POURROY DE QUINSONAS

Numéro

657

Prénom

François de

Naissance

1719

Décès

1759?

François Zacharie Pourroy de l'Auberivière de Quinsonas est né à Grenoble le 5 novembre 1719 (Rochas, t. II, p. 293). Il était fils de Claude Joseph de Quinsonas et de Marie Anne de Saint Germain Mérieu. Il eut pour frères : Marc Joseph Pourroy de Quinsonas, président au Parlement de Grenoble puis de Besançon (1700-175 7) ; Pierre Emmanuel, chevalier de Malte (1702-1766) ; François Louis, évêque de Québec (1711-1740) ; sa sœur, Françoise, fut mariée à J.P. de Bailly, premier président au Parlement de Grenoble. François Zacharie mourut en 1759 (La Harpe, p. 185, n. 1).

2. Formation

On trouve dans le livre de la marquise de Quinsonas, Le Château de Mérieu, des renseignements originaux sur la carrière maltaise de P. (chap. VIII). Ces renseignements sont tirés des archives du château de Mérieu, et notamment de la correspondance du bailli de Tencin, cousin-germain du cardinal, et de Pierre Emmanuel Pourroy de L'Auberivière, commandeur de Jalès, frère aîné de P. Né en 1719, P. reçut dès le 16 février 1722 un bref de minorité dans l'Ordre de Malte. Il s'y rendit en 1739. Une lettre de Tencin à Jalès, du 29 août 1739, donne un portrait peu flatteur du jeune chevalier : «j'en suis on ne peut plus mécontent. II a été si mal élevé, vous l'avez ensuite si fort gâté, et on lui a laissé entre les mains des livres où il a puisé de si mauvais principes à tous égards, que j'en désespérerais s'il n'était pas bien jeune encore. Il a un système en fait de Religion et de mœurs qu'il met en usage à la vue de tout le monde, et qui ne lui mérite pas le suffrage du Public. Il est en outre cela, extrêmement particulier, et comme il s'éloigne des autres, les autres s'éloignent aussi de lui» (p. 86). Dès juillet 1740, P. ne veut plus entendre de «continuer le service» et veut vivre à Paris (p. 90) ; faute d'argent, il reste cependant à Malte « pour jouir d'une liberté libertine» (lettre de Tencin, 31 oct. 1740), et s'y répand en «extravagances continuelles» (16 sept. 1741, p. 91). En 1743, il est toujours à Malte, en qualité d'«Enseigne des vaisseaux d'Espagne» (11 oct. 1743, p. 94). On perd sa trace dans les années qui suivent, mais en 1750, il est en résidence forcée à Besançon, où «il a surpassé de beaucoup la réputation qu'on lui avait faite dans ce pays-ci» (lettre de Tencin, 20 oct. 1750).

3. Carrière

Le 8 juin 1750, il fait scandale à Gottolengo, près de Venise, en essayant de forcer la porte de Lady Montagu, qui écrit : «C'est un fou et un imposteur ; il est venu ici vêtu d'abbé [sic] sans se nommer [...]. Il a tiré un pistolet contre mes gens [...]. J'ai entendu dire que cet extravagant s'est donné pour mon parent» (lettre à Contarini, 10 juin 1750, The Complète letters of Lady Mary Wortley Montagu, éd. R. Halsband, Oxford, 1965-1967, t. II, p. 456). Walpole évoque cette histoire obscure («an obscure history») le 31 août 1751 (Letters [...] to Sir. H. Mann, dans The Yale Edition of Horace Walpole's Correspondence, éd. W. S. Lewis, London, i960, t. XX, p. 272). P. n'est pas cité dans ces lettres, mais Halsband a retrouvé son nom dans les archives vénitiennes. Voltaire, parlant du chevalier en 1751 ou 1752, précise : «C'est celui qui sondait la nature de Lady Montagu» (D4648). En octobre 1750, P. est de retour à Paris et demeure à côté du café de la Régence (Ars., ms. 10302). En 1752, il essaie de faire intervenir Frédéric de Prusse pour « le recommander au Grand Maître » (Politische Korrespondenz Friedrichs des Grossen, t. IX, lettre à Keith, ambassadeur à Paris, 11 juil. 1752 ; A.A.E., Mémoires et documents, Prusse, vol. 170). Il a passé à Rome les dernières années de sa vie. C'est là qu'il meurt, le 23 février 1759, dans la paroisse de Saint-Laurent in Lucina. Ses meubles sont vendus pour 731 £ et ses livres pour 523 £ 4 sols ; son portrait est renvoyé à la famille par son ami le commandeur de Pingon, qui informe le commandeur de Jalès des ultimes désordres du chevalier : il aurait laissé 40 000 £ de dettes (25 févr. 1760, p. 108).

6. Activités journalistiques

Auteur du Spectateur littéraire, Gissey, I746(D.P.1 1223) : la permission ayant été refusée, P. publie un Mémoire « pour

M. le chevalier de Quinsonas, pour obtenir la permission tacite d'imprimer des feuilles littéraires dont il donne un essai» (B.N., f.fr. 22133, f° Ï71)- Cependant, «le sieur Gissey en assemble les feuilles au vu et su de tout le monde dans sa boutique rue Saint-Jacques» puis les vend «publiquement» (ibid., f° 72). P. fut sans doute aidé par Favier, avec qui il était en relations (n.a.fr. 10782). Dès le 1er juin 1746, Voltaire écrit à Vauvenargues : « le chevalier de Quinsonas a abandonné son Spectateur» (D3408).

