BEAULIEU

Numéro

050

Prénom

Claude

Naissance

1754

Décès

1827

Claude François Beaulieu est né à Riom en 1754. Dans les dernières années de sa vie, il s'établit à Marly où il meurt en septembre 1827.

3. Carrière

Il vient à Paris à partir de 1782 et se lie avec quelques gens de lettres. Membre du club des Feuillants dès sa fondation. Arrêté comme suspect après le 10 août 1792, il est emprisonné à la Conciergerie puis au Luxembourg jusqu'au 9 thermidor. Porté, en 1797, sur une liste de déportation pour avoir combattu l'esprit de la Révolution dans un périodique, Le Miroir, il échappe aux recherches de la police en se cachant dans les environs de Paris. En 1803, il est employé aux archives de l'Oise à Beauvais, où il rédige le journal du département. Sous la Restauration, il revient à Paris et obtient du gouvernement une pension. Secrétaire du comte de Beldersbuch. Préfet de l'Oise sous la Restauration.

5. Opinions

Défend les principes de la monarchie tempérée. Critique les Girondins.

6. Activités journalistiques

Rédacteur d'un grand nombre de journaux qui survivent peu de temps et se font donc suite sous des titres différents. Les Nouvelles de Versailles du 17 au 19 juin 1789. Elles deviennent La Suite des Nouvelles de Versailles entre le 23 juin et le 15 août 1789, puis Assemblée nationale : séance et suite des nouvelles de Versailles du 18 août au 15 octobre 1789. Ce dernier périodique est suivi par l'Assemblée nationale. Séance dans la capitale (19 oct. 1789 - 31 décembre 1790). A partir de 1791, il devient Le Législateur français (1er janv. - 8 oct. 1791). A cela s'ajoutent : le Journal du soir (1er juil. 1790 - 31 sept. 1791), Le Journal général du soir, de politique et de littérature (oct. 1791-?), Le Postillon de la guerre ou Gazette générale de l'Europe (26 avril - 12 août 1792), et enfin Le Miroir à partir de 1796.

7. Publications diverses

Les Souvenirs de l'histoire ou le diurnal de la révolution de France pour l'an de Grâce 1797, Paris, 1792, 2 vol., in-12.– Mémoire adressé à la Nation pour Marie-Thérèse Charlotte de Bourbon, fille de Louis XVI ci-devant roi des Français détenue à la tour du Temple, suivie d'une opinion adressée à la Convention nationale pour la fille de Louis XVI, pour Louise Marie Adelaïde Bourbon d'Orléans et Louise Thérèse Bathilde Bourbon d'Orléans accompagné de notes curieuses et intéressantes sur la prison de M.A. d'Autriche et sur les autres prisonniers du Temple, Paris, chez les marchands de nouveautés, 1795, in 8°.– Essai historique sur les causes et les effets de la révolution de France avec des notes sur quelques événements et quelques institutions, Paris, Maradan, 1801, 6 vol. in 8°.– Réflexions sur les réflexions de Monsieur Bergasse, ancien député à l'Assemblée constituante sur l'acte constitutionnel du Sénat, Paris, 1814, in 8°.– La Révolution de France considérée dans ses effets sur la civilisation des peuples et ses rapports avec les circonstances actuelles, Paris, J.C. Dentu, 1820, in 8°.

Il est l'auteur des notices de Danton et de Marat dans la Bibliographie universelle de Michaud.

8. Bibliographie

B.Un., N.B.G., B.N.C. – Aigueperse P.G., Biographie ou dictionnaire historique des personnages d’Auvergne,Clermont-Ferrand, 1834 Les Nouvelles de Versailles ; Assemblée nationale, séance ; Le Postillon de la Guerre (B.N. et B.M. de Versailles).

BARERE DE VIEUZAC

Auteurs

Numéro

032

Prénom

Bertrand

Naissance

1755

Décès

1841

Bertrand Barère est né à Tarbes le 10 septembre 1755 (registre paroissial de Saint-Jean, mairie de Tarbes), de Jean Barère (1722-1788), notaire royal, juge seigneurial, premier consul et échevin de la ville de Tarbes, acquéreur en 1774 d'une parcelle de la seigneurie de Vieuzac, et de Jeanne Cataline Marrast de Nays (1738-1787), de famille noble. Son parrain était son grand-oncle, le curé Bertrand Barère et sa marraine était sa grand-mère, Marie Daure de Carles. Il eut un frère:Jean Pierre, curé, et trois soeurs, Françoise, Jeanne Marie et Cécile qui épouse le baron de Lassale d'Odos.

2. Formation

Il fait ses humanités soit chez les Doctrinaires à Tarbes, soit chez les Jésuites au collège de Sorèze et son droit en 1770-1771 à l'Université de Toulouse. Le 8 juillet 1775, il prête son serment d'avocat.

