THOUNENS

Numéro

772

Prénom

Jean Baptiste

Naissance

?

Décès

?

1. État-civil

Né à Coirac, diocèse de Bazas, en Gironde, Jean Baptiste Thounens (parfois orthographié Thonnens, Thouners, Tounens ou Touneins), est le fils d'Antoine Thounens, notaire royal, et de Catherine Duroux Guilhem (G.H.C., 1990, p. 237). Il se marie au Carénage, île Sainte-Lucie, le 19 juin 1772, avec Julienne Redort, native d'Ouassigany, île Saint-Vincent. De ce mariage naîtront quatre enfants : Juliette Antoinette, baptisée le 13 mars 1775 au Carénage ; Elizabeth, baptisée le 9 juillet 1777 au Praslin ; Jean Baptiste, baptisé le 26 décembre 1780, au Praslin ; Julien Ste Croix, baptisé le 15 décembre 1788 à Castries, anciennement ville et paroisse du Carénage (ibid. ; A.N./S.O.M., Etat Civil, Table décennale, Sainte-Lucie, M 606, Â 775, 97, 208, 135).

2. Formation

Membre colonial associé du Cercle des Philadelphes devenu, en 1789, Société royale des sciences et des arts du Cap-Français (Almanach de Saint-Domingue, 1791, p. 148). Délégué en décembre 1792 auprès de la Convention en qualité de «Député extraordinaire de l'Assemblée coloniale de l'Ile de Sainte-Lucie-la-Fidèle » (C.R., p. 9 ;Lettre ou Instructions de l'Assemblée générale coloniale de l'isle S.L. la Fidelle à J.B. Thounens, 1793). «Commissaire du Pouvoir Exécutif auprès du Bureau central du canton de Bordeaux», du 22 frimaire an VI au 16 ventôse an VII (Archives municipales de Bordeaux. Période révolutionnaire (1789-An VIII), Bordeaux, 1913 t. III, p. 76, 89).

3. Carrière

T. s'établit à Sainte-Lucie au début des années 1770 (C.R., p. 5). En 1783, lors du procès en diffamation qu'il intente à l'huissier Jean Baptiste Abadie, il est désigné comme «Marchand demeurant en [la] ville du Carénage». Abadie, accusé d'avoir «injurié» la femme de T., et notamment d'avoir « voulu faire entendre par ses discours » qu'elle était de « sang mêlé», est condamné le 27 septembre 1783, puis en appel le 4 novembre de la même année, à faire publiquement amende honorable et à payer 100 £ de dommages et intérêts (A.N., C10c 4, 1787-1788 ; G.H.C., n° 20). Sainte-Lucie se trouvait encore à l'époque sous domination anglaise, l'île ayant été occupée par les troupes britanniques au mois de décembre 1778. Elle redeviendra française à la suite du traité de Versailles, le nouveau gouverneur, Jean de Verron de Laborie, reprenant possession de l'île, au nom de la France, en janvier 1784.

En 1786, Sainte-Lucie, qui dépendait de la Martinique aussi bien du point de vue administratif que juridique et commercial, est « détachée de la Martinique pour le gouvernement civil», ce qui va notamment lui permettre d'avoir son propre imprimeur. Le privilège en est accordé à T. qui est également nommé « Directeur général de la Poste royale de la Colonie» (Almanach historique, 1789, p. 71, 151 ; S. Daney, Histoire de la Martinique, 1846, rééd., Fort-de-France, 1963, t. V, p. 248). Dès le début de l'année suivante, il semble avoir entrepris la publication de la Gazette de Sainte-Lucie. Les collections retrouvées de ce journal ne datent le premier volume que de 1788, mais dans le numéro du 29 septembre 1787 des Affiches américaines, publiées au Port-au-Prince, on trouve déjà un article «extrait de la Gazette de Sainte-Lucie, ¹ 15» (1787, p. 499).

T., qui aurait été «l'un des premiers à [avoir] fai[t] et souten[u] la Révolution dès 1789 aux colonies», va prendre une part active aux luttes farouches qui opposent aux îles du Vent révolutionnaires et contre-révolutionnaires (C.R., p. 24). La G.S.L., qu'il continue à publier après son déménagement à Saint-Pierre de la Martinique, en mars 1790, se range aux côtés de la municipalité « patriote » de cette ville entrée en rébellion ouverte contre le gouverneur et l'Assemblée coloniale qui siège au Fort-Royal et que contrôlent le « parti planteur» et les partisans de l'ancien régime. T. sert alors dans la «milice patriotique» de Saint-Pierre, et la livraison de son journal est à plusieurs reprises retardée en raison du « service militaire de la patrie » dont il refuse de se dispenser : il faut «combattre l'ennemi» aussi bien «dans les [champs de] cannes [...] [que] dans ses sophismes» (G.S.L., 1790, p. 238, 254, 256).

