de l'histoire de Provence» ; p. 400-410 : «Suite de la réponse»).

Nouvelles de littérature de Paris (inédit ; 1705-1710, 3 vol. in-40, B.V. Grenoble, ms. 304). T. semble avoir réuni à cette époque des nouvelles à la main, avec peut-être l'intention de les publier. Il a publié en 1703 une Lettre critique sur les ouvrages du temps (D.P.1 795, non retrouvé).

Il collabore à la Bibliothèque française (chez Jean Frédéric Bernard, Amsterdam, 1723-1729, puis chez H. Du Sauzet, Amsterdam) ; B.Un. mentionne un éloge du physicien Puget.

7. Publications diverses

Lettres inédites : au président Jean Bouhier (1723-1738, 7 lettres), B.N., f.fr. 24420 (XII, f° 251-263) ; à Dom de La Mare (1711-1712), B.V. Lyon, ms. 779 ; autres lettres à divers : B.V. Lyon, ms. 779-780 ; divers Tricaudiana à la B.V. Grenoble, ms. 708 (Bibliothèque choisie et essais de Bibliothèques spirituelles choisies) et à la B.V. Lyon, ms. 1006, f° 54 ; 1292, f° 127 ; 1306, 1315 ; 840, f° 60 ; 1307, f° 69 et f° 210 («Remarques sur la défense de la Constitution Unigenitus») ; Cior 18, n° 62274-62284.

8. Bibliographie

Moreri ; B.Un. ; Feller-Weiss ; Cior 18. – Pelhestre P., Remarques critiques sur un livre intitulé Essais de littérature, Paris, 1703, 92 p. – Faydit P.V., Supplément aux Essais de littérature, 1703-1704, 6 parties in-12. – Depéry J.I., Notice historique sur les hommes célèbres du département de l'Ain, Bourg, 1833-1840,1.1, p. 104-106.

9. Additif

Carrière : Tricaud eut une activité importante de nouvelliste à la main en parallèle de ses périodiques imprimées, voir notre Répertoire des nouvelles à la main, Oxford, 1999. Notice 1712.1. Avignon, MC, ms. 6564 (350 p.) : "Nouvelles littéraires de Paris", 2 janvier-30  décembre 1712, hebdomadaire, adressées au chartreux dom de la Mare, qui lui-même informait le frère de l'abbé Tricaud, le seigneur de la Moutonnière en Chartreuse (Notice 1712.3, Grenoble, BM, ms. M 1020, f. 196-247). Selon un recueil contemporain de nouvelles à  la main, ce dernier aurait été l'auteur des Essais de littérature: '"Tricaud de la Moutonnière est un gentilhomme du Bugey qui a été  lieutenant général  de justice dans ce pays là. il est fort savant dans les belles-lettres et dans la connaissance des livres C'est lui qui est l'auteur des Essais de littérature. Il envoyait son manuscrit à Paris et l'abbé Tricaud, son frère, qui était sur les bancs de Sorbonne le faisait imprimer et s'en disait l'auteur" (Notice 1650.9, BnF, nafr. 20076,  et 1712.3). (François Moureau)

PEYSSONNEL

Numéro

632

Prénom

Claude de

Naissance

1727

Décès

1790

Claude Charles de Peyssonnel (ou Peyssonel) est né le 21 juillet 1727 à Marseille, paroisse de Saint-Ferréol (A.D. Bouches-du-Rhône, reg. par. Saint-Ferréol), de Charles II de Peyssonnel (1700-1757), écuyer, consul de France à Smyrne, et d'Anne Du Four. Il appartenait par son père à une famille de médecins marseillais, de vieille noblesse italienne (maintenances de noblesse en 1743, 1757 et 1765 : A.D. Bouches-du-Rhône, B 130, f° 129 v°).

3. Carrière

Il fut consul en Crimée (1753) puis à La Canée (Candie, 1757) et consul-général à Smyrne (1763-1782).

5. Opinions

Il fut l'ami du comte de Caylus (Les Numéros, t. IV, p. 48), de Mercier, de Condorcet. C'était un turcophile passionné. Il fut correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres de Paris, et de celle de Marseille. Ses Mémoires à l'Assemblée nationale en avril-mai 1790 témoignent d'une activité politique comme membre des « Amis de la Constitution».

