URBAN

Numéro

788

Prénom

Louis Joseph

Naissance

1744

Décès

1833

1. État-civil

Louis Joseph Urban est né le 2 août 1744 à Dinant (alors principauté de Liège, actuellement Belgique, province de Namur). Le prénom Marie (Baggerman, p. 112) ne figure ni dans l'acte de mariage ni dans l'acte de décès. Il était fils de Louis François Urban et de Jeanne Marie Alexandrine Caniot (ou Caniaut), mariés à Dinant le 28 octobre 1744. U. épouse à Louvain (par. Saint-Quentin), le 2 7 juin 1774, Anne Marie Van der Haert, fille d'un imprimeur de la ville universitaire. Un des témoins, Jean François Maswiens y exerce la même profession. De cette union naquirent six enfants, tous baptisés à Louvain. Le premier vit le jour le 13 septembre 1775, le dernier le 22 octobre 1784. Les quatre garçons moururent en bas âge. Trois sont même peut-être mort-nés, puisqu'ils ne figurent que dans le registre des sépultures. Deux filles survivent. Marie Catherine Thérèse est baptisée à Saint-Pierre le 28 décembre 1778. Elle est désignée dans la suite dans les textes par les prénoms de Marie Catherine Henriette. Sa sœur Marie Catherine Josèphe est née dans la même paroisse le 22 octobre 1784. U. meurt à Saint-Josse-ten-Noode, une commune jouxtant Bruxelles, le 17 mai 1833 à 3 heures du matin, à l'issue d'une longue maladie. Il est enterré le 24 dans le cimetière communal. « Maître indulgent, un bon ami et le meilleur des pères», tel est l'hommage posthume d'un de ses anciens compagnons (Le Lynx). Il ne faut pas confondre Louis Joseph Urban avec son frère Henri Joseph, né également à Dinant le 30 janvier 1752, admis le 25 janvier 1781 par le Conseil de Brabant comme «imprimeur et libraire en la province de Limbourg». Celui-ci exerce à Hervé et Tignée, avant de s'établir à Paris puis de gagner Bruxelles.

2. Formation

Humanités à Liège chez les Jésuites (Le Lynx) suivies «de l'étude des sciences politiques» (Rapédius de Berg). C'était un «homme d'une grande érudition, possédant bien le latin et le grec, et excellent ouvrier dans son art» (Le Lynx). U. est reçu par le Conseil de Brabant, le 28 mai 1774, au titre d'imprimeur et libraire à Anvers.