7. Publications diverses

7. Au Roy de Prusse, ode, s.l.n.d. – La Capilotade, poème «ou tout ce qu'on voudra [...] par Momus», à Fontenoy, 1745. – Pièces nouvelles sur les premiers succès de la campagne, Paris, Jorry, 1745. – Lettre sur l'apothéose de Voltaire en Prusse, Berlin, L. Verus, 1758, in-12 (Ars., ms. 10302) : ms. présenté en 1750, édité en 1758.

8. Bibliographie

8. D.L.F. ; Cior 18. – Rochas A., Bibliographie du Dauphiné, Paris, Charavay, 1856. – La Harpe J. de, Jean-Pierre de Crousaz et le conflit des idées au siècle des Lumières, Genève, Droz, Lille, Giard, 1955, chap. IV (d'après les archives du château de Mérieu). Les archives du château de Mérieu, qui avaient été consultées par J. de La Harpe, ne sont pas accessibles actuellement ; le château du Touvet, demeure ancestrale des Quinsonas et propriété du dernier marquis de Quinsonas, ne contient pas d'archives familiales ; nos citations sont toutes empruntées à l'ouvrage suivant : Mme de Quinsonas, Le Château de Mérieu et les familles de ceux qui l'ont habité, Grenoble, Impr. Saint-Bruno, 1911.

PÉRARD

Numéro

627

Prénom

Jacques de

Naissance

1713

Décès

1766

Jacques de Pérard est né à Paris en mai 1713 ; il est mort le 29 juin 1766 (Haag). Marié deux fois, il eut de son second mariage un fils et deux filles.

3. Carrière

Il fait ses études de théologie à Berlin, où il est depuis 1722. En 1736, il fait un séjour de neuf mois à Paris «chez son père qui y est établi» (lettre de Mirande à P. Marchand, 15 déc. 1736, March. 2) ; après quoi il se porte «candidat» à Berlin. Il entre au service du roi de Prusse en 1738. Vers 1741, il est pasteur à Gramzow. Au début de 1747, il passe quelques semaines à Berlin (lettre de Pelloutier à P. Marchand, 10 juin 1747, ibid.). Il est alors «bibliothécaire» et s'occupe des commissions littéraires du comte Zabalsk. En 1750, il devient prédicateur de la Cour à Stettin. Son œuvre de journaliste lui vaut d'être élu dans plusieurs académies : associé externe de l'Académie de Berlin en 1750, il en est bientôt membre, ainsi que de l'Académie de Saint-Pétersbourg, de la Société royale de Suède, de l'Institut de Bologne, de la Société anglaise «de propaganda fide», etc. Il est nommé membre associé de l'Académie d'Angers le 16 août 1752.

4. Situation de fortune

Très dépensier, il est soupçonné de détournements en 1755 et incarcéré ; après une enquête de quatre mois, il est relâché et réhabilité.

6. Activités journalistiques

Il collabore au Journal littéraire d'Allemagne, de Suisse et du Nord, La Haye, 1741-1742 (D.P.1 163), puis à la Nouvelle Bibliothèque germanique depuis le premier volume (Amsterdam, 1746) jusqu'en 1749 (Haag ; voir aussi la lettre de Mirande à P. Marchand, 15 déc. 1746, March. 2).

8. Bibliographie

F.L. 1769 ; Haag. – B.U. Leyde, fonds Marchand, March. 2. – Formey J.H.S., Histoire de l'Académie royale des sciences et belles-lettres, Berlin, 1750.

MORAND

Numéro

590

Prénom

Pierre de

Naissance

1701

Décès

1757

Pierre de Morand est né à Arles le 8 février 1701 : il était fils de Daniel de Morand, assesseur civil et criminel de la vigie d'Arles. Il a épousé, avant 1736, Marguerite de Chiavary (Moreri). II est mort à Paris le 3 août 175 7 et fut inhumé dans la paroisse de Saint-Sulpice (B.V. Arles, ms. 759, f° 192).

2. Formation

Il fut élève du collège des Jésuites de Lyon (Nouvelles de la Cour, 20 déc. 1736), fit ensuite des études de droit et fut reçu avocat au Parlement d'Aix. En 1731, il était acteur dans un groupe d'amateurs de théâtre à Nîmes (Mercure, févr. 1732). De 1739 à 1755, il est avocat au Parlement de Paris. Il a été membre de l'Académie d'Arles.

