REVERDIL

Numéro

681

Prénom

Elie

Naissance

1732

Décès

1808

Elie Salomon Reverdil est né à Nyon (alors dans le canton de Berne) le 19 mai 1732, fils d'Urbain Reverdil, secrétaire de la cour de Justice. Trois frères ou sœurs, parmi lesquels Marc Louis (né en 1734), secrétaire, lecteur et bibliothécaire de Stanislas Auguste Poniatowski et son intermédiaire avec la presse européenne (voir art. «Manzon»). Orphelin de père assez tôt. Marié en 1785 et veuf en 1806. Mort à Genève le 4 août 1808.

2. Formation

Etudes à l'Académie de Genève.

3. Carrière

Par son cousin germain, André Roger, statisticien en grande faveur auprès du comte de Bernstorff, premier ministre du roi de Danemark, R. fut appelé à Copenhague où il succéda bientôt à son parent dans des tâches diverses, dont la rédaction des Lettres sur le Danemark (Bizière). Il occupa, dès 1758, la chaire de mathématiques dans l'Académie de Copenhague et devint en 1760, d'abord suppléant de P.H. Mallet (Mémoires, p. 2), puis précepteur en titre du prince héritier. A la mort de Frédéric V en 1766, il fut nommé conseiller et secrétaire du Cabinet de son ancien élève, Christian VII, et il le servit, spécialement dans la réforme entreprise du servage. Victime des cabales de la cour, R., exilé, partit à la fin de 1767 pour la Suisse. En juin 1771, Struensee le rappela, mais la chute du ministre le renvoya définitivement dans sa terre natale, où il s'occupa de travaux agricoles, de botanique, tout en remplissant des emplois publics et en cultivant les lettres. Lieutenant baillival de Nyon (1788) ; député au Grand Conseil helvétique (1801), puis à la Diète cantonale et au Grand Conseil vaudois.

5. Opinions

Une petite partie de sa correspondance a été publiée (Mémoires, p. 447-515), dont trois lettres de P.H. Mallet, quelques-unes du prince Charles de Hesse et des Necker. R. fréquenta Germain Garnier, Voltaire, Meister. Il avait connu

P.H. Mallet et Lesage lors de leurs études communes à l'Académie de Genève.

6. Activités journalistiques

Mercure danois (D.P.1 916) : ami de P.H. Mallet et protégé de Bernstorff (voir art. « Mallet »), R. collabora au périodique de 1757 à 1760 (B.Un.).

7. Publications diverses

Voir B.Un.

8. Bibliographie

B.Un. – Bizière J., « Un panégyrique de l’absolutisme : Les Lettres sur le Danemarc 1757-1764 » dans Modèles et moyens sur la réflexion politique au XVIIIe siècle, Lille, 1977, t. I, p. 267-285. – Dictionnaire historique et biographique de la Suisse, Neufchâtel, 1930, t. V, p. 454. – R., Mémoires (voir A. Roger). – Roger A., Struensee et la cour de Copenhague 1760-1772 : Mémoires de Reverdil, conseiller d’Etat du roi Chrétien VII, Paris, 1858 (p. V-XVI : « note succincte sur M. Reverdil »).

QUESNEL

Numéro

662

Prénom

Pierre

Naissance

1695?

Décès

1774

Pierre Quesnel est né à Dieppe en 1695 selon Frère, vers 1699 selon le Haagsche Courant. Mort à La Haye en février 1774 (Haagsche Courant ; K, p. 467). Connu sous divers pseudonymes : abbé Des Champs (BS) et, plus couramment Bénard (K, p. 467 ; Feller-Weiss).

2. Formation

Prêtre, mais surtout janséniste. Séjourne en Hollande depuis 1743 au moins, s'établit en 1746 (K, p. 464) à Vianen, haut-lieu du refuge janséniste. Il se consacre à des ouvrages d'érudition historique ou de satire en faveur de la cause, travaille pour les libraires. Il aurait été bibliothécaire du Stadhouder (Frère). La biographie que l'on trouve en tête de son Histoire des Religieux de la Compagnie de Jésus est, selon toute vraisemblance, imaginaire et destinée à lui procurer un masque supplémentaire.

4. Situation de fortune

En Hollande, il vit de sa plume. Le libraire Berkoske lui doit 300 florins en 1746. Il collabore à la même époque avec Jean Néaulme de La Haye (K, p. 464) et fait office de correcteur chez Gosse (BS).

5. Opinions

Janséniste militant, quoique hostile aux déviations mystiques (Le Journal universel, août 1743 : contre les «énergumènes de Saint-Médard»), il penche, politiquement, pour le système anglais (ibid., mai 1746). La littérature le délasse parfois de trop de polémiques religieuses : son pessimisme janséniste la considère en décadence (janv. 1743), et le plus beau symbole de cette corruption se trouve chez Voltaire qu'il déteste (mars, nov., déc. 1743) ; en revanche, il apprécie Prévost (mai 1743), Lenglet-Dufresnoy (juin, juil. 1743) ou d'Argens (févr. 1743, nov. 1745). Il a des opinions nuancées sur la production des membres de la Compagnie de Jésus.