6. Activités journalistiques

6. Les Numéros, t. I-IV, Paris et Amsterdam, 1782-1784 (D.P. 1 1070) ; réimpr. dans L'Anti-Radoteur ou le petit philosophe moderne, Londres [Rouen], 1785.

Bibliothèque de l'homme public, avec Condorcet et Le Chapelier pour le n° 1, paru à Paris en 1790 (B.N., E 3471 ; B.V. Marseille, 60 517).

7. Publications diverses

Voir Cior 18, n° 49728-49742. Ajouter divers ouvrages ms. de la B.H.V.P. et 5 lettres dans Sevin, Lettres sur Constantinople, Paris, 1802.

8. Bibliographie

Moreri (sur la famille Peyssonnel) ; B.Un. (Weiss). – Mercure, 5 juin 1790. – CL., t. XV, p. 307. – Achard, Histoire des hommes illustres de Provence, t. II, Marseille, 178 7, p. 78-86. – Artefeuil d', Histoire héroïque et universelle de la noblesse de Provence, t. II, Avignon, 1776, p. 251-258 ; t. III, 1786, p. 210-213. – La Chesnaye Des Bois et Badier, Dictionnaire de la noblesse, Paris, 1869, t. XV, col. 778. – Perrier E., Bibliophiles et collectionneurs provençaux, Marseille, 1897, p. 412-416.

METTRA

Numéro

572

Prénom

Louis

Naissance

?

Décès

après 1793

Louis François Mettra est né au plus tôt vers 1738; il était fils de Louis François Mettra, ancien échevin, banquier ou marchand parisien et commissionnaire de Frédéric II, mort le 3 mai 1763, son fils étant à cette époque mineur (H, p. 39). Louis François Mettra l'ancien apparaît comme transitaire pour Berlin dans la correspondance de l'abbé Trublet avec Formey (nombreuses références dans Nachlass Formey, Staatsbibliothek, Berlin) et dans la correspondance de Thieriot et de Voltaire avec Frédéric II entre 1744 et 1750 (H, p. 37-38). J.V.

2. Formation

A la mort de son père en 1763, M. semble lui avoir succédé comme courtier et agent de Frédéric II à Paris; il prend alors la qualité d'écuyer (J, p. 49 ; H, p. 40) ; en 1766, il devient agent de Frédéric II à Paris (patente du 26 avril 1767, citée par J, p. 52-54 et H, p. 40). Mettra acheta pour plus de 40 000 f de tableaux et d'objets à la vente après décès de Jean de Jullienne en 1767 (E. Dacier et A. Vuaflard, Jean de Jullienne et les graveurs de Watteau, Paris, 1929, t. I, p. 244). «Mettra, marchand à Paris» fut poursuivi quelques années plus tard à Berlin pour une caisse de tableaux que n'avait pas reçue la comtesse de Redern (Courier du Bas-Rhin, 15 janv. 1774).

3. Carrière

Il accomplit une mission de négociation à Berlin du 7 juillet au 26 août 1768 (J, p. 54-56; H, p. 41), puis une mission officieuse de rapprochement avec la Prusse du 2 août 1771a septembre (J, p. 58-61). Désavoué par le ministre d'Aiguillon, et bientôt en faillite (début 1772: H, p. 42), il disparaît pendant quelques années et réside probablement à Paris (H, p. 47). Peut-être se rend-il ensuite en Allemagne où paraît en 1775 la Correspondance littéraire secrète (J, p. 94), sans doute à Neuwied où s'installe vers 1780 la Société typographique (J, p. 70; H, p. 48). Il accomplit sa dernière mission diplomatique à Cologne, fin 1792 (J, p. 75 et suiv.); en avril 179 3, la Correspondance littéraire change de rédacteur et devient contre-révolutionnaire (J, p. 83). Un rapport adressé à Fouché le 2 septembre 1805 affirme que l'imprimeur Mettra fabriquait en 1793 de faux assignats dans son atelier de Neuwied (J, p. 95).

4. Situation de fortune

Banquier important à Paris, M. le jeune eut en 1769 l'ambition de devenir fermier-général (J, p. 56). Il paraît avoir été dur et parfois indélicat en affaires; sa «juiverie», selon d'Alembert, n'est plus supportable (J, p. 63). Les causes de sa faillite ne sont pas connues, mais à Neuwied, il rétablit rapidement ses affaires. Selon le Voyage du Rhin (trad. fran­çaise de 1791), la Société typographique formée par M. comprend une librairie, une imprimerie en taille douce et une imprimerie française (J, p. 68-69).