3. Carrière

Vers 1736, il quitte sa femme et se rend à Paris où il assiste, à la fin de l'année, à la représentation de Childéric. Pour avoir «jeté son chapeau dans le parterre» et manifesté son dépit lors de l'échec de L'Esprit de divorce en 1738, il est emmené à For-l'Evêque (B.N., n.a.fr. 10782, f° 175). On perd ensuite sa trace pendant dix ans. En juillet 1749, il loge Baculard d'Arnaud dans son appartement rue de Vaugirard (Ars., ms. 11683, f° 55). En 1750, il habite à l'hôtel de Médoc, rue des Cordeliers (n.a.fr. 10782, f° 175 ; Ars., ms. 10302, déc). Il est à cette époque 1'«agent» de Mme Doublet (Ars.,ms. 10783, f° 31). Un dossier de police du 1er septembre 1751 signale qu'il «est à la tête d'une petite assemblée qui se tient toutes les semaines sous le nom de petite académie dans un appartement loué exprès» (n.a.fr. 10782, f° 175). Peut-être y prononce-t-il le discours de réception du 28 juillet 1748 (Théâtre et œuvres diverses, t. II, p. 375). En 1749 selon Fréron, plus probablement à la fin de 1750, il devient agent littéraire du roi de Prusse en remplacement de Baculard d'Arnaud. Darget l'aurait fait nommer pour rendre «un service de plus» à d'Arnaud (lettre à Marshall, 29 mars 1751, D4429). Voltaire mentionne ce poste pour la première fois dans une lettre du 4 janvier 1751 (D4335). Au début de l'été 1752 M. est invité par le roi à se rendre à Berlin (f.fr. 22157, f° 82, 1er juin 1752) : Voltaire l'attend avec impatience (D4933), mais Darget est opposé à ce projet (D4941), qui ne se réalisera pas. A la fin de 1753. il perd sa charge d'agent du roi. La même année, sans doute, commencent ses fonctions de «mouche» (n.a.fr. 10782, f° 175). En 1757, il est correspondant littéraire de Caroline Louise, margrave de Bade-Dourlac.

4. Situation de fortune

L'héritage de son père se montait à «plus de 12 000 livres de rente» (L'Année littéraire, t. VI, 1757, p. 46), mais la rupture avec sa famille et le procès que lui intenta sa belle-mère lui firent perdre tous ses biens (ibid.). En 1750, il gagnait, en qualité d'agent du roi de Prusse, 1200 £ (n.a.fr. 10782, f° 175).

5. Opinions

Il fut «admis aux réunions littéraires du comte de Clermont et à la petite cour de la duchesse du Maine» (B.Un.), fut le commensal de Mme Doublet, et fut très lié à Baculard d'Arnaud.

6. Activités journalistiques

Correspondant littéraire de Frédéric II de 1750 à 1753 (voir Estrée, p. 314 ; Krieger, p. 184), il cesse ses fonctions sans doute en décembre 1753. Les rapports de la police de la Librairie signalent ses bulletins le 30 mars 1753 (f.fr. 22158, f° 125) et le 9 octobre (ibid., f° 178) ; une note du 15 janvier 1754 déclare : «on dit que de Morand le poète a perdu l'agence de Prusse à cause de sa lettre critique contre Rousseau parce que le roi de Prusse aime passionnément la musique italienne» (f.fr. 22136, f° 354 ; cf. f° 357). La brochure de M., Justification de la musique française, avait été publiée en décembre 1753 (f.fr. 22158, f° 199, 19 déc. 1753) sous la date de 1754. La correspondance littéraire de M. avec le roi de Prusse et avec la margrave de Bade-Dourlac est en cours d'inventaire.

Mellinet aîné mentionne « Morande » comme un des colla­borateurs du Journal encyclopédique (J.E.) en 1756 (L'Esprit des journaux, mai 1817, p. 246 ; voir Charlier et Mortier,p. 46). Morand ne fut pas fondateur du J.E., mais il était en 1756 l'un des deux correspondants du journal à Paris, l'autre étant Prévost de La Caussade. Ils furent tous deux remplacés l'année suivante par le chevalier de Méhégan (J.E., 1er janv. 1774, art. de P. Rousseau : renseignement fourni par P. Matthieu).

7. Publications diverses

Voir Brenner et Cior 18, n° 47170-47181. Y ajouter Les Amours des grands hommes, livret d'opéra, musique de Des Roziers (extraits dans Le Pour et contre, t. XI, p. 20-21 ; t. XII, P- 75-79) et Le Pot de chambre cassé, «tragédie pour rire ou comédie pour pleurer», Paris, s.d. [1749], vendue chez Clouzier (n.a.fr. 10782, f° 175).

8. Bibliographie

Moreri ; B.Un. ; N.B.G. ; Brenner : Cior 18. – Voltaire, Correspondence, éd. Besterman. – L'Année littéraire, t. VI, p. 44-51. – Flammermont J., Les Correspondances des agents diplomatiques étrangers en France avant la Révolution,Paris, 1896. – Estrée P. d', «Un auteur incompris, Pierre de Morand, l'homme et l'œuvre (1701-175 7)», R.H.L.F., t. XVI, 1909, p. 302-328. – Krieger B., «Die literarischen Korrespondenten Friedrichs des Grossen in Paris», Hohenzollern Jahrbuch, t. XVI, 1912, p. 184. – Le « Journal encyclopédique » (1750-1793) : une suite de l'«Encyclopédie», Notes, documents et extraits réunis par G. Charlier et R. Mortier, Bruxelles, Paris, 1952. – Froidcourt G. de, Pierre Rousseau et le Journal encyclopédique à Liège (1756-1759), Liège, 1953.

9. Additif

Carrière : Selon Jochen Schlobach, Morand avait été, au début des années quarante l’un des informateurs de Mme Doublet. Grâce à ses relations avec Baculard d’Arnaud, il entra au service de Frédéric II, et assura pendant plus de deux ans (de 1750 à 1753) sa correspondance littéraire. Selon L. Bongie, Morand est vers 1752 l’un des agents secrets à Paris de Frédéric II ; Pidansat de Mairobert lui fournit des nouvelles ; il est en même temps surveillé par Fréron, qui informe l’inspecteur d’Hémery de ses activités (Laurence Bongie, La Bastille des pauvres diables, PUPS, 2010, p. 79-80). À partir de janvier 1757, il rédige la correspondance littéraire de la marquise de Bade-Dourlac, dite « correspondance littéraire de Karlsruhe », mais il meurt le 3 août 1757 et sera remplacé par Maillet-Duclairon (Voir le recueil dirigé par J. Schlobach, Correspondances littéraires inédites, Champion-Slatkine, Paris-Genève, 1987, p. 61 et suiv.) (J.S.).