6. Activités journalistiques

6. Le Journal universel, La Haye, Utrecht, Amsterdam, 17431748, 16 vol. (D.P.1 787). Créateur de ce mensuel de belle tenue, Q. le rédigea de bout en bout. Sa responsabilité dans cette entreprise est avérée aujourd'hui (Kossmann ; K ; BS). Hatin (CH., p. 100) n'en connaissait l'auteur que sous son pseudonyme Bénard. Q. eut divers ennuis avec son premier éditeur, Laurent Berkoske, de La Haye, qui voulut le remplacer à la fin de 1745 par Jean d'Agneaux, à la suite d'une plainte sur le numéro d'octobre du comte Polofkine, envoyé russe en Hollande : mais la famille de Berkoske, en 1746, conduisit Q. à transférer le périodique chez A. Lobedianus, à Utrecht, puis, en 1747, chez Gerrit de Groot et J. Ryckoff junior à Amsterdam. Le seizième et dernier tome va jusqu'à décembre 1748.

Nouvelle Bibliothèque, Q. en fut le correcteur, jusqu'en 1744 d'après P. Marchand, qui le connaît sous les noms de «Bénard» et de «Des Champs» (BS, p. 16).

7. Publications diverses

Le Cat.B.N., outre ses œuvres, lui attribue celles de son frère Bellemare-Quesnel : il n'est pas invraisemblable que certains ouvrages aient été rédigés en collaboration. Les 20 volumes ms. de l'Histoire de la Compagnie de Jésus ont, si l'on en croit Feller-Weiss, été brûlés par Q. avant sa mort. Il faut ajouter un ouvrage qu'il revendique (Le Journal universel, août 1746, p. 457) et qu'on ne lui attribue jamais, un livre superbe, illustré entre autres par Coypel et Cochin : Les Principales Aventures de l'admirable Don Quichotte, La Haye, de Hondt, 1746.

8. Bibliographie

F.L. 1769, t. VII, p. 397-398 ; Lelong, n° 24620 ; B.Un., t. XXXIV, p. 635-636 ; Feller-Weiss, t. VII, p. 116 (notice reprise dans N.D.H, 9e éd., 1810, t. XIV, p. 460);CH. ; D.O.A., t. I, p. 110. – Archives de la Bastille, Ars., ms. 10207, 11379, 11402 : dossier Bellemare-Quesnel. Voir Ravaisson, t. IX, p. 26-27. – Funck-Brentano F., Les Lettres de cachet, 1903, n° 3548. – Haagsche Courant, 18 févr. 1774. – Frère E.B., Manuel du bibliographe normand, t. II, Rouen, 1858, p. 429. – (K) Kleerkooper et Van Stockum, De Boekhandel te Amsterdam, La Haye, 1914, t. I, p. 464-467. – Kossmann E.F., De Boekhandel te 's Gravenhage, La Haye, 1937, p. 25-26. – (BS) Berkvens-Stevelinck C, «Une source délicate de l'étude de la presse ancienne : les catalogues de manuscrits», dans Le Journalisme d'Ancien Régime, P.U. de Lyon, 1982.

PUISSIEUX

Numéro

660

Prénom

Philippe Florent de

Naissance

1713

Décès

1772

Philippe Florent de Puisieux est né le 28 novembre 1713 à Meaux (F.L.). Il est mort en octobre 1772 à Paris.

2. Formation

Etudes de droit.

3. Carrière

Avocat au Parlement de Paris, il renonça vite à la pratique et se consacra à des travaux littéraires, spécialement des traductions du latin, de l'italien et de l'anglais.

6. Activités journalistiques

6. Journal économique (D.P. 1 729). Deux listes de journalistes établies, l'une en 1764 (B.N., f.fr. 22085), et l'autre en 1765 (B.N., n.a.fr. 1180), signalent P. parmi les rédacteurs du Journal économique.

7. Publications diverses

Voir Cior 18, n° 51631-51652 et F.L.

8. Bibliographie

8. F.L. 1769 ; N.B.G. – B.N., f.fr. 22085, Note de M. d'Expilly, p. 1. – B.N., n.a.fr. 1180, Etat des ouvrages périodiques. Mai 1765, f° 48 r°. – Letillois, Biographie générale des Champenois célèbres, Paris, 1836, p. 119.

POULTIER D'ELMOTTE

Numéro

656

Prénom

François

Naissance

1753

Décès

1826

François Martin Poultier d'Elmotte naquit à Montreuil-sur-Mer le 31 décembre 1753. Mort en exil à Tournai le 6 (ou 16) février 1826. Fils de Charles Nicolas Poultier, procureur-notaire, et de Françoise Lambert. Parent de Jean Baptiste Poultier, député de Montreuil à l'Assemblée constituante (Robinet). La particule de son nom suit les fluctuations de la politique intérieure.

2. Formation

D'assez bonnes études (M), spécialement en mathématiques (P., «Histoire»). Chevalier de la Légion d'honneur sous l'Empire (Lyonnet). Il a dit de sa jeunesse qu'elle fut un « tissu d'aventures bizarres et romanesques».