5. Opinions

En 1783, une lettre de recommandation le cite comme « un de nos frères maçons » (H, p. 50). Il semble qu'à Neuwied, il ait publié un journal franc-maçon, le Freymaurer Zeitung (H, p. 59-61). Pendant la Révolution, M. servit d'intermédiaire pour négocier la fin de la guerre franco-prussienne (novembre 1792) (Sybel; H, p. 62-65). M. fut mandaté afin de négocier secrètement à Cologne une paix séparée avec l'envoyé prussien. Le projet échoua. M. aurait eu l'aide de l'écrivain Andréa de Nerciat (Paër), ancien directeur des bâtiments du prince de Hesse-Rothembourg et émigré.

Une Epître dédicatoire au prince Henri de Prusse (Berlin, 30 avril 1803) le désigne comme « de l'Académie des Sciences de Munich et d'autres sociétés littéraires» (Saint-Paterne).

6. Activités journalistiques

M. fut l'imprimeur, l'éditeur et le libraire de la Correspondance littéraire secrète (1775-1793), hebdomadaire publié d'abord de façon clandestine sur une «imprimerie portative» (Avis du premier numéro), sans doute à Neuwied; l'adresse de Neuwied, Société typographique, apparaît en 1785 (voir D.P.1 235). La Correspondance littéraire secrète de M. ne se confond pas avec la Correspondance secrète, politique et littéraire publiée à Londres (Adamson, 1787-1790), qui donne, avec des extraits de M. pour les années 1775-1785 (voir la Correspondance littéraire de M., t. VII, n° 26, 1788, p. 246), des nouvelles à la main tirées des Bulletins de Versailles (1777­1792). Ces Bulletins ont été publiés en 1866 par M. de Lescure sous le titre de Correspondance secrète inédite sur Louis XVI, Marie-Antoinette, la cour et la ville, de 1777 à 1792 (voir J, p. 15-25 ; D.P.1 235). Un Index nominum manuscrit a été établi par A. Paër d'après l'éd. Adamson de la Correspondance secrète politique et littéraire (Dossier Mettra, notes ms. et imprimées réunies par Auguste Paër, Paris, B.H.V.P., ms. 692). Un index nominum de la Correspondance littéraire secrète est en cours de préparation sous la direction de B. Berglund-Nilsson, U. de Karlstad (Suède). En 1780, M. lança un premier journal, le Magasin politique et historique (D.P.1 861), publié par son prête-nom, Louis de La Roque. Cette importante revue politique n'eut pas de succès et fut remplacée à la fin de l'année par le Nouvelliste politique.

De 1780 à 1784, M. publia ou fit publier, près de Cologne, Le Nouvelliste politique d'Allemagne (D.P.1 1067). Son activité personnelle est prouvée par une notice du 23 décembre 1783 parue dans le Nouvelliste politique : « On croit devoir prévenir de nouveau M.M. les abonnés que le S. de Mettra, propriétaire du Nouvelliste politique, leur fera présenter sa quittance à l'échéance de leur abonnement». Le Nouvelliste politique fut fondé en 1780 à Deutz par Louis de La Roque, conseiller financier de l'archevêque de Cologne qui demeurait près de la cathédrale et recevait dans son bureau les abonnements et les annonces. Une lettre signée Mettra dans les archives de Dùsseldorf fait état, dès le 7 février 1781, des difficultés qu'il a rencontrées avec le directeur des Postes au sujet de l'expédition du Nouvelliste (H, p. 53-54); le 27 mars 1782, on mentionne pour la première fois un Bureau des ouvrages périodiques privilégiés de Son Altesse Electorale de Cologne, sur le Quai de la Monnaie, près de Cologne [renseignements fournis par E. Mass].