3. Carrière

Pendant les années 1777-1787, il exerce avec succès comme avocat à Toulouse. Le 24 juin 1781, il entre à la loge «La Parfaite Union» à Tarbes. A partir de 1782, il participe aux concours de l'académie des Jeux Floraux de Toulouse. En 1784, il est admis au Musée de Toulouse, club littéraire fondé par Loménie de Brienne, où l'on parle beaucoup de politique. Le 15 novembre 1785, il prend possession de sa charge de conseiller royal à la cour du sénéchal de Bigorre à Tarbes, que son père lui avait achetée en 1775. Ainsi, il continue d'exercer comme avocat à Toulouse et il est magistrat à Tarbes. Le 10 mai 1787, il adhère à la loge «L'Encyclopédique» à Toulouse.

En 1788, il est reçu membre des académies des Jeux Floraux de Toulouse, des belles-lettres de Montauban et des sciences de Bordeaux ; il prononce le discours de clôture de la conférence des avocats à Toulouse où il s'est fait une réputation dans ses plaidoiries ; il se rend à Paris au printemps pour les affaires de son père. Converti aux idées nouvelles, il rencontre les grands personnages de l'aristocratie libérale comme La Fayette, le duc d'Aiguillon et le vicomte de Noailles, et des futurs patriotes comme Brissot, Sieyès, Target et Volney.

Rentré à Tarbes, il est élu, le 23 avril 1789, député aux Etats Généraux. A Versailles, il signe le Serment du Jeu de Paume et siège dans quatre comités. Classé par Aulard (Les Orateurs de l'Assemblée constituante, Paris, 1882) parmi les grands orateurs, Barère intervient souvent sur des questions concernant le pouvoir exécutif, les conditions de l'éligibilité, l'organisation judiciaire et l'affaire d'Avignon. Au début, partisan d'une monarchie constitutionnelle, il se rapproche progressivement de l'extrême gauche avec laquelle il vote au moment de la révision de la constitution (1790-1791).

Elu député à la Convention Nationale en septembre 1792, il la préside pendant le procès de Louis XVI, dont il vote la mort sans appel ni sursis. En 1793, il est membre du comité de Défense générale, puis premier élu au comité de Salut public où il siège sans interruption jusqu'au mois de septembre 1794. Mis en accusation par la Convention Nationale en mars 1795, il est condamné le mois suivant à la déportation sans jugement avec Collot d'Herbois et Billaud-Varenne. Néanmoins, il évite la déportation et s'évade le 28 octobre 1795, restant caché en France jusqu'à son amnistie par Bonaparte le 26 décembre 1799.

Bonaparte le charge de rédiger, en 1800, des textes contre les Anglais et, de 1803 à 1807, des rapports périodiques sur l'état de l'opinion publique. Il siège à la Chambre des Représentants pendant les Cent-Jours et sous la Restauration prend le chemin de l'exil à Bruxelles. Il est de retour à Paris en 1830 ; il se retire à Tarbes en 1832 ; en 1833, il est élu au Conseil Général de Tarbes Sud où il s'occupe de questions d'éclairage public ou de canalisations urbaines (Thomas, p. 312).

4. Situation de fortune

B. est d'une famille aisée, son père lui ayant acheté la charge de conseiller à la cour pour 12 000 £. Lors de son mariage, les deux familles font des cadeaux substantiels aux jeunes époux. Avant la Révolution, il a gagné des honoraires comme avocat ; pendant l'Assemblée Constituante et la Convention Nationale, il a perçu des indemnités parlementaires ; après la Révolution, il a travaillé pour Napoléon et fait plusieurs traductions. En 1832, il reçoit une pension royale de 1000 £ par an et pendant ses dernières années il touche un total de 1900 à 2300 £ par an.

6. Activités journalistiques

B. fonde le journal, Le Point du Jour, le 19 juin 1789, qui est un succès financier et dans lequel il retrace les séances parlementaires jusqu'à la fin de l'Assemblée Constituante, le 31 septembre 1791 (D.P.I 1125).

7. Publications diverses

Ses publications comportent une série d'éloges:de Louis XII (1782) ; de J.-B. Furgole (1783) ; de Séguier (1784) ; de Georges d'Amboise (1785) ; de J.J. Rousseau et de Montesquieu (1788). Il publie De la pensée du gouvernement républicain, Genève, an V, 191 p., pour se disculper des calomnies qu'on lui reproche et réaffirmer son opinion républicaine. Il traduit Théorie de la Constitution de Grande-Bretagne de Brooke et un Examen rapide des constitutions qui se sont succédées en France, 1791-1814, Paris, 1815. Ses Mémoires ont été publiés par H. Carnot et David d'Angers, Paris 1844, 4 vol.

Pour les nombreux écrits de B., voir G. Walter et A. Martin, Catalogue de l'histoire de la Révolution française, t. I, Ecrits de la période révolutionnaire, Paris, 1936-1954.

8. Bibliographie

Voir Caldwell R.J., The Era of the French Revolution, a bibliography of the history of Western civilization, New York, 1985, 2 vol.:t. I, p. 307-308.– Gershoy L., Bertrand Barère, a reluctant terrorist, Princeton, 1962.– Thomas J.-P., Bertrand Barère, la voix de la Révolution, Paris, 1989.– Dictionnaire des Constituants (dir. E. Lemay), Voltaire Foundation, Universitas, Paris, 1991, 2 vol.