Après avoir servi dans la Maison du roi et être devenu sous-lieutenant au régiment de Flandre (1770), il semble avoir dû fuir à Londres où, selon Manuel, il se serait réfugié avec une jeune fille qu'il avait enlevée. De retour à Paris, et grâce à son parent, M. Maréchal, il entre pour 15 mois à partir du 1er janvier 1776 dans les services de l'intendant Bertier de Sauvigny où on le charge de travaux de comptabilité (P., «Histoire»). Mais son goût le porte vers la littérature et ses talents vers la police : il devient rapidement commis de Goupil, inspecteur de la Librairie, auprès de qui, outre son travail quotidien, il fait office de pamphlétaire à gages contre l'ennemi juré de Goupil, l'inspecteur d'Hémery (M). C'est pour lui qu'il produit L'Ombre de Desrues à ses juges. Chargé de poursuivre les libelles dirigés contre la reine, P. aide Goupil à les imprimer et à les diffuser ; au retour d'une enquête en Hollande et à Bruxelles à la recherche d'un tel pamphlet que Goupil avait lui-même fait réaliser, leur manège est découvert : Goupil est enfermé à la Bastille, sa femme à Vincennes et P. est incarcéré à la Bastille le 9 mars 1778 sur ordre signé Amelot (Bi) ; il fut libéré le 17 avril (B2) après s'être épanché auprès du lieutenant de police Lenoir sur les agissements de son supérieur hiérarchique. Lenoir lui fut reconnaissant de sa sociabilité et lui trouva un emploi chez le libraire Saugrain (M). Après la publication de l'ouvrage de Manuel, P. donna une version « progressiste » des événements («Histoire»). Il aurait été incarcéré une première fois à la Bastille par lettre de cachet sollicitée par le comte de Saint-Germain, ministre de la Guerre : aucune trace ne subsiste de cette première mésaventure. La plainte venait de ce qu'on le soupçonnait d'avoir part à la rédaction de la Gazette des Deux-Ponts et aux violentes attaques qu'on y faisait contre la politique du ministre, en outre accusé de pro-jésuitisme. La police aurait alors, en la personne de Goupil, tenté de l'intéresser à ses activités. Ce dernier lui aurait même proposé en guise d'activités parallèles, d'être l'un des «espions» de Maurepas chargé de surveiller Sartine et Lenoir. Cette proposition n'aurait pas été agréée par P. qui, pourtant, il l'avoue, accepta de fournir Lenoir en nouveautés littéraires prohibées imprimées à l'étranger. Il aurait alors monté une «agence» avec correspondants à Londres, à Genève et en Allemagne. Ce dernier point paraît confirmé par Manuel qui signale que Lenoir, après la libération de P., lui trouva un emploi chez le libraire Saugrain, rue des Lombards. Celui-ci faisait trafic d'ouvrages non autorisés, grâce à Le Tellier, fondateur de la Gazette universelle de Deux-Ponts, qui avait racheté « tout le fonds de librairie de Bouillon» (M, t. V, p. 67).

3. Carrière

Quoi qu'il en soit, on retrouve P. en 1779-1780 jouant la comédie sur les tréteaux du Théâtre des Elèves de l'Opéra

(M) dirigé par Pierre Germain Parisau (Lyonnet, t. II, p. 507). Il se spécialise dans les rôles de niais, Jeannot, et compose avec Parisau diverses parades dont L'Anti-Pygmalion représenté en juin 1780 peu avant la fermeture du théâtre (liste de ses pièces pour la plupart non imprimées, dans Brenner, n° 5365-5378). C'est alors que P. est frappé par la grâce ! Recevant de ses parents 1200 £ pour sa dot, il entre aux Bénédictins de Meaux où il fait son noviciat et prononce ses vœux. En 1789, on le retrouve dans un couvent de Laon (M). Cette vie apparemment recluse ne l'empêche pas de venir se divertir à Paris quand l'occasion s'en présente. En 1789, il devient officier de la Garde nationale et, après avoir défroqué en 1790, il sert les Armées de la Révolution comme capitaine d'un corps de volontaires. En 1792, il est élu à la Convention pour représenter Montreuil et vote la mort du roi. Son action parlementaire est surtout remarquable par le décret de levée de 30 000 hommes de cavalerie en juin 1793 et, en pluviôse suivant, par le décret de démolition des châteaux féodaux. Envoyé en mission dans les départements au moment des révoltes fédéralistes, il fut accusé de modérantisme par ses ennemis (Les Crimes, p. 5-6). Il contribua à la chute de Robespierre en thermidor an II. Créateur de L'Ami des Lois sous le Directoire, il fut élu en vendémiaire an IV, au Conseil des Anciens et plus tard au Cinq-Cents où il favorisa le coup d'Etat de brumaire. Nommé en 1802 par Bonaparte commandant de la place de Montreuil-sur-Mer, il fut un serviteur loyal de l'Empire jusqu'aux Cent-Jours. La Seconde Restauration lui fut fatale : banni comme régicide, il s'installa en Belgique où il mourut (Lyonnet ; Robinet).

4. Situation de fortune

Avant la Révolution, les revenus de P. furent variés, mais sans doute assez maigres.

5. Opinions

P. se flatte d'avoir été, dès son jeune âge, entiché de «philosophie moderne» (P., «Histoire», n° 29, p. 33). On trouva sur lui à son arrestation de 1778 un exemplaire de La Pucelle d'Orléans (B2). Pendant la tourmente révolutionnaire, il défroqua et suivit une voie que d'autres, plus connus que lui, ont pratiquée à travers régimes et convulsions politiques. Il ne put cependant pas sauter l'obstacle de la Restauration. On ne sait si on doit l'assimiler à «Jean-François Delmotte» né comme lui en 1753 et ancien gendarme, membre de la Loge de Saint-François des Amis Réunis en 1777 (A. Le Bihan, Francs-maçons parisiens, Paris, 1966, p. 154)

6. Activités journalistiques

Courier de l'Europe : P. y collabora en 1777 (4, 11, 18 mars, 1, 4, 29 avril, 19 déc). Voir G. et M. von Proschwitz, Beaumarchais et le Courier de l'Europe : documents inédits ou peu connus, S.V.E.C. 273-274, 1990.