MONTHENAULT D'EGLY

Numéro

588

Prénom

Charles

Naissance

1696

Décès

1749

1. Charles Philippe Monthénault d'Egly est né à Paris le 28 mai 1696 et mort dans la même ville le 2 mai 1749.

2. Formation

Il fit ses études au collège Mazarin et au collège de Beau-vais, étudia son droit et devint avocat.

3. Carrière

3. En 1728, il s'attacha à M. de Baussan, maître des requêtes, intendant de Poitiers puis d'Orléans. M. le suivit à Poitiers en 1728 et à Orléans en 1731. A son retour à Paris, il publia divers articles dans le Journal de Verdun, puis une Histoire des rois des Deux-Siciles qui lui ouvrit les portes de l'Académie des Inscriptions (1741) ; il y succéda à l'abbé Banier. Il perdit la vue en 1745.

6. Activités journalistiques

Il travailla à la Suite de la Clef ou Journal de Verdun et en prit la direction en juillet 1739, à la mort de La Barre (Eloge) et le rédigea jusqu'à sa mort, en mai 1749.

7. Publications diverses

Les Amours de Leucippe et de Clitophon, trad. d'Achille Tatius, Paris, 1734. – Histoire des rois des Deux-Siciles de la maison de France, Paris, 1741, 4 vol. - La Callipédie ou l'Art de faire de beaux enfants, trad, du poème latin de C. Quillet, Paris, 1749 (Nouvelles littéraires de Raynal, CL., 1.1, p. 286).

8. N.B.G.; B.Un. – Eloge lu le 14 novembre 1749 par Bougainville, dans Histoire de l'Académie des Inscriptions, t. XXIII, p. 309-313. – «Mémoire historique sur le Journal des savants», dans Tables du Journal des savants, 1764, t. X, p. 676.

MEHEGAN

Numéro

564

Prénom

Guillaume

Naissance

1724?

Décès

1766

Guillaume Alexandre de Méhégan est né vers 1725 à La Salle, dans les Cévennes, d'une famille irlandaise venue en France à la suite de Jacques II. Lors de l'interrogatoire du 1er septembre 1751, il déclare avoir vingt-six ans et demi (B.N., n.a.fr. 10782, f° 149); une fiche de police du 1er février 1751 lui donne vingt-six ans (Ars., ms. 11758, f° 35).

2. Formation

Il arrive à Paris en 1741 avec sa mère, «venue à Paris pour veiller à l'éducation du répondant» (ibid., f° 35). Il fait ses études de théologie au séminaire de Saint-Nicolas du Chardonnet de 1743 à 1746 (ibid.), devient clerc tonsuré en 1751 et soutient des thèses en Sorbonne (f° 71).

3. Carrière

Il demeure à Paris, chez sa mère à l'hôtel du Saint-Esprit, rue Plâtrière, de 1746 à 1748 ; elle s'établit ensuite à Sens; il habite alors à l'hôtel de Lyon à Paris (n.a.fr. 10782, f° 149) puis, en juillet 1751, dans une chambre du 16, rue de Vaugirard (ms. 11758, f° 8). Il revendiquera en 1757 un «discours prononcé devant la Cour de Danemark, pour l'ouverture des leçons publiques de langue et de belles-lettres françaises» (Un empire se rend-il plus respectable par les arts, Copenhague, 1751). L'auteur en est La Beaumelle, professeur de belles-lettres à l'Université de Copenhague en 1751, à qui M. avait prêté sa plume. Cette année-là, M., que ses protections engageaient vers une carrière ecclésiastique, publie Zoroastre, qui le mène à la Bastille. Arrêté le 11 août 1751 sur ordre signé du 8 juin (ms. 11758, f° 8), il subit l'interrogatoire devant Berryer le 1er septembre (S, p. 264­265) ; il n'en sort que le 13 mars 1753 malgré l'intervention de sa mère (S, p. 265-267). Il habite cependant tantôt chez elle à Versailles, tantôt rue de Vaugirard (f° 99). C'est à cette époque qu'il dut renoncer à l'état ecclésiastique. Il cherche à entrer aux Affaires étrangères et se consacre à la rédaction de différents ouvrages d'histoire.

Le cardinal Fleury lui obtient, au début de sa carrière, une pension de 1000 £ sur l'évêché de Saint-Claude; cette pension ne lui est plus versée lors de son séjour à la Bastille (n.a.fr. 10782, f° 149; ms. 11758, f° 33, 42, 101); il percevait également 200 £ de pension sur le Trésor royal (n.a.fr. 10782, f° 149). En 1752, il avoue 1000 £ de rente et déclare faire à sa mère une pension de 150 £ (ms. 11758, f° 71). Zoroastre (in-12, 14+60 p.), tiré à 1200 exemplaires dont 850 gardés par l'auteur, lui a coûté 200 £ de frais d'impression qu'il couvre en quatre jours «en en vendant 200 à 20 sols pièce» (ibid., f° 55).