M. tenta d'intéresser la représentation diplomatique française à la diffusion du Nouvelliste politique d'Allemagne, ainsi que du Magasin politique et historique, Deutz et Cologne, 1780. Il envoya en juillet 1780 un Mémoire anonyme au comte de Chalon, ministre du roi auprès de l'électeur de Cologne, dans lequel il demandait l'entrée en France de ses périodiques et suggérait un avis favorable de l'Intendant général des Postes. Le comte de Chalon en transmettant ce texte à Vergennes nota qu'il lui avait été « adressé par M. Mettra, Français établi à Deutz et qui est un des éditeurs des ouvrages privilégiés de l'Electeur». Un mois après, les «Editeurs des ouvrages périodiques privilégiés» (signant illisible cette fois-ci) interviennent, par une nouvelle supplique datée de Deutz, auprès de l'agent diplomatique français Rayneval: ils se flattaient d'être pour la plupart Français et que le chargé d'affaires Chalgrin avait déjà présenté leur demande à Vergennes. Chalon ne s'y opposait pas non plus. L'Intendant des Postes, le baron d'Ogny est disposé à former un traité avec nous dès que M. le comte de Vergennes y aura donné son approbation ». Ils promettent en outre que « la liberté honnête qui régnera dans nos écrits sera toujours dirigée par le respect le plus sincère pour le gouvernement de notre Patrie». Ils annonçaient un service gratuit de leurs productions aux Affaires étrangères. Vergennes fit répondre que « le ministre ne s'opposerfait] pas» (apostille à la requête), mais qu'il fallait s'adresser d'abord à l'Intendant des Postes (9 déc. 1780: A.A.E.).

M. quitta Cologne au printemps de 1784, après que les glaces du Rhin eurent détruit son imprimerie à Deutz, près de Cologne. Il remarque dans une lettre de Leipzig du 6 juin 1796: «Il est vrai qu'il s'est fait une gazette chez moi; mais ce n'est point moi qui l'ai faite. Depuis près de quinze ans il n'a été rien imprimé de moi en ce genre. La littérature ne s'accordait point avec les soins de la conduite d'un établissement que j'ai formé en 1780 sur les bords du Rhin près de Cologne, transporté à Neuwied à l'occasion de la débâcle des glaces qui l'avaient presque entièrement détruit en 1784». On ne sait pas qui continua la publication du Nouvelliste politique. Cette gazette exista cependant, sous une forme presque identique, jusqu'à l'année 1789 ou 1790.

Outre son imprimerie de Deutz, face à Cologne, M. entrete­nait une équipe de copistes autochtones chargés de diffuser, parallèlement à ses journaux, des séries de nouvelles à la main nourries des Bulletins de Versailles :

Le Nouvelliste politique et littéraire, janv. 1777 - 7 mars 1786, hebd., ms., 2 vol. (Bayonne, coll. part.).

Correspondance politique secrète sur la Cour de France,juil. 1774 - 22 déc. 1779, ms. en feuilles, comportant deux numéros imprimés de la Correspondance secrète (Namur, Archives de l'Etat, fonds Meldeman, n° 37). Série découverte par C. Douxchamps-Lefèvre et mise en rapport avec la Correspondance secrète inédite sur Louis XVI, Marie-Antoinette, la Cour et la ville de 1777 à 1792 publiée par Lescure en 1886. D'autres recueils ont vraisemblablement la même origine:

Lettres de M. de Kagencek [...] au baron Alströmer 1779-1784, éd. L.A. Léouzon Le Duc, Paris, 1884. Bulletins de Versailles conservés ( ?) à Berlin (M. Tourneux, Marie-Antoinette devant l'histoire, Paris, 1895, p. 22-25).

Nouvelles politiques, janvier 1777-1794, ms., 19 vol. comportant 5 numéros imprimés de la Correspondance politique et littéraire de 1793 (Munich, Staatsbibliothek, Cod. Gali., 122a-132).

J. Manzon, directeur du Courier du Bas-Rhin, signale en 1782 un atelier de nouvellistes à la main fonctionnant à Cologne ou à Francfort (lettre à Stanislas Auguste Poniatowski, 23 juil. 1782: Varsovie, AGAD, Pop. 430, p. 322-324) et dont font partie les comtes Oginski et Castriotto (Stephano Zannowitch alias Castriotto d'Albanie)

