PARENT

Numéro

618

Prénom

Antoine

Naissance

1666

Décès

1716

1. État-civil

Antoine Parent naquit à Paris le 16 septembre 1666. Son père, né à Paris, était avocat au Conseil. Il resta célibataire et mourut à Paris le 26 septembre 1716, de la petite vérole (Moreri ; Eloge).

2. Formation

A trois ans il fut confié à l'oncle de sa mère, Antoine Mallet, curé de Lever près de Chartres qui lui communiqua une piété austère. A quatorze ans, «il fut mis en pension chez un ami de son oncle qui régentait la Rhétorique à Chartres» (Nicéron). Il s'y fit une gnomique et une géométrie qu'il inventa. Après des études de droit à Paris (par obéissance), il se remit aux mathématiques par inclination (Moreri). Il suivit les leçons de La Hire et de Sauveur.

3. Carrière

Il prit des écoliers en mathématiques et se perfectionna en même temps en anatomie, botanique et chimie (Nicéron). Il fit deux campagnes avec le marquis d'Alègre (1690-1691?), comme spécialiste des fortifications et pour mettre ses connaissances en pratique. Il se consacra ensuite uniquement à ses travaux scientifiques. En 1699, Gilles Filleau Des Billettes, récemment élu à l'Académie des sciences, le choisit comme «élève mécanicien». La classe des élèves ayant été supprimée par le roi le 13 janvier 1716, P. fut nommé adjoint géomètre.

4. Situation de fortune

P. vivait au collège de Dormans très simplement avec moins de 200 £ de revenu. «D'une fortune très étroite il faisait beaucoup de charités» (Eloge). «Quelques maîtres de mathématiques venaient prendre auprès de lui des leçons dont ils trafiquaient aussitôt» (ibid.).

5. Opinions

Résolument anti-cartésien, son caractère «le portait à contredire sur tout parfois avec précipitation» (Nicéron). Outre Descartes, il réfuta en 1713 le système du P. Tournemine sur l'union de l'âme et du corps. «Parfait chrétien», il laissa des écrits de dévotion.

6. Activités journalistiques

Il lança un journal, Recherches de mathématiques et de physique, pour lequel il obtint un privilège du roi le 13 janvier 1703 (D.P.1 1157). N'ayant pas eu assez de succès, P. regroupa des articles en un recueil du même nom en trois volumes (1713). Il publia des articles dans le Journal des savants, mémoires déjà lus à l'Académie et qui figurent dans Recherches, t. III, enrichis d'éclaircissements. Nombreuses contributions à d'autres périodiques qui témoignent de l'ampleur de sa culture.

Nouveau Mercure (de Trévoux) : « Conjectures sur les changements arrivés à la surface de la terre », janv. 1711 ; « Observations & réflexions sur l'extrême froid de 1709», févr. 1711 » ; « Conjectures sur les actions des plantes », avril 1711 ; «Conjectures sur les principaux phénomènes du sommeil», mai 1711.

Mémoires de Trévoux : « Nouvelle manière de construire et de mesurer les cartes géographiques et corographiques », juil. 1712 ; «Résolution générale des principaux problèmes de perspective», oct. 1712 ; «Nouveau système de fortification présenté en 1711 à Mgr le Duc de Bourgogne», févr. 1713.

Mercure galant : «Circulation du sang par le cœur du fœtus», janv. 1712 ; «Les merveilles de l'oreille», févr. 1712 ; «Mesure géométrique des voûtes surhaussées et surbaissées», mars 1712 ; «Supplément pour le mémoire sur les changements de la surface de la terre», mars 1712 ; «D'une espèce d'homme marin», ibid. ; «Les merveilles des Abeilles», avril 1712 (corrigé en mai suivant) ; «Discours sur la lumière », juil. 1712 ; « Suite du même discours », août 1712 ; «Paraphrase française du tableau de Cèbes disciple de Socrate», oct. 1712 ; «Les merveilles de la Trachée-artère», nov. 1712 ; « Nouvelle preuve de la multiplication et nouvelle manière de faire la division plus courte qu'aucune qui ait paru jusqu'ici», mars 1713 ; «Mémoire de la mélodie», avril et juin, «Errata» de ce mémoire, août 1713 ; «Observations sur les changements du baromètre», nov. 1713.

7. Publications diverses

Toute l'œuvre connue de P. est dans les articles cités ci-dessus et dans les trois volumes de Recherches. Certains mémoires ont paru dans les Mémoires de l'Académie des sciences : «Personne n'a tant fourni que lui à nos assemblées» (Eloge). Il est considéré comme un précurseur de la théorie des machines et des roues hydrauliques (Bruno et Belhoste). Pour une appréciation de son œuvre, voir l'article de J. Morton Briggs dans D.S.B.

8. Bibliographie

Feller-Weiss ; D.S.B. – [Fontenelle], Eloges des académiciens, t. II, La Haye, 1731, p. 3, 430 ; Histoire de l'Académie royale des sciences pour 1716, p. 88-93. – Nicéron, Vie des hommes illustres, t. XI, p. 53-65 et Moreri, qui s'inspirent de l'Eloge de Fontenelle. – Camusat D., Histoire critique des journaux, Amsterdam, J.F. Bernard, 1734, t. II, p. 132 et suiv. – Archimbaud, Nouveau recueil de pièces fugitives, Paris, Lamesle, 1717, t. I, 2e part., p. 131. – Bruno et Belhoste J.F., «La théorie des machines et des roues hydrauliques», Cahiers d'histoire et de philosophie des sciences, n° 29, 1990,

p. 1-17.