Gazette universelle de littérature de Deux-Ponts ; P. prétend qu'il en était «l'un des auteurs» («Histoire», n° 30, p. 33), sans doute vers 1777-1778. Sa collaboration paraît avoir cessé après son embastillement. Mais ses relations avec Le Tellier, par l'intermédiaire de Saugrain, indiquent que le lien n'était pas rompu avec Deux-Ponts et l'actif fondateur de la Gazette.

L'Ami des Lois, an III-an VIII, 8 vol. (M. Tourneux, Bibliographie de l'histoire de Paris pendant la Révolution, Paris, 1890-1913, n° 10995 à 10995 ; analyse dans Popkin).

7. Publications diverses

Pour les nombreux textes politiques de P. sous la Révolution, voir Cat.B.N., t. CXLI, p. 1014-1019. – L'Anti-Pygmalion, ou l'Amour Prométhée, scène lyrique en prose, Montreuil-sur-Mer, Paris, 1780, in-8° (Cior 18, n° 22888).

8. Bibliographie

Archives de la Bastille, Ars. : (Bi) ms. 12478, f° 226, 228 : lettre de cachet, ordre de libération ; (B2) ms. 12481, f° 344 : Registre d'Ecrou. – B.N., f.fr. 14059. – Rivarol, Petit Almanach de nos grands hommes, s.l, 1788, art. «d'Elmotte», p. 71-72. – (M) Manuel L.P., La Bastille dévoilée, Paris, 1789, t. IV, p. 17 ; t. V, p. 65-68. – P., «Histoire des six-semaines que M. d'Elmotte a passé à la Bastille en 1778, du 9 mars au 17 avril», dans J. Prudhomme, Révolutions de Paris, n° 29, 30 janv. 1790, p. 33-35! n° 30, 6 févr. 1790, p. 33-38 ; 13 févr. 1790, p. 35-38. – D..., Les Crimes et forfaits du représentant du peuple Poultier ; avec l'acte d'accusation porté contre lui, Paris, Clermont, s.d. [an III], brochure de 12 p. (divers détails sur ses activités antérieures à la Révolution : mauvais moine, pamphlétaire, «espion du gouvernement royal» (B.N., Ln27 16589). – Campardon E., Les Spectacles de la foire, Paris, 1877, t. I, p. 240. – Robinet J.F.E., Dictionnaire historique et biographique de la Révolution et de l'Empire 17891815, Paris, 1898, t. II, p. 667-668. – Lyonnet H., Dictionnaire des comédiens français, Paris, 1904, t. I, p. 496. – Popkin J., «Les journaux républicains 1795-1799», Revue d'histoire moderne et contemporaine, t. XXXI, janv.-mars 1984, p. 143-157

POTOCKI

Numéro

654

Prénom

Jean

Naissance

1761

Décès

1815

Né en 1761 (bien que certaines sources indiquent 1750 ou 1757), d'une très illustre famille polonaise, le comte Jean Potocki épousa Julie Lubomirska en 1783. Un fils : Arthur, aide de camp de Joseph Poniatowski en 1812. P. est mort en 1815 a Pikow (Ukraine polonaise).

3. Carrière

Grand seigneur un peu extravagant, P. fut un voyageur impénitent. Favorisé par Catherine II, il fut nommé second ambassadeur en Chine. De 1778 à 1805, il organisa de nombreux voyages-expéditions à travers l'Asie et l'Afrique : il en tira de multiples ouvrages d'archéologie et d'histoire souvent imprimés à petit nombre. Il créa pour cela à Varsovie l'Imprimerie libre.

4. Situation de fortune

Complètement ruiné vers 1795.

5. Opinions

Pendant son séjour à Paris de 1785 à 1787, il fréquenta les salons, principalement celui de Mme Helvétius, où il se lia d'amitié avec Volney qu'il introduisit en retour à Varsovie en 1788. Lors d'autres séjours à Paris entre 1789 et 1791, il rencontra Rétif de La Bretonne et Talma. D'abord favorable au renouveau qu'il voit en France, il fut très critique à son égard dès 1790. Après le dernier partage de la Pologne (1795), il devient sujet russe et termine sa vie dans l'Ukraine polonaise. Créé Chevalier de Malte en 1779, membre honoraire de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg.

6. Activités journalistiques

6. Journal hebdomadaire de la Diète par M. de V., Varsovie, l'Imprimerie libre, nov. 1788-1792 ?, hebd. Potocki le dirige et l'imprime jusqu'en octobre 1790. Le Journal perd alors le sous-titre de « Par M. de V. » (voir art. « Verrière »). Périodique essentiellement destiné à informer l'étranger des travaux de la Diète polonaise. Entre le 21 février et le 11 juillet 1790, P. y publie (sous les initiales J.P.) douze Lettres à la Rédaction où il oppose l'état de désordre régnant en France à la situation polonaise dont la sécurité est assumée par la Triple Alliance.

