Il a commencé son activité par la publication de l'Almanach de Lyon à partir de 1740. Ce qui n'était avant lui qu'un simple calendrier augmenté d'une liste des personnalités locales, devient un vrai livre, plein d'informations administratives et pratiques, avec des rubriques historiques. Destiné à plaire au plus vaste public local, sa diffusion semble même attestée dans tout le royaume. Après un essai infructueux en 1742-1744, D. crée un bureau d'adresses (1750) qu'il prolonge logiquement en une feuille hebdomadaire destinée à diffuser les annonces enregistrées au bureau: Les Affiches de Lyon, annonces et avis divers (D.P.1. 34; G. Feyel, L'Annonce et la Nouvelle: la presse d'information et son évolution sous l'Ancien Régime (1630-1788), thèse, U. de Paris IV, 1994, p. 1136-1137). Composées de huit pages en général, dans une présentation immuable, elles paraissaient chaque semaine. On pouvait les acheter au bureau pour six sols ou s'abonner pour neuf livres, prix qui restèrent stables pendant toute la durée du journal. Elles ont connu un très beau succès, suscitant des imitations un peu partout en France. Survivant à quelques vicissitudes, les Affiches ont paru jusqu'en 1821.
Encouragé par ce coup d'essai, D. s'est risqué à lancer d'autres journaux, avec plus ou moins de réussite. Il paraissait légitime d'exploiter la réussite des Affiches. C'est à quoi s'employa le Journal de Lyon ou Annonces et Variétés littéraires pour servir de suite aux Petites Annonces de Lyon, lancé en 1784 et qui devait durer jusqu'en 1792 (D.P.1. 668). Ce nouveau périodique ambitionnait de reprendre les informations locales de son modèle, sur un plan plus général et plus littéraire. Il faut croire que le succès a répondu à l'attente de D., puisque, bimensuel à l'origine, le journal allait devenir hebdomadaire. Dirigé par Mathon de la Cour, avec des journalistes de talent comme Gaudin et Lemontey, ce premier vrai journal lyonnais eut une diffusion qui dépassait les limites de la région. Destiné à être «le délassement de l'homme sensible», il ne dédaignait pas non plus son utilité. On y trouve en abondance l'information attendue sur la vie mondaine et intellectuelle de la capitale régionale, mais aussi de la littérature, des rubriques historiques, des détails sur les récentes découvertes scientifiques ou utiles au public.
Ne s'en tenant pas à son rôle d'animateur régional, D. a eu l'ambition de rivaliser avec la presse nationale. Il lance Le Glaneur, feuille de quinzaine, dans laquelle on rassemble tout ce qui se trouve épars dans les journaux, les papiers littéraires et autres écrits du temps (1772-1774). Mais cette anthologie d'articles puisés aux sources les plus diverses n'a jamais eu une personnalité bien définie (D.P.1. 585). N'arrivant même pas à renouveler un lectorat initial de deux cents souscripteurs, D. finit assez vite par renoncer à son projet.
Ne s'avouant pas vaincu, il propose en 1784 le Journal de la langue française, soit exacte, soit ornée (D.P.1. 658), en en confiant la rédaction à un grammairien connu, Domergue. S'adressant à «toutes les personnes qui cultivent la langue française par état et par goût», le journal se devait évidemment de dépasser la diffusion locale des Affiches. Il visait un public international, puisqu'on pouvait même le trouver à Berlin ou à Vienne. Fort bien fait, il a survécu jusqu'en 1795, ce qui est un beau succès pour un journal aussi nettement ciblé.
D. va encore innover en proposant en 1789 le premier quotidien lyonnais. Ce sera le Courrier de Lyon, ou résumé général des révolutions, lancé le 1er septembre 1789. Rédigé par «une société de gens de lettres» sous la direction de Champagneux, le nouveau journal s'affichait ouvertement politique. A l'écoute des travaux de l'Assemblée nationale, le journal était d'inspiration modérée et monarchiste. Il devait rapidement souffrir de la concurrence du Journal de Lyon et de discordes à l'intérieur de la rédaction, ce qui provoqua sa fusion avec son rival sous le titre de Journal de Lyon et de Rhône-et-Loire. D'ailleurs tous ces titres sortaient des mêmes presses de D.
On citera enfin un Ami de la liberté et des moeurs, au sous-titre explicite : «ou journal des événements qui se passent sous nos yeux contenant de plus un résumé de tous les papiers, nouvelles qui ont paru la veille» qui n'a pas dépassé le stade du premier numéro (1er septembre 1790).
On a toutes raisons de croire que, pris par son activité de chef d'entreprise, D. ne s'occupait pas lui-même directement de la rédaction de ses différents journaux, même si on ignore le nom de ses rédacteurs, du moins pour ce qui est de la presse locale.