SANSON

S. était directeur commercial de 1'«Imprimerie Ducale», «ex commissione de M. Le Tellier à Deux-Ponts» (H.S.D. 128/9, lettre non datée de S. au landgrave de Hesse-Hombourg, vraisemblablement de mars 1777), laquelle imprimerie publiait la Gazette des Deux-Ponts et la Gazette universelle de littérature. Il s'occupait du commerce des revues et des livres qui y étaient imprimés sans participer à leur rédaction. S. arrive à Deux-Ponts fin juin 1776 (H.S.D. ; P, doc. 239, p. 591) et travaille à l’«Imprimerie Ducale» à Hombourg, près de Francfort, où S. séjournera en 1777. Les motifs de ce projet sont décrits dans la lettre citée de S. au landgrave de Hesse-Hombourg : Dubois-Fontanelle, le prédécesseur de Le Tellier, «se bornait aux deux gazettes [la Gazette des Deux-Ponts et la Gazette universelle de littérature] que nous continuons après lui». Le Tellier, au contraire, visait surtout le commerce des livres et voulait se rapprocher des «villes commerçantes d'Allemagne où il se tient des foires célèbres comme Francfort, Leipsick, Brunswick, etc. » C'est S. qui est chargé de demander la protection du landgrave de Hesse-Hombourg pour leur projet. S. retourne à Deux-Ponts au printemps 1778, le projet ayant échoué sans doute à cause du refus du gouvernement français de laisser entrer les gazettes en France si elles étaient imprimées à Hombourg. Un conflit entre S. et Le Tellier met fin à leur collaboration en 1782. Déjà, en 1780, S. s'était plaint de Le Tellier auprès de Beaumarchais : il lui aurait prêté de l'argent qu'il n'aurait pas revu (P, doc. 239, p. 593). En 1782, S. obtient l'autorisation du duc de Deux-Ponts pour la production et la reproduction de livres dans son imprimerie, malgré les protestations de Le Tellier (Becker, p. 247). Il y publie les œuvres de Voltaire et de Rousseau avec « permission expresse et ad hoc du souverain», de Montesquieu, de Buffon, et «l'abrégé de l'histoire naturelle de Hollande, avec figures enluminées, du voyage d'Anacharsis [Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, de Barthélémy] avec Atlas ; des Contes Moraux de Marmontel ; des mémoires de Tott, etc.». (lettre de Solomé, 3 déc. 1800 à la Commission générale du Palatinat, G.K. 213/334). En 1785 et 1786, la société Sanson et Cie publie le Journal de littérature française et étrangère, qui était la continuation de la Gazette universelle de littérature (D.P.1 666) et, du 15 juillet 1783 (Weber, p. 43) à la fin de septembre 1787 (Kuhn, p. 51) le Journal de Littérature et Choix de Musique (non retrouvé). Après la séparation entre S. et Le Tellier, la société Sanson et Cie gagne considérablement en importance (Weber, p. 32).