7. Publications diverses

P. est l'auteur de nombreux ouvrages d'érudition, de voyages, en partie réédités par Daniel Beauvois, et célèbre par le Manuscrit trouvé à Saragosse.

8. Bibliographie

8. B.Un. ; N.B.G. – Szczepaniec J., «Autour de l'Imprimerie libre et le Journal hebdomadaire de la Diète de Jean Potocki, 1788-1792» (en polonais), dans Miscellanea z doby Oswie, n° 4, Wroclaw, 1973, p. 229-296 (Archiwum literackie, t. XVIII). – Beauvois D., Introductions aux Voyages en Turquie et en Egypte, en Hollande et au Maroc, t. I ; Voyages dans les steppes d'Astrakan et du Caucase, t. II, Fayard, 1980 (excellente biographie de P.). – Lojek J., Les Journaux polonais d'expression française, Wroclaw, 1980, p. 31-34. –Triaire D., «L'histoire selon Potocki», Romanistische Zeitschrift fur Literaturgeschichte, t. V, 1981, p. 443-453.

PASCAL

Numéro

622

Prénom

Jean Baptiste

Naissance

1734

Décès

après 1769

Né à Nancy en 1734 (F.L.).

3. Carrière

Séjourne à Amsterdam en 1762 (B.N., n.a.fr. 3345, f° 323). Polygraphe et traducteur de l'anglais.

6. Activités journalistiques

6. Observations périodiques sur la physique (D.P.1 1089) : P. rédigea les douze parties de 1757 (F.L.).

L'Europe littéraire, janvier-juin 1762 (D.P.1 423) : rédacteur en chef de ce périodique dirigé par Boitte, maître de pension à Amsterdam, P. se heurta pour sa diffusion en France aux privilèges des journaux nationaux. Malgré la bonne volonté de P., exprimée dans une lettre à Malesherbes, et des abonnés flatteurs comme le cardinal de Bernis et le duc de La Vallière, ce périodique destiné à la propagation des idées anglaises mourut rapidement.

7. Publications diverses

7. Lettre à Mme de ...ou Réflexions sur la conquête de Minorque, s.l., 1756. – Lettres semi-philosophiques du chevalier de *** au comte de ***, Amsterdam, 1757, 2 vol. – Traducteur (avec Diderot et Coste) des Œuvres de mylord comte de Shaftesbury, Genève, 1769, 3 vol.

8. Bibliographie

F.L. 1769,1.1, p. 358. – B.N., n.a.fr. 3345, f° 323, lettre de P. à Malesherbes, 27 sept. 1762, datée d'Amsterdam.

PARFAICT

Numéro

619

Prénom

François

Naissance

1698

Décès

1753

François Parfaict est né à Paris le 10 mai 1698 (AL.), dans une vieille famille de noblesse de robe (B.H.V.P. ; B.N., Dossiers bleus), de Guillaume-Timoléon Parfaict (1659-1754), chevalier seigneur de Boisredon (P), ancien mousquetaire du Roi (D), et de Marie Audibert (16 70-1740). Guillaume Timoléon était allié par sa mère à la famille Francine, donc aux Lully et aux privilégiés de l'Académie de musique (P). Son frère Claude (1701-1777) fut son collaborateur dans la plupart de ses activités littéraires. P.

2. Formation

Il avait, dans sa jeunesse, beaucoup d'ardeur pour l'étude et la poésie. Une érudition insondable et une immense curiosité, spécialement pour l'histoire médiévale, faisaient bon ménage avec son goût pour le théâtre : il eut des «liaisons avec plusieurs auteurs et acteurs célèbres» (A.L.).

3. Carrière

P. vécut en rentier, uniquement préoccupé de ses lectures et de la mise en fiches de ses vastes connaissances. «Un travail assidu», malgré des «infirmités continuelles» et des «chagrins domestiques» (A.L.), le tint attaché chez lui.

5. Opinions

Historien et compilateur, P. n'a guère laissé percer ses opinions personnelles autres que littéraires. Son intimité avec Nicolas Boindin, dont il fut le légataire universel et l'éditeur, semble indiquer qu'il n'était guère dévot (P), ou du moins qu'il inclinait au jansénisme, comme sa participation au Régiment de la Calotte dans les années qui suivirent la Régence paraît l'indiquer : il dédie son périodique du Quart d'heure amusant, d'ailleurs fort influencé d'idéologie «calotine», à Aymon, généralissime de 1723 à 1731 de cette assemblée dont l'activité satirique évolua d'une critique politique et littéraire (l'entourage « moderne » du Régent) à celle de la bulle Unigenitus (Mémoires pour servir à l'histoire de la Calotte, nouv. éd., 1752, 3 vol., in-12).

6. Activités journalistiques

Son activité de journaliste, très secondaire, fut une préparation à des travaux d'historien du théâtre qui le retinrent entièrement dès les années 1730. De janvier à mai 1727, il rédigea et dirigea chez Flahault, éditeur déjà du Spectateur français de Marivaux et, dans les mêmes mois, de son Indigent philosophe (Gilot), un mensuel à pagination suivie : Le Quart d'heure amusant (D.P.1 1149). Il semble avoir rédigé seul ce périodique d'inspiration «calotine», plein de traits historiques (anecdotes du XVIe siècle) et de notices théâtrales. Le succès de ce pot-pourri, vendu 12 sols le numéro (Mercure de France, mars 1727, p. 511), fut incertain. P. reprit le procédé du dialogue chez Emilie, entre un Abbé et un Commandeur, dans ses Etrennes calotines par M. Perd-la-Raison (1729), qui ne sont pas à proprement parler un périodique.