3. Carrière

A peine admis à exercer sa profession, U. s'établit à Louvain. Ses presses sont établies à proximité des Halles, les anciennes halles aux draps de la ville, devenues le siège de l'Université. Dès 1780, il édite l'Esprit des Gazettes, à l'imitation sans doute de l'Esprit des Journaux. Il subit une vive concurrence de la part de rivaux, mais bénéficie de la protection du gouvernement (D.P.1 394). Au prix de rétablissements habiles, il traverse sans encombre la Révolution brabançonne, le bref régime des Etats Belgiques Unis et la restauration autrichienne. Vers 1792, il transporte ses presses à Bruxelles. Le fait est en tout cas confirmé par la gazette même, à la fin de 1794. Son départ de Louvain, à l'instar de celui de certains confrères, serait peut-être dicté par les événements et les violences du temps. Le décès de son épouse, le 16 juillet 1791, n'est peut-être pas étranger non plus à sa décision. Le dénombrement du 6 fructidor an IV (23 août 1796) l'enregistre au titre d'habitant de Saint-Josse-ten-Noode. Il y est établi dans la Grand-Rue en tant qu'imprimeur. Il vit en compagnie de sa fille, M.C.H. (Marie Catherine Henriette), âgée de dix-sept ans et d'un enfant de moins de douze ans, sans autre précision, probablement la sœur de celle-ci. Tous les trois sont installés depuis quatre ans sur le territoire de la commune. Dès novembre 1795, le journaliste subit les foudres du représentant du Peuple Portiez. Celui-ci lui reproche d'avoir mis en évidence dans sa feuille la vérité suivante : «le comité de salut public s'était permis de porter un arrêté qui anéantit la loi de réunion» des provinces belgiques à la France. U. est convoqué devant les représentants du Peuple et promet de se rétracter. En janvier 1796, sa gazette est interdite dans le département de Jemappes. Le département de la Dyle prend une mesure analogue. La municipalité de Louvain lui est également hostile. Le 17 janvier, le Républicain du Nord s'en prend vivement à « la feuille chouane ». U. le relate lui-même (Esprit des Gazettes, t. XXXIII. 23 janv. 1796, p. 70-72). Dix jours plus tard, le substitut du commissaire près le tribunal civil demande à Bouteville, commissaire dans les neuf départements réunis, des instructions précises pour s'assurer de la personne d'U. Il agit en vertu d'une lettre du 25 janvier du ministre de la Police, Merlin de Douai. U. est soupçonné par celui-ci de «corrompre l'opinion publique», de faire circuler de fausses nouvelles et d'avertir les citoyens qu'ils peuvent se soustraire à l'emprunt forcé» (texte de la lettre dans Verhaegen, p. 337). Le 28 janvier, l'Esprit des Gazettes est remplacé par L'Echo des feuilles politiques et littéraires. Le journal est surveillé. Le 16 ventôse an IV (6 mars 1796), il est proposé « comme juré tant d'accusation que de jugement » pour le canton de Woluwé-Saint-Etienne. Le 24 novembre, dans la même circonscription, il est désigné, avec trois cultivateurs et un rentier, au nombre des « commissaires répartiteurs pour effectuer l'opération préliminaire à l'imposition foncière». Peu après le coup d'Etat du 18 fructidor, la loi du 22 du même mois arrête la suppression de nombreux journaux et la condamnation à la déportation des journalistes royaux (24 fructidor an V, 10 sept. 1797,Gazette nationale-le Moniteur universel, réimpr. de l'Ancien Moniteur, t. XXVIII, 1854, P- 815). La feuille d'U. n'y est pas reprise, au contraire d'autres journaux bruxellois. Cependant, le 11 vendémiaire an VI (2 oct. 1797), les scellés sont apposés sur la presse d'U. à la requête du commissaire du Pouvoir exécutif du canton de Woluwé-Saint-Etienne. Il agit en exécution de la loi précitée. Devant les protestations de la victime, le juge de paix demande des précisions à l'administration centrale du département de la Dyle. Elle confirme à celui-ci, plus tard, au ministre de la Police qu'U., éditeur de L'Echo des feuilles politiques et littéraires est victime d'une confusion avec L'Echo, édité à Paris. L'administration conclut : «nous n'exécuterons pas cette loi à charge des auteurs de cette feuille, jusqu'à ce que nous ayons reçu des instructions du Directoire». Selon son frère, Henri Joseph, c'est à ce moment qu'U. cède tous ses biens à ses enfants (voir D.P.1 394). Entre-temps, U. «n'a cessé de mettre au jour son opinion anti-républicaine». L'administration centrale du département de la Dyle dénonce son comportement au ministre de l'Intérieur : «lors des assemblées primaires et communales, il se fit nommer agent municipal de sa commune par une cabale de Royalistes et fanatiques. La conduite qu'il a tenue depuis cette époque nous a prouvé que sa présence dans la Municipalité étoit très nuisible à l'intérêt général». Le 5 brumaire an VI (26 oct. 1797), le commissaire du Directoire exécutif près de la municipalité de canton expose à l'administration centrale les difficultés qu'il rencontre. U. est absent. Peut-être se cache-t-il dans l'incertitude de son sort. Son remplaçant pressenti, « un homme de probité et qui a des vrais principes républicains» se voit refuser la charge, un autre candidat est présenté contre son gré. Le commissaire fait part de ses soupçons : «il est aussi fort à présumer que ces deux suivent encore le conseil de Monsieur Urban lequel, je suppose encore être derrière les rideaux». Il constate que «rien ne s'avance sur tout pour les recouvremens, soit de l'emprunt forcé soit des frais administratifs ; les impositions directes ont été recouvrées par la force militaire, il y a environ huit mois qu'ils auroient déjà dû avoir fait la répartition dudit emprunt forcé». Le commissaire conclut à la nécessité de démettre l'agent et l'adjoint. Dans une lettre courageuse, sans indication de date, U. expose son point de vue. Il se tourne vers l'administration centrale pour prendre la défense de ses concitoyens. En sa qualité d'agent municipal, il proteste contre les exactions du fermier de l'impôt encore dû pour 1793. Selon l'administration centrale, U. braverait l'autorité en se flattant de la confusion suscitée par le titre L'Echo. II ne cesserait «d'égarer l'opinion publique par ses principes subversifs de l'ordre constitutionnel». Sans doute, concède-t-elle, «il a mis moins d'éclat dans la manifestation de son sentiment incivique, sa réserve apparente ne cache pas moins le germe destructeur des institutions Républicaines» (5 frimaire an VI, 25 nov. 1797). Aussi avait-elle décrété de le suspendre provisoirement de ses fonctions (29 brumaire, 17 nov. 1797). Durant la séance de la municipalité de canton du 21 novembre, il présente sa démission juste avant que le commissaire ne donne lecture à l'administration municipale de l'arrêté de suspension. Une polémique s'engage avec le ministre de l'Intérieur pour arbitre. Vexée, l'administration centrale expose «comment ce journaliste, toujours fidèle à ses principes, sait donner des entorses à la vérité». «Il n'est pas étonnant qu'étant à l'affût de tout ce qui se passe dans la commune centrale du département, qu'adroit et insinuant comme l'est ordinairement un journaliste, il ait eu révélation de sa suspension et qu'il ait cherché à parer le coup qui le frappait. [...] L'allégué du citoyen Urban n'est qu'une petite supercherie haineuse» (23 pluviôse an VI, 11 févr. 1798). Le 30 pluviôse, le Ministre clôt le débat : «je crois cette affaire entièrement terminée et il n'y a pas lieu de proposer au Directoire de destituer ce citoyen, puisqu'il n'est plus fonctionnaire public ». A la suite de ces difficultés, U. aurait gagné le pays de Namur où il serait resté dans la clandestinité pendant un an (Biographie nationale, col. 918). Selon Brunelle, «obligé de se cacher pour éviter la déportation» (Le Lynx, sans précision de la date des faits), U. cherche refuge auprès de différents amis puis trouve asile au château d'Everberg, entre Bruxelles et Louvain, une propriété du comte de Mérode. Il y reste jusqu'au changement de gouvernement (le renouvellement directorial du 27 floréal, 16 mai 1798). A peine rentré dans sa famille, il est victime innocente de l'insurrection provoquée dans les campagnes par l'établissement de la loi sur la conscription. Pris comme otage, il est arrêté durant l'hiver de 1798à 1799 et emmené à Paris, à ses frais, par la gendarmerie. Il serait enfermé à Sainte-Pélagie (Le Lynx). Sa déportation est confirmée par une lettre du ministre de la Police à l'administration centrale du département de la Dyle (1er pluviôse an VII, 20 janv. 1799).