5. Opinions

Avant son séjour à la Bastille, il «professe ouvertement le déisme » et « tient ses assises au café de Procope » puis au café Charpentier (n.a.fr. 10782, f° 149); il prêche «l'indépendance et l'irréligion» (ms. n 758, f° 42). Voir Spink, p. 257-260.

6. Activités journalistiques

Il fut l'un des premiers rédacteurs du Journal encyclopédique fondé par P. Rousseau ; le rédacteur des M.S. écrit le 5 février 1762: «Le Journal encyclopédique outre son chef ordinaire vient d'acquérir pour conducteur à Paris l'abbé Méhégan». Selon une lettre de P. Rousseau, celui-ci fut dépouillé à cette date du privilège du Journal encyclopédique par le duc de Bouillon, qui le confia à M., simple prête-nom de l'abbé Coyer (Nachlass Formey, lettre du 30 juil. 1763). Prenant la succession de Morand et de Prévost de La Caussade, M. a été le seul correspondant à Paris du Journal encyclopédique depuis 1757 jusqu'en 1763 (1er janv. 1774, p. 180).

7. Publications diverses

Liste des œuvres de M. dans Cior 18, n° 44190-44205. Outre les œuvres mentionnées, M. affirme avoir composé une tragédie, Le Comte Julien, qu'il aurait «retirée pour ne pas déplaire à sa famille» (ms. 11758, f° 36), un «abrégé de l'histoire d'Angleterre» et une autre tragédie, Placide, dont les manuscrits lui sont rendus en 1753; il doit par contre remettre à la police trois manuscrits: «Sur les progrès du mahométisme», «Réflexions sur l'espion turc», « Observations sur l'auteur Rousset de Hollande» (ibid., f° 92 et 96).

8. Bibliographie

Feller-Weiss; B.Un.; Cior 18. – B.N., f.fr. 1214, 22109; n.a.fr. 10781, 10782. – Ars., ms. 11758. – (S) Spink J.S., «Un abbé philosophe à la Bastille (1751-1753): Méhégan et son Zoroastre», dans The Age of Enlightenment: mélanges offerts à T. Besterman, Edinburgh, London, 1967.

MAILLY

Numéro

539

Prénom

Jean Baptiste

Naissance

1744

Décès

1794

Jean Baptiste Mailly est né à Dijon le 16 juillet 1744, et mort dans la même ville le 6 germinal an II (26 mars 1794).

2. Formation

Il fut adjoint à l'Académie de Dijon le 7 décembre 1770, et élu pensionnaire le 8 janvier 1773. Il fut membre de la Société patriotique de Hesse-Hambourg.

3. Carrière

II fut d'abord professeur d'histoire et de géographie au collège des Godrans de Dijon. Il se fit recevoir libraire le 18 mai 1780 (Clément-Janin) ; le 19 août 1780, M. prête serment (A.D. Côte-d'Or, C 380) et Louis Nicolas Frantin lui remet sa librairie de la rue Saint-Etienne, la plus importante de Dijon. M. fit banqueroute en 1791 et sa librairie fut vendue en 1792 (Baudot, supplément ms. à la Bibliothèque des auteurs de Bourgogne, B.V. Dijon, renseignement transmis par M.F. Damongeot ; Clément-Janin). C'est sans doute le même Mailly qui occupait la place de bibliothécaire du Collège de Dijon par intérim, quelque temps avant sa mort en 1794 (E. Debarre, La Vie littéraire à Dijon, 1902). Il demeurait place Saint-Fiacre.

5. Opinions

M. passe pour avoir été favorable à la Révolution.

6. Activités journalistiques

6. Affiches, annonces et avis divers de Bourgogne, Bresse, Bugey et pays de Gex, Dijon, L.N. Frantin, 2 janv. 1776 - 28 déc. 1779, 210 numéros : le journal paraissait chaque semaine en 4 pages (D.P. 123). Outre les renseignements locaux, offres et demandes diverses ou édits concernant la Bourgogne, on y trouve une chronique des nouveautés littéraires ou scientifiques.

M. publia des articles dans le Mercure, L'Année littéraire, le Journal encyclopédique (Muteau). Sa traduction de la Vie de Titus de Suétone fut publiée dans le Journal encyclopédique du 15 février 1765.

7. Publications diverses

7. Epître aux rois conquérants, Dijon, L. Lagarde, 1766. – Poésies diverses de deux amis, «ou pièces fugitives de M.M.D.D. [M. Mailly de Dijon] et de M.F. de N. en L. » [M. François de Neufchâteau en Lorraine], Amsterdam et Paris, Delalain, 1768. – L'Esprit de la Fronde, ou histoire politique et militaire des troubles de France pendant la minorité de Louis XIV, Paris, Moutard, 1772-1773, 5 vol. ; rééd. à Amsterdam et Paris, 1780, 4 vol. – «Introduction à l'histoire des croisades », dissertation lue à l'Académie de Dijon le 14 août 1774. – «La Voix des citoyens», ode publiée par G. Dumay dans Une émeute à Dijon en 1775, Dijon, Darantière, 1886. – Notice sur Eléonore de Guyenne, lue à l'Académie de Dijon le 16 août 1777. – L'Esprit des Croisades, ou histoire politique et militaire des guerres entreprises par les chrétiens, Dijon, Mailly et Frantin ; Paris, Moutard, 1778-1780, 4 vol. – «Dissertation sur l'éléphant dont parle M. Chaussier» (B.V. Dijon, ms. 1778). – Fastes juifs, romains et français, ou Eléments pour le cours d'histoire du collège Godran de Dijon, précédé d'un abrégé de géographie, Dijon, Frantin ; Paris, Barrois jeune, 1782, 2 vol. – Eloge de Bonnard, lu à l'Académie le 18 décembre 1785. – Eloge de Maret, lu à l'Académie le 17 décembre 1786. – «De la naissance, des progrès et de la décadence de la philosophie jusqu'à nos jours», dissertation lue à l'Académie le 14 août 1788. – Des devoirs du citoyen, Kehl, 1789. – «Entreprise de Jacques Verne pour remettre la ville de Dijon en l'obéissance d'Henri IV», Mémoires de l'Académie de Dijon, 1830.