7. Publications diverses

Outre un Almanach du Parnasse (1728), les œuvres citées et de médiocres essais dramatiques (Finke), ses travaux sont, en collaboration avec son frère Claude, du domaine de l'histoire des scènes parisiennes : théâtres français et italien, Foire et Opéra. Ces études conservent aujourd'hui encore un grand intérêt, d'autant que leurs auteurs ont eu accès, parfois, à des sources manuscrites disparues. Voir le détail dans Cior 18, Finke et Prod'homme. P. écrivit-il quelque chose du Dénouement imprévu de Marivaux ? La critique moderne (Marivaux, Théâtre complet, éd. F. Deloffre, Paris, (1968), 1989, t. I, p. 475 ; éd. H. Coulet et M. Gilot, Paris, 1993-1994, t. I, p. 964) lui accorde le «divertissement» et divers développements ou retouches.

8. Bibliographie

F.L. 1769, t. II, p. 89-90. – Journal d'Hémery, B.N., f.fr. 22158, f° 80 : 1er nov. 1753, annonce de la mort de P. – (A.L.) L'Année littéraire, par Elie Fréron, 1754, t. III, Lettre II : «Eloge de feu M. Parfaict» (repris par l'abbé Goujet dans Moreri, éd. 1759). – B.N., ms., Dossiers bleus 511. – B.H.V.P., ms., C.P. 6066 : Papiers de la famille Parfaict, XVP-XVIIP siècles. – (D) Du Coudray A.J., Lettre au public sur la mort de Messieurs Crébillon, Gresset, Parfaict, Paris, Durand et Ruault, 1777. – Finke H., Les Frères Parfaict, ein Beitrag zur Kenntnis des literarischen Geschmacks in der ersten Hälfte des 18. Jahrhunderts, Dresde, Dittert, 1936. – Gilot M., Les Journaux de Marivaux, thèse, U. de Lille, 1974, t. I, 475-476. – (P) Prod'homme J.G., «Les frères Parfaict historiens de l'Opéra», Revue musicale, 1930, t. I, p. 110-118.

NEUVE-EGLISE

Numéro

604

Prénom

Louis Bellepierre de

Naissance

1727

Décès

?

Biographie très incertaine ; son nom même est sujet à variations : Louis Joseph Dellepierre, Delpierre ou Bellepierre de Neuve-Eglise, Neuvéglise ou NeufEglise. Né à Saint Omer le 24 août 1727 (F.L.).

3. Carrière

Garde du corps du roi et lieutenant de cavalerie en 1769 (F.L.).

6. Activités journalistiques

Le Thermomètre du commerce, vers 1760, projet d'hebdomadaire donnant le prix des denrées, les taux du change, le mouvement des navires et des annonces commerciales. Malesherbes n'en autorisa pas la parution (B.N., ms., n.a.fr. 3348, f° 248-250 : mémoire de N. transmis par Boutin à Malesherbes et contenant le prospectus ms. du journal).

Catalogue hebdomadaire, rédigé par N. depuis 1763 jusqu'à 1774 (F.L. ; B.H.C., p. 601 ; D.P.1 199). Bibliographie parisienne, année 1770, 1772. Privilège pour 6 ans à N. le 14 septembre 1768 cédé à Desnos le 21 mars 1769. N. ne paraît pas avoir collaboré effectivement à la Bibliographie parisienne (voir Avis, t. I, p. III et D.P.1 143).

7. Publications diverses

Cior 18, n° 22881-22883, à compléter par F.L.

8. Bibliographie

(F.L) 1769, p. 350-351. – B.N., f.fr. 22001, Registre des privilèges, p. 48 : privilège de la B.P. à N. ; n.a.fr. 3348, f° 248-250 : mémoire sur le Thermomètre du commerce.

NANTEUIL

Numéro

602

Prénom

Alexandre

Naissance

2e moitié du XVIIIe s.

Décès

?

Biographie inconnue ; encore très jeune en 1776 ; «étranger» au Roussillon (A.R., n° 1, p. 1). Prénom incertain.

2. Formation

Licencié en droit (id.), peut-être pour la thèse signalée plus bas qui donnerait alors ses prénoms.

3. Carrière

Demeure en 1776 à Perpignan chez les Dlles Clairet (A.R., n° 18, p. 71).

4. Situation de fortune

Aucune fortune personnelle : ce qui ne lui permit pas de soutenir longtemps les Affiches de la province de Roussillon. Mais d'une honnêteté rare parmi les journalistes : à la fermeture de son journal, il remboursa le trop perçu des abonnements.

5. Opinions

N. est un homme à la mode ; nourri d'idées philanthropiques et passionné de pédagogie, il veut diffuser les idées économistes parmi ses lecteurs. Sa fougue juvénile dut indisposer une bourgeoisie rassise. Mais il sait aussi faire sa cour aux puissants, dont le comte de Mailly, commandant de la division du Languedoc et du Roussillon.