U. y fait lui-même allusion dans la requête adressée en février 1814 au Conseil administratif de la Belgique. Il présente aussi sa version des faits : «on inventa pour le perdre de l'accuser de conspiration contre la sûreté de l'Etat et, sous ce prétexte, il fut arraché des bras de ses enfans, transféré à Paris et plongé dans les cachots de la Force dans lesquels il a gémi pendant onze mois». En son absence, le Rapporteur, «trompé par un bruit public», est accusé d'avoir diffusé une fausse nouvelle. Les scellés déjà apposés lors d'un premier incident, le 2 février 1799, puis retirés, sont à nouveau placés le 29 mars 1799. U. tente vainement de lès faire lever en avril 1799. Il n'obtiendra satisfaction que le 16 novembre. Dès le 2 avril cependant, un nouveau titre voit le jour, Le Compilateur, dont le premier numéro dément la nouvelle litigieuse. L'arrêté de mise en liberté de U. n'a pu être retrouvé. D'après la durée de détention qu'il dit avoir subie, il a dû rentrer au plus tard dans les premiers mois de 1800. Le Compilateur n'en souffle mot, alors qu'il annonce, à leur demande, le retour de deux autres journalistes arrêtés arbitrairement, Picard et Fiocardo. A cette occasion cependant, le n° 4 du 21 messidor an VIII (9 juil. 1799) lance cet appel : « De tous les Belges pris comme otages à la suite des troubles qui ont désolé ces départements, il ne reste plus à Paris que le cit. L.J. Urban détenu à l'hôtel de la Force ; on espère qu'il ne tardera pas à être rendu à ses foyers». Le 9 pluviôse an VIII (29 janv. 1800), le citoyen U. est invité, en tant que propriétaire, éditeur ou imprimeur du Compilateur, à prêter le serment de fidélité à la Constitution. Il s'agit vraisemblablement de son frère Henri Joseph, qui s'était déclaré l'imprimeur de la feuille, P.J. Brunelle en étant le rédacteur. En août 1800, U. avait fermement refusé de faire partie du conseil municipal de sa commune, Saint-Josse-ten-Noode. Il ne voulait pas, écrivait-il, « recommencer des disgrâces aussi sensibles que celles dont on m'a accablé» (Biographie nationale, col. 919). A partir du n° 35 du 20 fructidor an IX (7 sept. 1801) et exception faite du n° 36, la mention de l'imprimeur disparaît du Compilateur et ce jusqu'au n° 42. Le n° 43 (2 vendémiaire an X, 24 sept. 1801) porte l'indication «Chez L.J. Urban à Ten-Noode, faubourg de Bruxelles». Elle disparaît dans le numéro suivant puis, à partir du n° 45, elle reprend régulièrement place à la fin du texte. Le journal est interdit en avril 1804, mais la mesure est rapportée le 21 mai suivant. Le décret impérial du 3 août 1810 met définitivement fin à son existence. Une seule gazette par département est désormais autorisée à paraître. Dans la requête de 1814, en tout cas, U. se plaint de « la suppression de son journal » mais encore «de la privation de son état d'imprimeur sans aucune considération pour son âge avancé [...] les scellés furent mis sur ses presses». En 1811, U. aurait voulu lancer une nouvelle gazette, sous forme d'une table des matières contenues dans les principaux journaux. L'Indicateur général des journaux patriotiques et littéraires de la capitale de l'empire français ne parut que sous forme de numéro spécimen, édité à Bruxelles (B.H.C., p. 83). En février 1814, dans la lettre déjà évoquée adressée au Conseil administratif, il noircit quelque peu sa situation matérielle : « frappé dans sa modique fortune par suite d'autres décrets, [il] se trouve aujourd'hui avec sa famille réduit à des ressources d'existence très précaires, étant resté sans aucun commerce, puisque son journal et son imprimerie faisoient son unique occupation et qu'aujourd'hui les circonstances et ses facultés ne lui permettent pas de hasarder un nouvel établissement». Il demande et obtient la levée des scellés apposés sur ses presses. La seconde requête est écartée. Il briguait en effet la charge d'« imprimeur du Gouvernement provisoire de la Belgique, chargé de la livraison de tous les objets de papeterie nécessaires à ses bureaux».