8. Bibliographie

Catalogues de la B.V. et de la B.U. de Dijon. – Milsand P., « Notes et Documents pour servir à l'histoire de l'Académie [...] de Dijon», Mémoires de l'Académie de Dijon, 1870. – Muteau C. et Garnier J., Galerie bourguignonne, Dijon, 1858. – Clément-Janin, Les Imprimeurs et les libraires dans la Côte-d'Or, 2e éd., Dijon, 1883. – Ronsin A., «La presse à Dijon de l'origine à 1789», Pays de Bourgogne, n° 26-29, oct. 1959 - avril i960. – Baudot, Bibliothèque des auteurs de Bourgogne, suppl., B.V. Dijon, ms. 2063, f° 1077.

LEVESQUE DE POUILLY

Numéro

516

Prénom

Louis

Naissance

1691

Décès

1750

Louis Jean Lévesque de Pouilly est né à Reims en août 1691 de Jacques Lévesque, seigneur de Pouilly, et de Marie Roland ; son père était trésorier de France à Châlons, conseiller du roi, mort à Châlons le 6 décembre 1694. Louis Jean Lévesque de Pouilly épousa en janvier 1727 Anne Roland ; un fils (Louis Jean ou Jean Simon) naquit le 8 mai 1734. L. mourut à Paris le 4 mars 1750.

2. Formation

A Reims, il fut le condisciple de l'abbé Pluche. Il fut surtout élevé, comme ses frères Lévesque de Burigny et Lévesque de Champeaux, par l'abbé de Longuerue. Il s'inscrivit en droit en 1708 et fut maître ès arts en novembre de la même année (A.D. Marne, E 516). Vers 1711, il fait ses études de théologie et de philosophie à Paris. Il est membre de l'Académie des Inscriptions en 1722.

3. Carrière

Il est à Paris vers 1711. Séjours à la Source, propriété de Bolingbroke vers 1718-1720. Vers 1725-1726, il fait un voyage en Angleterre et séjourne un an à Londres. En 1727, il quitte définitivement Paris pour Reims ; deux versions à ce sujet : «Les mauvaises façons de l'Académie des Belles-Lettres» l'auraient obligé à se retirer à Reims (lettre de Rémond Le Grec à Bouhier, 5 janv. 1737, B.N., f.fr. 24416, f° 299) ; «l'adieu éternel qu'il a dit à Paris» l'a éloigné de l'Académie (lettre d'Anfossi à Caumont, 10 sept. 1728, Avignon, ms. 2277, f° 1). A Reims, il est successivement membre du conseil de la ville (10 mars 1743) et lieutenant des habitants ; il fonde une école de dessin et une école de mathématiques.

5. Opinions

Très lié à Bolingbroke dès 1719(6, p. 62-65) et à Voltaire, qui séjourne chez lui à deux reprises, en 1742 et 1749 (B, p. 66-68), et qui le dépeint comme «un vrai philosophe» et «un cœur tendre» (lettre à Mme Denis, 29 sept. 1749). Ami de Rémond Le Grec et de Lacurne de Sainte-Palaye, qui ne passaient pas pour dévots (B.N., f.fr. 24416, f° 299 ; Nîmes, ms. 151, f° 21). En 1734, il reçoit à Reims David Hume (F. Baldensperger, « La première relation intellectuelle de David Hume en France», Modem language notes, t. LVII, 1942, p. 269). Il accueille à Reims le franc-maçon A. Ferrand de Monthelon (A.M. Reims, carton 693 et liasse 21, suppl. 2).

6. Activités journalistiques

Collaborateur épisodique de L'Europe savante (1718-1720) : d'après le mémoire ms. A 15447 de la Mazarine, « Frère aîné de M. de Burigny, il n'était cependant pas de nos assemblées». Le même mémoire lui attribue un seul article : «Réflexions de M... sur la Dissertation de M. de Montmor», L'Europe savante, oct. 1718, art. 4, t. V, p. 294-303 ; B, p. 152 [renseignement transmis par P.F. Burger].

7. Publications diverses

Discours et dissertations (voir Cior 18, n° 40215-40219). – Théorie des sentiments agréables (publié en 1736 dans le Recueil de divers écrits, puis à Genève en 1747 et à Paris en 1747, privilège du 9 nov. ; rééditions à Paris en 1749 et à Londres en 1750, etc.).

