POLIER DE SAINT-GERMAIN

Numéro

648

Prénom

Antoine

Naissance

1705

Décès

1797

1. État-civil

D'une famille d'ancienne noblesse originaire du Rouergue et bourgeoisie de Lausanne dès 1575, fils unique de Georges Polier de Bottens (1675-1759), professeur à l'Académie de Lausanne, et de sa première épouse, la Huguenote Anne d'Aliès (Dalliez) de Caussade, Antoine Polier de Saint-Germain est né à Lausanne le 15 juin 1705. II se maria à Lausanne en 1730 avec Henriette Françoise de Chandieu de Corcelles (1707-1787), qui lui donna six enfants. Il mourut à Lausanne le 3 septembre 1797, âgé de 92 ans.

2. Formation

P. a commencé ses études à l'Académie de Genève (1718-1719) et les a poursuivies à Lausanne (dès avril 1719, d'après la «Nécrologie» bien informée de 1797 ; en 1720, d'après la restitution de L. Junod, Album studiosorum Academiae Lausannensis, 1537-1837, Lausanne, 1937, t. II, p. 103, n° 5598 bis), avant de se faire recevoir docteur en droit à l'Université de Groningue (11 septembre 1724). Ses «Lehrund Wanderjahre» furent complétées par un tour en Hollande et un séjour à Paris (où il fréquenta Fontenelle et l'abbé Bignon).

3. Carrière

D'abord officier au service de France, dans le régiment suisse de Chandieu-Villars, P. est entré dès 1732 dans le Conseil étroit de Lausanne. Banneret en 1760, il est devenu bourgmestre de Lausanne le 24 mars 1766 et l'est resté 30 ans, jusqu'à sa démission en 1796. Il avait reçu en 1793 la chaîne et médaille d'or dite de Hettlingen, seule et rare décoration bernoise.

4. Situation de fortune

«La famille Polier avait la dîme des blés et des vins de Saint-Germain» (voir E. Mottaz, Dictionnaire historique, géographique et statistique du Canton de Vaud, Lausanne, 1914, t. I, p. 307, art. «Bussigny»). P. bénéficia en outre des dîmes et autres droits féodaux attachés à la seigneurie de Corcellesle-Jorat, dont sa femme hérita et qui passèrent ensuite à son fils Jonathan (ibid., t. I, p. 520, art. «Corcelles-le-Jorat»).

5. Opinions

Vaudois de bonne souche, mais parfaitement intégré au régime bernois, P. s'en est fait l'aimable défenseur jusqu'à la veille de la Révolution vaudoise : « Nous ne sommes pas un peuple roi, mais un peuple libre, et nous n'en sommes [...] que plus heureux» (voir Encyclopédie illustrée du Pays de Vaud, 6 : Les Arts, Lausanne, 1976, t. I, p. 135).

6. Activités journalistiques

P. fut en 1766-1767 l'un des principaux rédacteurs de la revue lausannoise Aristide ou le Citoyen. On lui doit notamment le «discours» d'ouverture sur le but du périodique, un plaisant morceau sur le bon usage des richesses (n° XLV) et plusieurs numéros où le journaliste Aristide dialogue avec ses lecteurs.

7. Publications diverses

P. est l'auteur de quelques ouvrages de politique et de morale : Voyage de l'envie, s.d. – Du gouvernement des mœurs, Lausanne, Paris, 1784, 2e éd., 1785. – Nouvel essai sur le projet de la paix perpétuelle, 1788. – Coup d'œil sur ma patrie. 1795. La notice du Recueil de généalogies vaudoises attribue encore à P. la publication d'un Ancien Testament mis en catéchisme, 1764-1766, 6 vol.

8. Bibliographie

«Nécrologie», Journal littéraire de Lausanne, 1797, t. VIII, p. 169-175. – Montet A. de, Dictionnaire biographique des Genevois et des Vaudois, Lausanne, 1878, t. II, p. 313-314. – Recueil de généalogies vaudoises, Lausanne, 1912, t. I, p. 168. – Livre du recteur de l'Académie de Genève (15591878), éd. S. Stelling-Michaud, t. V, Genève, 1976, p. 211.