MENARD

Numéro

566

Prénom

Léon

Naissance

1703

Décès

1767

1. État-civil

Léon Ménard (parfois orthographié Mesnard, Maynard ou Meynard) naît le 11 septembre 1703 (Germain) à Tarascón dans une vieille famille de magistrats et d'ecclésiastiques nîmois. Sa mère est une certaine Anne Chalamont, apparentée à la famille du père, Louis Ménard, conseiller au Présidial de Nîmes et antiquisant amateur à ses heures. Léon Ménard épouse en premières noces Anne Massip en 1726 et, sur le tard, en 1765, Sophie Bourcier de plus de trente ans sa cadette (Bayle). Cinq enfants naîtront de sa première union dont un seul, François Hercule se fera un nom (dans la magistrature nîmoise). Sa seconde épouse lui donne une fille, Delphine Victoire, née dans des conditions obscures et qui ne laissera pas de trace(Bayle). M. meurt à Paris le 1er ou le 2 octobre 1767.

2. Formation

M. entreprend ses études chez les Jésuites à Lyon, les poursuit à Toulouse où il étudie le droit, puis semble s'orienter vers la vie religieuse (il est tonsuré en 1719) avant de devenir conseiller au Présidial de Nîmes en 1725. Parallèlement à son activité de magistrat il se livre à des recherches historiques et savantes qui lui ouvrent les portes des académies de Lyon et de Marseille et, en 1749, celles de l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres.

3. Carrière

M. commence par mener de front ses activités de magistrat et des recherches sur la ville de Nîmes. Il effectue à ce titre de nombreux voyages à Paris, où il est député par sa cour en 1744 et où il poursuit ses recherches. A partir de 1749, M. réside le plus souvent à Paris où le retiennent ses fonctions à l'Académie, pour laquelle il rédige de nombreux mémoires et qu'il ne peut quitter sans congé du roi. Il se rend en 1763 en Avignon dont il envisage d'écrire l'histoire, revient à Nîmes en 1765 qu'il quitte peu après son mariage pour Paris où il s'éteint.

4. Situation de fortune

La modeste fortune familiale, mise à mal par l'opération Law et l'érosion de la valeur des offices du Présidial de Nîmes, ne résiste pas au coût de la ruineuse édition de l'Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville de Nîmes, l'œuvre majeure de M. Un moment créancier de son Présidial pour 23 000 £ et malgré un premier mariage qui lui apporte 16 000 £ de dot, M. finit son existence dans la plus grande précarité. En 1752, il obtient du Conseil de la ville de Nîmes, du diocèse et des états de la province diverses gratifications d'un montant total de 10 000 £ auxquelles s'ajoute une pension de 600 £. Cela ne suffit pas et en 1757 M. doit proposer à la Bibliothèque royale l'achat des pièces qu'il a rassemblées pour son estimable Histoire de Nîmes. A la fin de sa vie M. en est réduit à demander des secours à son fils.

5. Opinions

M. a consacré sa vie à de paisibles et obscures recherches tournées vers le passé. Il semble rester à l'écart de la vie et des querelles littéraires de son temps. Il est cependant question de lui confier une édition des œuvres de Montesquieu (D7538) et on le voit également défendre contre Voltaire l'authenticité du Testament politique de Richelieu. Si Caylus ne l'aime pas (Bayle), ses autres collègues de l'Académie (ex. Foncemagne) semblent l'apprécier. M. a de nombreux correspondants et notamment Séguier de Nîmes.

6. Activités journalistiques

La carrière journalistique de M. est apparemment brève et de bien maigre importance. M. appartient à cette foule d'auteurs dont l'activité journalistique se réduit à l'envoi aux journaux de dissertations savantes.

Germain donne une liste de quatre contributions de M., toutes destinées au Mercure de France (elles sont signées): Mémoires sur des monuments antiques découverts à Nîmes (juin 1739, t. II, p. 1303-1317), Observations sur des antiquités découvertes à Nîmes (déc. 1739, t. II, p. 2984-3001), Dissertation sur un ancien monument découvert à Bourg Saint Andéol (mars 1740, p. 411-439), Mémoire pour servir à l'histoire de l'ordre de la boisson (janv. 1742, p. 88-122).

7. Publications diverses

7. Histoire des évêques de Nismes, La Haye, 1737. – Les amours de Callisthène et d'Aristoclée, La Haye, 1740. – Les mœurs et les usages des Grecs, La Haye, 1743. – Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville de Nismes, Paris, 1744-1758. – Réfutation du sentiment de M. de Voltaire qui traite d'ouvrage supposé le Testament politique du Cardinal de Richelieu, s.L, 1750. – Pièces fugitives pour servir à l'histoire de France, Paris, 1759.

8. Bibliographie

Germain A.C., Ménard, sa vie et ses ouvrages (avec un portrait), Montpellier, 1857. – Germain A.C. et Charvet M., «Documents inédits sur L. Ménard et sa famille», Comptes rendus de la Société scientifique et littéraire d'Alès, t. VII, 1875, p. 13-26. Bayle G., «L. Ménard à Avignon», Les Mémoires de l'Académie de Nîmes, 1894, p. 35-65.