En avril 1792, T. se rend en France pour régler certaines affaires personnelles. A Paris, où il arrive le 10 juin, il fréquente le milieu des « patriotes colons » qui se réunissent autour du général Dugommier. Il est aussi « le témoin oculaire» de l'insurrection du 10 août dont il se réjouit, espérant que cela amènera « un prompt changement dans le gouvernement des colonies» et notamment le remplacement des fonctionnaires et officiers restés fidèles au « tyran justement détrôné» (C.R., p. 1-3).

Soucieux de rejoindre sa famille et ses «compagnons d'armes» à un moment où peut se jouer le sort de la Révolution aux Antilles, T. quitte Paris le 10 septembre 1792, et s'embarque le 19 octobre à Bordeaux pour la Martinique. Pendant son absence, malgré l'opposition de sa famille à laquelle il aurait été fait de «violents outrages», son imprimerie a été occupée sur ordre du comte de Béhague, gouverneur des îles du Vent, dont les sympathies étaient acquises à la contre-révolution. Arrivant le 6 décembre en rade de Saint-Pierre, T. échappe de peu à ceux venus l'arrêter et réussit à gagner Sainte-Lucie restée loyale à la Révolution. Il en repart presque aussitôt, le 20 décembre, chargé par les autorités de l'île de trouver des renforts pour lutter à la fois contre l'ennemi intérieur, les contre-révolutionnaires, et l'ennemi extérieur, l'Angleterre. T. réussit d'abord à gagner Saint-Domingue sur un bateau mis à sa disposition par le capitaine de vaisseau Lacrosse qui, de «Sainte-Lucie-la-Fidèle», prépare la reconquête des îles contrôlées par les royalistes. A Saint-Domingue, Sonthonax et Rochambeau tergiversent et refusent finalement d'accorder les secours espérés. T., qui les accuse de «fausseté» et de «perfidie», est menacé à nouveau d'être arrêté, mais il parvient à s'embarquer pour la France. A Paris, où il arrive le 21 février 1793, il plaide la cause des « patriotes » des îles du Vent auprès du Comité colonial et du ministre de la Marine Monge (CR., p. 9 et suiv., p. 43-48).

Au printemps 1794, l'Angleterre occupe la Martinique, puis à l'automne, Sainte-Lucie, qui sera reconquise un moment l'année suivante par les troupes françaises, puis reprise de nouveau par les Anglais en 1796, après une longue résistance dirigée par Goyrand. T., qui est resté en France, s'installe à Bordeaux, où il occupe un temps, sous le Directoire, les fonctions de Commissaire du Pouvoir exécutif (12 déc. 1797 - 6 mars 1799). Après la reprise de la Martinique par Villaret de Joyeuse en 1802, il revient à Saint-Pierre où il reprend, avec ses fils, son métier d'imprimeur (A.N., C8A 105-1802, f° 89 et suiv.).