8. Bibliographie

A.A.E.: Cologne, C.P. 109, f° 206, lettre de Chalon à Vergennes lui envoyant le Mémoire suivant, 19 juil. 1780; f° 209, Mémoire de M. ; f° 272-273, Requêtes des «Editeurs des ouvrages périodiques privilégiés », 30 août 1780 ; f° 324, Vergennes à Chalon, 9 déc. 1780. – Stadtarchiv Leipzig, Acta über den zur Zeit in Leipzig sich aufhaltenden Buchhändler Mettra, Anno 1796, Libri XL VI, 43 (cité d'après Fontius). – Leclerc de Septchênes, Eloge de M. M. ***, Londres [Paris], 1786, réédité en 1789 avec le nom de Mettra. – Robineau, dit de Beaunoir A.L., Voyage sur le Rhin depuis Mayence jusqu'à Dusseldorf, Neuwied, Société typographique, 1791, 2 vol.: t. I, p. 133, Description de l'imprimerie de Neuwied, ses publications, p. 144-145. – Id., Le Royaliste ou Lettres d'un Francais, réfugié sur les bords du Rhin, Neuwied, 1791: La Deuxième Lettre (p. 39) est dédiée à «Monsieur M.» (Mettra). – Saint-Paterne C. de, Tablettes d'un amateur des arts, Berlin, Librairie des Arts, 1803. – Lévis, duc de, «Mettra le journaliste», dans Souvenirs et portraits, Paris, 1815, p. 183-184. – SybelH. de, Histoire de l'Europe pendant la Révolution française, trad. de l'allemand, Paris, Germer Baillière, 1870, t. II, p. 70. – Sorel A., «Post-scriptum sur Mettra», Le Temps, 5 février 1885. – Schérer E., Melchior Grimm, avec un appendice sur la Correspondance littéraire de M., Paris, 1887 (recueil d'articles parus dans R.D.M., 1885­1886). – Ester K. d', Das Politische Elysium oder die Gespräche der Todten am Rhein, Neuwied, 1936, t. I. – (J) Johansson J.V., Sur la Correspondance littéraire secrète et son éditeur, Göteborg, Gumperts, et Paris, Nizet, i960. – Fontius M., «Mettra und seine Korrespondenzen», Romanische Forschungen, t. LXXVI, 1964, p. 420-421. – Feiler S., Métra's Correspondance secrète, politique et littéraire: its content and nature, Evanston, Illinois, 1967 (University microfilm, Ann Arbor, Michigan). – (H) Hjortberg M., Correspondance litté­raire secrète, 1775-1793 : une présentation, Acta Universitatis Gothoburgensis et Paris, J. Touzot, 1987. – Moureau F., De bonne main, Paris, Oxford, 1993. – Nouvelles, gazettes, mémoires secrets, colloque de Karlstad, dir. B. Berglund-Nilsson, Karlstad, 1999.

9. Additif

Décès : après 1803

Carrière : Louis Mettra est encore connu à partir de 1774 comme nouvelliste à la main à Deutz près de Cologne et à Neuwied, où il publie la Correspondance littéraire secrète (voirRépertoire des nouvelles à la main, Oxford, 1999). Il fut auparavant, marchand d’art à Paris et agent de Frédéric II . Après 1794 (?), il s’installe à Berlin dans le commerce de l’art et publie les Tablettes d’un amateur des arts contenant la gravure au trait des principaux ouvrages de peinture et de sculpture qui se trouvent en Allemagne. Avec leur description par une société d’amateurs et de gens de lettres. Tome premier. Etats du roi de Prusse, Berlin, Librairie du roi et de la cour; Paris, Levrault, Schoell et Compagnie, 1804. La Dédicace au prince Henri de Prusse est signée "Mettra, de l’Académie des Sciences de Munich et d’autres sociétés littéraires", Berlin le 30 avril 1803; ouvrage contenant une suite de 24 pl. [6 cahiers] gravées au trait par divers (dont Haller von Hallerstein) avec leurs notices, les oeuvres originales étant vendues par Mettra dans son "Magasin d’objets d’art et de littérature" à Berlin, Unter den Linden 34", dite aussi "Librairie du roi et de la cour".

Bibliographie : Angelike, Karin, Louis-François Mettra : Ein französischer Zeitungverleger in Köln (1770-1800). Cologne und Vienna : Böhlau, 2002 (J.S.).

Sur la production nouvelliste (1774-1794) de Mettra, voir François Moureau, Répertoire des nouvelles à la main. Dictionnaire de la presse manuscrite clandestine. XVIe-XVIIIe siècle, Oxford, Voltaire Foundation, 1999, p. 380-464. (François MOUREAU)

HUGO

Numéro

402

Prénom

Charles

Naissance

1667

Décès

1739

Charles Louis Hyacinthe Hugo est né à Saint-Mihiel, dans le diocèse de Verdun, le 20 septembre 1667, d'une famille de petite noblesse. Il est mort à Etival le 2 août 1739.