6. Activités journalistiques

Affiches de la Province de Roussillon (A.R.), 1er mai-21 oct. 1776, dix-huit numéros, décadaire, imprimé à Perpignan chez Joseph-François de Reynier. N. paraît en avoir été le seul rédacteur (D.P.1 61). Outre les nouvelles locales, régionales, nationales, des informations pratiques et des petites annonces, il publie des feuilletons littéraires et d'érudition, des pièces fugitives (entre autres de Vignes fils, d'Arles). Les Affiches périrent faute d'abonnés. L'ambition de N. semblait trop élevée dans une province peu sensible aux modes intellectuelles.

8. Bibliographie

Nanteuil, Alexandre Armand de, Amorem charitate provocanti, theses utriusque juris, Vve Ballard, 1769 (B.N.). – Vidal P. et Calmette J., «Bibliographie roussillonnaise», Bulletin de la société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, Perpignan, n° 47, 1906, p. 19. – Comet J., «L'imprimerie à Perpignan depuis les origines jusqu'à nos jours», Bulletin [...] des Pyrénées-Orientales, n° 49, 1908, p. 286. – Catalogue de l'exposition : Richesses de la Bibliothèque municipale (fonds ancien), 1760-1960, Perpignan, 1960, p. 64. – Noell R., Essai de bibliographie roussillonnaise des origines à 1906, Prades, 1976, p. 83.

9. Additif

État-civil: « L’an 1746, le 19 avril, en la paroisse de Saint-Roch, fut nommé Alexandre Armand, né l’avant-veille, fils d’Alexandre Frédéric de Nanteuil et de Marie de Vaucourtois son épouse » (Inventaire sommaire des archives départementales de Seine-et-Marne, supplément à la série G, G 424, p. 3). N. est donc né dans la paroisse Saint-Roch de Meaux le 17 avril 1746. (J.S.)

MOREAU

Numéro

591

Prénom

Jacob

Naissance

1717

Décès

1803

Jacob Nicolas Moreau naquit à Saint-Florentin (Bourgogne) le 20 décembre 1717 d'Edme Nicolas Moreau, et d'Anne Ursule Gallimard. Il était l'aîné de huit enfants. Son père (1689-1754) fut avocat à Saint-Florentin, puis avocat au Conseil ; sa mère (1700-1781) était la fille de Philippe Gallimard, avocat, et d'Ursule Sandrier. Jacob Nicolas Moreau fut marié deux fois. Le 27 septembre 1759, il avait épousé Henriette Marguerite de Coulange, morte l'année suivante.

2. Formation

Son père était janséniste et exerça une grosse influence sur sa formation religieuse. En septembre 1734, il entra au collège de Beauvais ; puis en 1739, il alla à Aix pour faire son droit. Il fut reçu avocat en 1741 et devint conseiller à la Cour des comptes, aides et finances de Provence en 1764 mais il renonça à la magistrature.

3. Carrière

A partir de 1755, M. fut attaché au ministère des Affaires étrangères comme chef d'un cabinet de législation. En 1759, il fut appelé à Versailles pour étudier les lois comme avocat des finances du roi. Il fut chargé de rédiger les préambules des édits du chancelier Maupeou, ce qui lui valut le sobriquet de «Moreau préambule». Il fut le premier conseiller de Monsieur (Louis XVIII), bibliothécaire de la reine Marie-Antoinette, historiographe de France (1774). Sous Louis XVI, M. eut la garde des chartes, des monuments historiques, des édits et des déclarations qui avaient formé la législation française depuis Charlemagne. Sur son organisation du Dépôt des chartes sous Bertin, voir Gembicki (G, p. 85-173). A partir de 1751, au plus tard, il exerça les fonctions de censeur pour le droit public (G, p. 202-209). Reçu le 28 mai 1764 conseiller à la Cour des comptes de Provence, il fut dispensé de résidence et servit de «député perpétuel» de la Cour à Paris (G, p. 216). Il fut secrétaire des commandements du comte de Provence, futur Louis XVIII (1784 : Saint-Florentin, arch. notariales, G, p. 18).

Il fut membre de l'Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles (1776) et membre de l'Académie de Haarlem (1777).

4. Situation de fortune

II touche un traitement des Affaires étrangères, jusqu'à ce que Choiseul-Praslin le lui supprime en 1762 (G, p. 68 ; Mes souvenirs, t. II, p. 294). Sa fortune était importante, si l'on en croit les contrats de ses deux mariages (1759 et 1767) et son inventaire après décès : en 1756, il avait 15 000 £ de revenus annuels, 18 000 en 1764. En 1773, il acheta la seigneurie de Chambourcy pour 72 000 £ ; ses fonctions de conseiller lui valaient une pension de 3000 £. En 1789, sa fortune s'élevait à 300 000 £. Pendant la Révolution, il fut emprisonné pendant cinq mois, et toute sa fortune fut confisquée (G, p. 343-346). A sa mort, il conservait, malgré le malheur des temps, une honnête aisance. La rédaction de l'Observateur hollandais (1755-1759) lui valut une gratification royale de 2000 £.

5. Opinions

«Au Palais, mes confrères me traitaient de cagot, parce que je respectais la religion, et ne rougissais point de ses pratiques» (Mes souvenirs, 1.1, p. 44). M. défendit le trône et l'autel, et s'attira la haine des philosophes et des encyclopédistes en publiant une satire anti-encyclopédique : Nouveau mémoire pour servir à l'histoire des Cacouacs, Amsterdam, 1757. Il fut le protégé du maréchal de Noailles, «l'homme de la cour pour qui j'avais le plus de respect et de confiance» (Mes souvenirs, t. I, p. 61), et le collaborateur du duc de Vauguyon, précepteur des Enfants de France. Il fut aussi en relation étroite avec l'archevêque de Paris, Christophe de Beaumont, et correspondant de l'évêque d'Auxerre, de Caylus, janséniste notoire (mort en 1754).