4. Situation de fortune

La situation financière de T. semble avoir été relativement prospère, du moins jusqu'aux débuts de la Révolution. Marchand, imprimeur-libraire avec privilège exclusif pour la colonie de Sainte-Lucie, il est l'un des «colons-capitalistes», c'est l'expression alors employée, qui fondent, à la fin de 1788, 1'«Association coloniale pour ouvrir un commerce direct entre Sainte-Lucie et la Métropole». Cette association se donnait pour but de favoriser le développement économique de la colonie en libérant son commerce des « serres » de la Martinique, véritable « vampire des îles du Vent » pour reprendre une expression employée par le baron de Laborie dans une lettre au ministre de la Marine. Tous les produits et denrées devaient en effet d'abord transiter par les ports de la Martinique, «passer par les mains des négociants et des commissionnaires de la Martinique qui [...] tyrannisent», «écorchent au vif», et «ruinent» Sainte-Lucie (A.N., C Io C 4, 28 mai 1788 ; Mémoire sur Sainte-Lucie, 1784, A.N./S.O.M., F3 57- f° 58 ; Tableau de Sainte-Lucie, 1789, A.N./S.O.M., F ? 57, f° 190 ; Bruneau-Latouche, p. 42-52). Ce «projet patriotique» soutenu par les autorités de Sainte-Lucie, est aussi une société de commerce par actions dont le capital initial est fixé à 300 000 £. Parmi les premiers actionnaires, T. qui souscrit pour deux actions de 2000 £ chaque (A.N., C10C 4, 28 nov. 1788, etpassim ; Almanach historique, p. 69). L'année suivante, T. se lance dans une autre entreprise commerciale, affrétant un « paquebot » pour assurer un service hebdomadaire régulier entre les principales îles du Vent. Ce bateau, «très fin voilier de port d'environ trente tonneaux», partait le mardi de Castries pour aborder à la Martinique (Saint-Pierre), à la Dominique (Roseau) et à la Guadeloupe (Basse-Terre), d'où il repartait le vendredi pour faire le chemin inverse et être de retour à Sainte-Lucie le lundi. Il prenait des passagers et du fret «pour tous ces endroits en allant et revenant». L'établissement de ce service était aussi un moyen d'assurer et d'augmenter la diffusion de la G.S.L. qui paraissait le mardi, jour de départ du bateau : «MM. les Abonnés à la Gazette de Sainte-Lucie qui résident dans les colonies voisines peuvent être assurés d'en recevoir régulièrement tous les numéros, à mesure qu'ils sortiront de la presse, le paquebot étant aux ordres de l'imprimeur» (G.S.L., 1789, p. 220).

Dans les premières années de la Révolution, T. fait face à des difficultés financières dont la G.S.L. se fait à plusieurs reprises l'écho. Dès septembre 1789, il se dessaisit de son fonds de librairie, et au cours de l'année suivante, pressé par ses créanciers, il multiplie les appels à « toutes les personnes qui lui doivent, soit pour [des] frais d'impression ou pour [des] objets de commerce », soit pour « les abonnements échus ou en cours» à son journal, «de vouloir bien le payer sans délai, ayant [lui-même] la douleur de se voir poursuivi sans ménagement par ceux à qui il doit». Selon la coutume longtemps en usage aux colonies, il laisse à ceux «qui ne peuvent s'acquitter en argent [...], la faculté de le faire en toutes sortes de denrées» (1789, p. 188, 267 ; 1790, p. 72, 99-100).

Aux « dépenses considérables » entraînées par son déménagement à Saint-Pierre, dépenses qu'il ne semble pas avoir prévues, s'ajoutent les «calamités publiques» et les «persécutions personnelles » dont il est l'objet en raison de ses prises de position politiques, les unes et les autres perturbant à plusieurs reprises le travail de son imprimerie et la distribution de son journal. A la fin de 1792, la publication de la G.S.L. est d'ailleurs interrompue pendant plusieurs mois U 793. P-5)- De plus les abonnements sont difficiles à recouvrer en raison des événements, mais aussi des habitudes de la plupart des abonnés, et de la mauvaise foi de certains : «Il est inconcevable que le plus grand nombre des abonnés se fassent autant et si longtemps prier inutilement, pour acquitter, après des années d'attente, des objets aussi minutieux, lorsqu'il est d'usage, dans tous les pays du monde connu, de payer d'avance les abonnements aux papiers publics [...]. Tous les reliquataires des années 1789, 1790 et 1791, sont prévenus qu'ils vont être poursuivis, s'ils continuent à ne vouloir payer, comme le fait le père Vincent, curé du Laborie Sainte-Lucie, qui demande qu'on lui présente des titres après avoir reçu la Gazette pendant plus d'un an ! » (1791, p. 240, 260 ; 1792, p. 108).

5. Opinions

Acquis aux idées philosophiques, admirateur de Voltaire et de Rousseau qui ont aidé à dissiper « les préjugés barbares qui font les esclaves et les tyrans» et qui ont redonné «à l'homme le sentiment profond de l'humanité», T. accueille avec enthousiasme les débuts d'une «révolution aussi heureuse qu'inouïe», espérant qu'elle fera de la France «ce qu'elle doit être, une nation éclairée, généreuse et pacifique» (G.S.L., 1788, p. 32, 146 ; 1790, p. 78).