2. Formation

Il fit profession en 1685, sous le nom de Frère Louis, à l'abbaye de Sainte-Marie de Pont-à-Mousson (Ordre des Prémontrés). Il fut professeur de théologie à Jandeuvres (1691) puis à Etival (1693), et prieur de Nancy (1700-1715). Historiographe de son Ordre et du duché de Lorraine où il devient conseiller d'état (1708), il est successivement coadjuteur de l'abbé d'Etival (1710 ; prise de possession le 1er avr. 1712) et abbé de La Fontaine Saint-André dans le canton de Neufchâtel (1711 ) ; il est élu abbé d'Etival en 1722 et nommé évêque de Ptolémaïde le 15 décembre 1728 (Acta Camerarii Sacri Collegii, 29, f° 141). Il devient définiteur général de son ordre (Processus episcoporum Datariae Apostolicae, 1728, f° 298).

5. Opinions

Il fut docteur en théologie de l'Université de Bourges (1691) ; son patriotisme lorrain fit condamner ses études historiques sur le Parlement de Paris (1712). En 1725-1728, il eut des conflits d'autorité avec Mgr. Bégon, évêque de Toul.

6. Activités journalistiques

Il collabore au Journal littéraire de 1705 (Soleure, Le Romain) : en février-mars (p. 97-121 ), en juin-juillet (p. 334-343), en août-septembre (p. 421-436). Il y publie en particulier les articles concernant la Lorraine.

7. Publications diverses

Liste de ses oeuvres imprimées dans Calmet, Bibliothèque lorraine, p. 512-516 ; Quérard, IV, 156-157 ; Cio 18, n° 34286-34310. Y ajouter le Testament de Ch.H. Hugo, publié par Jérôme dans les Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, 1890. – Manuscrits à la B.V. de Nancy (Dom U. Berlière, «Note sur les manuscrits de l'abbé Hugo d'Etival conservés à Nancy», dans le Bulletin de la Commission royale d'histoire de Belgique, 1898).

8. Bibliographie

Cior 18, n° 34311-34320. – Govaerts L.A., Dictionnaire biobibliographique des écrivains [...] de l'ordre des Prémontrés, Bruxelles, 1907, t. III, p. 110-129.– Backmund N., Monasticon praemonstratense, Straubing, 1949, t. III, p. 69-82. – Lexicon für Theologie und Kirche, 2, 1960, t. V, p. 520.

DUPERIER

Numéro

275

Prénom

Jérôme

Naissance

?

Décès

?

On ne sait rien de lui, sinon qu'il fut garçon libraire chez Anisson (Baizé, Catalogue manuscrit de la Bibliothèque de la doctrine chrétienne, t. XII, f° 95). Son nom est parfois orthographié «Du Perrier».

6. Activités journalistiques

Auteur des Pièces fugitives d'histoire et de littérature, Paris, 1704-1706. 5 vol. : le privilège des trois premières parties (t. I-III, 1704) est accordé à «Flachat de Saint-Sauveur», celui des deux dernières (t. IV-V, 1706) au « Sr d'Aiglemont » : la dédicace en tête du premier volume est signée «D.P. » (D.P.1 1122). J. Bernard signale l'attribution à Tricaud (voir ce nom), mais ajoute que «ceux qui savent mieux la carte du pays littéraire l'attribuent à un garçon libraire qui a demeuré autrefois chez Anisson et qui faute de pratique dans sa profession s'occupe à écrire présentement» (Nouvelles de la République des Lettres, juil. 1704, p. 109). L'attribution à D. est reprise par Basnage dans son Histoire des ouvrages des savants, mars 1705, p. 132.

7. Publications diverses

Liste des ouvrages de D. dans Quérard, Supercheries littéraires, t. II, p. 48, et dans Cior 18, n° 26696-26699.

8. Bibliographie

Q., t. IX, p. 553 ; Quérard tient ses renseignements de Barbier, qui déclare en devoir une partie à l'abbé Bouillot.

BRUNET

Numéro

125

Prénom

Jean

Naissance

?

Décès

?