4. Situation de fortune

Quelques éléments seulement permettent d'évoquer la situation matérielle de U. En 1796. sa «fortune apparente» lui donnerait un revenu annuel estimé à 3000 £. Le «produit annuel en apparence» de son industrie serait de 10 0 £. L'emprunt forcé de l'an IV le range, avec un prêtre et deux fermiers, dans la onzième classe imposée à concurrence de 800 £ par individu. Seules quatre autres personnes du canton sont taxées pour un montant supérieur. La seizième classe, la plus élevée, doit contribuer à raison de 6000 £, la première en est quitte pour 50 £. Cent cinquante contribuables du canton sont jugés moins riches que U. En l'an V, il paie le droit de patente le plus élevé de sa commune, 20 £. L'emprunt forcé rectifié de l'an VI l'amène à contribuer pour une somme de 470 £. Le 24 thermidor an IX (12 août 1801), U. se présente devant le tribunal de première instance de Louvain pour faire valoir sa créance à charge de la succession de G. Kuypers, libraire en cette ville. L'acte le qualifie simplement de «particulier». Ses confrères, au contraire, sont désignés sous le titre de libraires ou de commerçants patentés. U. réclame pour solde d'un compte arrêté en 1794 la somme de 1844,62 francs. En 1811, d'après le cadastre, U., alors domicilié à Bruxelles, possède deux maisons joignantes avec cour et un jardin, le tout à Saint-Josse-ten-Noode. Tel devait déjà être le cas en 1800. Les biens sont sis dans la section du Midi, n° 13 et 14. La première demeure est offerte en location en octobre de cette année (Le Compilateur, n° 41 et 44). Le cadastre hollandais (1817-1829) fait état de l'enrichissement d'U. Il réside de nouveau à Saint-Josse-ten-Noode. Son patrimoine se compose à présent de plusieurs immeubles sis à la chaussée de Louvain : deux maisons dotées chacune d'un jardin et une maison et un jardin cadastrés séparément. L'ensemble des parcelles couvre 13,64 ares et le revenu imposable est estimé à près de 1 430 francs. L'acte de décès de U. le qualifie de rentier.

5. Opinions

Favorable à Joseph II, U. jouit de la faveur du gouvernement qui l'utilise. Il échappe ainsi tout un temps à l'obligation de la censure. Il donne des gages de fidélité en insérant parfois une nouvelle erronée ou déformée, favorable au pouvoir. Il est mal vu dans les sphères ecclésiastiques où certains le qualifient de «calomniateur du Clergé Belgique». En tout cas, l'une ou l'autre anecdote parodiant certains comportements du clergé apparaît dans l'Esprit des Gazettes (28 juil. 1787, t. XVI, n°4 ; 5 janv. 1788, t. XVII, p. 20). Au contraire d'un de ses rivaux, projoséphiste comme lui, U. opère un habile revirement lors de la Révolution brabançonne. Il traverse sans encombre la période des Etats Belgiques Unis et les restaurations autrichiennes. L'arrivée des troupes françaises, en 1794, l'amène à une nouvelle adaptation. Mais bien vite le nouveau régime le juge royaliste et hostile à la République. En 1814, U. souligne qu'il est «demeuré invariable dans sa conduite, malgré les persécutions», «Que, depuis l'instant de l'entrée des Français dans ce pays, sa fidélité à son souverain, ses aversions pour les principes subversifs de l'ordre social et sa résistance aux offres avantageuses qui dévoient être le salaire d'une coupable condescendance à publier dans son journal les insinuations perfides qui lui ont été suggérées pour induire ses compatriotes en erreur, lui ont attiré la haine implacable [...] de tous les fauteurs d'un système désorganisateur qui a répandu la désolation dans ces jadis florissantes provinces ». Brunelle {Le Lynx, notice nécrologique) qualifie U. d'« écrivain indépendant», «l'une des victimes les plus maltraitées du despotisme démocratique».

6. Activités journalistiques

6. Esprit des Gazettes (1780-1797), in-8° (D.P.1 394) ; Esprit des Gazettes. Feuille hebdomadaire, 8 avril 1780 ; l'oeuvre majeure d'U. reste l'Esprit des gazettes, dont il a assumé la direction et la rédaction. Il a également rédigé une petite chronique politique, Journal de ce qui s'est passé à Liège et à Spa (1787 ; D.P.1 640), suivie d'un Furet politique, littéraire (1787-1788? D.P.1 482) qui pourrait bien être aussi de sa plume.

L'Echo des feuilles politiques et littéraires, 28 janv. 1796 ; L'Echo des feuilles politiques et littéraires, ci-devant Esprit des Gazettes, 2 juil. 1796. Continué par Le Rapporteur, 5 oct. 1797, sous la responsabilité de la fille d'U., puis du frère, Henri Joseph, dont le nom apparaît pour la première fois le 2 janvier 1798.

Le Compilateur des nouvelles nationales, politiques et littéraires, 13 germinal an VII (2 avril 1799). P.J. Brunelle s'en déclare le rédacteur. Henri Joseph Urbain est l'imprimeur. A partir du 24 sept. 1801, le nom de U. réapparaît. La feuille cesse de paraître le 12 septembre 1810, en exécution du décret impérial du 3 août de cette année (B.H.C., p. 83).