Engagé dans la lutte révolutionnaire, T. s'est voulu le porte-parole du « patriotisme » aux colonies et, selon sa propre expression, l'«ennemi juré» du «parti planteur» et de tous «les satellites des despotes couronnés» (C.R., p. 21, 35). Aux colonies, l'opposition entre « aristocrates » et « patriotes » recouvre en effet souvent une autre opposition, propre aux sociétés coloniales, celle entre «négociants» des villes portuaires et «planteurs» des campagnes, deux classes que leurs opinions comme leurs intérêts dressent l'une contre l'autre. « Patriote », T. l'est d'abord comme le sont au commencement de la Révolution la plupart des habitants des villes coloniales, et notamment les membres de «cette classe précieuse de riches négociants et de commerçants industrieux» dont la G.S.L. défend en 1790 la cause, et qui se sont ralliés à la Révolution par conviction mais aussi par intérêt, leurs fortunes dépendant du maintien de liens étroits avec la métropole, et notamment de ce système de «l'Exclusif» qui les a enrichis en les faisant les intermédiaires obligés entre les «planteurs» et une métropole qui se réserve la totalité du commerce colonial (G.S.L., 1790, p. 266). Les «planteurs», qui dépendent des « négociants » pour l'écoulement de leurs produits et sont pour la plupart endettés auprès d'eux, vont au contraire voir dans la Révolution l'occasion d'abolir leurs dettes et de conquérir une autonomie politique et économique à laquelle ils aspirent depuis longtemps. En grande majorité, ils soutiendront la contre-révolution, et n'hésiteront pas, le moment venu, à faire appel à l'Angleterre (L. Abanon et al., La Révolution aux Caraïbes, Paris, 1989, p. 147, p. 26 et suiv.).

Le « patriotisme » de T. est cependant beaucoup plus profond. Réagissant d'abord à la fois comme un homme acquis aux idées nouvelles et comme un «négociant» colonial conscient de ses intérêts de classe, il va peu à peu changer, suivre le mouvement de la Révolution, et finalement se ranger aux côtés des «sans-culottes colons» et «véritables patriotes républicains» des colonies. Son attitude au début de 1794, au moment où le débat sur l'abolition de l'esclavage le force à choisir entre son « devoir sacré de représentant » et sa conscience, est de ce point de vue significative.

A la fin de 1792, député auprès de la Convention par l'Assemblée coloniale de Sainte-Lucie, T. avait reçu pour mandat de défendre «l'inviolabilité de la propriété» des colons, et donc implicitement le maintien de l'esclavage : «pas un colon [n'en fera] le sacrifice en échange d'un système de philosophie» (Lettre, p. 12-13). Mais ses idées ont depuis évolué et T. est convaincu, au début de 1794, de la nécessité d'abolir l'esclavage : le «vrai patriote» est celui qui «travaille] à briser les fers des [nègres esclaves] [...] et à détruire l'infâme préjugé qui pès[e] sur la tête [des citoyens de couleur libres] » (C.R., p. 24). Pour ne pas « trahir la confiance de ceux qui [l']ont délégué», il décide cependant de faire «connaître à la Convention nationale et au public, par la voie de l'impression, les instructions mêmes de [ses] commettants», ce qui explique qu'il ait été un moment arrêté, par erreur, en février 1794, certains, sur la foi de cette publication, l'ayant pris pour un partisan du maintien de l'esclavage et un ancien membre de ce club Massiac dont la Convention venait d'ordonner la fermeture et l'arrestation des membres. T. avait en fait «toujours tonné [...] contre cet infâme repaire» où se réunissaient les colons opposés à l'abolition de l'esclavage, et aux lendemains du vote du décret du 16 pluviôse, il fait appel à « obéir avec soumission à cette loi » : c'est là « le devoir du vrai républicain» et de «l'ami de la liberté et de l'égalité» (C.R., p. 21, 50-51). Quelques jours plus tard, à la séance du 29 pluviôse an II (17 févr. 1794), il est admis au club des Jacobins (F.A. Aulard, La Société des Jacobins, Paris, 1889-1897. t. V, p. 656).

Franc-maçon, T. fut un temps «Vénérable» de la loge de «La Sincérité des Cœurs» de Saint-Pierre de la Martinique. Il est aussi à l'origine de la loge de « La Réunion des Cœurs » établie en 1809 à La Soufrière, île de Sainte-Lucie, et l'un des membres fondateurs, en 1814, de l'atelier des «Frères choisis» de Saint-Pierre (Combes, p. 170-173).