6. Activités journalistiques

L'Observateur hollandais ou Lettres de M. Van *** à M. H*** de la Haye sur l'état présent des affaires d'Europe, La Haye [Paris], 1755-1759, 3 vol. in-8° (48 lettres), journal politique contre l'Angleterre qui eut pour but essentiel la défense de la cause française à l'étranger (D.P.1 1078) ; imprimé tacitement par ordre du gouvernement (B.N., f.fr. 22159, f° 151-152) ; selon le Journal de la Librairie, l'Observateur aurait été fait par l'abbé de La Ville à partir du 24 novembre 1757. De ces lettres, M. a pu écrire : «Elles ont été traduites dans toutes les langues, vantées dans les ouvrages périodiques de l'Europe, contrefaites en Hollande, en Italie et en Allemagne» (Mes souvenirs, 1.1, p. 60-61). Parmi les éditions contrefaites, on peut signaler L'Europe ridicule, publiée en 1757 (D.P.1 425). M. a écrit aussi pour un autre ouvrage périodique : Le Moniteur français, fondé en janvier 1760 par l'imprimeur Saillant (D.P.1 963 ; G, p. 175). Il est possible qu'il soit l'auteur des deux Lettres historiques sur le Comtat Venaissin, publiées à Amsterdam en 1768 (D.P.1 826).

7. Publications diverses

Pour la liste complète de ses œuvres, voir Mes souvenirs, t. I, p. XXX-XL ou Cior 18, n° 47199-47234. Y ajouter les manuscrits de la collection Moreau à la B.N. (voir Omont H., Inventaire des manuscrits de la Collection Moreau, Paris, 1891).

8. Bibliographie

B.Un. ; N.B.G. – M., Mes souvenirs, éd. C. Hermelin, Paris, Pion, 1898-1901, 2 vol. – Mathivon, Nécrologe de M. dans les Annales littéraires et morales, 1.1, Paris, 1804, p. 259-264. Revue de Champagne, t. XVII, 1883. – Gembicki D., «Jacob-Nicolas Moreau et son Mémoire sur les fonctions d'un historiographe de France», D.H.S., t. IV, 1972, p. 191-215.(G) Id., Histoire et politique à la fin de l'Ancien Régime, Jacob-Nicolas Moreau, Paris, Nizet, 1979. – Id., «De Jacques-Bénigne Bossuet, précepteur du Dauphin, à Moreau, historio­graphe de France : deux jalons du conservatisme religieux sous l'Ancien Régime», dans Journées Bossuet : la prédication au XVIIe siècle, Actes du colloque tenu à Dijon les 2, 3 et 4 décembre 1977, éd. T. Goyet et J.P. CoIIinet, Paris, Nizet, 1980, p. 187-198.

9. Additif

Publications diverses : Dans la collection « Lire le XVIIIe siècle », publiée sous la direction de Henri Duranton aux Presses de l’Université de Saint-Étienne, Gerhardt Stenger a donné, sous le titre L’Affaire des Cacouacs. Trois pamphlets contre les Philosophes des Lumières (2004), l’ensemble des pièces relatives à l’affaire des Cacouacs en 1757-1758 : l’ « Avis utile » publié dans le Mercure de France d’octobre 1757, dans lequel apparaît pour la première fois le terme de « cacouac » pour désigner les encyclopédistes ; le Nouveau mémoire pour servir à l’histoire des Cacouacs de J.N. Moreau, d’octobre 1757, et le Catéchisme et décisions des cas de conscience de l’abbé de Saint-Cyr de 1758. En annexe sont publiés des extraits des Variétés morales et philosophiques , publiés par J.N. Moreau en 1785, L’Alétophile ou l’ami de la vérité (1758), réponse de La Harpe aux attaques de Moreau, le compte rendu de l’« Avis utile » par Fréron dans L’Année littéraire au début de 1758. G.S. résume l’affaire et conclut sur la position personnelle de Moreau ; il voit dans le Nouveau mémoire « le billet d’humeur d’un intellectuel conservateur » et d’un défenseur de l’autorité royale, beaucoup plus modéré que tous ceux qui s’inspireront de son ouvrage et notamment Palissot, qui cite abondamment le Nouveau mémoire dans la Lettre du Sieur Palissot, auteur de la comédie des Philosophes. On trouvera dans le tome IV (1757) de la Correspondance littéraire de Grimm, édition critique par Ulla Kölving (Ferney-Voltaire, 2010), une annotation substantielle sur les ouvrages de Moreau publiés en 1757 (voir p. 213, 237-238).

Bibliographie :  Gembicki, Dieter, Histoire et politique à la fin de l’Ancien Régime. Jacob-Nicolas Moreau, Nizet, 1979.– Baker, Keith, « Maîtriser l’histoire de France : l’arsenal idéologique de Jacob-Nicolas Moreau » dans Au tribunal de l’opinion, (1990), trad. fr., 1993, p. 85-122 (J.S.).