L'Indicateur général des Journaux politiques et littéraires de la capitale de l'empire français : le Moniteur, la Gazette de France, le Journal de l'Empire, le Journal de Paris, etc., Bruxelles, Braeckenier, in-folio, 3,5 feuilles, un numéro allant du 1er janv. au 1er avril (B.H.C., p. 83) ou jusqu'au 1er juil. 1812 (Capitaine, p. 275).

7. Publications diverses

Outre son activité de journaliste, U. est imprimeur. Sa production est estimée à une quarantaine d'impressions en latin, français et flamand (Bruggeman, p. 112). Il s'agit d'ouvrages de théologie, de dévotion populaire, de cantiques, de droit et de droit canon, de catalogues de ventes publiques. Après la suppression du Compilateur, il continua à s'occuper de littérature. Il aurait laissé « un manuscrit curieux sur les étymologies des noms de rues de Bruxelles et un plus récent sur les boulevards» (Le Lynx).

8. Bibliographie

8. B.H.C. ; H.G.P. Archives de l'Etat, Namur, Tables des reg. par., Dinant. – Archives générales du Royaume, Bruxelles, Administration centrale du département de la Dyle, n° 369. 563. 765. 1004, 1328, 1366, 2887, 3114, 3209, 3232, 3699, 4905 ; Cadastre du Brabant avant 1865, n°250 (section D dite du Midi, n° 209, 212, 215), n° 631 (chaussée de Louvain, n° 324 à 327) ; Conseil administratif de la Belgique, févr.-août 1814, n° 112 ; Conseil de Brabant, n° 3680, f° 212 r° ; Conseil du gouvernement général, n° 2424, 2425 ; Conseil privé autrichien, carton n° 1058B, 1066 ; Microfilms, Etat civil de Saint-Josse-ten-Noode, 1833, décès, acte n° 9. – A.V. Louvain, reg. par. – Les quelques notices relatives à U. s'inspirent toutes de Ferdinand Rapédius de Berg, Mémoires et documents pour servir à l'histoire de la Révolution brabançonne, éd. P.A.F. Gérard, t. II, Bruxelles, 1843, p. 37, n. 1, et du communiqué nécrologique paru anonymement dans le Messager des Sciences et des Arts de la Belgique, t. I, 1833, p. 416. Elles confondent généralement U. et Henri Joseph Urbain. P. Verhaegen fait la même confusion dans la Biographie nationale (de Belgique), t. XXV, Bruxelles, 1930-1932, col. 916-920. – Deux quotidiens ont annoncé le décès de U., L'Indépendant (n° 138 et 139, 18 et 19 mai 1833) dans un bref communiqué et le journal orangiste Le Lynx (n° 144, 24 mai 1833, p. 3), de manière plus étendue, par la plume de «l'un de ses anciens compagnons», Br[unelle], qui s'était jadis déclaré rédacteur du Compilateur. – Capitaine U., Recherches historiques et bibliographiques sur les journaux et écrits périodiques liégeois, Liège, 1850, 275. – Verhaegen P., «Essai sur la liberté de la presse durant la domination française (1792-1814)», Annales de la Société royale d'archéologie de Bruxelles, t. VI, 1892, p. 332­338 ; t. VII, 1893, p. 67-69, 76, 77, 96. – Puttemans A., La Censure dans les Pays-Bas autrichiens, Bruxelles, 1935, p. 165. – Lemaire J., «Tableau chronologique des journaux parus à Bruxelles, 1649-1914», Bulletin de la Commission belge de bibliographie, t. XVII, 1973, p. 93, 98-99. – Baggerman G., «Louis Joseph Marie Urban, drukker te Leuven in een rumoerige tijd», Meer schoonheid, t. XXIX, 1982, p. 112-118. – Sur Henri Joseph Urbain, voir M. Hannotte, «Journaux et journalistes liégeois au temps de l'heureuse révolution», La Plume et le plomb : journaux et journalistes au pays de Liège au temps de l’Heureuse Révolution 1789, s.l. 1989, p. 79-84.