8. Bibliographie

Cior 18. – Recueil de notices sur L., B.V. Reims, CRV 1664, MM. – Bolingbroke, Philosophical works of the late Right Honorable Henry St John, Lord Viscount Bolingbroke, éd. David Mallet, Londres, 1754, t. V, p. 217-311 (lettres à M. de Pouilly) : il apparaît d'après ces lettres que L., qui tient lieu à Bolingbroke, vers 1720, de secrétaire et de maître à penser, initia le philosophe à la critique biblique et à l'histoire comparée des religions (renseignements fournis par R. Mortier). – (B) Belozubov L., L'Europe savante (1718-1720), Paris, Nizet, 1968.

LECLERC DE LA BRUERE

Numéro

483

Prénom

Charles

Naissance

1716

Décès

1754

Charles Antoine Le Clerc (ou Leclerc) de La Bruère est né selon les uns a Paris en 1715 (B.Un.), selon D.L.F. et Cior 18 à Crépy-en-Valois en 1716. Il est mort à Rome, de la petite vérole, le 18 septembre 1754. Collé écrit en octobre : «M. de la Bruère est mort à Rome dans le commencement de ce mois-ci ; je le connaissais anciennement, et sans être son ami en aucune manière, j'avais conservé toujours cependant avec lui quelques relations [...].

3. Carrière

Protégé par le duc de Nivernais, chez qui il réside, il fréquente les milieux littéraires de Paris, connaît C. Crébillon et le poète Bernard, et entre en relations avec Voltaire par l'intermédiaire de Berger, secrétaire du prince de Carignan (voir les lettres de Voltaire à Berger de juil. 1736 et du 10 sept. 1736). Voltaire ne tarit pas d'éloges sur le «gentil La Bruère», un des «jeunes gens de Paris» dont il a la «meilleure opinion» (avril 1738) ; il corrige les vers de Dardanus en 1738 (10 déc. 1738). Il se proposera de le placer auprès du Roi de Prusse (9 oct. 1742). Mais L. doit suivre le duc de Nivernais, nommé ambassadeur à Rome en 1743. Secrétaire de l'ambassade, il restera chargé d'affaires à Rome après le départ de l'ambassadeur.

6. Activités journalistiques

Grâce à ses protections, il obtient le brevet du Mercure, en association avec Fuzelier, le 31 octobre 1744 (lettres patentes en nov. ; privilège du 10 déc. 1744) ; il le garde jusqu'à l'entrée en fonction de Raynal en juillet 1750 («Mémoire historique...», p. 129-130 ) ; après le 2e volume de 1748, la rédaction proprement dite est confiée à Clèves Darnicourt puis à Rémond de Sainte-Albine (E. Deville, Index du Mercure ; Mercure de février 1748, p. 214).

Bien qu'absent le plus souvent de Paris, L. veille sur le respect de son privilège (B.Un.) et s'efforce de publier dans son journal des textes de valeur. Voltaire intervient auprès de lui pour l'empêcher de publier un inédit de Vauvenargues contre le gré de celui-ci (Voltaire à Vauvenargues, 7 janv. 1745). Collé écrit à sa mort : «Ses véritables héritiers sont ceux qui viennent de partager après lui ce privilège du Mercure. Boissy l'a en son nom, mais chargé des pensions suivantes, savoir : à l'abbé Raynal, deux mille francs ; à Marmontel, deux mille francs ; à un frère de La Bruère, mille francs ; à Lagarde (jadis abbé) deux mille francs ; à Piron, douze cents francs ; à Lironcourt, deux mille francs ; j'en oublie encore un ou deux. Le total de ces pensions, à ce qu'on dit, monte à douze mille et quatre cents livres, en sorte qu'il pourra rester à Boissy, si le débit du livre ne baisse pas entre ses mains, neuf mille livres et plus même. M. Davoust m'a assuré que tous frais faits, y compris une pension de deux mille livres à Cahusac, que j'ai omise, le produit net montait à vingt et un ou vingt deux mille livres ; et M. Davoust le sait bien, puisque depuis deux ou trois ans, c'est lui qui a eu la bonté de conduire cette affaire pour La Bruère» (J., p. 437). Louis de Boissy, son successeur à la tête du Mercure, lui a rendu hommage dans le numéro de janvier 1755 (p. VII-VIII).

7. Publications diverses

L. s'est fait connaître d'abord par une comédie, Les Mécontents (1735) et par des vers ; le marquis de Calvière dit de lui au moment de son entrée au Mercure : «...M. de la Bruère qui a beaucoup d'esprit et fait des vers avec grande facilité» (à Bertin du Rocheret, 11 déc. 1744, f.fr. 15175, f° 37). Il a surtout écrit des livrets d'opéra : Les Voyages de l'amour (1736, musique de Bodin de Boismortier), Dardanus (1739, musique de Rameau) ; il a publié en 1745 une Histoire de Charlemagne en 2 vol. Liste de ses oeuvres dans Cio 18, n° 38351-38359 (art. «Le Clerc») ; voir également Brenner, n° 7533-7541.

8. Bibliographie

B.Un., D.L.F., Cior 18. – Voltaire, Correspondence, éd. Bestermann. – Courcel G. de, «Mémoire historique et détaillé pour la connaissance exacte des auteurs qui ont travaillé au Mercure de France», Bulletin du Bibliophile, Paris, Techener, 1902, p. 309 ; rééd. du Mémoire publié dans le Mercure de mai 1760, p. 127 et suiv. (voir notamment p. 129). – Collé C., Journal et Mémoires, éd. H. Bonhomme, Paris, Didot, 1868, t. I, p. 435-437.