Jean Brunet ne doit pas être confondu avec Claude Brunet, lyonnais, docteur en médecine en 1717 et professeur de botanique, qui figure à des jurys de thèses de 1723 à 1740 (B.M., recueils 1182.e. 3 à 5). Jean B. a présenté en 1704 un projet de sonde à l'Académie des Sciences (Bibliothèque de l'Académie des Sciences, t. XXIII, f° 178). Le prospectus de son appareil est reproduit, avec de sévères critiques qui portent aussi sur les idées de B. en métaphysique, dans Flachat de Saint-Sauveur.

6. Activités journalistiques

L'abbé de La Roque lui confie en 1686 la rédaction du Journal de médecine «ou Observations des plus fameux médecins, chirurgiens et anatomistes de l'Europe, tirées des journaux des pays étrangers, et autres mémoires particuliers», avril-octobre 1686, in-16, David Horthemels, Paris.

Supplément du volume des Journaux de médecine de l'année 1686, «ou Nouvelle conjecture sur les organes des sens, où l'on propose un nouveau système d'optique, avec une théorie particulière du mouvement par le S.B.», 1687, in-16, David Horthemels, Paris. Il ne s'agit que du n° 4 du Journal de médecine (août-octobre 1686), réimprimé avec la même pagination et huit pages d'additions (voir D.P.1 671).

Le Progrès de la médecine «contenant un recueil de tout ce qui s'observe d'utile à la pratique», janvier-avril 1695, Anisson, Paris, in-16, rééd. 1697, Laurent d'Houry, Paris. Le privilège pour ce journal a été accordé à Jean Brunet, «libraire à Paris» (B.N., ms.fr. 21947, f° 91).

Le Progrès de la médecine «contenant un recueil de tout ce qui s'observe de singulier par rapport à sa théorie et à sa pratique [...] pour l'année 1697, par M. Brunet», Paris, Laurent d'Houry, 1698, in-16 (voir D.P.1 1146).

Haller signale un Progrès de 1796 (pour 1696) ; il l'a probablement confondu avec le journal de 1686 qu'il n'a d'ailleurs pas consulté («hoc tomo careo», t. 4, p. 227).

Le Progrès de la médecine «contenant des recueils de tout ce qui s'observe de plus singulier dans cette science, avec des réflexions de théorie et de pratique et de nouvelles explications des principaux phénomènes de la nature pour les mois de janvier, février, mars 1709», Laurent d'Houry, Paris, s.d. Le privilège (p. 181 ) est donné à Jean Brunet, continuant celui du Progrès (demande de privilège, B.N., ms. fr. 21949, f° 428).

Journal des savants, notices en 1692, p. 295-296 ; 1693, p. 247-249 et p. 386-389.

7. Publications diverses

Traité raisonné sur la structure des organes des deux sexes destinez à la génération, «par Monsieur...», Laurent d'Houry, Valenciennes et Paris, 1699, in-12 (le privilège est celui du Progrès accordé en 1695). – Le Bon Usage du tabac en poudre, «les différentes manières de le préparer et de le parfumer, avec plusieurs choses curieuses concernant le tabac», in-12, Paris, Vve Quinet, 1700 : le privilège est octroyé au «Sr. B.» ; c'est celui qui a été obtenu en 1695 pour le Progrès. Haller attribue bien l'ouvrage à J. Brunet (t. 1, p. 292), suivi par Barbier et Quérard (Suppl. litt.). – Projet d'une nouvelle métaphysique, mentionné par Quérard (Vve Horthemels, Paris, 1702), d'après Flachat de Saint-Sauveur, Pièces fugitives, t. 1, p. 347 et suiv.

8. Bibliographie

B.Un., article «Brunet, Claude». – Flachat de Saint-Sauveur, Pièces fugitives, Paris, 1704, t. 1, p. 347 et suiv. (B.N., Rés. Z 20274). – Gautier H., La Bibliothèque des philosophes et des sçavants, t. I, Paris, 1723, p. 283-285. – Carrère J.F., Bibliothèque littéraire..., t. II, Paris, 1776, p. 193.- Haller A. von, Bibliotheca medicinae practicae, t. IV, Berne , Bâle, 1788, p. 292 et 487. – Fullerborn G.G., Beiträge sur Geschichte der Philosophie, t. III, 1796, p. 143, n. – Savérien, Histoire des philosophes modernes, 1re partie, Paris, 1760, p. XXXVIII et XLI-XLII. – Claustre, Table générale du Journal des savants, 1753. – Hirsch A., Biographisches Lexikon der hervorragenden Aerzte, t. VI, Wien, 1888,p. 565. – Robinson L., «Un solipsiste au XVllle siècle», L'Année philosophique, t. XXIV, 1913, p. 15-30. – Roger J., Les Sciences de la vie dans la pensée française, Paris, 1963 (voir Index nominum). – Armogathe J.R., «Une secte fantôme au XVllle siècle : les égoïstes», T.E.R., Histoire de la philosophie, Paris, 1970 (ex. dact., Bibl. de la Sorbonne et Bibl. de l'E.N.S.) ; sur B., voir p. 163-240.

