PERDOU DE SUBLIGNY

Numéro

628

Prénom

Adrien

Naissance

vers 1640

Décès

vers 1666

1. État-civil

Né vers 1639 (1636, donné par Jal, serait une erreur selon Fournel qui s'appuie sur la préface de La Folle querelle), Adrien Perdou de Subligny était fils d'Elisabeth de Villars et de A. Perdou ; il épouse en 1667 Claude Bourgoin, qui lui avait donné une fille, Marie Thérèse, baptisée le 18 juillet 1666 (Jal, qui cite registres et actes). «Nous ignorons le temps de sa mort » (Parfaict ; Moreri) ; Jal propose : vers 1696. Sa fille dansa en 1682 dans le ballet de Lulli, Le Triomphe de l'amour, et fit ensuite carrière de danseuse (Parfaict).

2. Formation

Contrairement aux affirmations de Granet (Dissertation sur quelques tragédies de Corneille et Racine) et de Louis Racine (Mémoires), il ne fut point comédien (Parfaict ; Moreri ; Jal) ; Jal émet même des doutes sur sa qualité d'avocat au Parlement de Paris. «On ignore les circonstances de sa vie» (Moreri).

4. Situation de fortune

Il aurait donné des leçons de versification à la comtesse de La Suze (Chaudon) et était l'ami du fermier général Jean Rémi Hénault (Jal).

5. Opinions

D'abord critique de l’Andromaque de Racine (La Folle que-relie ; voir Les Continuateurs de Loret, 12 et 26 mai, 8 sept. 1668), il se fait son défenseur pour Bérénice et Phèdre. Sa carrière semble se dérouler entièrement à l'ombre de la cour, en particulier dans l'entourage du dauphin ; une partie de ses lettres est dédiée à Mlle Toussi, fille de la gouvernante du dauphin.

6. Activités journalistiques

6. La Muse dauphine (11 lettres, 15 nov. 1665 - 25 janv. 1666 ; D.P. 1 964) ; La Muse de la cour, dédiée à Mgr le Dauphin (32 lettres, 27 mai - 24 déc. 1666 ; D.P.1 964), publiée par Lesselin, puis réimprimée par Barbin en 1667 et Th. Jolly en 1668 sous le titre de Muse dauphine adressée à Mgr le Dauphin ; dans la seconde édition, P. supprime la Suite burlesque de la Muse de la cour sur l'embrasement de Londres (30 sept. 1666) dont il n'était peut-être pas l'auteur (Jacob). Du 3 février au 7 avril 1667, neuf lettres sont publiées par P. Le Monnier, et P. perd son privilège du 11 octobre 1666 pour avoir publié des nouvelles scandaleuses.

Un extraordinaire de 1666, «Premier divertissement de la Muse de la Cour, contenant la déroute et l'adieu des filles de joyes» (sic), a été plusieurs fois réimprimé (Lachèvre). Les exemplaires conservés en dehors de la B.N., de l'Arsenal et de la Mazarine (Sorbonne, Institut catholique, Dijon, Aix-en-Provence, La Haye) attestent une diffusion plus large que pour les lettres en vers de J. Laurent ou Robinet.

7. Publications diverses

La Folle querelle ou la critique d'Andromaque, 1668. – Réplique à la critique de la Bérénice de Racine par l'abbé de Villars, 1671. – Dissertation sur la tragédie de Phèdre, 1677 (Selon Jal, « la Querelle et la Dissertation » auraient été écrites en collaboration avec J.R. Hénault). – La Fausse Clélie, 1671. – Le Désespoir extravagant, pièce perdue jouée par la troupe de Molière (Fournel). – La Déroute des précieuses, attribuée par P. Lacroix (Cat.B.N.). – Enfin, jusqu'à l'identification du véritable auteur, Guilleragues, on lui attribuait la traduction des Lettres portugaises.

8. Bibliographie

Moreri, Nouveau supplément, 1749 ; Chaudon, Nouveau Dictionnaire historique, éd. 1779 ; Jal. – Parfaict, Histoire du théâtre français, 1747, t. X. – Jacob P.L., «Les Deux Muses du sieur de Subligny», Le Bibliophile français, t. III, 1864, p. 133-139. –Fournel V., Les Continuateurs de Molière, t. III, 1865, p. 485-491. – Les Continuateurs de Loret, éd. J. de Rothschild et E. Picot, 1881-1899. – Lachèvre F., Claude Le Petit et la «Muse de la cour», 1922.