LAVIROTTE

Numéro

469

Prénom

Louis

Naissance

1725

Décès

1759

Louis Anne Lavirotte est né à Nolay en 1725 et mort à Paris le 3 mars 1759 (Muteau et Garnier).

2. Formation

Il a fait des études de médecine à Paris et, peut-être, à Montpellier. Il est élu correspondant de l'Académie de Dijon le 10 avril 1750.

3. Carrière

Il a exercé la médecine à Paris. Il fut censeur royal, en tout cas de 1751 à 1754 (B.N., f.fr. 22138, f° 21-27). Vers 1748, il loge rue des Mathurins avec Marmontel et l'abbé de Prades (Lenel, p. 70-71).

6. Activités journalistiques

Il a participé à la rédaction du Journal des savants du 22 avril 1750 jusqu'à sa mort. Il écrit en juillet 1750 à François Boissier de Sauvages : «Je travaille au Journal des savants pendant la maladie de M. Bruhier. Je vois M. le chancelier tous les quinze jours aux assemblées de ce journal qui se tiennent dans son cabinet» (Comptes rendus de l'Académie d'Alès, 1897).

7. Publications diverses

Il a publié des Observations sur une hydrophobie spontanée suivie de la rage (extr. du Journal des savants juil. 1757) et traduit de l'anglais divers ouvrages de physique : Exposition des découvertes philosophiques de M. le chevalier Newton, de C. Marc-Laurin (Paris, 1749, in-4°). - Dissertation sur la chaleur avec des observations sur les thermomètres, de G. Martine (Paris, 1751, in-12). – Nouvelles observations microscopiques de J.T. Needham (Paris, 1750, in-12). – Observations nouvelles [...] sur la prédiction des crises par le pouls, de J. Nihel (Paris, 1748, in-12). – Nouvelle méthode pour pomper le mauvais air des vaisseaux, de C. Sutton (Paris, 1749, in-8°).

8. Bibliographie

F.L. 1769 ; Cat. B.N. ; f.fr. 22138. – Muteau et Garnier, Galerie bourguignonne, Dijon, 1858. – Lenel S., Un homme de lettres au XVIIIe siècle, Marmontel, Paris, 1902.

LA ROQUE

Numéro

460

Prénom

Jean de

Naissance

1661

Décès

1745

Jean de La Roque est né à Marseille le 19 février 1661 (Mémoire historique) ; une lettre de La Roque à Bertin du Rocheret, le 19 février 1745, précise : «C'est aujourd'hui le jour anniversaire de ma naissance» (B.N., f.fr. 15175, f° 5-6). Il était fils d'un négociant ; son frère Antoine, né en 1672, devint plus tard son collaborateur. Jean de La Roque est mort à Paris le 8 décembre 1745.

2. Formation

Il fut nommé membre associé de l'Académie de Marseille le 25 mai 1735.

3. Carrière

Il fit plusieurs voyages dans le Levant avec un «gros seigneur» de la maison de Bouillon, au dire de l'abbé Lebeuf (lettre du 6 nov. 1733, n.a.fr. 1212, f° 161, éd. Petit, n° 10) : au Liban en 1689, en Arabie en 1708-1710, au Yemen en 1711-1713, à Constantinople et Jérusalem (Lebeuf, 1735, éd. Petit, n° 21). Selon la lettre de Lebeuf du 6 novembre 1733, il «s'est retiré à Paris au moins depuis 20 ans», vraisemblablement à son retour du Yemen, en 1713.

5. Opinions

Correspondant du président Bouhier, ami de l'abbé Lebeuf.

6. Activités journalistiques

Il travaille au Mercure, dont son frère Antoine est le seul auteur officiel, de juin 1721 à octobre 1744 inclus (lettres à Bouhier du 12 nov. 1744, f.fr. 24412, f° 320, et à Bertin du Rocheret, 19 février 1745). A la mort d'Antoine de La Roque, le privilège est attribué à Fuzelier et La Bruère. L. projette d'entreprendre une nouvelle Continuation des Mémoires de littérature et d'histoire de Desmolets (interrompus depuis 1731) ; le projet n'aura pas de suite.

7. Publications diverses

Voyage de l'Arabie heureuse par l'Océan oriental et le détroit de la Mer Rouge, Paris, 1715. – Voyage dans l'Arabie heureuse fait de 1708 à 1710[...] avec la relation d'un voyage fait du port de Moka à la Cour d'Yemen de 1711 à 1713, Paris et Amsterdam, 1716. – Marseille savante, ancienne et moderne, mémoire paru dans les Mémoires de Trévoux en janvier 1717, p. 124-153 sous le titre «Lettre sur le projet d'établir à Marseille une académie des sciences et belles-lettres», réédité à Paris en 1726. – Voyage de Syrie et du Mont Liban, Paris, 1727, 2 vol. – «Voyage dans la Basse-Normandie et description historique du Mont Saint-Michel», mémoire en 12 lettres, Mercure publié de nov. 1726 à juil. 1733. – Edition du Voyage fait par ordre du Roi Louis XIV dans la Palestine, du chevalier L. d'Arvieux, «avec des notes par M.D.L.R.», Paris, 1717.

8. Bibliographie

F.L. 1769 ; Lelong ; Cior 18, n° 37226-37 229. – «Mémoire historique sur le Mercure de France», Mercure, mai 1760, p. 127 et suiv. – Correspondance de l'abbé Lebeuf et du président Bouhier, éd. E. Petit, Auxerre, 1885.