BEAUGEARD

Numéro

049

Prénom

Jean

Naissance

1753

Décès

1828

Jean François Simon Ferréol Beaugeard (parfois orthographié Baugeard) est né le 18 septembre 1753 de Pierre Michel Beaugeard (né vers 1729) et d'Anne Marie Moutton (A.D. Bouches-du-Rhône, reg. de Saint-Ferréol). Il appartenait à une famille de commerçants et de «grabeleurs-jurés» (chargés de trier et de purifier les grains, les épices, les tissus). Il épousa, le 25 mai 1776, Françoise Maurel, fille d'un important cordonnier de Marseille (A.D.,Bouches-du-Rhône, reg. de Saint-Ferréol) et en eut plusieurs enfants. Il mourut le 21 juin 1828.

2. Formation

Il fit des études juridiques mais sans devenir avocat (Journal de Marseille, 21 mars 1793). Il est donné comme clerc de procureur (acte de mariage cité) et «bourgeois» (acte de naissance d'une fille, reg. de Saint-Ferréol, 5 juin 1784).

3. Carrière

Réfugié à Bordeaux sous la Révolution, il fut arrêté en juin 1798 et déporté en Amérique. Revenu en France en 1800, il s'installa à Lyon où il exerça quelque temps le métier d'avocat.

5. Opinions

Lié au milieu des juristes et des négociants marseillais et aixois, protégé de Claude Pastoret (1756-1840), il fut signalé sous la Révolution comme agent royaliste. Son journal était anti-jacobin et se posait en défenseur de l'ordre public.

6. Activités journalistiques

Journal de Provence, avec privilège, 13 avril 1781 ; puis Journal de Provence, dédié à Mgr. le Maréchal prince de Beauvau puis Journal de Marseille ; puis Journal de Marseille et des sections, juin 1795 - 1797 (D.P.I 685).

7. Publications diverses

B. est également l'auteur de trois pièces de théâtre, qui eurent peu de succès: Les Amants espagnols, oct. 1782 (signalée dans les Spectacles de Paris, 1783); La Tabatière, (vers 1785 d'après Achard et le Journal des Hommes libres, 18 fructidor, an III); L'Oncle et le Neveu, 1789. Ces pièces sont restées manuscrites (procès-verbal de perquisition, 16 prairial an VI, A.D. Bouches-du-Rhône, 3054). B. a publié dans l'Almanach des Muses deux contes, «Le Borgne avare» (1785) et «Les Deux Neuvaines» (1787). Il est l'auteur d'un Projet d'imposition pour la ville de Marseille, 1789, 28 p. (B.N., LK 7, 13 296).

8. Bibliographie

D.B.F.– Grosson, Almanach historique de Marseille, 1782.– Achard, Histoire des hommes illustres de Marseille, Marseille, 1787, t. II.– Rivarol, Petit Almanach de nos grands hommes, 1788.– Le Moniteur, t. XXIV, p. 287.– Les Bouches-du-Rhône, encyclopédie dirigée par P. Masson, t. VI, p. 549-571 (O. Léris), Marseille, 1904; t. XI (H. Barré), 1913. – Martinet, G., «La vie politique à Marseille en 1795 et en 1796» (lettres inédites de B. à P. Cadroy, du Conseil des Cinq-Cents, A.N., F7, 4628) dans Provence historique, fasc. 64, p. 126-176.– Gérard R., Un journal de province sous la Révolution, le «Journal de Marseille» de Ferréol Beaugeard (1781-1797), Société des Etudes Robespierristes, Paris, 1964 (thèse de droit, Aix-Marseille, 1962).– Gough H., Newspaper press in French Revolution, Chicago, 1988.