6. Activités journalistiques

T. est l'imprimeur et le rédacteur de la Gazette de Sainte-Lucie, hebdomadaire publié à Castries, puis, à compter du numéro XIII du 30 mars 1790, à Saint-Pierre de la Martinique. A partir de 1790, il est secondé dans sa tâche par différents collaborateurs, notamment Sextius Buffardin d'Aix.

La G.S.L. aurait été le premier journal des colonies, du moins selon son rédacteur, à annoncer la prise de la Bastille : «le premier des Colonies, [j'ai] osé imprimer, au commencement de septembre 1789, les principaux détails de la révolution de France contre la ci-devant cour de Versailles» (C.R., p. 5 ; G.S.L., 1789, p. 202 et suiv.). Dès 1788 la G.S.L. accorde une large place dans ses colonnes au « mouvement de régénération de la France», et elle se veut même un moment, à partir de l'été 1789, «une sorte de journal des séances de l'Assemblée nationale» (1789, p. 163). Puis, sous la pression des événements mais aussi en raison des opinions de son rédacteur, le journal « semi-officiel » d'informations et d'annonces va peu à peu se transformer en journal de réflexion et d'intervention politique, « le point de ralliement des amis de la Nation» (1790, p. 210).

Les prises de position de la G.S.L., sa «franchise républicaine», vaudront à T. d'être à plusieurs reprises inquiété par les différentes autorités. En août 1791, notamment, l'Assemblée coloniale de Sainte-Lucie le décrète d'accusation comme «auteur et distributeur de libelles diffamatoires», mais l'évolution de la situation politique aux îles du Vent fera bientôt abandonner les poursuites (G.S.L., 179LP. 215, 220 ; C.R., p. 18). Pour T., à une époque où «les demi-vertus tiennent du vice», le journaliste ne peut rester indifférent, se contenter d'être un simple «fagoteur» qui «empile des nouvelles » comme des branches pour faire un fagot. Il doit s'engager, prendre parti, tout en sachant que son premier devoir est de «s'enquérir de la vérité et de l'écrire», de chercher et de reconnaître la vérité pour «la rétablir dans tous ses droits qu'elle réclame» (G.S.L., 1790, p. 139-140, 194, 210 ; 1791, p. 8).

Au début du XIXe siècle, T., revenu à Saint-Pierre, imprime la Gazette de la Martinique, qui reprend sa publication à partir du 11 septembre 1804 (C8 B 24, n° 52), et la Feuille officielle de la Martinique dont le premier numéro est daté du 1er avril 1807 (C8A 115-1807, f° III).

7. Publications diverses

7. Note remise au Comité colonial, le 3 juillet 1793, l'an II de la République, par J.B. Thounens, Paris, 1793. – (C.R.) Compte rendu aux Comités de marine et des colonies réunis, et au public, par J.B. Thounens, s.l.n.d. [Paris, an II].

8. Bibliographie

A.N., Colonies, Séries C8A, C8B, C1oC ; A.N./S.O.M., Sous-série F3, 55-57, Recueils de documents concernant l'île de Sainte-Lucie, 1713-1789 ; Etat-Civil, Table décennale, Ile Sainte-Lucie, registres 1 et 2. – (G.S.L.) Gazette de Sainte-Lucie, 1788-1793. – Almanack historique, chronologique, de commerce, d'arts et métiers pour les Colonies, Castries, 1789. – Lettre ou Instructions de l'Assemblée générale coloniale de l'isle S[ainte] L[ucie] la Fidelle, à J. B. Thounens, son député extraordinaire auprès de la Convention nationale, s.l.n.d. [Paris, 1793]. – Bruneau-Latouche E. et R., Sainte-Lucie fille de la Martinique, Livry-Gargan, 1989. – (G.H.C.) Vendryes A., «Salade à Sainte-Lucie», Généalogie et histoire de la Caraïbe, n° 20, oct. 1990, p. 208-209 ; les notes de B. et P. Rossignol, n° 22, déc. 1990, p. 237, et J. Guilhon, n° 32, nov. 1991,

432. – Combes A., «La franc-maçonnerie aux Antilles et en Guyane française de 1789 à 1848», dans La Période révolutionnaire aux Antilles-Guyane, Schoelder (Martinique), s.d. [1789 ?], p. 155-180.

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